Sortir de soi

Sortir de soi

Synonyme : s’épanouir
En quelque sorte, prendre congé de soi, aller vers plus grand en sortant de sa façon d’être actuelle.

Notion abstraite qui trouve son application concrète dans les actions, ces mouvements de notre volonté qui nous entraînent doucement vers une plus grande harmonie intérieure.
La course à pied est certainement un bon exemple de ces actions qui nous aident à sortir de nous-même. Il faut déjà abandonner le train de nos activités en cours pour se donner ce temps d’exercice. C’est un premier lâcher-prise.

Ensuite, vient le dilemme entre ce qu’on pense pouvoir exiger de notre corps et les limites que celui-ci nous fait ressentir d’une fois à l’autre. Il me semble que c’est un apprentissage qui se fait toute la vie, qui demande de varier entre l’imposition d’une discipline au corps rebuté par l’effort et l’acceptation de ses limites pour éviter les blessures et le surmenage. Cet exercice semble pouvoir se réaliser plus facilement dans un esprit d’amour et d’abandon.

Les bienfaits physiques durant le temps d’effort où les pieds s’alternent pour nous pousser vers l’avant transforment aussi, par le même élan, nos perceptions, ressentis et émotions du moment. C’est une opportunité de faire le vide et de se reconnecter à soi de façon saine. L’ouverture au changement est cruciale, la capacité de prendre congé de ses idées, ses certitudes aussi, parfois.
Véronique Lambert
Le bien-être qui s’en suit, certainement amplifié par la sécrétion d’endorphines, permet de revenir à ses activités avec un regard neuf, déchargé, comme l’enfant qui retourne à l’étude après un moment de récréation.

La simplicité nous permet d’accepter qu’un lot de nos difficultés peut se dissoudre dans une séance d’exercice, tout comme une faim rassasiée ou une sieste savent le faire.
Le segment d’un début de parcours de course habituel, d’intensité élevée, est souvent un bon indicateur de ce que l’on peut exiger de son corps, quotidiennement.
La reconnexion à soi semble grandement favorisée en courant dehors, peu importe la météo.

En sortant de soi, on se détache intérieurement. Une joie profonde s’en suit, souvent inexplicable car indépendante de ce qui se passe dans notre vie. Un pas vers le vrai bonheur?
Dans ce contexte, prendre congé de soi pour mieux se reconnecter à soi, c’est en quelque sorte, sortir de son être par l’exercice physique, pour être en mesure de retrouver une vision plus juste de soi. C’est acquérir lentement une clairvoyance sur ce que l’on est vraiment. C’est surtout s’approprier une introspection plus juste et objective de soi.