L’importance du groupe
Lorsque j’ai débuté la course à pied en 2017, j’aimais particulièrement le fait de me retrouver seul avec le bruit de mes pas. C’était « mon temps à moi ». Il y a un peu plus de deux ans, j’ai toutefois joint un groupe informel de passionnés. Un concours de circonstances m’a fait rencontrer une vieille connaissance qui s’entraînait déjà avec cette bande de marathoniens émérites et, depuis ce temps, je ne cesse de vanter l’entraînement en groupe. Laissez-moi vous expliquer comment ma transition vers un coureur social s’est opérée.
Je n’aimais pas l’idée de courir en groupe pour plusieurs raisons. Aucune flexibilité d’horaire, devoir m’ajuster à une allure qui n’est pas la mienne, ne pas se sentir à la hauteur, etc. En 2019, alors que ma femme était à quelques jours de mettre au monde notre fils, j’étais en préparation finale pour le marathon de Longueuil. J’étais bien conscient que l’arrivée prochaine de notre enfant allait considérablement chambouler mon horaire d’entraînement et probablement demander beaucoup de sacrifices à ma conjointe. Soucieux de maintenir mes performances à un certain niveau, je savais que je devais devenir un coureur du matin, un moment de la journée où les impondérables parentaux sont généralement (ne me lancez pas de pierres si ce n’est votre cas) moins présents. En théorie c’est simple, mais en pratique je détestais courir dès le saut du lit. Or, on me proposait des entraînements avant l’aube, avant même de déjeuner. Je sentais en revanche que ce groupe était composé de véritables guerriers du marathon et que leur expérience me servirait probablement à passer au niveau supérieur. J’accepta donc l’offre de me joindre à eux, malgré les entraînements aux petites heures du matin (ou de la nuit!). Le plan? Devenir papa, terminer mon affûtage en vue du marathon de Longueuil, le courir en réalisant mon meilleur chrono, prendre deux semaines de repos, puis débuter l’entraînement avec la bande de fous en pyjamas!
Je suis donc devenu heureux papa et j’ai obtenu mon meilleur chrono de l’époque sur la mythique distance du marathon. Le hic? Je n’avais battu mon précédent record que de deux minutes. Ma déception était alors (intérieurement) bien présente. C’est donc bien décidé à améliorer mon chrono que l’entraînement en groupe débute. Si Longueuil n’avait pas été porteur de résultats à la hauteur de mes attentes, l’automne était rempli de promesses. Le marathon Chambly, en octobre, était alors le parcours retenu.
Quelques semaines après le début de l’expérience avec le club, le plaisir a été décuplé, les apprentissages ont été multipliés, de nouvelles amitiés se sont développées et les progrès sont rapidement apparus.
La récompense, le marathon de Chambly, fut une épreuve couronnée de succès; une performance 18 minutes plus rapide qu’à Longueuil 5 mois plus tôt! J’étais déjà un adepte de la formule groupe, mais m’en voilà maintenant un véritable disciple. Je suis alors en état de grâce et déjà impatient d’entamer un prochain cycle de marathon au printemps prochain. Au printemps…2020…
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S’il est vrai que se lever à 4 heures du matin pour aller courir n’est pas toujours facile, savoir que plusieurs autres coureurs du groupe le font en même temps aux quatre coins de la ville rend les choses beaucoup plus amusantes. Que ce soit pour devenir un coureur matinal, pour améliorer ses performances, pour avoir plus de plaisir ou tout simplement pour rencontrer d’autres passionnés de course à pied, l’entraînement en groupe est une expérience que je recommande à tous. Nous sommes des êtres sociaux, des bibittes de relations. Rassemblons-nous, puisqu’on en a la possibilité à nouveau.
Bonne course!