Vous vous sentez coupables après le repas et rêvez de minceur ? Lisez ceci.

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Runwise

En 2015, j’ai essayé de manger le moins possible pour m’approcher du physique d’un Kényan avec la ferme intention de courir plus vite et d’avoir l’air mince.

Soyons transparents d’entrée de jeu, j’avais poussé le vice à l’extrême. Je jeûnais du samedi soir ou lundi matin et je me pliais au jeûne intermittent le reste de la semaine.

J’avais également supprimé toute la nourriture transformée de mon alimentation (en plus d’être végan et sans gluten).

J’étais persuadé que cela m’aiderait à maigrir, améliorerait ma santé ainsi que mes performances.

Mais les chronos ne mentent pas. Cette saison-là ? J’ai fait la pire saison de cross-country de ma carrière. Pourtant il m’aura fallu des années pour le reconnaitre.

maxime lopes

Quelques années plus tard, j’ai réalisé que ces comportements extrêmes avaient écourté mes saisons. J’ai commencé à manger à ma faim, plus varié et à prendre du poids.

En quelques mois, j’ai recommencé à progresser, les blessures ont disparu tout en pesant 7 livres de plus.

Mais le véritable bienfait a été sur le plan psychologique.

Mon moral est revenu et j’ai redécouvert le plaisir de s’entrainer. Je souhaite à tout coureur de vivre ce sentiment de libération.

La semaine dernière, j’ai publié une trilogie alimentaire détaillée et appuyée par la science. Un genre de guide avancé pour les coureurs et qui explique pourquoi nos comportements alimentaires sont souvent problématiques et comment faire pour y remédier.

Le but ? Montrer qu’il existe une autre façon de faire. Une façon qui vous rendra – j’en suis convaincu – plus épanoui sur le long terme.

Suite à la publication de cette série d’articles sur les réseaux sociaux, des dizaines de coureurs et coureuses ont fait valoir leurs expériences parfois douloureuses. Ceci nous concerne tous.

Pourquoi c’est si important ?
Une majorité de coureurs est aux prises avec des comportements alimentaires dysfonctionnels et une partie n’en a pas conscience. Nous voulons tous (ou presque) habiter un corps différent, un corps plus mince.

Ne nous culpabilisons pas, ce n’est pas vraiment de notre faute.
C’est un message fort que nous envoie la société depuis notre enfance. Un message amplifié dans les sports d’endurance.
Pour atteindre cet idéal, nous avons développé des habitudes et des croyances alimentaires qui nous poussent à manger moins en exerçant un contrôle constant sur ce que nous mangeons.

À long terme, nous glissons insidieusement vers une sur intellectualisation de l’alimentation. Le lien de confiance entre le corps et l’esprit s’effrite. Notre corps devient cet adversaire qu’il nous faut dominer par la force.

De telles habitudes font des ravages dans la communauté des coureurs. Elles favorisent les blessures, limitent la progression à long terme, et fragilisent la santé physique et mentale des athlètes.

Accepter que notre façon de penser soit défaillante est peut-être l’étape la plus difficile à franchir.
Cette façon de penser tient en deux idées :

1. Nous voulons être toujours plus mince.
2. La nourriture devient un moyen d’atteindre notre quête sociale de minceur.

Des chiffres préoccupants
La semaine dernière, j’ai diffusé un questionnaire auprès de coureurs permettant de diagnostic d’éventuels troubles alimentaires.
Vous pouvez encore y participer.

Ce court questionnaire est le « Eating Attitudes Test » qui a été validée par une étude scientifique parue en 2016. Ce test ne se substitue pas à un avis médical.
Plus de 1000 coureurs et coureuses ont répondu.

Voici quelques résultats :

75% des coureurs pensent aux calories qu’ils brulent quand ils courent

75% des coureurs pensent aux calories qu’ils brulent quand ils courent

84% auraient une terreur folle d’avoir des kilos en trop

84% auraient une terreur folle d’avoir des kilos en trop

70.7% se sentent mal à l’aise après avoir mangé des bonbons

70.7% se sentent mal à l’aise après avoir mangé des bonbons

78.9% sont obsédés par l’idée d’être plus mince.

78.9% sont obsédés par l’idée d’être plus mince.

Je vous laisse le soin de tirer vos propres conclusions.

Si ce constat vous préoccupe, je ne peux que vous encourager à lire cette trilogie alimentaire.

En attendant, voici quelques recommandations qui pourraient vous aider.

Mes 20 recommandations

1. Parlez-en ! C’est l’étape la plus difficile. Trouvez quelqu’un qui saura vous écouter. Mettez des mots sur ce que vous ressentez, vos difficultés, vos angoisses.

2. Entourez-vous de personnes ayant un rapport équilibré à l’alimentation.

3. Vous n’avez pas besoin d’éviter un groupe alimentaire parce que vous avez lu sur internet que le gras ou le sucre, c’est mauvais (c’est probablement faux).

4. Consommer assez de calories est plus important que de manger des aliments « sains”.

5. Acceptez l’idée que parfois, votre corps a davantage besoin d’un twix que d’un brocoli.

6. Tentez de ne plus catégoriser certains aliments comme bons ou mauvais (c’est la meilleure façon de développer un trouble alimentaire).

7. Ne vous blâmez pas si vous avez envie de chips ou d’un twix, c’est surement le signe que vous avez (trop) faim.

8. Votre intuition est probablement un meilleur guide alimentaire que de nombreux mythes nutritionnels supportés par peu de données scientifiques.

9. Faites confiance à votre corps, c’est le seul qui sait de quoi vous avez vraiment besoin.

10. La maigreur ne conduit pas aux performances à long terme (et parfois même pas à court terme).

11. Vous pouvez manger autant que vous le voulez, sans vous priver, juste en mangeant à votre faim.

12. Si vous voulez atteindre un poids de performance, vous pouvez optimiser votre sommeil, votre entrainement et diminuer votre stress.

13. Le poids et le type de corps varient d’une personne à l’autre, tentez d’accepter et d’aimer votre corps : la comparaison peut faire beaucoup de mal.

14. Vous n’avez pas à mériter un repas. Vous pouvez manger ce que vous voulez quand vous voulez (le plaisir fait disparaitre le désir).

15. Il y a peu de preuve scientifique démontrant que le sucre est mauvais pour la santé, même pour le sucre raffiné (notamment chez les coureurs).

16. Aucun type de diète à la mode ne vous aidera à courir plus vite ou être en meilleure santé.

17. Vous n’avez pas besoin de jeûner pour progresser ou être en santé (j’ai mis 2 ans à m’avouer que cela était inutile).

18. Essayer de ne pas associer certains aliments à des récompenses (si je cours 25 km, j’ai le droit à un chocolat). Vous risquez de créer une association alimentaire négative.

19. N’essayez pas de compenser un « surplus » de calories par plus d’exercice.

20. Attention à la balance. En plus d’être source d’angoisse, le poids n’a que peu d’intérêt contrairement à la composition corporelle.

Conclusion

Nous avons tous des croyances alimentaires bien ancrés, souvent hérités de notre éducation.

Le discours de notre entourage nous influence. Notre voix intérieure nous fait douter, mais faire la paix avec son corps et renouer avec sa capacité à manger par plaisir c’est possible.

Vous pouvez commencer dès maintenant en élargissant votre répertoire alimentaire (même les twix).

En vous accordant le droit de manger ce que vous voulez quand vous voulez.

Mangez à l’enthousiasme et acceptez-vous : voici mes recommandations.

J’espère que cet article sèmera une graine, aussi petite soit-elle.

Prenez soin de vous,

Si vous avez besoin d’aider, voici une ressource québécoise : https://anebquebec.com/

Ma motivation

Ma motivation

Ma motivation pour la course et le vélo est arrivée tardivement. L’élément déclencheur a été une prise de conscience après une visite annuelle chez mon médecin qui m’annonçait que mes plus récents résultats d’analyses sanguines étaient inquiétants. Ayant bien pris soin de m’expliquer où mène trop souvent ce genre de résultats chez les personnes dans ma situation (homme sédentaire en surpoids) qui arrivent en fin de quarantaine ou dans la cinquantaine, il m’a fortement encouragé à être plus actif et à changer mes habitudes alimentaires et mon mode de vie en général. Ce n’était pas la première fois qu’il me faisait ces recommandations, mais cette fois-ci, en voyant la constellation d’astérisques (qui indiquent les valeurs hors normes) sur mon rapport de laboratoire, je me suis dit que quelque chose devait changer.

Demi Santa-Monica

Demi Santa-Monica

Je me suis questionné pendant plusieurs semaines sur comment y arriver. Je me suis d’abord inscrit au gym pour brûler des calories en faisant de l’elliptique et de la musculation. Après quelques semaines (et plusieurs kilos en moins), j’ai décidé d’ajouter la course à pied à mes activités physiques. Au début, c’était principalement par commodité que j’ai choisi de courir, parce que c’était plus rapide d’enfiler mes chaussures et de sortir courir que de conduire jusqu’au gym. Mon seul objectif était d’être actif, continuer à brûler les calories et perdre le surpoids accumulé au fil des années. Puis (à ma surprise et celle des gens qui me connaissent), j’ai commencé à vraiment apprécier ces sorties. Je me suis inscrit à quelques courses locales, de plus en plus longues au fil des mois (3 km, 5 km, 10 km et plus). Même si en général j’arrive à me motiver assez facilement lorsque j’aime faire quelque chose, les jours où les entraînements sont plus difficiles, j’essaie encore de me rappeler pourquoi j’ai commencé à courir au départ et surtout combien j’étais fier de terminer mes premiers 5 km, 10 km, 21,1 km, etc.

Duathlon Esprit

Duathlon Esprit

En partie grâce aux voyages que mon travail m’amenait à faire (la vie était complètement folle avant la COVID-19) j’ai participé à des demi-marathons dans des endroits magnifiques comme la Californie et l’Utah. Quelle sensation incroyable que de courir 21km sur une plage de Santa-Monica au début janvier ou en admirant les paysages à couper le souffle de l’Utah, en mars.

Maintenant que mon poids et mes résultats de laboratoire sont sous contrôle, je m’entraîne plus sérieusement avec un club de triathlon à Montréal (le club Triomphe avec mon entraîneur Pierre Thiffault). J’aime beaucoup combiner le vélo et la course à pied, et l’entraînement en croisé en général. Je n’aurais jamais pu rêver participer à une course organisée, peu importe la distance, il y a quelques années à peine. Maintenant je m’entraîne pour courir mon premier marathon complet et peut être un Ironman!