Menteur
Courir comme un fieffé menteur ou la psychologie à trente sous d’un coureur de mauvaise foi.
On dit qu’un mensonge répété mille fois devient une vérité, j’en suis loin d’en être certain, mais par contre, je suis convaincu que lors d’une course à pied, se raconter des petits mensonges, cela ne peut faire que du bien.
Le principe du menteur
Prenons l’exemple d’un marathon, cela peut être long et difficile, mais en troquant un peu la réalité, on y arrive bien plus facilement. Chaque coureur a sa philosophie de course, pour ma part, j’aime bien me mentir un peu à moi-même et, en faisant semblant de ne pas le savoir, un marathon peut paraître court, court, court.
Les vérités de La Palice
Il y a des conseils que les entraîneurs répètent ad nauseam et qui selon moi doivent être remise en question. L’une des vérités les plus pernicieuses, c’est celle qui affirme que partir lentement est nécessaire afin de se conserver de l’énergie pour la seconde partie de la course. Foutaise! Faites attention à ce conseil, car il ne tient pas compte d’éléments importants. Lors d’une vraie course, plusieurs facteurs vont vous faciliter la vie afin de vous permettre de bien performer dans la seconde partie du parcours. Un, vous avez ralenti le volume d’entraînement, vous avez donc beaucoup plus d’énergie. Deux, vous avez fait le plein d’adrénaline et l’énergie de la foule vas vous transporter. Donc, pour un marathon, l’objectif est simple, faire un beau demi, poursuivre sur notre rythme d’aller pour 3 ou 4 kilomètres et terminer le tout avec l’adrénaline et l’énergie de la foule et un peu de chance. Selon ce principe, votre marathon, devient un 21K, pas beaucoup plus.
Un petit demi
Naturellement, la logique que vous avez appliquée pour le marathon est aussi bonne pour votre nouveau demi. Première démarche, vous éliminer, le dernier kilomètre, on ne commencera pas à compter quelques centaines de mètres, cela n’en vaut vraiment pas la peine. Par la suite, le même raisonnement s’applique, vous divisez le 20K en 2, le but devient de faire un beau 10k + votre rythme d’aller + l’adrénaline + l’énergie de la foule= 21K, facile, facile.
De 10K à 100 mètres
Maintenant que vous vous concentrez sur le premier 10K, vous continuez toujours à appliquer la même règle et ce 10 kilomètres devient un 5K, tout d’un coup, oups, c’est fait. Toutefois, pour faire un beau 5K, il faut changer de façon de penser et se rappeler que ce n’est que 50 fois 100 mètres. 100 mètres ce n’est rien, l’autre jour, je l’ai vu à la télévision, faire 100 mètres cela prend moins de 10 secondes, c’est un pet ! Donc, faire 50 fois cette si petite distance, ce n’est rien, quelquefois 10 secondes.
42,2=100
Quand on regarde cela objectivement, un marathon ce n’est qu’un tout petit plus que 100 mètres. Donc l’idée, c’est de faire un beau 100 mètres et s’accrocher, s’accrocher, s’accrocher et encore s’accrocher. J’ai testé plusieurs fois cette philosophie de course, je me garde bien de vous en donner des résultats finaux, mais j’ai fait de foutus beaux 100 mètres, bien agréables. Pour le reste, disons que j’ai parfois appris à la dure, mais c’est devant l’adversité que nous grandissons, paraît-il, disons que j’ai pris quelques centimètres depuis que j’applique cette philosophie de course. (1)
(1) L’auteur ne prend aucune responsabilité en ce qui a trait aux mauvais résultats que l’application du principe du menteur pourrait entraîner sur vos performances.