Communément appelé le DNF pour did not finish, l’abandon d’une course peut tantôt être perçu comme intelligent, tantôt comme lâche selon la situation.
En effet, si l’on sent qu’une blessure nous guette ou que notre santé pourrait être compromise (déshydratation ou coup de chaleur, par exemple) le fait de ne pas terminer une course est plutôt judicieux. D’un autre côté, si la performance attendue lors de l’événement n’est pas au rendez-vous et que l’on décide d’abandonner car notre chrono ne nous satisfait pas, la décision me semble plus discutable.
Lors du demi-marathon de Longueuil en mai dernier, il est devenu clair après seulement 6 kilomètres que mon objectif du jour ne serait pas à portée de main. Dès lors, j’ai mentionné à ma partenaire du jour de poursuivre sa route et de ne pas m’attendre. J’ai ralenti le rythme d’une dizaine de secondes par kilomètre en sachant fort bien que la possibilité de ne pas pouvoir regagner celles-ci était plutôt élevée. J’ai décidé de m’accrocher à un chiffre rond sur ma montre qui correspondait plus ou moins à mon allure marathon souhaitée. Mon état d’esprit est passé de <<chasse au PB>> à <<gros entraînement du dimanche>>. J’ai terminé la course en contrôlant la perte de vitesse, mais en étant constant avec ma nouvelle cible.
Maintenant, regardons pourquoi le DNF n’a pas représenté une option. Peut-être y trouverez-vous deux ou trois trucs qui vous aideront lors de courses plus difficiles où la tentation d’abandonner est présente.
- Papa ours :
Ma famille était sur place. Je n’aurais pas éprouvé beaucoup de fierté en expliquant à mon garçon de 5 ans que papa a abandonné parce qu’il était fatigué et/ou découragé. La persévérance est une valeur assez importante pour que je montre à mes enfants que l’on continue dans l’adversité.
- C’est bien l’échec!
Même si les paradigmes sociétaux évoluent depuis quelque temps, l’échec est encore vu comme quelque chose de négatif en occident. Or, c’est souvent à la suite de contre-performances que les plus grands joueurs ou athlètes se lèvent et retournent à la planche à dessin. Comme l’a déjà dit Nelson Mandela : <<Je ne perds jamais, sois je gagne, sois j’apprends>>
- Faites ce que je dis, pas ce que je fais…
J’enseigne à des élèves de 6ème année. Ceux-ci sont au courant des courses de leur prof et je joue franc-jeu avec eux quant à mes objectifs. Avant de partir pour Longueuil, mes élèves savaient donc que la barre des 1hr20 minutes était dans la mire de M. Danick. Bien entendu, avec les discours de persévérance scolaire et d’engagement dans leur réussite que nous livrons aux jeunes de nos classes, mes élèves auraient eu bien raison de me juger si j’avais stoppé ma course en boudant ma performance.
- Gratitude, gratitude, gratitude!
Le parcours du demi de Longueuil nous a fait passer devant une résidence qui semble être destinée à des personnes ayant des besoins particuliers. À cet endroit, deux jeunes adultes étaient dans leur fauteuils roulants et nous encourageaient du mieux qu’ils le pouvaient. Il est évident que la fatigue dans mes jambes s’est fait oublier à cet endroit précis.
- Un D.N.F est toujours bien mieux qu’un D.N.S!
Finalement, malgré tous ces conseils, vous n’arrivez pas à terminer une course et que l’abandon vous semble la seule option possible, vous pouvez tout de même vous dire qu’un did not finish vaut toujours mieux qu’un did not start.
Bonnes courses estivales!