Physiologie de l’exercice

Physiologie de l’exercice – les grandes lignes

Le présent compte rendu découle d’une entrevue avec Myriam Paquette, physiologiste de l’exercice travaillant à l’Institut National du Sport du Québec. Si vous préférez une version audio, vous pouvez l’écouter ici : https://open.spotify.com/episode/5hUk9Wxl9jskzAJrDIxXq3?si=ba1360dd5ed4407f

La musculation chez les coureurs

Sujet névralgique pour certains coureurs, mais prouvé par la science, la musculation contribue à améliorer la performance. Ce pourrait être le sujet d’un article complet, mais grosso modo, un entraînement axé sur la force maximale est nécessaire; vous aurez ainsi besoin de charges lourdes pour tirer un maximum de bénéfices. Il est recommandé de garder des répétitions en réserve, c’est-à-dire que si vous effectuez quatre répétitions avec une charge donnée, vous auriez encore assez de force pour la lever une ou deux fois de plus.

Quels sont les avantages? Une amélioration de l’efficacité de mouvement et d’économie d’énergie. Pas mal, non?

Ensuite, la progression doit être graduelle : augmentez progressivement les charges tout en réduisant le nombre de répétitions. Ultimement, visez de huit à 12 semaines de travail en force maximale.

En phase spécifique, la musculation a-t-elle encore sa place? Réponse assez simple : bien sûr! Toutefois, puisque l’intensité des entraînements en course à pied va augmenter, optez pour du maintien. Pour ce faire, réduisez le nombre de séances par semaine et le nombre de séries. Si vous aviez comme habitude de faire deux séances d’entraînement par semaine et trois séries par exercice, une séance et une série par semaine permettront de maintenir certaines adaptations pendant 12 à 18 semaines.

Entraînement polarisé, le plus efficace?
La croyance populaire veut que l’entraînement polarisé soit le plus efficace. En examinant les études, Myriam nous a dit qu’il y a peu de distinctions entre l’entraînement polarisé et l’entraînement pyramidal.

L’essentiel est d’avoir un volume d’entraînement majoritairement en zone 1 (endurance de base).

Les différences interindividuelles, tout comme les objectifs, jouent un rôle sur le volume qui sera effectué en zone 2 ou en zone 3. Un marathonien visera un volume en zone 2 important lors de sa préparation spécifique, car sa course se déroule dans cette zone. À l’inverse, un coureur de 5km pourrait privilégier, toujours en préparation spécifique, du volume en zone 3.

Deux intervalles par semaine, est-ce dépassé?

Selon Myriam, le schéma classique de deux séances d’intervalles par semaine n’est pas dépassé.

Cependant, si vous planifiez des blocs de surcharge, vous bénéficierez d’adaptations physiologiques et, par conséquent, d’une amélioration de la performance. Ainsi, vous pouvez ponctuellement ajouter une séance d’intensité à votre semaine. La clé réside dans la prudence afin d’éviter les blessures. N’oubliez pas d’opter pour une bonne récupération suite à ces entraînements.

L’une des constantes dans la littérature sur l’entraînement est que le changement fonctionne. Si vous essayez quelque chose de nouveau, vous en tirerez probablement des bénéfices. Le phénomène peut être observé chez les sportifs de haut niveau qui change parfois d’entraîneur pour favoriser leur progression. Évidemment, il faut savoir doser. Le changement sera bénéfique s’il est réfléchi et graduel; il serait probablement déconseillé de changer du tout au tout en espérant des gains significatifs.

Semaine d’assimilation et sa pertinence
La semaine d’assimilation, c’est cette fameuse semaine après un bloc d’entraînement où vous relâchez au niveau de l’intensité et/ou du volume.

Est-elle pertinente? Tout à fait! Comme mentionné précédemment, le cycle de surcharge d’entraînement et de récupération permet d’augmenter la charge d’entraînement graduellement d’une semaine à l’autre. Cette méthode permet une meilleure amélioration que de maintenir un volume stable d’une semaine à l’autre.

Le principe demeure au sein même de la semaine. Si vous avez la même intensité dans chacun des entraînements, vous progresserez moins que si, dans la semaine, vous intégrez quelques séances avec une plus grande intensité.

Entraînement croisé et ses bénéfices
Il y a certainement un avantage psychologique à l’entraînement croisé, en nous permettant notamment une pause mentale. Qu’en est-il cependant au niveau physiologique?

En course à pied, le stress mécanique est élevé; chaque foulée est un impact sur le corps. L’entraînement croisé permet d’augmenter le volume sans toutefois exacerber ce stress, si le sport choisit permet d’éviter ces impacts. Le vélo et le ski de fond peuvent être de bons choix selon ce critère. De plus, chaque sport ou activité utilisant suffisamment de masse musculaire du bas du corps permet de travailler le débit cardiaque, le volume sanguin et la capacité respiratoire. Ce sont des transferts qui peuvent se faire d’un sport à l’autre et qui constituent l’avantage d’opter pour de l’entraînement croisé, surtout lors de la saison morte.

 

En conclusion
Myriam Paquette nous a fourni de belles pistes de réflexion par rapport à la physiologie de l’exercice. Ce qu’il faut retenir, c’est que ses conseils sont axés sur l’amélioration de la performance à tous les niveaux. Si vous êtes à l’aise dans votre routine et que le maintien de vos chronos n’est pas un enjeu, continuez! L’important, c’est d’être actif!

MES SÉJOURS PARMI LES GRANDS

MES SÉJOURS PARMI LES GRANDS

Parmi tous les gens d’exception dont j’ai eu le privilège de croiser la route, permettez-moi de vous présenter une personne hors normes, avec lequel j’ai partagé mille aventures et qui m’a tant appris, j’ai nommé le Dr Thierry Petry.

C’était en 1984, année qui restera gravée dans la mémoire collective des Québécois comme un grand cru, à tous les niveaux. Mario Lemieux, le petit gars de Ville Émard (c’est ma ville natale) est le premier choix au repêchage de la ligue nationale de hockey. Céline Dion chante pour le pape au Stade olympique. Jacqueline Gareau remporte le marathon de Los Angeles et c’est aussi l’année des cérémonies d’ouverture de Québec 84 qui fête le 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. C’est la naissance, aussi, du Cirque du soleil.

Émergeant de cet élan de créativité naît un fabuleux projet pour les sportifs, la Traversée Jacques-Cartier. Le concept, très simple: un groupe de mordus de plein-air parcourt le Québec dans son axe est-ouest en skis de fond, un parcours de 1200 km, partant de Gaspé pour arriver à Hull (maintenant Gatineau). Le Dr Petry arrive de France spécialement pour vivre cette incroyable odyssée, à laquelle je me joins également, ayant toujours été attiré par les défis de toutes sortes.

Le 1er janvier, après une messe célébrée aux aurores et bénissant les skieurs, nous partons allègrement affronter cet immense défi. L’épopée durera 30 jours. Que de montagnes avons-nous gravies, et de paysages sublimes et inoubliables avons-nous contemplé, bravant les intempéries et un froid sibérien! D’ailleurs, certains skieurs ont dû abandonner, à cause d’engelures trop sévères entre autres.

Malgré tout cela, le Dr Petry est tellement enthousiasmé et conquis par la beauté, l’immensité de nos territoires et de nos forêts qu’il accepte un poste à Gaspé, où il réside depuis. Personnage original et haut en couleurs, il est capable d’arriver à l’hôpital à dos de cheval. Au fil des ans, Thierry se forgera une réputation de skieur nordique émérite, réalisant le Marathon canadien de ski de fond, auquel j’ai participé également, quelque 30 années consécutives comme coureur des bois.

Avec la complicité de Bernard Voyer (qu’il est désormais inutile de présenter), il décide de s’attaquer à beaucoup plus grand. Un exploit exclusif. Un record que personne n’avait réalisé avant lui. Atteindre le Pôle sud en pleine autonomie. Un défi gigantesque qu’ils réussissent, malgré les innombrables écueils qui se dressent sur leur route, l’idée d’abandonner n’étant pas une option, pour des homme braves et entêtés comme eux.

Avec le temps, nous avons développé une belle amitié et une complicité joyeuse et profonde. Je ne compte plus les kilomètres de course à pied que nous avons au compteur. Lors d’une visite de Thierry à Val-d’or, où j’habitais, je me rappelle entre autres, d’une partie de pétanque épique, accompagnée d’un bon coup de rouge, en tout bon Français qui se respecte! Nous en avons profité pour faire de belles sorties de course à pied, dont une au magnifique parc D’aiguebelle, où on peut observer le grandiose spectacle de la ligne de partage des eaux, cette particularité magnétique qu’a un cours d’eau à couler littéralement dans les deux sens à partir d’un point donné. Le sud en perd le nord!

Et croyez-le ou non, malgré nos expériences combinées, nous avons réussi à nous perdre en forêt! À vouloir trop sortir des sentiers battus, il faut en accepter les conséquences; puisque nous avons littéralement frayé notre chemin dans la densité du bois, nous en sommes sortis pleins d’écorchures, et avec nos egos un peu secoués! Je me souviendrai longtemps de ces 11 kilomètres!

Il y aurait mille autre anecdotes et histoires touchantes à raconter en compagnie de Thierry, mon mentor! Il émane de cet homme une force tranquille, une assurance à toute épreuve, et il possède cette résilience de l’esprit qui ordonne au corps de travailler en surcharge, lui permettant de puiser dans des réserves insoupçonnées, pour réaliser des exploits qui paraîtraient insurmontables à beaucoup d’autres. Oui, il m’a tant appris, et heureusement, il continue de me lancer des challenges…

Mon interview avec Karine Lauzon

Mon interview avec Karine Lauzon

Bonjour à tous, j’aimerais vous présenter une autre personne et amie que j’ai rencontrée tout récemment et que j’admire pour ses valeurs. Tout comme moi elle adore courir et faire du sport. Cela apporte beaucoup de bienfaits sur nous physiquement et psychologiquement. C’est avec grand plaisir que je vous présente mon interview avec Karine Lauzon et celle qui a créé le groupe sur Facebook “team tortue Québec”.

1. Explique-moi tes débuts, ta motivation, pourquoi la course à pied ?
Réponse :
J’ai toujours détesté la course…vraiment. Mais en 2014, alors que j’étais orthothérapeute et que je traitais majoritairement des sportifs, j’ai commencé un cours de course à pied afin de comprendre les blessures reliées à celle-ci. Petit à petit, j’ai apprivoisé un peu plus la course et je me suis dirigée vers les courses à obstacles. (Spartan Race)

2. Comment te décrirais-tu en tant que personne et coureuse ?
Réponse :
Je suis une personne de plus en plus en paix avec moi-même et de plus en plus connectée avec la nature. Toujours en constante évolution personnelle je découvre que je préfère courir en sentier/forêt, ou sur vélo piste, là où la tranquillité est au premier plan dans la nature.

3. Qu’elle est ta plus grande réalisation ?
Réponse :
En 2015, j’ai réalisé le Trifecta de Spartan (3 distances dans la même saison) soit 5 sprints, un Super et un Beast. En 2017, j’ai réalisé mon premier 10k officiel au Army Run d’Ottawa.

4. As-tu déjà ressenti une baisse de régime ou un manque de motivation ?
Réponse :
TOUJOURS!!!!! Surtout en ce moment (depuis la dernière année de la pandémie) la motivation est une sérieuse montagne russe. Isolement, blessure, je dois me conditionner à continuer tout en m’assurant de mettre de côté l’aspect performance et de mettre de l’avant le côté plaisir.

5. As-tu d’autres projets qui non pas été réaliser ?
Réponse :
J’en ai beaucoup ! Courir un 5k ,10k aisément et sans douleur, peut sembler très banal pour certains, mais pour moi ce serait déjà un bel accomplissement.

6. Est-ce que tu as déjà eu une course difficile ?
Réponse :
Dans mon cas, chaque course est défi. On m’a diagnostiqué en 2014 de l’arthropathie dégénérative chronique. En bref, ces de l’arthrose, mais au lieu de s’attaquer aux cartilages, elle s’attaque à tout ce que l’on appelle les ¨tissus blancs ¨.
(Enveloppe osseuse, enveloppe musculaire, tendons, cartilages, etc…). Donc, les douleurs inflammatoires sont toujours au coin de la rue.

7. Est-ce qu’une personne t’a inspiré pour te motiver ou te lancer dans la course ?
Réponse :
En ce moment, c’est mon conjoint qui me motive pour le bienêtre physique en général. Depuis près de 5 ans, il m’a redonné goût à la course et accepté mon rythme et ma capacité.

8. Depuis combien de temps pratiques -tu ce sport ?
Réponse :
Avec intermittence depuis 2014, mais plus officiellement depuis l’été 2020, avec beaucoup plus de régularité.

9. Parle moi de ce qui t’a amené à partir ton groupe sur Facebook ?
Réponse :
J’ai un grand respect pour toute les types de courses et de coureurs. Cependant, faisant parti de différents groupes de course à pied, je me suis rendu compte que beaucoup de gens sont dans la performance. Plus, plus vite plus loin …j’ai toujours été une intense. Depuis le début de la pandémie je me suis un peu plus interrogée, me demandant pourquoi je pose telles ou telles questions. La course pour moi est à ce moment devenu un bonheur, un moment pour moi. Souvent un moment de réflexion personnel…donc que je cours 2k ou 8k, en continu ou en intervalle ça m’importe peu …si mes douleurs sont trop intenses, ce sera une marche, point final. Alors, ce groupe est devenu une espace de partage, d’encouragement et de non-jugement. Nous sommes à tout les coins de la province, et de se partager nos photos, tout sourire, est à mon avis une belle source d’inspiration.

10. L’endroit que tu as couru et que t’a particulièrement apprécié et qu’elle est devenu ta course favorite ?
Réponse :
J’ai la chance d’habiter en retrais de la ville dans la nature, en face d’une vélo piste. Courir dans ma région est bénéfique pour moi (Fossambault sur le Lac).

11. As-tu des objectifs que tu aimerais atteindre ?
Réponse :
Pour L’instant, je n’ai pas de défi fixe, mais comme je l’ai précisé dans mes autres réponses, mon plus grand défi est en cours de réalisation, celui de bâtir une hygiène de vie qui inclus la course, le plein air et un contrôle de la douleur.

12. Le but et objectif que tu aimerais atteindre avec ton groupe Facebook?
Réponse :
Je n’y ai pas pensé, bien honnêtement. Mais je dirais que le fait de voir de la course comme une activité non-axée sur la performance peut-être une activité tellement enrichissante et bénéfique au bonheur et l’accomplissement personnel. Se comparer à soi-même, et non aux autres, est déjà une bonne partie du cheminement.

Voilà une autre personne pleine de défi à venir et qui inspirerons sûrement plusieurs coureurs, et qui montrera que peu importe les difficultés, les défis ou encore les embûches de la vie quand nous voulons, nous pouvons …. Je crois que chaque philosophie se vaut, il faut juste trouver la nôtre. Aller courir les coureurs et en espérant que cela vous inspire !

Mon interview avec Sylvie Michaud

Mon interview avec Sylvie Michaud

Bonjour coureurs et coureuses, Aujourd’hui j’aimerais parler d’une personne que j’estime énormément pour ses accomplissements et sa joie de vivre. Je vais présenter mon interview avec Sylvie Michaud, une amie et une coach extraordinaire avec un cheminement pas très ordinaire.

Du début de ses premiers pas dans ce merveilleux monde de la course jusqu’à aujourd’hui, bonne lecture !

1. Explique-moi tes débuts, ta motivation, pourquoi la course à pied ?
Réponse : J’ai commencé par la marche, car j’étais trop lourde. Je pesais 250 livres à l’époque et Je ne me sentais pas bien du tout …alors j’ai décidé de prendre ma santé en main …. Après être devenue une pro de la marche, il me manquait quelque chose et j’ai commencé à courir petit à petit.

2. Comment décrivez-vous en tant que personne et coureur ?
Réponse : en tant que personne et en tant que coureuse, je suis la même … j’ai beaucoup de déterminations dans tout ce que je fais, et je prends aussi plaisir à ce que je fais…je m’amuse ! je crois que j’ai gardé mon cœur d’enfant.

3. Quelles sont tes plus grandes réalisations ?
Réponse : en tant que coureuse, il y a deux choses qui me rendre particulièrement heureuse. D’abord, c’est de courir encore avec autant de plaisir et de continuer à aimer courir vite et/ou longtemps …l’autre chose c’est d’avoir couru le marathon de Boston à une vitesse que je ne pensais pouvoir atteindre. Pour moi, ce sera toujours la preuve qu’on peut arriver n’importe quoi ou presque si on y met assez de travail et de persévérance.

4. As-tu déjà ressenti une baisse de régime ou un manque de motivations ?
Réponse : Bien sûr que j’ai des jours ou des périodes où je suis moins motivée, mais j’ai des petits trucs pour m’y remettre … je change d’objectif, de raison de courir …. Par moment, je cours par plaisir …pour moi toute seul …en fait la plupart du temps , c’est ce que je fais , mais j’aime me dépasser , j’aime avancer …alors inévitablement , l’envie me vient d’en faire un peu plus , de m’entrainer un peu plus fort ….et voilà ! hihihi!

5. As-tu d’autre projet ou réalisation pas encore réaliser ?
Réponse : Bien sûr que J’ai des projets, en fait, je n’ai que ça des projets, dans toutes les sphères de ma vie … vous en parlerez à mes proches ….lol! pour , ce qui est de la course , un de mes projets est de faire de très longue distance , genre 50 km et plus et en sentier … alors c’est pour ce type de course que je m’entraîne ces jours-ci.

6. Est-ce que t’as déjà eu une course difficile, parle-moi de ça ?
Réponse : hahah ! j’en ai eu plusieurs, en fait plus de courses difficiles que de courses faciles, mais une fois qu’elles sont faites, on s’en souvient plus et on veut recommencer …loll!
Ma plus difficile, est sans doute la seule course que je n’ai pas terminée et aussi Boston où il faisait très chaud et je résiste très mal à la chaleur et les équipes médicales m’ont fortement conseillée d’abandonner et c’est ce que j’ai fait après 20 Km parcourus de peine et de misère pour les 10 derniers kilomètres. Je n’arrivais plus à me refroidir et ma fréquence cardiaque était dans le tapis.

7. Est-ce qu’une personne t’a inspiré pour te motiver ou te lancer dans la course ?
Réponse : Plusieurs personnes m’ont inspiré … je suis plutôt une introvertie, j’ai donc commencé à courir toute seule par moi-même … et je ne connaissais personne qui courait.
Mais petit à petit, je me suis informée sur la course, j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main et je me suis rendue compte qu’il y avait une communauté de coureurs qui existait. Les Coureurs Kenyans et les Éthiopiens m’ont toujours impressionné et j’ai suivi la carrière de plusieurs d’entre eux. J’ai assisté à plusieurs marathons, je me postais à 500 mètres du fils d’arrivée et je les regardais terminer leurs courses …et ça, ça m’a toujours inspiré de voir des personnes allées si loin, sans y être obligés … et donner toute ce qu’elles ont et tout ce qu’elles sont…. Quand j’ai besoin de me motiver, je regarde une course, n’importe laquelle, comme spectatrice… et inévitablement, j’ai envie de m’entrainer, de vivre ce qu’ils sont en train de vivre …c’est contagieux la course à pieds … alors mettons que tous les coureurs me motivent.

8. Depuis combien de temps tu pratiques ce sport ?
Réponse : je pratique la course à pied de façon plus soutenu depuis 17 ans. J’avais fait des essaies auparavant alors un autres trois ans, de essaies-erreurs je commence et j’abandonne …loll!

9. En tant que coach, qu’est-ce que tu as remarqué de tes étudiants ?
Réponse : Que tout le monde a peur de courir au début, ça fait trop longtemps qu’on ne l’a pas fait et tout le monde a peur d’en mourir … et tout le monde commence trop vite, ils courent trop vite, veulent en faire trop trop vite … mais tout le monde finit par se calmer ….un jour , on se rencontre qu’on peut prendre son temps parce que la course, elle va toujours faire partie de notre vie.

10. L’endroit que tu as couru et qui tu as particulièrement apprécié et devenue une de tes courses favorites ?
Réponse : En fait, j’en ai eu deux. Le demi-marathons de Montréal au printemps sur l’Île Notre-Dame … une course que j’ai toujours aimé courir …. Il fait frais la plupart du temps, on est dans la nature, c’est assez plat pour faire de bon temps aussi … tout ce que j’aime d’une course quoi ! et il y a eu pendant longtemps le marathon Toronto Waterfront. Il était tard en octobre, on partait tôt le matin donc, il faisait frais aussi et l’arrivée au centre-ville de Toronto était magnifique. Et, il y avait de la foule partout sur le parcours… ça a changé un peu avec les années, le départ du marathon s’est donné de plus en plus tard malheureusement … et je cours de moins en moins de course.

11. Quel conseil donnerais-tu à une personne qui commence dans la course ?
Réponse : Les deux meilleurs conseils sont : prends ton temps, tu as toute ta vie et amuses-toi … prend plaisirs à faire ce que tu fais, profites du moment.

12. Parle-moi de ton background en tant que coach ?
Réponse : Au départ, j’étais entraineur et non pas coach de course à pied. Je travaillais et j’entrainais les gens pour maintenir une forme physique générale. Et moi, je courais et comme je m’intéressais vraiment à la course et je suis un peu boulimique de connaissances, je voulais tout savoir de la course à pied alors j’ai lu tous les livres qui me tombait sous la main, en français, en anglais et j’ai ensuite enfilé les formations, avec la clinique du coureur entre autres Spartan, la fédération Québécoise d’athlétisme et Course à pied.
J’en ai mangé de la course à pied … je ne pensais qu’à ça!

13. Qu’est ce qui t’a motivé à devenir coach ?
Réponse : En fait, je n’y aurais pas pensé moi-même, c’est encouragé par les gens autour de moi, qui voyait ma passion et je crois qu’elle est un peu contagieuse cette passion.
Je voulais surtout partager mon amour de la course et le fait qu’on peut vieillir autrement.
Qu’on peut conserver un corps jeune pendant très longtemps …qu’on n’est pas obligé de perdre ses capacités si rapidement.

14. C’est quoi l’erreur que la plupart des coureurs font, selon toi?
Réponse : Je ne crois pas aux erreurs …les erreurs, ça n’existe pas. Il faut vivre les choses pour les intégrer et les apprendre. La Théorie, c’est une chose, mais c’est très différent d’intégrer les connaissances et pour ça, et bien il faut les vivre…donc, je crois qu’on doit les faire les erreurs, on ne doit surtout pas les éviter … car elles nous aiguillent plus rapidement dans la bonne direction … ceci étant dit, on fait tous les mêmes … commencer trop vite, courir trop vite à l’entrainement, courir pas assez vite en intervalles, etc.. Mais l’idée c’est d’apprendre et d’avoir du plaisir.

15. Aime tu toujours autant courir aujourd’hui maintenant que tu es retraitée ?
Réponse : Je crois que je retrouve l’amour de la course sporadiquement comme on retombe en amour avec son conjoint de longue date .Parfois , la course est juste là , dans mon quotidien , elle fait partie de moi , je m’habille , je sors , je cours, je reviens … la routine point… et il y a des moments , où je ressens encore cette joie , ce bonheur de me sentir libre et jeune … et il y a que la course qui me donne ça de cette façon…j’aime avoir les joues rougies , être en sueur et à bout de souffle au sommet de la côte et de la redescendre avec facilité , rapidement avec le vent qui me rafraîchit …y a pas une autre sensation qui se rapproche de celle-là. Alors oui, j’adore courir!

16. Quelles sont les bases d’un bon coureur ?
Réponse : Encore une fois, il n’y a pas de bons ou de mauvais coureurs. Tout dépend de tes objectifs … je crois quand même que pour trouver un minimum de plaisir dans la course à pied, il faut aussi développer un minimum d’athlétisme, donc faire autre chose que la course également. Il fait conserver des muscles forts qui éviteront bien des blessures et des tracas aux coureurs et qui rendront surtout la course plus agréable. Musculation, plyométrie, proprioception … le corps est fait pour bouger … c’est sa fonction première …. Dans un monde aussi sédentaire que le nôtre, il faut compenser pour notre d’activité … et bouger, bouger, bouger de toutes les façons.

17. Est-ce que tu as d’autre sujet que je n’ai pas abordé avec toi et que tu aimerais m’en faire part?
Réponse : Pour terminer, je veux juste qu’on sache qu’il est possible de changer. J’étais une fumeuse, obèse, pas du tout en forme et médicamentée. Je pensais que je ne me rendrais pas à 60 ans. Et bien , cette année j’aurai 60 ans et je me sens jeune , je suis en forme , je cours, je m’entraîne, je dors bien, je ne prends aucun médicament. Je vis dorénavant sur une terre où il y a un jardin immense dont il faut s’occuper et plutôt que de vouloir me la couler douce, j’ai maintenant une tonne de projet, je me sens comme une jeune fille… et je sais que c’est grâce à mon corps que je garde jeune. L’âge ce n’est pas juste dans la tête, c’est aussi dans le corps et il faut s’en occuper. Bien Manger et surtout manger peu, bouger beaucoup, dormir suffisamment. Une vie simple et sobre m’apporte toute la joie et le bonheur dont j’ai besoin.

Voici une superbe personne avec qui j’ai travaillé et que j’ai eu l’honneur d’avoir sur mon chemin, qui m’a motivé et ma donnée des conseils, qui a fait de moi un meilleur coureur et une meilleure personne. Cela m’a fait plaisir de vous la faire connaître et j’espère que vous avez apprécié cette interview. Aller les amis …allez courir et bonne course !!!