C’est ça qui est ça!

C’est ça qui est ça!

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça aura été chaotique du début à la fin ce marathon !

Blessure au genou
Seulement quelques semaines après le début de mon deuxième programme marathon de 2022, j’ai commencé à ressentir un certain malaise au niveau de mon genou droit. Qu’à cela ne tienne, ça allait passer, que je me suis dit, et j’ai poursuivi mes entraînements intenses avec les Guépards (je pense à Dany & Christian ici), et puis quelques intervalles plus tard, mon genou était absolument hors d’usage, kapoute comme diraient certains.

S’en est suivi des rendez-vous avec mon orthothérapeute, et puis une physiothérapeute également, et finalement un orthésiste qui a déterminé qu’il serait préférable de compenser les problèmes au niveau de mes arches de pied avant celui de ma jambe trop courte. Mais avant la fin de mon évaluation, il en est aussi venu à se demander si ça n’avait pas un lien avec mes souliers Hoka qui sont très rigides, et qui m’offrent une stabilité incontestable pour le bien-être de mes chevilles, mais qui empêcheraient le mouvement naturel de ma rotule.

J’ai donc entrepris d’aller courir avec mes vieux NB GTX ayant plus de 1600 Km au compteur, et puis abracadabra ! Après des semaines à ne pas pouvoir courir plus de 1000m, je ne ressentais plus aucune douleur me forçant à devoir m’arrêter, mais que des signaux m’indiquant de ne pas pousser davantage la machine. Puis ensuite je suis passé à mes Skechers comportant déjà un support pour les arches, et là magie magie ! Je pouvais, non seulement courir de plus longues distances, mais également m’offrir quelques pointes de vitesse, j’étais alors aux anges !

J’ai finalement reçu mes orthèses, et s’il est vrai que je me sentais bien avec, je ne pense pas qu’il aurait été approprié de partir pour une sortie longue avec, alors j’ai fait mon test de 3h avec mes Skechers. Mais en fait, je m’étais dit que j’allais soit faire 3h, soit faire 30 Km, que j’ai complété en 2h49, et qui m’a complètement vidé. Mais mon genou avait tenu le coup !

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Après 30 Km, j’étais aussi vide que ma gourde et mon sac de boules énergétiques.

Faire partie des statistiques
Il me restait donc 14 jours pour tester mes orthèses, mais au lendemain de mon test de 3h, j’ai été frappé d’un mal de tête incroyable, qui s’est étendu jusqu’au tympan, puis finalement à la gorge. Sans trop vouloir m’étendre sur ce dimanche de merde, et bien le lendemain j’allais finalement faire partie des statistiques en testant positif à la covid-19.

Quatre jours plus tard, je ne me pouvais plus, je devais tester mes orthèses et suis allé faire un 3 Km. Et alors que je trottinais, je me sentais comme lors d’un sprint sur 5 Km, c’est-à-dire que j’avais le fond du palais qui brûlait, et en plus j’avais l’impression que mon cerveau voulait défoncer le dessus de ma boîte crânienne à chaque impact au sol, alors c’était plutôt horrible comme sensation. MAIS je n’ai pas eu mal au genou malgré le fait que j’aie couru avec mes nouveaux Hoka !

Quelques jours avant le grand jour, test #2 sur une distance de 11 Km sans douleur aucune, alors j’avais la conviction que je devais m’essayer.

Le jour de la course
Bon, petit calcul habituel, comme le départ devait se faire à 7h45, je devais donc avoir terminé de manger à 4h45, ce qui voulait dire que j’allais me lever à 4h. Mais comme je voulais aussi attraper le premier métro de 5h30, j’allais devoir partir vers 5h, ce qui n’allait pas me laisser suffisamment de temps pour faire toute ma préparation, alors comme pour le marathon des pompiers, levée du corps à 3h.

Peut-être est-ce le fait que je n’avais plus cette pression de devoir faire un meilleur temps que la dernière fois, mais j’ai vraiment bien dormi, et mes yeux se sont ouverts que quelques secondes avant que mon téléphone démarre.

Donc petit matin bien relaxe, tellement que j’ai eu le temps de m’étendre sur le sofa, de bien regarder mes Hoka Bondi X, et puis me dire que ça n’était pas sérieux d’aller courir durant 42,2 Km avec des souliers et des orthèses que je n’avais pas suffisamment testés. J’ai donc enfilé mes Skechers, et puis le départ s’est fait avant 5h pour me rendre au métro, je n’ai pris que l’essentiel que j’ai enfilé dans leur sac, puis je me suis laissé reconduire jusqu’à l’Île-Ste-Hélène.

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Emplacement pour la vague #1 dans laquelle je devais me retrouver.

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Mon téléphone n’est pas très performant pour les photos de nuit, mais c’était franchement beaucoup plus beau en vrai.

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Pas très longtemps après cette photo, j’ai rencontré des collègues de bureau, ainsi que des collègues Guépards avec qui j’ai passé de bien beaux moments cet été. Je pense à Guy, Marie-Josée et Pierre que j’allais croiser plus tard lors des premiers Km.

Le matin était plutôt frais, alors j’étais content d’avoir ma petite veste que je suis allé porté à l’autobus environ 30 minutes avant le départ, mais la file était plus longue que prévue, alors il restait moins de temps pour la dernière étape avant le départ.

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Et donc attente interminable pour aller aux toilettes. Tellement trop que j’ai dû me rabattre, comme plusieurs autres coureurs, aux petits boisés d’à côté, pour finalement manquer le départ de ma vague. J’ai réussi, in-extremis, à me joindre à la vague #2, puis c’était fait, je m’élançais avec des centaines d’autres passionnés. Premier constat : Le tendon de la cheville droite fait défaut, mais qu’à cela ne tienne, c’est loin d’être la première fois que ce petit bobo refait surface, et il a plutôt tendance à s’estomper une fois bien réchauffé.

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Rendu près de Ste-Catherine et Berri, quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître, à mes côtés, Pierre avec qui j’ai piqué un petit brin de jasette.

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Et c’est à partir de ce moment précis que j’ai commencé à me demander si j’étais en train de faire le bon parcours. Et si jamais il avait fallu que je prenne place dans la vague #1 pour faire le trajet du marathon ? Car à chaque fois que je regardais un dossard, et bien c’était celui du demi que je voyais.

Alors lentement mais sûrement, j’ai commencé à croire que ça devait tout simplement se passer ainsi, que finalement j’allais faire un demi, mon genou allait être content, mais que là, tant qu’à faire, je n’allais pas continuer avec cette allure au ralenti, j’allais ouvrir la machine davantage question de faire un temps raisonnable, et je n’allais pas me faire rattraper par mes collègues de bureau par le fait même.

Passé le Parc Lafontaine, qui je vois, Dany du club les Guépards. Je savais qu’il devait avoir fait le 10 Km la veille, mais là il m’a expliqué qu’il faisait sa sortie longue et venait encourager tous ces coureurs qui s’infiltraient dans les rues de Montréal.

Puis finalement nous sommes arrivés à une intersection où les gens du demi tournaient à droite, puis les gens du marathon complet allaient plutôt vers la gauche, alors j’étais vraiment soulagé. Et sans hésitation aucune, j’ai pris vers la gauche, question de m’engouffrer dans ce défi hors norme.

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C’est plutôt rare que je vois un coureur avec les 2 bras aussi bien détendus.

Rendu là, il y avait nettement moins de coureurs, avec une allure pour le moins beaucoup plus adaptée à celle que j’aurais dû avoir depuis le début, mais aussi encore beaucoup de gens pour nous encourager, surtout aux intersections, c’était tout à fait magique !

J’allais donc me rendre sur St-Laurent où j’ai trouvé bien loufoque la fille qui m’a reconnu comme étant un coureur de St-Eustache. Et quelques mètres plus loin, aussi incroyable que celui puisse paraître, nous croisions le coureur #1 qui avait déjà compléter la boucle, et qui était sur son chemin du retour !

C’est donc ce légendaire boulevard qui devait m’amener au Parc Jarry où je j’avais prévu croiser mon ex belle-soeur et ses filles. Mais finalement, j’ai reçu son message qu’après avoir dépassé le parc. Donc petit appel vidéo pour lui dire qu’on s’était manqué, mais que j’allais repasser plus tard… beaucoup plus tard finalement ! Mais c’est qu’il est long ce foutu boulevard !

Et c’est finalement au Km 24 que la mécanique a commencé à flancher, à commencer par mon genou droit qui m’a clairement laissé savoir que je n’avais pas intérêt à pousser davantage, et même que j’aurais pu arrêter tout ça là tellement le signal a été lancinant, avec perte d’équilibre et pincement au cœur.

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Qu’à celà ne tienne, je n’allais certainement pas marcher durant les 18 Km restants ! J’ai donc rétrogradé en mode relaxe, mais déjà je sentais la lourdeur s’installer dans mes cuisses, l’acide lactique qui engorgeait mes muscles malgré le fait que je me sois arrêté à tous les points d’eau sans exception, et avoir consommé tout ce qu’il y avait à consommer.

J’ai finalement croisé mon ex belle-sœur aux environs du Km 28 alors que c’était au tour du mollet gauche de cramper.

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Je n’avais donc déjà plus la capacité d’atterrir sur la plante des pieds, et puis au Km 30 je sentais cramper le derrière de ma cuisse droite, et je crois qu’à partir de là j’étais carrément dans la gestion de la douleur, en espérant ne pas trop en demander à tout mon corps qui chialait, tellement qu’il y a même eu cette voix qui a retentit, dans ma tête embrouillée, pour poser cette question chiante : Mais pourquoi est-ce que je m’inflige tout ça ? Disons qu’en langage “hockey”, j’aurais pu dire que j’étais blessé au bas du corps tellement tout ne fonctionnait plus très bien.

Enfin, disons que la petite voix n’a pas trop perduré, c’est qu’il y avait tellement de gens qui nous criaient que nous étions les meilleurs, que nous étions inspirants, que nous étions des champions, et j’en oublie certainement, que la question a laissé place à de la gêne de devoir m’arrêter de plus en plus souvent. Tellement, que j’avais l’impression de répéter mon tout premier marathon.

Et plus je marchais, plus je sentais les jambes qui n’en pouvaient juste plus, alors que les dénivelés positifs étaient tout aussi souffrants que ceux négatifs, et toujours ces gens qui nous encourageaient en nous disant que ça allait enfin en descendant pour le restant du parcours, que tout allait bien aller.

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Il y a aussi eu cette fille déguisée qui m’a encouragé et m’a dit : On lâche pas ! Je te reconnais toi, tu es passé devant la Boutique Endurance tout à l’heure ! Et bien ça faisait effectivement partie du parcours, mais j’en ai déduit que je devais avoir une barbe peu commune, alors elle avait l’air bien contente de me reconnaître.

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Je peine à marcher, et je me questionne sur le comment je pourrais m’y remettre sans cramper totalement.

J’ai de nouveau eu l’image de cette femme qui s’effondre à quelques mètres de la ligne d’arrivée, qui se relève, mais qui n’a tout simplement plus de jambes pour l’amener à la fin du parcours.

Alors de retour sur Sherbrooke, avant l’entrée vers le Stade, j’ai vainement tenté de m’y remettre, j’ai trottiné quelques mètres avant de m’arrêter de nouveau, même pas capable de me choquer le moindrement pour y arriver, la boule de feu était éteinte, j’avais complètement perdu ma tête de cochon.

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Et tous ces gens qui couraient plus vite moi ! Ouf ! Ce fut dur à encaisser.

Ce n’est qu’à 200m de l’arrivée, quand il y avait toute cette foule en délire qui criait à tue-tête, que j’ai pris ce qui me restait de jus dans les trippes, j’ai clopiné jusqu’au tapis rouge, puis j’ai traversé la ligne d’arrivée.

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Je peux au moins dire que je n’ai jamais même pensé abandonné, alors en ce sens ma tête de cochon m’a bien servi, et malgré le temps “trop long” que j’ai pris pour compléter la course, si je pense au fait que 14 jours auparavant je me débattais ardemment avec la covid, je pense pouvoir affirmer avoir bien achevé mon défi.

Mon souper du champion, bien mérité !On comprend bien, ici, que si moi, le gars ordinaire d’à côté, suis capable de traverser une telle épreuve, c’est que tout le monde peut se permettre d’y rêver, d’y toucher, et de la vivre jusqu’au bout. Faites comme moi, et soyez le super héros de votre vie !

Le retour à la maison ne fut pas de tout repos non plus. Les escaliers, puis la marche jusqu’au métro Pie IX, les escaliers, le transfert à Berri, les escaliers, la descente à Montmorency, les escaliers, pour finalement rouler jusqu’au Boston Pizza pour me payer mon souper du champion.

Mon souper du champion, bien mérité !

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Malgré tout cela, et bien j’ai déjà hâte à l’année prochaine ! Que voulez-vous, c’est un des avantages d’avoir une mauvaise mémoire.

En rafale… Je me souviens…

  • De ce couple de danseurs au Parc Lafontaine.
  • De cet homme qui brandissait une pancarte avec l’inscription : Souriez si vous courez sans sous-vêtement. Et de son immense sourire quand il a vu le mien.
  • De cette femme qui m’a crié : Let’s go Running Addict!
  • De cette fille qui criait : Let’s go papa ! Un peu comme si elle encourageait tous les pères qui participaient.
  • De cet enfant qui voulait donc taper dans la main des coureurs, et qui, quelques Km plus loin, était juché sur la balustrade d’une terrasse, et qui m’a tendu la sienne, toute aussi moite que la mienne finalement !
  • De tous ces gens qui m’interpellaient par mon prénom parce qu’il était inscrit sur mon dossard.
  • De tous ces gens qui battaient le rythme sur leurs tambours, c’était hyper entraînant et motivant, et surtout vraiment très fort !
Courir sous la pluie

Courir sous la pluie

L’automne est l’une des plus belles saisons pour courir. La température est souvent moins chaude, et si vous êtes chanceux, les rayons de soleil vous caressent la peau sans vous faire souffrir comme au mois de juillet.

Ceci dit, courir en automne c’est aussi parfois, souvent, courir sous la pluie.

Plusieurs coureurs décident alors de faire comme la tortue et de rentrer se cacher dans la maison, retrouver leur tapis de course. Il ne faut pas sous-estimer les bienfaits des tapis de course, ils sont souvent le meilleur moyen de maintenir une bonne séquence d’entraînement, mais personnellement je l’utilise lorsque la route est trop enneigée ou qu’on se les gèle royalement.

Pour moi c’est du pareil au même, qu’il fasse beau qu’il fasse moins beau, si j’ai une séance de prévue je sors.

Pour la pluie il faut s’habiller adéquatement, surtout lorsqu’il fait froid comme ça ne saurait tarder.

Je conseille toujours de porter des couches. Un t-shirt technique qui respire en premier, recouvert d’un chandail à manches longues fait de matériel qui sèche facilement et qui est suffisamment léger tel qu’un modèle Dry Fit de Nike. C’est parfois suffisant s’il s’agit d’une petite pluie.

S’il pleut des cordes alors mieux vaut ajouter une autre couche, pour ma part je porte une veste en Goretex d’Arc’teryx j’ai ce modèle depuis plus de 6 ans et il me sert l’automne dès que la température descend sous les 5 degrés, jusqu’au printemps. Je peux ajouter une couche supplémentaire en hiver. Avec cette veste je ne souffre pas lorsque le vent augmente car elle offre une protection complète.

Il faut aussi penser à ce qu’on porte en bas.

Les cuissards peuvent faire l’affaire lorsque le temps est froid. Ils seront mouillés, et vous le serez aussi, il faut vous y faire, mais ils vous protégerons du froid malgré tout.

Pour la tête portez une casquette, elle évitera le ruissellement de l’eau dans vos yeux et vous permettra de bien voir votre parcours. Le modèle offert par Sealskinz est très efficace.

Aux pieds, idéalement si vous avez des chaussures en Goretex vous profiterez au maximum de votre sortie, car ce qui est le plus désagréable lorsqu’il fait froid c’est de se mouiller les pieds et de revenir en entendant le squich squich de vos bas trempés.

J’ai déjà parler de mes souliers des 880 GTX New Balance dont je me sers surtout l’hiver à cause de la neige mouillée mais qui trouve son utilité le printemps et l’automne dans les flaques d’eau.

Je mets aussi des chaussettes imperméables, le modèle que j’ai acheté sont des Randy Sun une pure merveille, avec ces bas et les souliers, on retrouve le plaisir de sauter dans les flaques d’eau comme lorsqu’on était enfant.

Pourquoi courir sous la pluie?

Il y a plusieurs raisons sans doute. La première c’est : j’ai un entraînement de prévu et je n’aime pas courir sur un tapis. Pour moi c’est la seule motivation requise mais pour d’autres il en faut plus.

On peut passer en revue les différentes motivations mais j’ai fait quelques recherches sur la toile et je pense que les raisons sont bien explicitées dans ces quelques articles.

Dans cet article du Blogue de MEC, Karen Benson en énumère une dizaine. Ma préférée est celle-ci : vous êtes le roi ou la reine du parcours. C’est bien vrai, s’il pleut averse vous serez sans doute plutôt seul(e) à vous trémousser avec vos souliers de course, les autres coureurs, auront décider de sauter, ou s’entraîner à l’intérieur.

Lorsque l’été sera des nôtres une autre bonne raison sera sans doute que courir sous la pluie est parfois moins exigeant de courir lorsqu’il fait chaud. Cet article de Fleet Feet mentionne le phénomène mais aussi que courir sous la pluie contribue à bâtir votre force mentale, un bénéfice non négligeable s’il en est un.

Vous trouverez d’autres conseils intéressants sur l’habillement et les précautions à prendre en cas de pluie dans cet article : Courir sous la pluie : conseils pour bien s’équiper – Jogging Plus

Évitez de courir lorsqu’il y a apparence ou que le temps est orageux, ce n’est pas une bonne idée de devenir un paratonnerre humain!

Vous courrez sous la pluie?

La course à pied pour sauver sa santé mentale !?

La course à pied pour sauver sa santé mentale !?

Bon on va se dire dans la vie on vit tous des coups durs. Mon dernier coup dur en est un solide. Je ne vous parlerai pas des détails, ce n’est pas le but.

Par contre, j’ai envie de vous jaser de ce que la course a pied a fait pour moi durant cette période sombre qui est loin d’être terminée.

Grâce à la course a pied j’ai pu évacuer d’une certaine façon la colère que je ressentais.

Cette année je visais parcourir les 80 kilomètres de l’ultra Harricana, course en trail. J’avais un entrainement de tout près d’un an derrière moi. Alors arrive le coup dur, on fait quoi? On abandonne le tout pour vivre a fond nos colères et en même temps notre peine et inquiétudes, ou on tente de maintenir le cap en étant conscient qu’on ne fera pas nos meilleurs scores?

Bon dans les faits, moi j’appelle ça courir la tête pleine. Mais là, vraiment pleine, dans le sens ou le cardio et le corps on beau être au top, le souffle vient qu’à tout se dérégler parce nos problèmes envahissent notre esprit.

Malgré le fait que je cours toujours avec de la musique, boum, nous v’la ti pas avec une chanson, qui pourrait nous faire brailler toutes les larmes de notre vie, on skip la chanson, et on essaie de maintenir.

En fin d’entrainement, il me restait moins d’un mois avant la date de la course. On sait qu’un entrainement suivra un deuxième, puis un troisième etc. Chaque entrainement qu’on réalise durant une dure période, nous fais aussi réaliser de ce qu’on est capable de faire. Même quand le souffle vient à nous manquer en montant une côte, il se restabilise en descente. On reste en bonne forme malgré tout.

Il faut appeler à un miracle de force de la nature d’être capable de courir avec un manque de sommeil évident et surtout récurant. J’ai toujours mentionné que mon corps a besoin pour récupérer des entrainements : d’eau, de manger et de sommeil. Trois choses qui m’ont fait foncièrement défaut, et que je tente de remettre à niveau encore à l’heure ou j’écris ces lignes.

J’avais perdu l’appétit vous l’aurez deviné, avec un métabolisme dans le fond de la caisse, pas manger nous fait perdre du poids, mais attention, du poids que je n’avais pas à perdre… Alors oh surprise, plus légère on court plus vite…

Donc si on fait le calcul, la fille ne dort pas ou pas beaucoup, je ne mange ce qu’il faut et surement pas en quantité suffisante, et l’eau : je crois que je n’y pense juste pas…

Je me pointe chez mon amie : Montagne St-Bruno, ce qui est prévu : du monte-descend le sommet et la tour d’observation histoire de faire monter le dénivelé. Le moral n’y est pas… dès que je monte le souffle est plus difficile.

Je fais tout de même l’entrainement. Ils sont difficiles, mais avec eux, j’évite d’avoir passé mon avant-midi à pleurer ma vie sur le canapé. Je reviens à la maison, avec toutes les calories dépensées j’arrive au moins à manger. La dépense d’énergie en sur-effort me fatiguera pour au moins permettre un minimum de sommeil.

J’ai roulé comme ça jusqu’à ma course. Même la ligne de départ fût en tout point différente des courses passées. Je cours sur le pilote automatique, mais je parviens tout de même à franchir la ligne d’arrivée, en présence de ma fille ainée qui m’avait accompagnée pour l’occasion et de ma gang d’amis (une partie) présents en tant que coureur eux aussi, et avec qui je participerai aux 24 heures de Tremblant. Je l’ai rentré 2 heures avant le cut off, le temps alloué… et oui… j’ai eu des doutes jusqu’ à la toute dernière minute de pouvoir y arriver. Mais je l’ai fait et bien fait.

Malgré mon immense fierté de l’avoir fait, les évènements des derniers temps sont venus mettre une ombre sur cette réussite. Pas jojo, mais bien réel.

Mais à travers tout ce que je vivais, ma détermination était au rendez-vous. Cela personne ne pouvait me l’enlever.

Après une courte période de récupération, on doit reprendre l’entrainement, même plus léger on doit se remettre à bouger. La situation ne s’est toujours pas réglée, les problèmes sont toujours présents… Tout demander à son corps et mental pour se mettre à bouger. Le poids sur la balance à continuer de descendre légèrement.

Après tout près de 2 moins dans cette situation, je conserve une course rapide. Je n’ai jamais fait de temps si rapide, sur route, en trail ou sur tapis roulant. J’en suis heureuse : Ondes positives dans tout ça.
Quand je fais une distance, je suis pas mal assurée d’avoir moins de difficulté à trouver le sommeil. Et par défaut j’aurai faim.

Voila comment la course peux nous aider. Juste se laisser la chance de bouger quand même. Même si ça nous ne tente pas. Même si on manque de souffle, on est dehors à bouger.

On la feel pas la longue sortie ? On en fait une plus courte, mais on sort tout de même. Peu importe la gravité de la situation, cela vaudra toujours mieux que de rester devant la télévision. La course calme aussi avec les endorphines qu’on sécrète. Une bonne chanson dans les oreilles pourra peut-être nous offrir quelques minutes de quiétude.

Je n’ai pas encore trouvé l’équilibre de mon entrainement. Ayant beaucoup de chose à régler, téléphones à faire, ce matin je suis sortie à 11 :00 pour courir, quand normalement pour cette même distance, j’aurais été revenue et douchée pour la même heure. Mon kilométrage n’est pas encore revenu à celui que j’aimerais. Ma situation personnelle ayant changé, j’ai dû retrouver du travail, et même à temps partiel ça bousille une organisation. La majeure partie d’entre vous doivent concilier famille, boulot et travail. Je pouvais me permettre de seulement courir et taches ménagères. Je suis en train de me réinventer d’une certaine façon.
Je dois tout revoir dans ma vie et l’entrainement y passe malgré moi.

Mais malgré ce que je vis, la seule chose d’on je suis absolument certaine, est que si j’avais arrêté mon entrainement, je serais encore plus mal. Je me permets justement un allégement de ce dernier, et je vois au fur et à mesure. Facile ? Non mais réalisable puisque de toute façon je n’ai pas le choix.

Alors la morale de l’histoire, ne jamais cesser de courir. Ma santé mentale n’en fût que plus équilibrée. Avoir le pouvoir de courir alors que notre esprit touche le fond, on court avec notre corps. Parfois sur le pilote automatique, mais on franchira les kilomètres malgré tout.

Quand je serai sortie de tout ça, et ce n’est pas prévu pour demain. Je sais que je pourrai regarder toute la route parcourue avec fierté. La fierté d’avoir bougé, la fierté d’avoir choisi de ME garder active.

Alors, ne cessez jamais de courir

Esprit compétitif ou orgueil mal placé?

Esprit compétitif ou orgueil mal placé?

Lorsque je tombe en mode compétition les gens autour de moi sont souvent surpris du changement qui s’opère dans mon comportement. Je deviens complètement une autre personne! Avez-vous déjà eu l’impression d’être trop intense dans vos actions? Êtes-vous trop compétitif? Est-ce que votre motivation vous pousse à vous remettre en question car cela affecte votre vie personnelle et votre santé?

Une fois, je suis allée faire de la planche à pagaie sur la rivière et à mon retour je pouvais à peine bouger les bras tellement je m’étais donnée à fond! Pourquoi? Aucune idée! Je voulais dépasser les autres, je voulais faire mon trajet en un temps record, je voulais aller plus vite. Après je me suis dis que c’était vraiment ridicule car j’allais avoir des douleurs pendant quelques jours. Je me rappelle aussi m’être déjà étirée un muscle en jouant aux quilles à la Wii car je prenais cela beaucoup trop à cœur! Et que dire de toutes les fois où lorsque je m’entrainais en salle, dès que quelqu’un venait s’installer à côté de moi, mon objectif était de rester le plus longtemps possible sur mon tapis roulant. Dès que la personne arrêtait j’avais une sensation de jouissance, de satisfaction ultime d’avoir été la plus endurante des deux! Est-ce mon orgueil qui me pousse à agir de cette façon? Ou bien une façon bien à moi de combattre les effets du temps sur mon corps?

Plus jeune je n’avais pas conscience de cet aspect de moi, vouloir à tout prix me dépasser et faire plus et mieux que les autres. C’est lors d’un évènement de levée de fonds que j’ai compris que ma fibre compétitive était assez intense. J’avais eu plusieurs commentaires de mes compagnons qui étaient tous vraiment surpris de mon énergie et de mon leadership lors de l’évènement.

Au fil des années j’ai compris que mon côté compétitif était surtout pour me satisfaire moi-même, c’était comme un besoin primitif. Je devais me dépasser, courir plus vite et en moins de temps que lors de ma dernière course est un bel exemple. Je ne ressentais pas le besoin impératif de finir la première! Me dépasser était pour moi bien assez pour me satisfaire.

À d’autres moment de ma vie, ce besoin de réussir et de gagner (pour certains sports ou activités) me grugeait par en dedans. Avant un match de billard, mes jambes et mes bras se contractaient en voiture et j’étais tellement stressée que cela avait des répercussions sur les gens autour de moi. J’ai compris bien plus tard que j’avais beaucoup de difficulté à gérer mon stress. Sueurs, mauvaise humeur, irritabilité, angoisse, et bien d’autres encore. Cela a eu une répercussion directe sur ma santé mentale et physique.

J’ai appris à devoir passer en mode récréatif et non compétitif dans certaines activités de ma vie. Afin de profiter pleinement du loisir que j’aime mais aussi pour mon bien-être personnel. Apprendre à se laisser aller, à profiter du moment présent, ne pas tout considérer comme un objectif ou bien ne pas ressentir le besoin de devoir absolument se dépasser. J’avoue que c’est loin d’être toujours facile à appliquer comme concept et j’y travaille encore! Je pense que l’important c’est surtout de savoir s’écouter et comprendre que la compétition peut avoir une répercussion directe sur plusieurs aspects de notre vie. Savoir se choisir soi-même au lieu de gagner une compétition ça peut être encore plus satisfaisant à long terme.