Bon on va se dire dans la vie on vit tous des coups durs. Mon dernier coup dur en est un solide. Je ne vous parlerai pas des détails, ce n’est pas le but.
Par contre, j’ai envie de vous jaser de ce que la course a pied a fait pour moi durant cette période sombre qui est loin d’être terminée.
Grâce à la course a pied j’ai pu évacuer d’une certaine façon la colère que je ressentais.
Cette année je visais parcourir les 80 kilomètres de l’ultra Harricana, course en trail. J’avais un entrainement de tout près d’un an derrière moi. Alors arrive le coup dur, on fait quoi? On abandonne le tout pour vivre a fond nos colères et en même temps notre peine et inquiétudes, ou on tente de maintenir le cap en étant conscient qu’on ne fera pas nos meilleurs scores?
Bon dans les faits, moi j’appelle ça courir la tête pleine. Mais là, vraiment pleine, dans le sens ou le cardio et le corps on beau être au top, le souffle vient qu’à tout se dérégler parce nos problèmes envahissent notre esprit.
Malgré le fait que je cours toujours avec de la musique, boum, nous v’la ti pas avec une chanson, qui pourrait nous faire brailler toutes les larmes de notre vie, on skip la chanson, et on essaie de maintenir.
En fin d’entrainement, il me restait moins d’un mois avant la date de la course. On sait qu’un entrainement suivra un deuxième, puis un troisième etc. Chaque entrainement qu’on réalise durant une dure période, nous fais aussi réaliser de ce qu’on est capable de faire. Même quand le souffle vient à nous manquer en montant une côte, il se restabilise en descente. On reste en bonne forme malgré tout.
Il faut appeler à un miracle de force de la nature d’être capable de courir avec un manque de sommeil évident et surtout récurant. J’ai toujours mentionné que mon corps a besoin pour récupérer des entrainements : d’eau, de manger et de sommeil. Trois choses qui m’ont fait foncièrement défaut, et que je tente de remettre à niveau encore à l’heure ou j’écris ces lignes.
J’avais perdu l’appétit vous l’aurez deviné, avec un métabolisme dans le fond de la caisse, pas manger nous fait perdre du poids, mais attention, du poids que je n’avais pas à perdre… Alors oh surprise, plus légère on court plus vite…
Donc si on fait le calcul, la fille ne dort pas ou pas beaucoup, je ne mange ce qu’il faut et surement pas en quantité suffisante, et l’eau : je crois que je n’y pense juste pas…
Je me pointe chez mon amie : Montagne St-Bruno, ce qui est prévu : du monte-descend le sommet et la tour d’observation histoire de faire monter le dénivelé. Le moral n’y est pas… dès que je monte le souffle est plus difficile.
Je fais tout de même l’entrainement. Ils sont difficiles, mais avec eux, j’évite d’avoir passé mon avant-midi à pleurer ma vie sur le canapé. Je reviens à la maison, avec toutes les calories dépensées j’arrive au moins à manger. La dépense d’énergie en sur-effort me fatiguera pour au moins permettre un minimum de sommeil.
J’ai roulé comme ça jusqu’à ma course. Même la ligne de départ fût en tout point différente des courses passées. Je cours sur le pilote automatique, mais je parviens tout de même à franchir la ligne d’arrivée, en présence de ma fille ainée qui m’avait accompagnée pour l’occasion et de ma gang d’amis (une partie) présents en tant que coureur eux aussi, et avec qui je participerai aux 24 heures de Tremblant. Je l’ai rentré 2 heures avant le cut off, le temps alloué… et oui… j’ai eu des doutes jusqu’ à la toute dernière minute de pouvoir y arriver. Mais je l’ai fait et bien fait.
Malgré mon immense fierté de l’avoir fait, les évènements des derniers temps sont venus mettre une ombre sur cette réussite. Pas jojo, mais bien réel.
Mais à travers tout ce que je vivais, ma détermination était au rendez-vous. Cela personne ne pouvait me l’enlever.
Après une courte période de récupération, on doit reprendre l’entrainement, même plus léger on doit se remettre à bouger. La situation ne s’est toujours pas réglée, les problèmes sont toujours présents… Tout demander à son corps et mental pour se mettre à bouger. Le poids sur la balance à continuer de descendre légèrement.
Après tout près de 2 moins dans cette situation, je conserve une course rapide. Je n’ai jamais fait de temps si rapide, sur route, en trail ou sur tapis roulant. J’en suis heureuse : Ondes positives dans tout ça.
Quand je fais une distance, je suis pas mal assurée d’avoir moins de difficulté à trouver le sommeil. Et par défaut j’aurai faim.
Voila comment la course peux nous aider. Juste se laisser la chance de bouger quand même. Même si ça nous ne tente pas. Même si on manque de souffle, on est dehors à bouger.
On la feel pas la longue sortie ? On en fait une plus courte, mais on sort tout de même. Peu importe la gravité de la situation, cela vaudra toujours mieux que de rester devant la télévision. La course calme aussi avec les endorphines qu’on sécrète. Une bonne chanson dans les oreilles pourra peut-être nous offrir quelques minutes de quiétude.
Je n’ai pas encore trouvé l’équilibre de mon entrainement. Ayant beaucoup de chose à régler, téléphones à faire, ce matin je suis sortie à 11 :00 pour courir, quand normalement pour cette même distance, j’aurais été revenue et douchée pour la même heure. Mon kilométrage n’est pas encore revenu à celui que j’aimerais. Ma situation personnelle ayant changé, j’ai dû retrouver du travail, et même à temps partiel ça bousille une organisation. La majeure partie d’entre vous doivent concilier famille, boulot et travail. Je pouvais me permettre de seulement courir et taches ménagères. Je suis en train de me réinventer d’une certaine façon.
Je dois tout revoir dans ma vie et l’entrainement y passe malgré moi.
Mais malgré ce que je vis, la seule chose d’on je suis absolument certaine, est que si j’avais arrêté mon entrainement, je serais encore plus mal. Je me permets justement un allégement de ce dernier, et je vois au fur et à mesure. Facile ? Non mais réalisable puisque de toute façon je n’ai pas le choix.
Alors la morale de l’histoire, ne jamais cesser de courir. Ma santé mentale n’en fût que plus équilibrée. Avoir le pouvoir de courir alors que notre esprit touche le fond, on court avec notre corps. Parfois sur le pilote automatique, mais on franchira les kilomètres malgré tout.
Quand je serai sortie de tout ça, et ce n’est pas prévu pour demain. Je sais que je pourrai regarder toute la route parcourue avec fierté. La fierté d’avoir bougé, la fierté d’avoir choisi de ME garder active.
Alors, ne cessez jamais de courir