L’importance des bénévoles dans une course

L’importance des bénévoles dans une course

Le jour de votre évènement est enfin arrivé. Vos amis et toute la famille seront à ligne d’arrivée pour vous féliciter.

Vous vous êtes entrainé pendant des mois, vos chaussures de course et vos vêtements son parfait, vous avez lu les règlements de la course mille fois.

Calmement vous prenez le petit déjeuner, vous placez votre dossard sur votre chandail de course. Oui ça va bien aller. J’ai encore 4 heures avant le départ de ma course…je suis calme.
Pendant ce temps, une autre course prend lieu…oui la course des bénévoles…….

L’importance des bénévoles dans une course.Ils arrivent 4 heures avant vous, sautent leur petit déjeuner car ils ne veulent pas manquer leur transport et être en retard pour la préparation de votre évènement.

Ils doivent mettre en scène le parcours de votre évènement, placer les tables d’eau, remplir les verres d’eau, et la boisson électrolyte, réviser les détails sur la sécurité des athlètes.

Chacun a son poste, pour que personne ne se perd, oui nous allons nous assurer que vous suivrez les bonnes directions sur le parcours.

Il reste 5 minutes avant le départ…oui nous sommes prêts, ça va bien allez ……GO.

 

L’importance des bénévoles dans une course.La fête commence… les verres d’eau en main, WOW nous sommes tellement excités pour vous…. les encouragements, sont lancés à chacun de vous, car nous savons que vous avez travaillé très fort pour arriver à ce merveilleux moment.

Oui vous êtes capable.

Nous voulons que vous arriviez à la ligne d’arrivée pour recevoir votre médaille de participation et ou votre famille, amis vous attendent.

Du premier coureur au dernier, nous restons la, verre d’eau en main, sourire sur nos visages…et surtout toujours avec des félicitations à vous donner.

 

L’importance des bénévoles dans une course.

Bravo, vous avez réussi…… félicitations, et a l’an prochain.

Club Boréal en action comme bénévoles au Demi-Marathon de Montréal Avril 2023…… Nous savons qu’un sourire, un mot d’encouragement fait toute la différence.

Est-ce possible une course sans bénévoles…

 

 
 

Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

 

Lagezelle

C’est bientôt Noël et malgré que j’ai une longue liste de cadeaux à demander au père noël, par exemple un livre de Musso ou encore Marc Levy, mes auteurs préférés, je ne peux m’empêcher de rêver à ma saison de course à pied pour l’année prochaine. Pour être honnête, j’y pense depuis que j’ai repris la course en post-partum. En fait non, c’était environ trois semaines après mon accouchement. Entre les douleurs de la césarienne et l’installation de l’allaitement, la Gazelle s’évadait en pensant aux supers courses qu’elle pourrait faire en 2023. Deux mois post-partum, j’ai commencé tranquillement et lorsque j’ai fini le programme Retour à la course à pied de la Clinique du coureur sans des symptômes persistants de façon significative, je me suis encore plus emballée 🙂

Petit comme grand, la période de Noël a cet effet magique où on se permet de rêver plus qu’à la normale, même si à notre âge on ne croit plus que c’est le père Noël qui dépose nos cadeaux en dessous du sapin. C’est sur cet élan d’émerveillement et de magie que j’écris pour la première fois sur mes projets de course à pied à venir.

Marathon d’Ottawa
Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

Avant de tomber en amour avec les courses en sentier et l’ultra trail, j’ai fait quelques marathons sur route dont le marathon de Montréal à quatre reprises (eh oui, c’est dans ma ville et c’est une super course, que voulez-vous?!). Bref, tout ça pour dire que j’ai souvent voulu faire le marathon d’Ottawa parce qu’il apparaît que c’est une belle course, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. Aujourd’hui, c’est chose résolue, car comme je vous disais en introduction juste après mon accouchement, j’ai accepté de participer, avec une amie, au demi-marathon de cette course populaire en Mai 2023.

Je ne vous cacherais pas que j’aurais aimé faire le marathon. Pourtant, il faut que je me l’avoue, ça serait prêcher aux autres coureurs de privilégier la progression sans mettre moi-même en pratique ce principe. Par conséquent, je vais m’y soumettre aussi et ne pas sauter des étapes. D’ailleurs, même si, quand on aime des longues distances en course à pied, on a de la misère à apprécier autre chose en termes de distance, ça sera déjà très bien un demi-marathon. Il ne faut pas oublier aussi que, qui dit marathon dit aussi entraînement plus exigeant. En ce moment, avec deux bébés, ce n’est pas réaliste de s’engager dans un plan avec un gros volume d’entraînement pour la préparation d’un marathon. Donc, ça serait les 21,1 km et j’en serais heureuse.

Ultra trail Gaspesia
Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

Vous allez peut-être rire de moi, mais en trail je choisis les courses auxquelles je participe de façon un peu spéciale. C’est simple, si le nom de la course me parle, me plait, alors je la ferais certainement. Parmi les coups de cœur, il y a eu l’Harricana, Canadian Death Race, Diez Vista, Le Diagonal de fou, Sinister 7, sans parler des quelques ultra trails aux États-Unis. D’autres critères comme la distance, le dénivelé ou la difficulté technique viennent après. Donc, ça fait plusieurs années que je vois passer l’Ultra Trail Gaspesia sans trop y prêter attention parce que le nom en soi ne me disait rien. Je trouve qu’il manque un peu de mystère dans le nom.

En plus du nom qui ne se démarque pas, il y a aussi la distance. C’est loin, la Gaspésie! D’ailleurs, en 2014, je suis allée courir au Mont Albert. À l’époque, je ne faisais que des courses sur route. C’était ma première course en montagne. Bref, à quelques jours de l’événement, je me suis rendue compte que c’est en Gaspésie et que c’est 10 heures de route en autobus (à l’époque je n’avais pas d’auto) de Montréal. D’ailleurs, merci à mon amie Louise de m’avoir aidé dans ce voyage en me rappelant de faire attention de ne pas atterrir à Mont-Sainte-Anne, alors que la course se passait à Sainte Anne de Mont. Toutefois, toute cette réflexion faisait obstacle à ma participation à ultra trail Gaspesia jusqu’au jour où, alors qu’on parlait voyage avec mon mari cet été, nous avons voulu visiter la Gaspésie. Et là, je me suis rappelée l’Ultra Gaspésia! Jumelée aux vacances familiales, je ne dirais pas non à l’Ultra Trail 54 km. Voilà, c’était décidé 🙂 Je serais alors à un an post-accouchement, et j’espère que mon corps sera prêt à relever ce défi!

Harricana
Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

Honnêtement, j’hésite entre l’épreuve de 65km d’Ultra-Trail Harricana et la nouvelle course de 100km en trail Trans Charlevoix qui se déroule sur trois jours. Jusqu’à maintenant les ultra trails, je les faisais d’un seul coup. Ici, j’aime l’idée de faire une longue distance sur quelques jours, mais la distance totale est quand même considérable. Donc, cette course sera peut-être à mon agenda en 2024, mais l’année prochaine, je crois que l’Harricana sera un meilleur choix.

Je suis très contente, car la première fois que j’ai couru un ultra trail c’était le 65km d’Harricana 🙂 J’ai l’impression que ça sera un genre de retour aux sources pour moi. En plus de ce lien sentimental, je la referai pour trois raisons: la beauté du parcours; la distance raisonnable et la date de l’événement. En effet, le fait que la course se passe en septembre, au niveau de l’entraînement, j’aurais pas mal tout l’été pour me préparer.

La Diagonale des Fous
Saison de course 2023: ma liste pour le père noël

C’est en 2017 que j’ai découvert la Diagonale des Fous en même temps que la course Canadian Death race que j’ai fait la même année. Je dois être folle parce que dès que je suis tombée sur cette course, j’ai senti que c’était une course pour moi. J’ai eu un coup de cœur pour le nom de cette course et j’ai été charmée par l’idée de courir à l’île de La Réunion. Bon, c’était avant de réaliser la distance! On parle quand même d’une course de 165km avec 10020m D+ (dénivelé), rien de moins! Il n’empêche que pour moi c’est tout de suite devenu un objectif sur ma liste de courses à faire même si cela implique d’attendre quelques années. En effet, au niveau physique j’avais encore besoin d’accumuler du kilométrage et de gagner en expérience.

Entre-temps, il y a eu le bon projet de fonder une famille et l’objectif de faire cette course a été repoussé. Il faut dire aussi qu’avec la pandémie covid-19, peut-être que je n’aurais pas pu la faire de toute façon. Toutefois, aujourd’hui, c’est réellement possible de m’imaginer à la ligne de départ de la Diagonale des Fous dans 2-3 ans. Maintenant que le père Noël est au courant et mon mari aussi, il ne reste qu’à courir et à mettre tout en œuvre pour atteindre ces objectifs.

Quant à vous, j’espère que vous avez aussi une liste pour Noël. Même si le temps des fêtes reste un prétexte pour rêver, je souhaite que vos rêves deviennent réalité en 2023. Joyeuses fêtes!

L’Eau en Action

L’Eau en Action

 

Course ludique vers un accès à l’eau potable pour tous

La Fondation One Drop, en collaboration avec le Cirque du Soleil, se met en mouvement pour contribuer à changer le monde par une action collective. En octobre 2022, vous êtes tous invités – à Montréal ou n’importe où en ligne – à prendre part à une course dynamique de 5 km, où plusieurs prix seront offerts, afin de soutenir les initiatives locales et mondiales liées à l’eau potable de la Fondation One Drop.

Courez, marchez, utilisez des échasses, faites la roue… Bougez comme vous le voulez pour nous rapprocher d’un accès universel à l’eau potable.
Vous pouvez rejoindre une équipe ou participer en tant qu’individu !

Chacun de vos pas transforme l’eau en action

L’Eau en Action

Date : 9 octobre 2022 de 9h à 12h
Lieu : 8400, Avenue du Cirque, Montréal (Québec) H1Z 4M6
Parc Frédéric-Back

L’Eau en Action - prix

*5$ seront reversés à la Fondation One Drop

L’Eau en Action

À propos de One Drop

La Fondation One DropMC est une organisation philanthropique internationale créée par Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil et de Lune Rouge, avec la vision d’un monde meilleur, où tous ont accès à des conditions de vie permettant leur développement et leur épanouissement.

Sa mission est d’assurer un accès durable à l’eau potable et à des services d’assainissement et d’hygiène aux communautés confrontées à des obstacles extrêmes, grâce à des partenariats novateurs, à la créativité et à la force de l’art.

La Fondation One Drop transforme l’eau en action depuis 15 ans avec des projets qui auront bientôt amélioré les conditions de vie de plus de 2,7 millions de personnes à travers le monde.
Pour en apprendre plus veuillez consulter onedrop.org.

 

L’Eau en Action

L’Eau en Action

L’Eau en Action

L’Eau en Action

L’Eau en Action

Organisé par
Courses Thématiques

Partenaires et commanditaires
L’Eau en Action

EN OCTOBRE, QUEL SOMMET ALLEZ-VOUS GRAVIR POUR LA SANTÉ MENTALE?

EN OCTOBRE, QUEL SOMMET ALLEZ-VOUS GRAVIR POUR LA SANTÉ MENTALE?

 

REGARDEZ LA VIDÉO DE LANCEMENT DU DÉFI 2022!

Le comité organisateur du Défi Santé en Tête est heureux d’annoncer que la troisième édition du Défi aura lieu du 7 au 10 octobre 2022 dans le cade de la Journée mondiale de la santé mentale.

Cette année, la cible est ambitieuse avec un objectif de levée de fonds de 85 000$ pour appuyer la recherche, les soins et les programmes en santé mentale à l’Institut Douglas, soit le centre le plus important en la matière au Québec.

Marie-Hélène Thibeault, sur la photo avec sa fille Zoë, a fondé le défi suite au suicide de son mari en 2016.

RÉALISEZ UN DÉFI À LA HAUTEUR DE VOS AMBITIONS!
Inspiré par la thématique de « gravir votre sommet pour la santé mentale », le défi sportif virtuel invite les participants à travers le Québec à s’inscrire individuellement ou à former une équipe pour relever un défi de leur choix durant la fin de semaine de l’Action de Grâce, incluant la possibilité de gravir un sommet à une ou plusieurs stations de ski. À ce jour, 17 montagnes à travers le Québec ont confirmé leur participation!

« Il y a plusieurs parallèles entre affronter les hauts et les bas de notre santé mentale et relever un défi sportif comme gravir une montagne », souligne Marie-Hélène Thibeault, membre du comité organisateur bénévole et survivante du suicide de son mari au terme d’une longue bataille avec un trouble bipolaire.

« Nous espérons que ce weekend sera une opportunité pour la collectivité aux quatre coins du Québec de profiter des bienfaits de l’activité physique, de faire force commune pour briser les tabous face à la santé mentale et d’amasser des fonds pour l’avancement de la recherche et l’augmentation des soins si essentiels », ajoute celle qui a partagé l’histoire de sa famille dans ce touchant témoignage.

UNE ÉQUIPE AU BROMONT ULTRA!

DÉFI SANTÉ EN TÊTE
Le même weekend d’octobre, les sportifs aguerris souhaitant relever un défi d’envergure en course à pied ou à vélo de montagne dans le cadre du Bromont Ultra pourront aussi amasser des fonds pour la Fondation Douglas et la santé mentale. Pour soutenir l’initiative, simplement choisir la cause de la Fondation Douglas à l’inscription au Bromont Ultra.

PLUS QUE JAMAIS: LA SANTÉ MENTALE
Au Canada, 20 % de la population sera personnellement touchée par la maladie mentale au cours de sa vie et 4 000 personnes se suicident annuellement. À l’échelle nationale, seulement 5 % des dépenses totales en santé sont allouées aux traitements et à la prévention des maladies mentales. Tous les fonds amassés par l’entremise de la campagne du Défi santé en tête seront remis à la Fondation Douglas pour propulser la recherche et les soins en santé mentale.

INSCRIVEZ-VOUS AUJOURD’HUI!
Créez votre profil individuel ou d’équipe maintenant ici : https://fondationdouglas.akaraisin.com/ui/santeentete22/pledge/registration/start

Pour plus d’information concernant le Défi, visitez :
https://fondationdouglas.akaraisin.com/ui/santeentete22

Éboulois éboulé

Éboulois éboulé

La journée était fort belle. Le soleil de février dardait mon écran d’ordinateur de travail, m’empêchant par manque de contraste de bien y veiller – à mon travail – et renvoyait ma propre réflexion endormie. De tuque verte des Packers et de tasse de café refroidi j’étais comme chaque matin d’hiver affublé dans cette maison laissée volontairement frette, pendant que femme et fille sommeillaient sous la lourde couette. En cachette, je meublais virtuellement les mois à venir. La trame devait aboutir à un éclat : une course. La trêve avait assez duré depuis le marathon de Boston en 2019; j’avais le cœur rasséréné, donc belliqueux. Il était dès lors tout indiqué d’effacer le souvenir bostonnais par un marathon revanche en octobre, trois semaines cependant après une première salve de 65 kilomètres dans les bois. Quelques clics, la double affaire était réglée et j’étais encore en pyjama, aveuglé dans mes rayons.

De nos jours, pareille longueur (65) n’étonne plus grand monde. Les kilomètres, les milles même, atteignent et dépassent souvent la centaine, et les « ultras » (épithète pompeuse qui me rebute et m’endort tant elle court toutes les lèvres; à ce compte, ajoutez les maudits KOM et FKT*) pullulent. Franchir le cap de la soixantaine, y’a rien là, en bref. Pis : on sombre vite dans l’oubli. Un marathon – épreuve séculaire qui cristallise mieux que toute autre l’image de l’Homme se déliant franchement les jambes – happe davantage les esprits; les épreuves à trois chiffres quant à elles rendent béat. À mi-chemin entre les deux, la marche m’était interdite, la course impraticable de bout en bout. Par conséquent, je n’étais ni Hobbit, ni Jacqueline Gareau. Ni enfoui pour de bon sous les ramures et condamné à survivre sous les étoiles, ni quitte pour un carnaval de vitesse de deux heures. Ni chameau, ni jaguar, je me ferais bourrique. Ma gloire s’érigerait quelque part dans l’intermédiarité.

Les Éboulements. N’est-ce pas là le plus beau toponyme de tout le Québec? Existe-t-il plus joli siège de la poésie dans les noms de pays de la Belle Province? Le Parnasse investit la nomenclature municipale, un peu d’or émaille enfin le granit des MRC. J’irais donc, le temps d’une longue semaine, me faire fier Éboulois.

La course prenait racine dans le Parc national des Hautes Gorges-de-la-Rivière Malbaie, quelque cinquante kilomètres au nord de notre maison de vacances. Mon alarme fixait le lever à une heure farfelue : 3 h 30, mais l’était davantage l’idée d’avaler toasts et omelette au fromage — prolongement glycémique et monochrome du spaghetti de la veille — six heures plus tôt qu’à l’habitude. Un autobus scolaire attendait les participants et décollait à 4 h 30, nous nous élancerions à 6 h, entre loup et chien comme on dit (soit le début de la journée où la clarté est telle qu’on a du mal à distinguer l’un de l’autre). C’est le profil de pareille bête d’ailleurs qui ornait les affiches de l’événement (Harricana, pour ne pas le nommer).

Google Maps établissait mon heure d’arrivée à la navette à 4 h 32. Sous les étoiles, ma voiture hurlait et je faisais d’une main malhabile le tri des choses à apporter absolument dans l’autobus : une tuque, mon passeport vaccinal, une couverture de survie en aluminium, un sifflet en forme de canard dérobé à ma fille, mille gels. Vers 4 h 35, la navette m’éludait toujours, je tournais en rond sur le boulevard Kant à La Malbaie, Google Maps me répétait que l’autobus invisible me dévisageait de ses phares absents, les cieux faisaient s’abattre quelque malédiction fortuite sur ma vie. La suite appartient à l’Histoire.

À 4 h 40, un vieux prisme rectangulaire jaune bondé décollait sur la rue parallèle, et sur la banquette brune de mon enfance, les yeux fermés, j’expirais profondément. Précoce warm-up dont je me serais sacrément passé, aurais-je dit à mon voisin masqué, mais converser tenait de la dépense inutile et mes gels s’avéraient parcimonieusement comptés.

Mon dernier contact avec la réalité paisible avant l’enlisement dans l’étonnant vacarme forestier fut la loufoquerie d’un revenant. Bruno Blanchet, armé « trail » de pied en cap, l’homme qui faisait rire plus que tout autre Marc Labrèche il y a des lunes et invité d’honneur inopiné de l’Harricana, nous intimait : « Que j’en vois pas un me dépasser! » À 6 h, nous décollions, dévalant et avalant Bruno, et je ne conserverais rien de ce héros de mon adolescence au cours des prochaines heures, sinon la survivance de quelques néologismes lointains tirés de cette époque ancienne. Des mots en « âge », comme « gossage », « niaisage ». « Piochage », corrigerait un aîné.

Car la course en forêt, hors des routes, tenez-le vous pour dit, relève d’un gros leurre inavoué. L’addition course à pied et sentiers mène à plusieurs résultats, mais l’adéquation largement reçue d’avec le plaisir et le bien-être est bancale à maints égards. Ça me rappelle ce sophisme administré par l’orienteur du cégep à mon frère — garçon habile aimant les sciences et excellent pianiste — perdu face à l’avenir. L’homme satisfait, hissé hors de la multiplication des possibles, releva le menton vers le visage déconstruit d’Antoine et l’orienta à peu près : « ingénieur de son ».

1 x 1 = 1, calcul implacable qui essentialise hélas parfois l’existence.

Ainsi, les vingt premières bornes défilèrent en trombe, autour de cinq minutes le kilomètre, assez vite pour mettre en péril tous les ligaments du tarse. Le tiers de mes provisions au moins, ce sont mes yeux qui par l’exercice douloureux d’une extrême vigilance m’en délestèrent. Brûler des calories par l’intensité du regard, mon dossard d’emblée ne m’avait pas épinglé à ce fait. Les traverses boréales, comme leurs sœurs aurore, éblouissent et aveuglent à la longue. Nulle part dans l’hémisphère septentrional, les embûches sont-elles autant légion. Voyez les passerelles montagnardes pleinement dégagées de la Californie, du Colorado, foulez les GR soyeux des mondes alpestres. Aucune commune mesure. Les gagnants des grandes courses là-bas – Western States, Leadville, UTMB – courent à peu près au même rythme ou plus rapidement que les meilleures jambes québécoises de l’épreuve du 65 km, mais sur une distance tout autre (100 milles, environ 160 kilomètres) et par un dénivelé à l’avenant (à peu près cinq fois plus de verticalité montante et descendante), en altitude de surcroit.

Chez nous, au Québec, en histoire comme en course, on se déprend péniblement de nos racines.

Mais, la course, qu’en advint-il au juste en fin de compte? Les heures et les scènes se confondent; je me souviens de m’être trompé de voie à mi-parcours et d’avoir rebroussé chemin en jurant, je me rappelle de quatre édens appelés ravitaillements ralliés tant bien que mal à des moments charnières, je me revois atteindre le cap des 42 km et trouver absurde l’idée de n’en être qu’aux deux tiers, je me réjouis des huit derniers kilomètres où par écœurement j’ai fusé dans le top 10, tout à fait in extremis.

Aujourd’hui, j’écris et je guéris mon psoas droit. J’ai fait l’impasse sur le marathon du 3 octobre dernier. La qualification pour Boston remise aux calendes grecques. Ma saison de course atteint son crépuscule, la queue de poisson est quelque peu indigeste. Les feuilles tombent, les lumières déclinent, les premiers vents froids battent les rues désertes. J’essaie de prendre quelques livres, faire le plein, m’arracher de force hors de la condition de coureur-compétiteur. Cela fera son temps. À la fin, la bourrique reviendra au grand galop.