Est-ce que la pandémie a changé notre façon de courir ?

Est-ce que la pandémie a changé notre façon de courir ?

Je vous pose la question; Est-ce que la pandémie a changé notre façon de courir ?

Surement que oui, un peu ou beaucoup, d’une façon ou d’une autre. Cela fait 2 ans que presque toutes les courses sont annulées. Est-ce que cela a modifié votre façon de vous entrainer? Avez-vous peut-être même cessé de pratiquer la course à pied, n’ayant pas la stimulation de passer au travers un entrainement en vue d’une course pucée.

Beaucoup de coureur se motive avec le jour J d’une course organisée. Ce n’est pas tant une dépendance qu’une façon de justement se motiver. On débute quelque chose : l’entrainement, et on le maintient en s’accrochant malgré la rigueur imposée en se disant qu’on a une date butoir. On parcourt tous les kilomètres du jour J et on se repose quelques jours le temps de rêver à la prochaine. Avec la pandémie ce privilège nous a été enlevé.

Pour moi la pandémie a définitivement changé ma façon de courir. J’ai su 3 semaines avant ma course que mon marathon d’avril de 2020 était annulé. Je l’avais donc fait virtuel.

Qu’est ce qu’un marathon virtuel… Être seul avec nous même, complètement dans notre tête. Allez fouiller dans le plus profond de nos trippes pour se garder motivé à continuer d’avancer jusqu’à ce que notre montre nous donne les chiffres de 42.2km. Pas de fil d’arrivée, pas de motivateurs tout au long du parcours, pas de médaille ou peut-être pas reçue si elle a été commander trop tard.

Mais en même temps, c’est comme un entrainement si on oublie la distance à parcourir…

Quand je quitte pour ma course le matin, je suis seule à savoir ou je vais, d’où je viens et durant combien de temps de vais courir. Ben une course virtuelle, c’est la même chose.
Je peux vous dire qu’après 3 marathons virtuels, il est temps que ça change. J’aime bien ressortir plus forte d’une expérience. Mais là ça va j’ai compris. J’ai beaucoup appris sur moi-même à travers ces 2 dernières années.

Mais j’ai hâte au retour à la normale autant que j’en ai peur.

Hâte de pouvoir avoir un but à atteindre, une ligne d’arrivée à franchir…le plaisir de faire ce que j’aime avec d’autres crinqués comme moi. Des plus rapides que j’envie… des plus lents a qui secrètement je donne de poussées dans le dos pour les aider à continuer et d’autres comme moi, qui court à peu près au même rythme. Savoir ou je me situe parmi une quantité x de coureurs.
Mais un marathon virtuel se fait au rythme qu’on veut bien. Dans une course organisée, vous l’avez surement tous fait, on enligne quelqu’un en avant et on tente de le rejoindre, pendant se temps la ou avance souvent plus vite… Ou on se met à courir avec une autre personne qui court un tantinet plus vite, ça motive…

Mais pas en mode virtuel, nan … Notre but est de seulement voir sur sa montre : 42.2km. Et nous sommes les seuls à savoir ce qu’on vit. Lors d’une course organisée comme un marathon, de voir des coureurs souffrir de douleurs musculaires, courir avec un sourire forcé sur les derniers miles, ça se comprend, mais je peux vous jurer qu’on peut parfois se faire regarder drôlement si on avance péniblement tout seul sur une piste cyclable, en grimace dès que l’on ressent un petit dénivelé. Les gens qui nous regardent pensent à tort : Mon Dieu ça l’air pénible son entrainement ce matin !? AH si seulement ils savaient 😉

Ma vitesse de course (je crois bien) à diminuer, mais je suis capable de courir de plus longues distances sans m’arrêter. Aucune raison (excuse) pour le faire. L’effet domino si on voit quelqu’un qui prend une pause devant nous, si on voit un ravito…

Alors sans raison pour arrêter ben, je continue mais j’avance avec une vitesse plus confortable. En sachant au fond de moi, que la pause je la prendrai quand j’aurai fini.

En début d’année, j’ai fait comme beaucoup de gens et moi aussi je me suis inscrite à une course. J’ai tardé pour le faire… La pandémie m’a fait connaitre la course en trail… moins difficile sur le corps, malgré l’augmentation de kilomètre. Plus agréable à parcourir, plus stimulant avec le paysage qui change…. Roche, troncs d’arbres, flaque d’eau… et tellement d’autres petits défis, qui font que les kilomètres se mangent avec beaucoup moins de peine que sur la route.

Alors m’inscrire à un marathon sur route, j’appréhende. J’avais un but pour les marathons, celui de pouvoir me qualifier pour faire le ‘’famous’’ marathon de Boston. Je me disais que de me laisser vieillir un peu m’aidera à me qualifier…

Ben le temps à passer… j’ai changé de braquette d’age et j’ai …. Ralenti…

Je ne me suis jamais autant peu senti en confiance. Pas que je doute d’arriver à le terminer, ça ça devrait aller… mais j’avais un rêve… Et pour réaliser ce rêve, faut courir vite… En tout cas, plus vite que je ne le fais présentement.

Alors me voilà, encore avec des doutes de coureuses… J’essaie de me raisonner, que ce ne serait pas la fin du monde de ne pas arriver à me qualifier … jamais…. Mais té ….

Dans les faits, ça changerait quoi de le faire ? Probablement que je me consacrerais uniquement à la course en trail, que je pourrais, si je le veux vraiment, courir un marathon en ne me souciant plus du tout du temps que je mettrais à le faire….

Ai-je le goût de continuer jour après jour à m’entrainer dans cet ultime but, et toujours sentir qu’il s’éloigne de moi… Ou encore devoir me laisser vieillir d’un autre 5 ans.
J’ai un souhait secret… shut… je souhaite qu’avec toutes les annulations de courses des 2 dernières années, que le marathon de Boston décide de baisser leurs standards de qualification…. Ben quoi, j’ai le droit de rêver 😉

Il faut se dire aussi, que malgré qu’on ait eu un entrainement des plus solide, si on court notre marathon tôt dans la période pour se qualifier, Boston peuvent eux, décider de repousser les frontières…. Bye bye le rêve du coureur.

Je l’ai déjà vécu.

Je suis partagée entre l’ultime fierté de courir au feeling et celui de ressentie le stress de performance durant l’entraînement. Avec la pandémie et les courses virtuelles aucune pression…. Mais courir au feeling n’est pas toujours la façon la plus rapide… mais parfois je me surprends.

Vous savez, on a l’impression de pas tellement aller vite, puis finalement notre montre nous annonce que le dernier kilomètre à été parcouru en 5:03minutes…. Ne vous inquiétez pas… ça c’est le chiffre de mon 2e kilomètre que j’entend souvent, après je me stabilise. Autrement, Boston serait déjà couru 😉

J’ai modifié mon entrainement en vue d’être plus solide dans les dénivelés combinés avec de la musculation, et je peux voir la différence. Je fais un entrainement d’intervalles chaque semaine moi qui n’en avais jamais fait avec assiduité, je ne vois pas les bénéfices, mais je ne savais pas trop quoi m’attendre. Du vélo comme entrainement croisé… et malgré que j’avale 50 kilomètres par semaine depuis l’automne dernier, et 60 depuis les deux dernières semaines. La réalité des deux dernières années, fait que je n’ai jamais eu autant l’impression de ne pas être prête.

La pandémie a laissé aussi des traces ailleurs… Et avec les courses qui recommencent à se faire annuler…Le psychologique des coureurs est mis à rude épreuve.

2022 une promesse de retour à la normale, vraiment?

Dès janvier, les courses s’affichent… certaines le feront avec un peu de retard…. Mais on voit, nous coureurs, la lumière au bout du tunnel. Déjà on se remet à rêver de l’entrainement qu’on fera… Les buts à atteindre (ceux qu’on se fixe). On se refais des plans. Un calendrier de courses, parce qu’une course, ça vient rarement qu’en format d’UNE par année 😉.

Et puis soudainement, début avril…. Les courses se remettent à se faire annuler…Attention, je ne veux pas partir de débat sur la sécurité de tout un chacun… Mais ya de quoi à se démotiver.

Ma course est dans 2 semaines et ça tient encore bon, je me croise les doigts…

Donc nous voila 2 ans plus tard. Menace d’une sixième vague qui aura d’autres répercussions sur nos morals de coureurs.

N’allez pas croire que je suis amère avec tout ça. Au contraire, la Pandémie à changer plusieurs choses pour moi, et toutes pour le mieux… Mais laisse aussi des répercussions. Comme ma façon de courir. Mais même si cela vient changer mes plans, est-ce vraiment si ‘’grave’’, peut être pas… l’avenir me le dira.

Je ne suis pas pressée de le découvrir. En attendant je continue de courir… 😉

Mais vous, avez-vous changer votre façon de courir?

Citation :

Le changement est la loi de la vie humaine, il ne faut pas en avoir peur.
Jacques Chirac

Une année de disette chez les coureurs ou l’ère du virtuel prend toute la place…

Une année de disette chez les coureurs ou l’ère du virtuel prend toute la place…

Jeudi 15 avril (48 hrs avant mon marathon)

Ça y est, au moment où je débute cet article je suis à 48 heures de mon 9e marathon (3e marathon virtuel). Je le prévois pour samedi qui vient, c’est-à-dire le 17 avril.

Comment je me sens? Bon comme à chaque fois insuffisamment préparée… (Je ne crois pas honnêtement que je devrais le penser, mais je n’y peux rien). Comme je ‘’pause’’ quelques jours avant un marathon, histoire de me reposer, refaire le plein D’énergie je n’ai pas couru depuis lundi… Alors, j’ai l’impression de ne plus pouvoir courir, je ne sais pas comment on en vient à autant se poser des questions de ce genre (?) Je maintiens tout de même en période de ‘’d’entretien’’ une moyenne de 45 km /semaine. Alors…

Je réduis la durée de mon entraînement de marathon à un mois, c’est peut-être pour ça que je n’ai pas l’impression d’être en avant-veille d’en faire un. Comme j’ai déjà une bonne moyenne de km/semaine, c’est facile de monter le millage jusqu’à 60km/ semaine.

Pour favoriser une bonne récupération, je cours 3 fois semaine. Je veux éviter des blessures (que je n’ai jamais eu 😉) et bien récupérer entre mes courses. Je veux aussi faire autre chose, une semaine de 60km, ça veut parfois dire 3 sorties de 20 km par exemple, il faut mettre nos entraînements à l’agenda. Comme je me prépare pour un ultra en trail, j’ai beaucoup couru dans des sentiers tout près de chez moi… Ça demande plus la course en trail que sur la route. Toujours à penser à ou on va poser le pied, les branches au sol, et dans les airs…. Les roches…. Les couleuvres 😉 ouin… parce que y en a …. Sur la route, surtout en campagne, je suis plus comme un train en marche…. Plus facile de maintenir une vitesse constante.

Comme je disais, nous coureurs avons vécu une année de disette… Plus aucune course chronométrée, plus de trajet prévu, circulation stoppée, encouragement tout au long du trajet, table avec eau, sourire de bénévoles, musique sur la ligne de départ une médaille qu’on n’a pas magasinée, le fameux salon ou expo du coureur quand on récupère notre dossard… Tout ça me manque, surtout rendu à un 3e marathon virtuel. Pourquoi je le fais alors, me demanderez-vous? Je tiens à maintenir 2 marathons par année. J’ai un rêve, qui est de participer au marathon de Boston, et malgré qu’aucune possibilité de qualification n’est possible présentement, je veux le faire tout de même. Je suis aussi maso, j’adoooorrre la douleur post marathon… les quads en feu.

Ma course s’est de beaucoup améliorée dans la dernière année. Mes pensées aussi. Je cours plus sans pression, et cela a fait que je maintiens une vitesse beaucoup plus constante. Malgré des conditions météo parfois changeantes. Mon premier marathon virtuel n’était pas prévu virtuel, il est survenu suite à une annulation. À quelques semaines d’avis, on a déjà un ‘’entrainement’’ de fait dans les jambes. J’avais la possibilité de l’arrêter et revenir à du maintien ou poursuivre sur ma lancée, ne sachant pas si, où et quand je pourrais courir un marathon organisé j’ai persévéré, bien après un an, je suis pas mal contente d’avoir maintenu mon cap.

Beaucoup de chose à organisées et finalement pas tant que ça; Le trajet. Mon premier virtuel je l’ai fait à partir de ma porte de maison. L’eau et les gels ? Mon conjoint me les fournissait à des endroits prédéterminés. J’ai tenté d’éviter le trafic, ne voulant pas devoir arrêter… Cela a bien fonctionné. Des encouragements ? Des pensées en tête lancées de moi à moi. (Force intérieure), la Médaille? Reçue plusieurs semaines par la suite, Mais j’ai tout de même fait les photos du finish et suis retournée sur place avec ma médaille pour en reprendre d’autres.

Mon 2e marathon virtuel : Une course prévue, avec réservation d’hôtel et 5 heures de route pour aller la courir. Elle voulait la fille… Mais malgré que ce marathon organisé fût maintenu jusqu’à la presque toute fin… le promoteur, la veille à pris la décision de l’annuler pour la sécurité de tous. Nous avions des réservations de prises, et un entrainement de fait, on fait quoi ? Ben on y va, et surprise le matin même sur place, beaucoup de coureurs, mais rien d’organisé par un promoteur. Le Bonheur… on avait tout de même l’impression d’y être (marathon pucé), j’ai pu avoir la médaille de l’évènement …. Mon temps : 2e meilleur à vie 3 :55 :12. Fierté et joie.

Mon 3e : Vous le saurez à la fin de mon article 😉

Pour courir virtuellement un marathon ça prend des trippes… Parce que c’est en elle qu’on ira puiser tout ce qu’on a. Qui n’a jamais réussi un km de plus parce qu’il s’était fait encourager le long du parcours? En virtuel, rien… juste des gens qui se demande avec ‘’l’allure’’ des derniers kilomètres, pourquoi elle n’arrête juste pas de courir si ça fait aussi mal ? C’est notre secret intérieur, à partager avec nous, nos trippes et souvent le conjoint qui nous fournira ce qu’on a besoin. On va se le dire, tant qu’à le courir virtuel, je me le rends un peux plus facile.

Alors ceinture avec cellulaire (pour le pick up call 😉 ) 1 ou 2 bouteilles d’eau, et un gel. Le reste, je n’ai pas besoin de le trainer. Bon, je commence à avoir ‘’un peu’’ de papillons dans le ventre. J’arrête là pour aujourd’hui…

Vendredi 16 avril : 24 heures avant mon marathon :

Y pleut…. Mais on annonce beau demain. Je dors encore super bien. Pas de stress, mais on verra ce soir. Hâte de vous réécrire demain post marathon, voir si mes inquiétudes de confiance étaient fondées ou pas 😉.

Samedi 17 avril : Le jour J

En fait il est maintenant milieu -pm… J’ai terminé mon 3e marathon virtuel (le 9e au total), déjà en soi une magnifique réussite. Mon temps ? 4 :00 :12, très bon si on considère que j’avais le vent de face, en bordure du fleuve jusqu’à la mi-chemin (21.1 km) Avec de petits vallons, pas immenses, mais pour moi ça faisait déjà très différent de l’environnement dans lequel je m’entraine. Pas de gros écarts avec mes marathons antérieurs, je demeure stable.
Une magnifique stabilité… Signe que je cours confortable.

Aucune pression = courir plus confo.

Pas tellement de courbature à l’heure ou j’écris ses quelques lignes. On verra ça demain au réveil 😉

Mon conjoint m’a pris un paquet de photos, bon pas toutes dignes d’être d’encadrées, mais comme souvenir de cette course il a fait un travail remarquable. On avait aussi amené ma petite border collie Kaila, il a pu la sortir de l’auto à chaque parc…. Joie de la voir s’exciter à me reconnaître et à me regarder courir, de la voir s’interrogée du pourquoi je n’arrêtais pas en la voyant. Mais les grosses caresses qu’elle m’a faites en finissant, l’air de vouloir me soulager d’un câlin.

Signe que même si c’est moins stimulant, un marathon virtuel ‘’peut’’ avoir des avantages. Il suffit de voir positif. J’espère tout de même que ce sera mon dernier virtuel. Ils ont tous été différents dans leur ensemble, mais tous réussi.

Bien, maintenant je crois avoir mérité des bulles et un spa. EH oui, tel mon souper ‘’fétiche’’ la veille d’un marathon, j’ai aussi mes requêtes ou disons besoins, nannn récompenses post marathon. Rassurez-vous j’ai au moins déjà 2 litres d’eau de bu 😉

Je vous reviens demain, histoire de savoir si mes non-courbatures d’aujourd’hui son mensongères 😊

Dimanche 18 avril : 24 heures post marathon :

Pouahhhhh, ce sont les escaliers qui vont toujours rester drôle à me regarder descendre. Mais la douleur que je ressens de mes quadriceps courbaturés est là pour me rappeler qu’une fois de plus j’ai accompli quelque chose de grand. Je pourrais faire des étirements et autres pour me soulager, je dois être maso, je ne fais rien, j’apprécie. On ne parle pas ici bien sûr d’une douleur de blessure, juste la douleur normale qui vient avec la course de longue distance. Je sais que je ne la ressentirai pas longtemps, pas assez à mon goût.

Et lorsqu’elle sera partie, ce sera temps de m’y remettre. Alors, je laisse mon corps se remettre tout doucement.

En étirant ce repos, probablement que je recommencerai mercredi à courir, une première petite distance… et la semaine prochaine, ce sera comme s’il ne n’était rien passé.

À peu près à pareille date en avril de l’année dernière, je courais mon premier marathon virtuel… Après en mai, avec toute la situation sanitaire, ne sachant pas trop ou je m’en allais, ni comment la situation évoluerait, pour me garder motivée, j’avais participé à une autre course virtuelle; courir le grand Canyon, pas le choix d’être virtuel celle-là 😉, 450.6 km à faire sur quelques semaines. Même si virtuel, avoir à enregistré des kilomètres à chaque sortie était vraiment agréable, et m’a permis de courir dans la chaleur de l’été dernier en ayant un but à atteindre.

Cette année, je n’ai pas besoin de course virtuelle pour passer l’été. J’ai mon ultra marathon d’automne en vue, c’est en pensant à lui que je vais parcourir routes et sentiers à travers le Québec.

Alors voilà, cet article je l’ai écris en voulant partager l’importance pour moi qu’on eut les courses virtuelles surtout durant la dernière année (J’en avais déjà d’autres à mon actif, mais aucun marathon).

Comme mentionné plus haut, j’espère vraiment que nous pourrons passer à une autre étape de la vie, et que les courses organisées reprendront. Il n’y a rien comme partager une ligne de départ avec d’autres coureurs, partagés d’un regard la douleur que nous ressentons à différents endroits sur le parcours, croiser des regards emplis de fierté au finish. Échanger des ‘’Tum’s up’’ et des sourires avec d’autres crinqués comme nous.

Avouez qu’à vous aussi ça manque.

Lundi 19 avril (48 hrs post marathon)

Les escaliers sont faciles à monter, un peu moins à descendre. Je bouge toujours légèrement robotique, moins fluide, mais je vois déjà une amélioration…. (oh non, pas déjà) ☹

Milieu pm, je finalise mon article et ferai un petit montage des photos prises par mon conjoint…

En espérant que j’aurai pu vous garder motivés jusqu’à la ligne d’arrivée de ce marathon (loin d’être virtuel) qu’est notre vie en ce moment (Comme les médias n’arrêtent pas de nous parler)

On garde le cap!

Certains veulent que cela se produise, d’autres souhaiteraient que cela se produise et quelques-uns font en sorte que cela se produise.
*Michael Jordan

Parti courir: 300 canards et moi

Parti courir: 300 canards et moi

Je suis parti courir. Départ de la cour du garagiste où je venais de laisser l’auto pour le changement de pneus. Je me relis et je trouve que ça fait un peu « Les pays d’en-haut ». Genre je laisse le cheval chez le forgeron et je marche cinq milles pour retourner dans mon rang. Certain que les forgerons n’offraient pas un service de charrette de raccompagnement. Pas de chevaux de courtoisie non plus.

Le garage est en bordure de la bande du canal de Chambly, un de mes trajets favoris. J’y ai donc laissé les clés et je suis parti à la course. Sous le regard un peu surpris du mécano. Il a dû s’imaginer que je lui laissais une auto volée ou que j’étais vraiment allergique aux factures.

Une dizaine de degrés, une bruine tenace. Un temps de canard. Ça tombe bien, les principaux intéressés avaient répondu à l’appel. Plusieurs centaines qui pataugeaient dans le reste d’eau du canal dont les écluses sont pour l’instant fermées à la navigation.

Pour les canards, le canal c’est un combo « buffet chinois/dortoir ». Le « All You Can Eat » du palmipède. En plus, pas d’effort à fournir, l’eau y est stagnante. Repos bien mérité quand on considère qu’ils passent la majeure partie de la journée sur le Richelieu. Dans le courant, pour eux, c’est une session de spinning de huit, dix heures. Tous les jours.

Comment ça se fait que les canards n’ont pas des gros mollets?

J’ai essayé d’arriver aussi doucement que possible. Le temps de saisir quelques conversations. Je ne savais pas qu’ils s’intéressaient à la politique. Je jurerais que je les ai entendus commenter les dernières nouvelles à propos de la Covid, « Nous avons tourné le coin ». Les canards semblaient plus que sceptiques : « Coin? Coin! Coin!!! »

Malgré mon bon vouloir, ils ont fini par me remarquer. Certains ont bien essayé de plonger mais, dans 30 centimètres d’eau, y’a toujours un bout qui dépasse. Alors Ils se sont poussés vers l’autre rivage, moitié flottant, moitié marchant.

Finalement, comme je les voyais toujours, je leur ai fait honte. Ils se sont dit que si un humain faisait de l’exercice par ce temps et à cette heure, pas le choix, faudrait bien qu’ils s’y mettent aussi.

Alors ils se sont envolés en faisant la baboune, pour les quelques centaines de mètres qui séparent le canal de la rivière. Ils sont passés au-dessus de moi en jasant comme le canard dans les romans policiers de Louise Penny, celui dont tous les personnages disent qu’il est mal engueulé. Il marche en marmonnant : « fuck, fuck, fuck, fuck ». Multipliez ça par environ 300.

Comme quoi, même pour des canards champions de spinning, un lundi matin, ça reste un lundi matin.

La passionnée  de la  COURSE

La passionnée de la COURSE

On a tous des raisons différentes de courir. Que ce soit pour avoir un moment seul, pour faire le vide dans sa tête, pour avoir plus d’énergie, pour dépasser ses limites, pour perdre du poids, pour avoir une opportunité de courir avec des gens qui ont la même passion, pour la simple bonne raison d’avoir du plaisir, d’être en santé ou d’avoir la sensation de se sentir vivant, toutes les raisons sont bonnes. De mon côté, j’ai eu le plus bel héritage. J’ai grandi avec un père qui a fait toutes sortes de sports avec moi et pour qui l’activité physique et la saine alimentation sont une priorité. Quand on est jeune, on court tout naturellement sans rien forcer et sans réfléchir. Avec les années, est-ce que vous vous êtes déjà demandé si vous courrez de la bonne façon?

De mon côté, j’ai commencé à courir en 2009 avec l’objectif de me dépasser et de réaliser un demi-marathon. J’avais un travail exigeant qui me demandait de faire près de 3 heures de routes par jour. Donc, mon corps avait soif de bouger. J’avais aussi une relation amoureuse toxique. La course était une belle façon de m’évader de cette emprise. J’avais comme seul support technique un livre qui préconisait de s’entrainer en mode 10 minutes de course et une minute de marche. Entre 2010 et 2012, j’ai réussi trois demi-marathons, mais j’ai souffert physiquement comme je n’avais pas une bonne fondation d’entrainement. De plus, je gérais mal mes courses comme ma technique ne me permettait pas de m’économiser. Si seulement j’avais su comment bien courir, j’aurais mieux performé, évité plusieurs blessures et eu encore plus de plaisir.

J’ai rangé mes espadrilles pendant plusieurs années. Je les ai ressorties au début de la pandémie en mars 2020 avec mon mari. Dans mon travail, les journées étaient plutôt folles et le quotidien pesait lourd. J’avais un urgent besoin de me sentir vivante et de respirer l’air frais. J’ai donc recommencé à courir accompagné de mon homme. J’ai recommencé en essayant de le suivre à sa vitesse, à grandes enjambées, pendant 5 km sans arrêt. Quelle erreur!!! J’avais mal partout. J’avais demandé trop d’efforts, trop vite à mon corps. Par chance, j’ai eu un bon conseil de ma meilleure amie : « Pourquoi n’essaies-tu pas la nouvelle formule de coaching de la Maison de la Course? Ils ont lancé leur podcast en avril 2020. Tu vas pouvoir recommencer à la base mais de la bonne façon pour ne pas te blesser. En plus, tu auras cette fois accès à une super coach, Josée Prévost, propriétaire de la Maison de la Course depuis 2012. Elle a fait 67 marathons et ultra-marathons jusqu’à maintenant et ce n’est pas terminé. Elle court 4,000 km par année. Elle en a de l’expérience et elle est passionnée de la course à pied! »

Je me suis dit pourquoi pas! Je me suis donc lancée dans cette belle aventure du programme Courir 101 en mode balado offert gratuitement. Et oui, gratuit! Qui peut vraiment se passer de cette opportunité. La beauté du programme est que chaque capsule est accessible au moment où on le désir. C’est pratique en temps de pandémie comme on n’a pas la possibilité de courir en groupe. Il y a 3 cours par semaine soit les journées qui nous conviennent avec une journée de repos entre chaque de préférence. On peut courir seul avec la belle voix de notre coach et ses bonnes blagues dans nos oreilles pour nous accompagner. Elle a tout un humour et des analogies qui font réfléchir. On a l’impression qu’elle est avec nous. Le temps passe vite! Le programme Courir 101 nous aide à faire un premier 4 km dans le plaisir. Elle nous aide, par passion, à courir sans se blesser et à comprendre comment fonctionne notre corps. Elle explique comment bien courir, comment éviter les blessures, comment progresser graduellement. Elle nous enseigne la bonne position, comment le pied doit atterrir au sol, la cadence de nos pas, comment bien utiliser ses bras sans oublier nos hanches pour bien nous propulser vers l’avant plus efficacement. Même si j’avais déjà couru, j’ai tellement appris avec ce programme. Le cours suggère des mouvements pour la période d’activation avant la course, des exercices de musculation et des étirements. Un autre bel avantage de s’inscrire à ce programme est d’avoir accès sur Facebook à la belle communauté de coureurs qui sont inscrits eux aussi. Ça nous donne parfois le petit coup de pieds au derrière qu’on a besoin pour aller courir. On reçoit des encouragements. On se forge même des amitiés à distance. L’été dernier, c’est 1,500 personnes qui ont vécu cette belle aventure. Cet hiver, c’est plus de 2,000 personnes. C’est un cadeau de 10 semaines de bonheur et de découvertes.

La pandémie a des bons et moins bons côtés. Pour moi, cette période plus difficile m’aura permis de renouer avec ma belle passion de la course. Ça fait maintenant partie de ma vie à nouveau sur une base régulière, à chaque semaine, et ce, douze mois par année. Ça me permet de me sentir vivante, de prendre soin de mon corps et de ma santé physique et mentale. Par dessus tout, connaître enfin la bonne technique me permet de courir de plus grandes distances sans me blesser tout en économisant mon énergie. Maintenant, je cours de la bonne façon et avec un plaisir renouvelé. Je souhaite à toute personne de tout âge à faire cette belle découverte. J’ai maintenant confiance que je peux même penser compléter un jour un marathon sans blessure et avec le sourire. Et vous? Savez-vous vraiment comment bien courir ou souhaitez-vous courir avec plus de plaisir?

lapassionneedelacourse@gmail.com

Clinique Virtuelles
Courir Montréal à Gatineau par les chemins de travers

Courir Montréal à Gatineau par les chemins de travers

La pandémie et le confinement ont obligé les coureurs à faire preuve de beaucoup d’imagination, les courses s’annulaient les unes après les autres, les entraînements de groupe étaient interdits, nous étions tous à la recherche de défis et de motivation. Face à ce vide abyssal dans notre calendrier de coureur à l’été 2020, une idée un peu saugrenue est apparue, celle de relier Montréal à Gatineau à la course. Heureusement, que j’ai un « buddy » de course qui est prêt à embarquer dans ce genre d’idée un peu étrange, car seul, cela aurait été difficilement réalisable.

Jour 1 : La découverte de la banlieue
Au lever du jour, nous sommes à la gare d’Ottawa, prêt à embarquer dans le train de six heures, masqué et en habit de course. Trajet tranquille, distanciation sociale oblige, les autres passagers se tenaient loin, peut-être aussi qu’ils nous trouvaient un peu étranges avec notre accoutrement. Rendus à Montréal, nous remontons la « Main » jusqu’à Laval et nous y passons tout à fait inaperçus, vive l’acceptation des différences. Avec mon partenaire, nous sommes sur l’adrénaline des premiers kilomètres, nous tenons un rythme rapide, la motivation est au plafond. Puis arrive Laval, de kilomètres et des kilomètres de bungalows. Les jambes commencent à me faire souffrir, j’ai de la difficulté à m’accrocher, je commence sérieusement à douter du réalisme du projet. Heureusement, nous arrivons au parc d’Oka, notre soutien technique vient nous rejoindre avec le sourire, je retrouve un peu, juste un peu, de motivation. 57k plus tard, nous arrivons à notre gite à OKA, je passe la majorité de la soirée à maudire le projet, pendant que mon partenaire et sa blonde boivent une bière et profitent de la piscine.

Jour 2 : À la recherche de la piste
Richard SevignyAu lever du jour 2, cela va mieux, une petite pluie fine tombe, mais je suis presque en forme. Nous débutons en marchant jusqu’au traversier, puis nous empruntons des petites routes de banlieues cossus. Le rythme est bon, cela va bien. Le parcours indique que nous devons pendre une piste multifonctionnelle à Rigaud. Nous cherchons, cherchons et cherchons, pour finalement trouver une petite pancarte qui indique que la piste n’est plus entretenue et qu’il nous faut se rendre en Ontario pour la trouver. Comme nous sommes un peu têtus, nous décidons de nous y aventure quand même, après quelques centaines de mètres, nous décidons de rebrousser chemin, car nous avons l’impression de nous enliser dans des sables mouvants. Comme promis, la piste débute en Ontario, une ancienne emprise de chemin de fer converti en piste multifonctionnelle. Une belle surface molle, un beau paysage, le bonheur jusqu’à Vankleek-Hill. Un petit 50K facile, un accueil sympa, des « Crew » et de la bière de microbrasserie, le bonheur total.

Jour 3 : Du maïs au blé-d’Inde.
Je suis un peu surpris au lever, les jambes tiennent le coup. Après une couple de kilomètres sur une route achalandée nous retrouvons notre piste qui se faufile dans les champs de blé d’inde. Émerveillé par le paysage au début, un peu moins émerveillé six heures plus tard, quand nous comme toujours dans des champs de maïs. Heureusement, il y a une motivation supplémentaire, nos deux blondes doivent nous rejoindre et nous anticipons la totale, car nous avons réservé dans un Spas ce soir, histoire de nous réconforter un peu. Comme nous sommes un peu trop rapides et que nous enfilons nos 50k en six heures, nous arrivons au SPA un peu tôt, mais aucune trace de vie à l’horizon. Après une heure d’attente, on nous ouvre la porte, ledit Spa devait être fantastique dans les années 1960, mais depuis ce temps rien n’a changé. Nous réussissons à survivre jusqu’au lendemain, le confort était limite, vive la simplicité volontaire.

Jour 4 : On rentre à la maison.
Les jambes commencent à être lourdes. Le chemine n’est pas trop difficile, on suit la piste dans le milieu des champs de maïs jusqu’à Ottawa. Cela fait des dizaines d’heures que je cours avec mon complice et, et nous continuons à être complices, il faut le faire. Même rythme, même intérêts, même vision de la vie, il faut quand même le faire. La piste est peu achalandée et à chaque personne que nous croisons, nous avons l’impression et l’espoir que c’est quelqu’un qui vient nous rejoindre, mais ce n’est qu’une impression, un mirage en fait. Finalement, un ami vient nous raccrocher, quelques détours entre les champs et les centres d’achats, nous franchissons Ottawa et à Gatineau. Un accueil inoubliable d’une bande d’amis, la complicité a fait la job, nous nous sommes rendus.

Petit bilan de parcours
Richard SevignyMontréal-Gatineau, c’est fait pour les coureurs, c’est 200k tranquilles et plus de 80k de sentier en terre battue, plat et beau, faut vraiment aimer le maïs, mais bon. La logistique est assez facile .mais, cela aurait été impossible sans le soutien technique de nos blondes qui ont réglé tous les problèmes (bagages, bouffe, etc.) et merci pour les encouragements. Il y a seulement la complicité entre deux coureurs un peu fous peut permettre ce genre d’aventure. En attendant de créer le classique annuel Montréal-Gatineau, nous prévoyons le refaire à nouveau cette année dans le sens contraire, histoire de voir le de maïs sous un autre angle, histoire de voir la vie d’un peu plus près!