Soigner les blessures, surtout quand on se fait frapper par une bagnole
Bonjour tout le monde,
Ce matin je partage une tranche de vie. En début d’année, j’avais débuté une séquence de course cette année. 2023 kilomètres en 2023.
Courir à tous les jours pendant 365 jours. Ça allait plutôt bien, et avec les sorties longues j’engrangeait des réserves, si bien qu’à la fin avril, j’avais une avance de 240 km. Puis ça s’est arrêté.
Comme plusieurs d’entre vous, je combine la course à pied et le vélo en crosstraining.
Donc le 28 avril j’avais planifié de me rendre au bureau en vélo. Un petit 17 kilomètres, rien d’impressionnant, mais c’était une première sortie ‘utilitaire’ de l’année. J’avais bien hâte d’essayer mon nouveau vélo.
J’ai enfilé mes souliers à clips, mon casque protecteur et mon kit de cycliste, il ne faisait pas très chaud alors j’avais quelques épaisseurs sur le dos, mon sac à dos (avec l’ordi) et mes lunettes de cycliste.
J’ai clippé mes pédales et je me suis élancé. J’ai fait deux coins de rues.
500 mètres plus loin ma saison de vélo, de course et ma séquence étaient stoppées nettes.
J’ai fait mon arrêt comme il se doit. Deux autobus, tu laisses ça passer. Lorsque le dernier fini de traverser je me suis remis en marche. Nouveau vélo et nouvelles pédales, pas très lousses encore, en tentant de reclipper j’ai perdu un peu l’attention sur les véhicules.
J’ai bien vu l’automobile qui faisait son stop. Tout baigne.
Puis tout à coup, je suis dans les airs. Ma tête tapoche le capot de la voiture. Je constate que je suis sur le dessus de la bagnole et que mon prochain arrêt c’est la rue. Je glisse inexorablement vers le devant de l’auto, me recroqueville pour amortir la chute, et BANG!
Je touche le sol, la douleur est immédiate, le coup est absorbé par le bas du dos. Je me mets en boule sur le sol pour essayer de faire passer la douleur.
Le type de la voiture est paniqué, il essaie à plusieurs reprises de me forcer à me lever debout.
Je dois lever le ton pour qu’il me laisse tranquille, j’ai toujours entendu dire qu’on ne touche pas à un blessé sur la route, surtout au dos.
Lui, tout ce qu’il veut c’est que j’aille bien.
Finalement les pompiers arrivent, premiers répondants. Ils me demandent comment ça va. Je pense que ce n’est pas trop pire, je crois que la colonne n’est pas affectée, j’arrive à me lever seul.
L’ambulance arrive plus tard et me transporte à l’hôpital. Une fois sur place l’infirmière me demande si je peux me lever, c’est le cas. Elle me sert un cocktail d’Ibuprofènes.
Après plus de huit heures sans rencontrer personne, je démissionne et quitte l’hôpital sans jamais voir de médecin.
Je suis convaincu que tout ça est musculaire.
De retour à la maison je me questionne sur ma séquence. Est-ce que je devrais tout arrêter? Tout le monde me dira oui, mais moi, je veux faire quoi?
Le lendemain matin, après une nuit pas trop mal aux Robaxacet je me dirige vers mon tapis d’entraînement. Je vais y aller mollo, marche/course.
Je fais 2 kilomètres et chaque pas est pénible. J’arrive difficilement à courir à une allure de 8 :00 minutes / km et je ne peux tenir que quelques centaines de mètres à la fois.
Qu’à cela ne tienne, je recommence le lendemain.
Environs 4 jours après mon accident je reçois un appel de l’hôpital, ils savent que j’ai quitté sans voir de médecin, ils me fixent un rendez-vous à la clinique locale pour consulter un médecin.
Une fois sur place le médecin me confirme que c’est musculaire, une entorse lombaire. Elle me prescrit des super pilules anti-inflammatoire pour les prochains jours.
Je n’aborde pas la discussion de la séquence avec le médecin, elle ne comprendrait pas…
Plus de deux semaines après l’accident, la douleur est toujours présente, je n’arrive toujours pas à faire plus de 2 ou 3 kilomètres en séquence et pas tout à fait 2 kilomètres de course à pied, mais ma séquence est sauve.
Je décide de prendre rendez-vous avec une physiothérapeute, je veux que ça guérisse.
Elle me fait une batterie de tests avant de confirmer que c’est musculaire, mais elle n’aime pas m’entendre dire que je continue de courir. Elle me recommande de vraiment garder le « pace » très lent, jog pas plus.
Après une autre semaine de semi-torture à tenter de conserver ma cadence, et lors d’une escapade dans la capitale nationale, j’ai finalement dû m’avouer vaincu, une journée de marche, visite aura suffi pour me détruire. Le lendemain je souffre toute la journée, incapable de rembarquer sur mon tapis.
Je prends la décision irréversible. J’arrête ma séquence, je dois me reposer pour laisser l’entorse disparaître. On est plus de trois semaines après l’accident, et bien que plusieurs sites discutent de période de rétablissement variant entre 4 et 12 semaines selon la gravité de l’entorse, je n’ai plus la force de me battre sur le tapis ou dans la rue à endurer la douleur en espérant que je vais battre les pronostics et guérir plus rapidement en m’entraînant.
Depuis j’ai profité d’un programme de reprise offert par la Clinique du Coureur afin de reprendre du mieux. Et bien que j’aie réussi à reprendre du mieux, mon rythme est chaotique depuis le début de l’été.
J’ai donc dû renoncer à plusieurs objectifs car dès que je cours une heure, j’ai de la douleur dans le bas du dos. Mon physiothérapeute ne semble pas trouver rien de particulier, alors ça m’encourage, mais j’ai perdu beaucoup de motivation cet été.
Pour le moment je focalise sur une petite course de 10 km la semaine prochaine, mais bien entendu, j’ai attrapé une grippe et ça réduit mon endurance. Alors je cours moins que j’aurais aimé, faudra revoir les objectifs encore une fois.
La morale de l’histoire?
Tout d’abord, soyez prudents aux intersections, même si vous croyez que le véhicule qui s’en vient doit absolument faire son arrêt, ne faites pas le pari qu’il vous verra avant de repartir, garder le contact avec les yeux du conducteur. Personnellement je conserve une crainte au moment de traverser ce fameux coin de rue.
Ensuite, ne vous entêtez pas pour un objectif, il vaut mieux se soigner comme il faut avant de reprendre, sinon la reprise sera beaucoup plus lente et longue.
On s’en reparle.