La fille de teflon

C’est un peu le surnom que je me suis moi-même donné. Pas que je ne fais jamais de bobos, parce que oui je m’en fais, mais ce sont bel et bien des bobos, jamais de blessures, en tout cas pas de blessure sévère. Je n’ai jamais dû arrêter de courir pour les faire passer.

Pour moi les deux sont différents, tant par leur gravité que la capacité qu’ils auront d’empêcher de futurs entrainements.

Le bobo : On a planté solidement sur une branche qu’on n’avait pas vu, et boum, on a fait la rencontre du sol pas mal plus vite que souhaité et généralement de façon brusque. Mais on se relèvera, on regardera l’importance de la chose, et on repartira. Attention, le bobo va faire mal. Surement que le legging de course est déchiré ☹ (dommages collatéraux) le genou saignera… et les paumes des mains seront plein de ‘’cochonneries’’ allant des petites roches, de la mousse, terre et surement des affaires qu’on ne pourra pas identifier.

Le bobo nous laissera un souvenir sous forme de cicatrice parfois à vie, dans le cas de la peau des genoux déjà fragilisée en raison de multiples chûtes #risquedumétier. Il pourra nous laisser avec des raideurs allant de quelques heures à quelques jours. Sera atténuer par la prise de comprimé de Tylenol ou pour les plus gros bobos, un peu d’anti inflammatoire… Oh toi coureur, ne me juge point, qui lève la main en tant que coureur chevronné qui n’a pas quelque chose de plus fort dans sa pharmacie que du Tylenol 😊 mais tout bobo quel qu’il soit ne nous empêchera pas de continuer de courir.

Dans 7 jours bien comptés le dis bobo ne devrait être bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

La blessure : Parfois elle sera sournoise… s’installant lentement mais surement. On pourra même la confondre avec un bobo. Mais quand la blessure s’installe, elle ne demande pas de permission, et s’installe bien confortablement, et ce pour un long séjour. Tel un visiteur indésirable, elle prendre toute la place qu’elle veut, modifiera pour plusieurs semaines voir des mois notre quotidien, nos habitudes, la routine…
Sera parfois tellement présence, viendra nous hanter jusque dans notre sommeil.

Avec la blessure, on oublie pas mal le Tylenol… Ça prendre des outils plus lourds et plus couteux… SVP, besoin de renfort ici-là, alors visite chez le physio, la masso, le chiro… Et si rien n’y fait on monte plus haut et on va voir notre médecin…

Viendra le repos forcé… et pour un sportif, le repos c’est l’ennemi plus que la blessure en elle-même. C’est le mot qu’on ne veut pas entendre prononcer en notre présence. Quoi ? Vous voulez dire pas courir, genre courir des petits 5 kilomètres ou pas courir du tout ?

Souvent, la blessure nous laissera fragile… nous forcera à faire plus attention pour éviter son retour. Pourra dans certain cas, nous garder avec un besoin de support constant pour être actif. Parfois la blessure nous changera… Si tous les outils lourds n’ont pas fonctionné, il ne nous restera qu’une solution… l’arrêt du sport, dans ce cas-ci, de la course.

Devra suivre une période de deuil… De réorganisation de notre vie sportive. La vie ne tient pas qu’à la course à pied. Mais pour une personne qui court depuis des années, mais qui a force ou par accident a rencontré la blessure… tout ceci n’est pas facile à accepter.

Je vous écris aujourd’hui MA différence perçue entre les deux. Tel que mentionné, j’ai eu mon lot, et je continue (parce que c’est la vie 😉 ) à accumuler tout plein de petits bobos… Je parle de chûtes par négligence qui me laisse avec un genou saignant pour la fin de ma course, le plus gros bobo, et je vais vraiment ‘’dans mon cas’’ parlé de bobo, une tendinite au tendon d’Achille.

Pour beaucoup il s’agira d’une blessure. Pour mon cas perso, je le qualifie de bobo. Bien qu’il ait pris des semaines à se calmer, il ne m’a jamais empêché de courir. La douleur ou l’inconfort n’était pas augmenté par ma course non plus. Même que souvent, là ou il me faisait sentir le plus grand inconfort, c’était au réveil, comme mon pied n’avait pas dû se trouver en position correcte pour le confort de ce dernier. Dès que je mettais en action, la douleur devenait souvenir. Aucune aide chimique requise 😉

Ça, fût vraiment le pire… alors comme mentionné plus haut… pas si pire que ça la fille de téflon.

Présentement en entrainement pour mon second Ultra marathon je ne baisse pas la garde, parce que c’est bien beau de vous dire que je ne me suis jamais blessée, loin de moi la pensée que ça ne pourrait pas finir un jour par m’arriver.

Comment éviter ? Je reste prudente malgré de ce que je qualifie de rigoureux entrainements. Je ne parle pas tant de me faire saigner les muscles à force de cumuler du dénivelé… vous vous rappeler mon ami, Mont St-Bruno ? Bon, on fait avec ce qu’on a. Mais je reste à l’écoute de mon corps. Malgré que ma tête commence à calculer ce qui me reste avant le jour J, celui ou cette année je souhaite franchir la distance de 80km dans la région de Charlevoix.

Je m’offre des journées de repos. J’évalue toujours comment je me sens avant un entrainement. Je ne pousse pas la vitesse, mais plus la distance. Je m’assure de bien boire et surtout d’avoir de bonnes nuits de sommeil.
Ma journée d’hier m’a réconforté à cet effet. Je ne serai jamais la coureuse la plus rapide mais ni la moins lente. Je laisse mon corps s’habituer à l’entrainement que je lui impose. Je le pousse à être plus fort, plus autonome, un peu ce que représente pour moi les ULTRAS run.

Cette semaine est sans aucun doute la semaine qui aura été la plus intense pour moi depuis que je m’entraine, bon je dirai peut-être la même chose la semaine prochaine, mais ça c’est une autre histoire 😉

Ma semaine : Je l’ai débuté avec mon ami Mont St-Bruno… en devant faire une pose pour photographier avec mon cellulaire deux magnifiques Bambi qui se trouvaient sur le sentier… Ça représente tellement bien la course en trail. J’ai pu cumuler avec mon ami 688M de Dénivelé positif. Pour moi ça représente beaucoup. Vous savez la fille qui court sur du plat mais tellement plat… Et ce cumulatif, je l’ai fait en 26km.

Mon premier constat : Cet entrainement est un peu comme une répétition de l’an dernier. Sauf que cette année, je marche beaucoup moins. Je suis plus forte dans les montées. Toujours prudente dans les descentes à cause des sentiers de graviers, j’ai comme une vision que me hante, celle ou mon pied roule avec les roches, et boum!!! Je rencontrerais surement la blessure…

Le mardi je me suis reposée…

Mercredi on remet ça… un demi-marathon sur route, avec la chaleur que même ayant quitté tôt pour l’éviter… bien non, la chaleur était déjà au rendez-vous… je ne l’ai pas fait rapide… je ne surveille pas les minutes au kilomètre, je tente de garder mes pulsations le plus bas possible. Je suis partie sans eau, comme je le fais tout le temps. Ne faites pas la grimace…. 😉 Je travaille aussi pour être plus endurante en consommation de tout… je n’ai pas soif quand je cours plus lentement, je m’auto suffit.

J’ai fait en après-midi, une courte séance de Yoga. Et en soirée j’ai remis ça avec un beau 67 km de vélo cyclo sportif (ça veut dire quoi? On roule vite 😊 )
Peux-tu vous dire que j’ai bien dormi.

Le jeudi matin… mes jambes étaient plus lourdes et bien évidemment courbaturées de tout cet entrainement. Mais j’avais au programme un entrainement sut tapis roulant avec du dénivelé de prévu et un peu de musculation. J’ai bien tenté de le faire ce dénivelé, mais mes jambes trop lourdes ne voulaient pas abdiquées. Alors on fait quoi? De la récupération active bien sur… alors j’ai redescendu mon tapis roulant à 1% de pente pour mon premier kilomètre et j’ai fait le reste, 5km à 2% de pente. Au dernier kilomètre j’ai compris que mon corps en avait assez, j’aurai pu continuer, mais j’ai plutôt profité d’être encore super bien, en fait mieux car les muscles étaient réchauffés, pour fait ma séance de musculation.

Je vais me croiser les doigts d’être suffisamment reposé pour faire mon dénivelé demain et ce qui me restera à faire pour mon cumulatif de kilomètre.
C’était une grosse semaine. 😊

Mais j’en suis vraiment fière. Voila comment la fille de Teflon réussi lentement, à petit pas à devenir toujours plus solide. Free of pain.

J’y vais en continuant de m’écouter. Je continue à en apprendre sur moi… Je reste vraiment surprise des capacités que j’ai. Je sais qu’il y en aura toujours des plus vites, des plus forts et tout… mais juste de pouvoir être parmi des sportifs d’endurance me rend fière. De continuer à être tellement active, même de plus en plus malgré les années qui avancent… et surtout d’Avoir conscience de ma chance.

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort
De Nietzsche

À propos Christine Guay

Sportive depuis plus de 25 ans et coureuse depuis 2015, j'ai maintenant 8 marathons à mon actif. J'aspire à une qualification pour le fameux marathon de ce Boston mais j'aimerais aussi pousser mes distances de course en trail pour éventuellement faire un ultramarathon.

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