La femme sportive

La femme sportive

Est-ce que ça vous parle? Moi oui, car je suis une femme et je suis sportive.

Quand j’ai débuté la course à pied, j’ai vite constaté que c’était un monde ou la testostérone coulait à flot. Il a de très grands coureurs masculins… On connait leur nom, mais quand est-il des coureuses (coureur au féminin). Il y en a, mais peut-on les nommer ?

Je ne parle pas ici quel nom est le plus connu, mais si vous vous poser la question, vous devriez facilement nommer un à deux coureurs masculins, mais peut-être pas féminin. À moins qu’une grande coureuse fasse partie de votre vie, fort à parier que c’est le son des criquets que nous entendrons en attente de la réponse à ma question 😉, si je me trompe, alors vous faites ma journée.

Je trouve ça dommage…. La course à pied est un sport qui peut est praticable par les deux versions humaines de notre société, pourquoi n’en connait-on qu’une partie? Est- ce que parce que c’est dû au fait que les femmes parlent de leur sport ou exploits moins fort que les hommes?

Pourtant si on court, on ne devrait pas le faire pour la renommée que celui-ci peut nous apporter, mais pour le plaisir de le faire simplement.
C’est bien évident que si les deux sont possibles, comme on dit ‘’ Why not’’.

Le monde de la course voit définitivement la différence. Les hommes courent plus vite d’ordre général. Surement pour plein de raison autant physique que situationnelle. Mais les performances ou résultats obtenus sont tout autant importants et notables. Il est certain que l’on sera impressionné par un résultat de marathon rentré en 2h1min9sec côté masculin, mais le record féminin chez la femme serait de 2h14min4sec non battu depuis 2019. Celui côté masculin fût établi en 2022.

Bon ici on parle de record…. Et pas chez des caucasiens vous vous en doutez quoique les résultats ne soit pas tant plus lent, on parle d’au maximum 4 minutes chez les hommes.

Même les temps de qualifications des grandes courses tel que Boston font une différence. Mais c’est logique… quand on compare les résultats après une course… Il y a quelques exceptions de femmes plus rapides, mais même dans les courses d’ultra marathon, les premières positions auront souvent tendances à être occupées par des hommes.

Pourquoi je vous jase de ça? Je suis loin d’être une coureuse ultra rapide, mais je me défends bien. Je reviens du 24 heures de Tremblant je participais au volet marche/course et j’ai terminé 2e sur 933 et première femme, avec un 132 kilomètres de parcourus. Je sais bien qu’il s’agit d’une ‘’expérience’’ qui n’inclus pas QUE des coureurs aguerris… Mais quand même si un certain pourcentage ne pratique pas la course à pied de façon assidue, une certaine partie le fait, alors c’est tout de même un très bon.

Quand je vais en parler soit à des collègues de travail, après m’avoir félicité, on me traite de folle, de crinquée, de machine, de force de la nature et même d’extraterrestre, oui oui… Bon le folle et force de la nature, je veux bien, j’ai tout de même fait 132 km en 24 heures… Pourtant, il y a quelqu’un à la première place, un ami en fait qui a réussi à faire un tour de plus. Et de son côté il reçoit de belles félicitations mais ne se fait pas traiter de rien d’autre. Attention, je ne me plains pas du fait de ce qu’on peut me dire, ça reste flatteur, mais je tente de vous expliquer que de ma vision des choses, je ne vois pas tant ce que j’ai fait d’exceptionnel en soi…

De deux choses l’une, et les deux sont possibles, soit que c’est moi ‘’ le problème’’ en ne réalisant pas ce que je viens d’accomplir… soit le fait qu’une femme se rapproche d’aussi près d’un résultat masculin fait du résultat quelque chose de comparable. Au lieu d’être comparé à un résultat obtenu par une femme ou un homme, ça devient un résultat global.

Alors voilà, une femme qui réalise de bon temps, fera plus ‘’jaser’’ durant un certain temps, mais on parlera plus fort des résultats populaires des hommes.

Pourquoi ce blabla ? Surement une simple prise de conscience que je partage à haute voix 😉. Comme mentionné, étant une femme qui réalise bien, mais qui est loin d’être parmi les plus rapides…. J’ai un bon moral et une force mentale à toutes épreuves (à croire) et je reste toujours étonné des réactions de mon entourage.

Je crois que les prises de conscience que l’on peut prendre en regard à une activité ou sport qu’on pratique, fait partie en soi intégrante du processus. Autant que d’analyser nos chiffres en fin de course, toujours dans le but de savoir OU l’on se situe. Pas pour battre quelqu’un de précis par contre.

Et peut être que pour une femme qui aime la compétition surtout avec soi-même, car c’est notre plus grande source de motivation (se battre soi-même), cela devient encore plus significatif… Mais peut être que tout ça n’est que du blabla sans fondement aussi.

Mais ça reste une discussion ouverte. 😉

S’entraîner avec des Supershoes, une fausse bonne idée?

S’entraîner avec des Supershoes, une fausse bonne idée?

Le lancement de la première version des Nike Vaporfly 4% en 2017 a bouleversé le monde de la course sur route, particulièrement sur l’épreuve du marathon. D’autres manufacturiers se sont peu à peu mis à proposer des produits alternatifs au fil des ans et on voit même de nos jours des chaussures à plaques de carbone sur la scène trail.

Cette démocratisation de l’offre a entraîné une alternative aux consommateurs qui, comme moi, ne trouvent pas leur compte avec Nike. Cette diversité de l’offre a permis aux personnes avec une physionomie de pied différente de trouver un manufacturier pouvant répondre à leurs besoins.

De plus, le prix demandé par les compétiteurs de la marque au crochet sont généralement inférieurs et les ruptures de stock ne sont plus un enjeu. Aussi, avec l’inondation du marché des chaussures de pointe par les fabricants, il n’est pas rare de voir certaines de ces super chaussures en liquidation au même prix qu’une chaussure traditionnelle. Ce qui nous amène au sujet d’aujourd’hui : Est-ce une bonne idée de s’entraîner avec ces super chaussures (les supershoes, comme les manufacturiers les appellent)? Je vous présente d’abord la genèse de mon expérience et on reviendra sur ce sujet à la fin.

Premier contact

S’entraîner avec des Supershoes, une fausse bonne idée?

Mon premier contact avec les chaussures à plaque de carbone fut avec les Asics Metaracer, un produit très léger et avec une tendance à vous faire balancer vers l’avant. J’ai porté ces chaussures jusqu’à atteindre la barre des 600 kilomètres, où je devais me rendre à l’évidence que la mousse (particulièrement d’un côté) s’affaissait passablement. J’ai placé rapidement ce modèle à la retraite pour éviter de développer une surcompensation de l’autre pied. Ma première expérience avec une super chaussure fut toutefois très agréable.

On récidive chez Adidas

S’entraîner avec des Supershoes, une fausse bonne idée?

Mon deuxième contact avec les chaussures à plaque de carbone fut avec les Adidas Adizero Pro. Cette rivale de Nike se présentait davantage comme une chaussure prête à affronter les distances allant du 5KM au semi-marathon. Il m’est d’ailleurs apparu évident, dès les premiers kilomètres, que la fermeté de ce modèle allait me faire payer cher les longues distances parcourues avec eux aux pieds. Mon deuxième achat fut les Adidas Adizero Adios Pro. Cette chaussure, au look discutable, allait vraiment révolutionner mon impression des chaussures au plaques de carbone. Je me rappelle très bien avoir eu le sentiment de marcher sur la lune tellement la mousse était confortable et réactive. Encore aujourd’hui, cette chaussure fait partie de mes coups de cœur. Tous mes records personnels sont encore inscrits avec ce modèle, du 5KM au marathon. Au marathon de Chicago en octobre dernier, je portais la version 2 de ces mêmes chaussures.

Une visite chez Saucony

S’entraîner avec des Supershoes, une fausse bonne idée?
Payés en solde à un peu plus de 100$, la super chaussure Saucony Endorphin Pro fait aussi partie de mes coups de cœur. Le confort de sa mousse et la facilité avec laquelle on glisse notre pied à l’intérieur font de ce modèle un choix facile pour les longues sorties où des blocs à allure marathon sont prévus. Finalement, la durabilité de cette chaussure m’impressionne. Sur le premier modèle acheté, les 800 kilomètres au compteur n’ont pas encore trop d’impact sur la structure de la chaussure. Je l’utilise encore fréquemment.

Bilan et questions

Dans l’univers de la course à pied au Québec, certains sont des détracteurs des supershoes. Ils parlent alors de ces modèles comme ayant davantage un effet psychologique, voir placebo sur les performances. Toutes les opinions se valent et la divergence de celles-ci est bénéfique pour le débat public, mais dans le groupe de coureurs avec qui j’enfile les kilomètres il n’y a pas beaucoup d’ambiguïté : Les chaussures aux plaques de carbone sont désormais incontournables.

Je reviens toutefois au titre de l’article. Est-ce une bonne idée de s’entraîner avec ces chaussures. Au plan strictement de la performance, j’ai l’impression de m’être habitué à ces mousses confortables et performantes, au point où le jour de la compétition j’ai moins l’effet « wow » escompté. Encore une fois, est-ce là l’effet placebo qui vient biaiser ma perception? Toujours est-il que mon approche lorsque ces chaussures seront trop usées pour m’entraîner avec sera de les remplacer par des chaussures dites plus « traditionnelles ». Je me tournerai alors vers les Endorphin Speed, Adidas Adizero Adios, Adizero Boston ou Adizero SL.

Et vous? Une partie de votre entraînement se passe avec des souliers aux plaques de carbone ou pas?

Du côté de chez Bjorn

Du côté de chez Bjorn

Cela fait une petite éternité maintenant que la Norvège me colle à la peau, que je m’affuble d’elle, de sa belle croix bleue et blanche couchée sur son lit écarlate. Né quelque part entre les Jeux d’hiver de Sarajevo et ceux d’été de Séoul, j’avais tout juste huit ans lorsque la télé me renvoya les images oniriques de mon baptême olympique, une vaste mer rouge sur fond de neige (de cette neige cristalline, faste et abondante comme il ne s’en conçoit plus tellement aujourd’hui). Lillehammer scintillante sous son azur et son soleil, emmitouflée dans ses drapeaux et ses vapeurs. Tout un peuple rieur ramassé en larges grappes, enserrant les fondeurs — le ski de fond est aux fondements de tout, là-bas — dans un tumulte de cloches et de cris, pendant civilisé du Tour de France et de son maillot jaune livré dans les hauts cols à toutes les injures, aux passions les plus exaltées. Certaines fières gueules, déposées çà et là aux abords du stade Birkenbeineren, se faisaient fines bouches; marmites et petites grilles fumaient joyeusement parmi les épinettes. L’on se plaît à croire qu’il devait bien se boire force café, quelques alcools aussi, au sein de ces grandes réjouissances nationales. On se figure comme une colonie de lutins blonds aux joues sanguines, tirant leurs rejetons sous une montagne de couvertures, enfouis dans des embarcations ayant des siècles plus tôt appareillé, pleines de Vikings atrabilaires, vers les mers noires du Groenland, puis reconverties en minuscules et braves traîneaux. En 1994, les jeux hivernaux se déployaient sur vraie neige (il ne venait à l’idée de personne à cette époque d’en autoriser la tenue dans le désert).

Bjørn Dæhlie, cet illustre nom me roule dans la bouche alors que j’apprenais encore à attacher les lettres du mien. Thomas Alsgaard, Vegard Ulvang, Erling Jevne. Plus récemment, Petter Northug, Martin Johnsrud Sundby, Johannes Høsflot Klaebo. Combien sommes-nous aujourd’hui en Amérique à ne connaître qu’un seul d’entre eux? Mais qu’importe, alors que la Norvège ne cesse d’enterrer l’oubli, d’engendrer des géants, hiver comme été, sur neige comme sur le bitume. Le triathlon, dans ses trois principales déclinaisons (olympique, demi-Ironman, Ironman), autrefois une affaire d’Australiens, de Néo-Zélandais, d’Américains et d’Anglais, est pris d’assaut depuis un an par deux rigolos de Bergen qui battent furieusement la mesure. Gustav Iden et Kristian Blummenfelt, inséparables comme Bouvard et Pécuchet, ne semblent pas à première vue attachés comme les antihéros de Flaubert à la science, mais en sont devenus les instruments de laboratoire à l’aune desquels les meilleurs se comparent, et se désolent. Un autre hurluberlu de Norvège, Jakob Ingebrigtsen, rafle tous les records et titres aux épreuves de demi-fond (1500 et 5000 mètres) en athlétisme. À première vue, on devinerait un prodige du piano, un simple étudiant en lettres ou un bibliophile invétéré. On ne donnerait pas cher de sa peau (tellement blême) aux côtés des fines jambes d’Afrique. Ce petit côté princier, cette allure dégingandée, ces départs étonnamment lents, tout pour précipiter sa chute apparente; puis, en bout de piste, des débordements implacables, des remontées fracassantes, l’index brandi sans coup férir, le visage impassible, à la limite de l’insolence.

Les Norvégiens, qui se démarquent dans la vie politique comme sociologique sur tous les tableaux, qui font figure de premiers partout et tout le temps, se montrent exemplaires jusque dans l’art de souffrir. Le test du VO2 max (lequel calcule la consommation maximale d’oxygène), vieux comme le pâté chinois, ce sont eux encore qui en rajoutent une couche et qui ne cessent d’en repousser les seuils sulfureux. Cet atavisme ne tient pas du hasard.

À l’école secondaire, chaque année, la session d’éducation physique devait culminer à son point le plus redouté, tant exécré par les élèves : le test de Cooper, qui mesure tout autant mais avec moins d’exactitude l’élasticité de nos souffrances cardiovasculaires. Il fallait alors pendant 12 minutes parcourir la plus grande distance en course. Certains se volatilisaient après quelques tours, trouvant refuge derrière les gros chênes bordant la piste. C’était pour mon frère et moi au contraire notre quart d’heure de gloire. Si taciturnes en classe, l’on faisait éclater enfin nos coquilles et chanter nos égos rabougris. La même histoire se répétait au test du bip, où il fallait courir d’un mur à l’autre du gymnase à la cadence imposée par ce signal sonore, l’intervalle de temps entre chaque son se réduisant sans cesse. À la fin, seuls jouaient encore la navette les deux frères, les Léger1, les deux gars ayant une décennie plus tôt préféré au ski alpin, au football, au hockey et aux jeux vidéos hallucinatoires l’obscurité toute scandinave du ski de fond.

L’hiver est ma Norvège, n’en déplaise à Vigneault. La Norvège, ce n’est pas un pays, c’est mon hiver. J’aimerais croire que mon Québec est aussi cette Norvège lointaine, cet hiver de 1994.

1 Par un hasard qui m’échappait jusqu’à ce jour, l’on appelle aussi ce supplice imposé aux adolescents québécois « test de Léger », test homonyme de son créateur Luc Léger, sans parenté aucune cependant avec ma famille maternelle immédiate.

Une défaite classique

Une défaite classique

 

Une défaite classique, post-moderne, contemporaine

Je suis parti courir. Sur la rue Racine à Chicoutimi. Dans ma tête, à l’époque où la ville s’appelait encore Chicoutimi (Saguenay, Seigneur…) et la rue Racine vibrante. Il y avait Chez Georges, où se tenait toute la classe politique, Laflamme le tailleur et Bégin le vendeur de chaussures, le siège social des magasins Continental et, un étage au-dessus, CJMT, la station de radio où je travaillais.

J’ai reçu la semaine dernière un cadeau qui m’a ramené à cette époque. Un T-Shirt portant le logo du magasin La Boite à musique. Yves Hébert, m’avait annoncé « une surprise », celle-là était de taille.

Car sur la rue Racine, il y avait aussi La Boite à musique. La boutique de disques de deux collègues et amis de CJMT, Yves Hébert et Louis Trépanier.

Une vraie boutique, avec des vrais disques en vinyle. Pas de la musique « dématérialisée » qu’on loue en ligne. Un local, des présentoirs, des posters de groupes, des clients, une caisse avec des billets de banque. La totale.

La boutique appartenait à des chums, j’y allais souvent. Tellement qu’ils ont fini par me faire une offre : y travailler quelques heures par semaine, rémunéré en disques. « Travailler », était beaucoup dire. Repartir avec une brassée de disques, trop beau pour être vrai.

Ne pas payer les disques encourage à essayer des affaires, quitte à ce que ça devienne une pochette-ramasse poussière. J’ai découvert comme ça Joe Jackson, Chuck Mangione, Keith Jarrett, un paquet de musiciens ayant partagé une session de studio avec Neil Young ou James Taylor et aussi, Steve Reich.

Steve Reich c’est un grand nom de la musique « minimaliste ». Particulier, intéressant, vraiment pas pour tous les goûts. Les experts le décrivent comme classique, post-moderne, contemporain (une autre façon de dire « pas pour tous les goûts »). Il venait de sortir l’album Tehillim : côté A, 17 minutes 25 secondes interrompues d’une phrase musicale d’inspiration traditionnelle juive, répétée en décalage. Côté B… pas mal la même affaire.

Dieu sait pourquoi, j’aimais ça Tehillim.

Un bon samedi, arrive à la Boite à musique un client régulier. Le gars arbitre dans ma ligue de balle-rapide. Il me demande ce que j’écoute ces temps-ci, je pars sur Tehillim : « Tu vas aimer ça, c’est spécial mais je te dis, c’est accrocheur ». Il est ressorti avec l’album. Les ventes de Steve Reich venaient d’exploser à Chicoutimi.

Deux jours plus tard, match de balle-rapide à Jonquière (Saguenay, Seigneur…). Mon acheteur de l’album Tehillim est justement d’office derrière le marbre.

Je fais une parenthèse. On jouait, dans la région, un gros calibre de balle-rapide. On prenait ça au sérieux, il y avait de bons athlètes sur le terrain. Mon équipe comptait sur deux excellents lanceurs, Yvon et Roger. Avec ces gars-là, la balle arrivait vite et précise. Il fallait tous avoir les yeux grands ouverts, le frappeur, le receveur et… l’arbitre.

L’arbitre, justement :
– Hey, Steve Reich, comment tu trouves ça?
– Sérieux? Tehillim? C’est quoi c’t’affaire-là? Méchante musique de pas d’allure!
Un #@#&*%@# de gaspillage!

Un client, disons, déçu. Sans connaissance, serait peut-être plus proche de la réalité. OK, en beau calvaire. Le disque, lui, il l’a payé.

La partie va commencer. Mauvais timing, c’est moi le receveur. L’arbitre se positionne, le visage quelques centimètres au-dessus de mon épaule. Il marmonne quelque chose à propos de Steve Reich. Rien de bien positif.

Premier lancer, en plein centre du marbre : Balle! Bon, une erreur ça arrive. Deuxième lancer, même chose : Balle! Troisième lancer, encore : Balle! Le frappeur et moi on regarde l’arbitre. Le frappeur se trouve chanceux. Moi, je réalise que ce match va se jouer style « classique, post-moderne, contemporain ».

Toute la soirée, la zone des prises a été comme la musique de Steve Reich : minimaliste. On a perdu, évidemment. Je n’ai pas senti utile d’expliquer pourquoi à mon lanceur. Il a quitté le terrain croyant avoir été battu par « Shipshaw Électrique » et un mauvais arbitre.

Moi seul connaissait la vérité : un compositeur américain d’origine juive, né à New-York et habitant à Berlin s’était invité, bien malgré lui, dans un match de balle-rapide au Saguenay.

Conditions hivernales

Conditions hivernales

Avec le bon équipement, il n’y a pas de mauvaises température ou conditions pour courir.

J’ai longtemps laissé les conditions climatiques dicter mes entraînements, limitant mes sorties de course à pied aux saisons plus clémentes. Et là encore, j’évitais soigneusement les journées pluvieuses. J’aime mon confort. Mais je désirais progresser et les objectifs que je m’étais fixés alors me demandaient plus de rigueur. Et, comme on le dit souvent, la constance est la clé, et mettre la course sur pause durant tout un hiver signifie qu’on aura perdu du terrain lorsque le temps sera venu de reprendre un entraînement plus soutenu. Et puis, tout n’est pas que performance. Je crois qu’en tant que coureurs, nous éprouvons tous un grand plaisir à pratiquer cette activité et souhaitons pouvoir nous y adonner tout au long de l’année.

Laissez-moi vous partager quelques conseils qui vont rendre vos sorties de course à pied agréables lorsque les températures chutent. Oui, oui, même à -20°C.

Tout d’abord, cela va de soi, l’habillement est primordial. Un « base layer », comme on dit en bon français, qui respire bien et qui sèche rapidement est votre point de départ. Évitez le coton à tout prix et, si votre budget vous le permet, optez pour un vêtement en laine de mérinos. Par la suite, choisissez un manteau assez léger et, surtout, résistant au vent et à l’eau. Il faut qu’il puisse vous garder au sec et préserver votre température corporelle sans toutefois être trop chaud; la transpiration est votre pire ennemie par temps froid. Privilégiez le système multicouche : si vous avez trop chaud, vous pourrez toujours enlever un morceau. De même, gants fins, cache-cou de type Buff et tuque ou bandeau seront nécessaires.

Enfin, en course à pied, bien se chausser est primordial. Vous l’aurez deviné, la neige, la glace et la sloche feront partie intégrante de vos sorties. Habituellement, de bonnes chaussures de course en sentier feront l’affaire. Elles sont généralement conçues pour affronter des terrains irréguliers et vous offriront stabilité dans la neige et adhérence sur une chaussée glissante. Une bonne chaussette sera importante pour garder les pieds au chaud et au sec; encore une fois, la laine de mérinos sera votre meilleure amie. Si toutefois vous recherchiez une protection supplémentaire contre les intempéries, vous serez ravis d’apprendre que plusieurs des modèles les plus populaires sont offerts en version résistante à l’eau ou encore en Gore-Tex. Certaines marques proposent également des chaussures spécifiquement conçues pour les conditions extrêmes. Vous ne désirez pas vous équiper d’une nouvelle paire de chaussures pour l’hiver? La solution la plus économique est de vous procurer des crampons d’appoint, et le tour est joué.

Il s’agit ici de vous donner quelques pistes pour vous orienter, mais gardez en tête que nous n’avons pas tous la même tolérance au froid. Avec le temps, vous apprendrez à vous connaître et saurez ce qui fonctionne bien pour vous. Derniers conseils qui n’ont rien à voir avec l’équipement mais qui sont tout aussi pertinents : l’hiver n’est pas le moment de tenter de battre votre record personnel ou de travailler votre VO2 max. Ne regardez pas votre montre, laissez la fréquence cardiaque et autres stats de côté et allez-y au “feeling”. C’est le temps parfait de consolider votre endurance de base, mais surtout de courir par pur plaisir. Aussi, la course en sentier l’hiver est un coup de cœur assuré avec ses paysages à couper le souffle.

J’espère vous avoir donné le goût de poursuivre ce magnifique sport tout au long de l’année. Vous avez des questions ou voulez en savoir plus sur le sujet? N’hésitez pas à m’écrire.

Jessica Barile, coach de course à pied certifiée

jessxrun.com │ jessxrun@gmail.com