MON AVENTURE MARATHONIENNE…

MON AVENTURE MARATHONIENNE…

C’est en 1997 que je me lance dans l’aventure du monde des marathons. Ma première participation fut au Marathon d’Ottawa. Cet événement sportif se déroulait près de chez moi, dans la région de l’Outaouais.

À ce moment-là, j’étais père de jeunes enfants et ma responsabilité parentale ne me permettait pas de m’éloigner d’eux sur une longue période. Maintenant, ils sont adultes et ils me font honneur dans leur développement personnel. Je tiens à souligner ici la gentillesse de leur mère de m’avoir permis de donner aux 2 filles le prénom de deux personnes qui m’ont accompagné dans mon parcours de vie. Je rends grâce à La Providence de m’avoir offert la possibilité de jouer le rôle d’être un père. J’espère que je l’assume comme il se doit parallèlement à l’atteinte de mes objectifs sportifs.

Bien avant mon premier marathon, mon initiation à la course à pied s’est fait lorsque j’étais au 5ième secondaire dans un programme d’études Multi-sports offert par mes professeurs d’éducation physique. J’avais été choisi pour faire partie de la première cohorte d’élèves d’un tout nouveau programme sportif de l’école secondaire. L’année suivante, au collège, je courais avec un ami des distances de 21km et 10km. Par la suite, avec un plan d’entraînement jumelé à ma formation universitaire en activité physique (1983-1986 à l’Université de Sherbrooke) je me suis discipliné à courir assidument dans le but de participer un jour à un marathon.

Arrive le moment où je me sens prêt physiquement pour être à la ligne de départ du Marathon d’Ottawa. Je termine avec un très bon résultat de course. Malgré ma performance, je n’ai plus l’intérêt de courir à nouveau des distances aussi longues. Je considère trop demandant l’engagement nécessaire pour réussir un marathon avec comme philosophie le chrono.

Cependant en 2004, la Providence me fait découvrir un autre concept du marathon soit celui du Médoc en France. Cette formule de course développée par 5 médecins me réconcilie avec la distance d’un marathon. De plus, je prends le temps de découvrir l’histoire du Marathon, et j’en conclus que celle-ci se résume en un porteur d’un message d’espoir. Voilà, ce qu’il me fallait pour trouver ma nouvelle orientation sportive.

LE RETOUR AU MARATHON D’OTTAWA (2012)
En 2004, suite à ma participation au Marathon du Médoc, j’abandonne la course à pied, mais pas la pratique du sport (hockey, vélo, tennis, randonnée pédestre et volleyball). Ces différentes activités sportives m’aident à maintenir ma forme physique.

C’est lors de ma planification d’un séjour d’études universitaires à Paris en 2011 que la flamme se rallume. Mon souhait d’être en grande forme en arrivant en Europe m’encourage à reprendre l’entrainement, et pour la première fois, je participe au Marathon à Annecy (avril 2011).

Lors de cette épreuve sportive, je rencontre un ami coureur qui m’invite chez lui. II a déjà couru le 100 km de Millau. Suite à son conseil, je m’inscris à cet ultra-marathon qui se déroule au mois de septembre suivant. Je veux expérimenter ce concept de course au moins une fois dans ma vie.

À Paris, où j’habite, à La Maison des étudiants Canadiens dans la Cité Universitaire on peut apercevoir juste devant, le Parc-de-Montsouris. À chaque fois que je le traverse, je remarque beaucoup d’adeptes de la course. Quelques recherches m’amènent à découvrir qu’en France, il y a des événements de course à pied 12 mois par année. Finalement, j’ai un grand terrain de jeux devant moi et de belles opportunités pour maintenir mon intérêt pour la course à pied.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMa formation en tourisme International m’amène à me questionner : Comment puis-je me démarquer des autres coureurs sachant que le chrono n’est pas un objectif et est peu important? Comment établir un lien avec ma formation et ma nouvelle philosophie née en 2004 (courir en portant un déguisement)?

C’est alors que je décide de courir une course de 10 km dans mon quartier (14 ième arrondissement) en expérimentant le concept de coureur photographe amateur déguisé et par la suite d’offrir mes services à d’autres événements en retour d’un dossard. Mon costume se limite à une belle grande lunette bleue et un appareil photo qui est tout simplement ma tablette. Avec cette formule, je prends part à quelques courses en France tout en créant des alliances.

Un autre cours universitaire me donne à nouveau l’idée de courir sur un troisième continent. J’ai déjà à mon actif des marathons en France et au Canada, mais participer à des courses sur le continent africain me permettrait de relever de nouveaux défis personnels et de développer un concept de course qui touche le tourisme sportif international.

J’entreprends donc des démarches pour discuter de mon projet avec le manager du Marathon de Parakou. J’avais déjà eu la chance de le rencontrer à son kiosque, en France au Marathon d’Annecy en 2011. Il m’a immédiatement mis en relation avec un groupe de coureurs provenant d’Annecy. Ces coureurs avaient déjà le projet de participer au Marathon de Parakou pour l’édition 2012 (février).

MON AVENTURE MARATHONIENNEALLIANCE STRATÉGIQUE HUMANITAIRE (2012-2019)
Dès mon retour au Canada, je propose au directeur des opérations du Marathon d’Ottawa une alliance stratégique avec le Marathon de Parakou. Cette entente se résume à celle où je dois courir leur marathon en clown-coureur-photographe et en retour pour les photos leur étant données, le comité organisateur me remet des articles sportifs que j’apporte en Afrique pour leur événement sportif. Cette aide matérielle est d’une très grande importance pour ce peuple dont les moyens financiers sont limités.

MON AVENTURE MARATHONIENNEDepuis ce temps, je participe au Marathon de Parakou en signe de solidarité sportive. Pour ce peuple béninois pour lequel j’ai une grande considération, je fais la promotion de leur événement sportif lors de mes courses au Canada-Québec et en France plus particulièrement au Marathon du Beaujolais.

PROMOTION DU MARATHON D’OTTAWA AU MARATHON DU BEAUJOLAIS
Pour solidifier l’alliance avec le Marathon d’Ottawa, j’ai réussi à développer un partenariat avec les responsables du Marathon du Beaujolais grâce à un très bon ami qui habite Annecy. Pendant quelques années, j’ai animé un kiosque promotionnel du Marathon d’Ottawa au Village Marathon du Beaujolais en portant mon déguisement. Les Européens adoraient cette formule. Des amis français me donnaient un coup de pouce pour le volet animation.

Bien entendu, je me suis fait un devoir de courir le Marathon du Beaujolais. Cette alliance s’est réalisée de 2016 à 2018.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMARATHON 2023
Cette année, le directeur des opérations du Marathon d’Ottawa m’offre un dossard pour la course de 42km en retour de cet article. J’ai repris les entraînements dans les belles collines du Bas St-Laurent (Saint-Cyprien et Rivière-du-Loup). Je préfère les entrainements de qualité (parcours montée-descente) que de quantité. De plus, je suis très choyé, car mon épouse qui est massothérapeute prend soin de ma préparation physique et alimentaire. Elle excelle pour soigner les petits soucis musculaires.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMa dernière colline devrait être celle du Belvédère Champlain à Gatineau. Cet entraînement me donnera l’heure juste sur ma capacité de terminer le Marathon qui aura lieu le dimanche 28 mai.

Au cours des dernières années, j’ai l’habitude, le week-end suivant le Marathon d’Ottawa, de participer à la Course des pompiers de Laval. La relation avec cet événement s’est créée lors d’un Village de promotion des courses. À ce moment-là, les organisateurs et moi avons accepté d’expérimenter mon concept de coureur à leur défi sportif.

MON AVENTURE MARATHONIENNE
On verra prochainement, si ce scénario se reproduira…. La Providence nous réserve toujours des belles surprises.

Je remercie toutes les personnes qui m’accompagnent dans ce projet d’article sportif amateur. Je me rends compte que, pour moi, faire l’effort d’écrire une partie de son histoire de vie, me permet de me projeter dans de nouveaux projets.

Bonne continuation et au plaisir de vous croiser sur ma route.

Une petite phrase prise dans un petit bistro irlandais a Lyon en mars 2023.

HERE THERE’RE NO STRANGERS, THERE ARE ONLY FRIENDS WHO HAVE NOT MET YET.

Clownement Luc

Mon volume hebdomadaire

Mon volume hebdomadaire

Mon volume hebdomadaire et mes astuces pour le marathon de Boston

Bonjour les coureurs,

Dans ce numéro, je vous résume le plan d’entraînement que j’ai suivi depuis janvier en préparation au marathon de Boston. Celui-ci se tiendra le lundi 17 avril prochain. Je vous fournis aussi quelques détails de mon quotidien qui pourraient avoir un impact sur mon expérience là-bas. Bonne lecture!

***

Le volume :

J’ai débuté mon plan d’entraînement de 13 semaines le lundi 16 janvier. Avant cette date, je maintenais un volume hebdomadaire appréciable, mais les entraînements étaient moins structurés et moins axés sur le marathon. Afin de mettre en les choses en perspective, voici un tableau où je vous présente mon kilométrage annuel des trois dernières années :

Année Volume annuel (en kilomètres)
2022 3 800
2021 3 800
2020 3 500

Ces données sont importantes à mes yeux, car elles pourraient servir de rempart à quiconque voudrait se lancer dans un programme d’entraînement semblable au mien. En effet, mon historique de coureur me permet de réaliser de bonnes semaines d’entraînement. Je recommande à tous les services d’un entraîneur afin d’éviter des erreurs et, potentiellement, des blessures.

Semaine Volume (KMs) / Distance de la sortie longue Notes
1 100 / 25K @4:53/km  
2 105 / 25K dont 4 x 2K @3:50/km  
3 54 / 20K @4:25/km  
4 100 / 27K @4:38/km Traitement tendon d’Achille
5 107 / 32K @4:32/km  
6 120 / 32K @4:45/km Suivi tendon d’Achille : O.K.
7 60 / 21.1K de Burlington, ONT. En 1hr21 :42 sec. (3 :51/km) Objectif de 3:51/km : Mission accomplie.
8 65 / 22K @4 :30/km  
9 100 / 32K @4 :39/km  
10 130 / 35K @4 :44/km Un massage sportif
11 150 / 32K @4 :45/km Un massage sportif
12 80 / 20K @4 :31/km  
13 45 + Marathon Un massage sportif léger

 

Comme vous aurez pu le constater, mon plan aurait pu dérailler à cause d’une douleur au tendon d’Achille, mais grâce aux soins de Troy Lavigne (https://www.troylavigne.com/), cette possibilité à rapidement été écartée.

De plus, un ami coureur de notre groupe est massothérapeute. Mathieu Gendron-Daigneault a donc été d’une grande aide pour surmonter les semaines à plus de 130 kilomètres. J’avais programmé ces traitements en milieu de semaine, de manière à m’aider à terminer celles-ci. Décision judicieuse.

 

Ce qui aurait pu aller mieux :

Nous sommes, ma femme et moi, fiers parents de deux jeunes enfants de 3 ans 1/2 et 9 mois. Or, si notre grand fait ses nuits depuis belle lurette, notre petite dernière nous en a fait voir de toutes les couleurs. Naturellement cela fait partie des responsabilités parentales, mais il y a certains moments où la récupération n’était pas optimale.

Comme nos entraînements de groupe se déroulent tôt le matin, le seul contrôle que j’avais sur la situation était relié à mon heure de couché. J’étais donc souvent au lit vers 20 heures 15.

La nouveauté dont je me serais passée :

J’ai essayé le régime dissocié avant le demi-marathon de Burlington, en Ontario. Bien que certaines personnes y trouvent leur compte, je me suis rapidement rendu compte que cette approche ne me convenait pas. La tentative a durée 24 heures, à peine…

La nouveauté dont je ne me passerais plus :

Le renforcement musculaire! En plus de ma routine habituelle (voir cet article : https://www.courirquebec.com/12-minutes-par-jour-depuis-4-ans/) j’ai intégré deux courtes séances de musculation avec deux membres de mon groupe de course. La séance la plus importante, à mon avis, était celle du dimanche après-midi puisqu’elle suivait la sortie longue de la semaine. Je visais donc un travail avec des jambes déjà en état de fatigue. J’ai bien hâte de voir les résultats sur le parcours en côtes de Boston, mais déjà je me suis senti plus fort sur les longues sorties avec du dénivelé.

Un lapin dans mon chapeau? :

À la suite de l’écoute du balado de Maxime Lopes Run Wise où il interviewait Mathieu Blanchard, j’ai décidé de cesser toute consommation de caféine deux semaines avant Boston. Je reprendrai donc un café le matin de la course seulement, ainsi que quelques gels qui en contiennent pendant l’épopée de 42.2 kilomètres. J’espère que le kick sera bon!

L’objectif? :

Si la température est clémente, je vise un marathon constant (even split) en 2hrs56:00. Les côtes de Newton étant ce qu’elles sont, je les respecterai et je tenterai de terminer l’épreuve avec force Ce ne sera pas une journée de record personnel, mais Boston n’est pas reconnu pour être un parcours rapide. Je serai donc conservateur pour profiter au maximum de ma première expérience là-bas.

Le travail est fait, c’est le temps de récolter les fruits de ces semaines d’entraînement au froid et au vent.

Time to fly!

Mon volume hebdomadaire

Le retour du Lundi Long Run

Le retour du Lundi Long Run

Maannnnn lis pas ça, c’ben trop long….

Premier demi marathon 2023! 

J’avais 80′ à R1 à faire… Échec lamentable! 

Sti m’a tu finir par faire quelque chose de bien?

🤣🤣🤣

J’commence à penser que le R1 c’est un mythe… J’essaie…. J’pas bonne….. J’suis bonne à rien. 

J’étais ben trop heureuse de courir dehors au soleil, en chandail, pasdansmasemaine pour faire seulement 80 minutes à vitesse roche épuisée… C’est beaucoup plus facile à faire lors des sorties avec intervalles. J’vais miser là-dessus et sur le vélo pour travailler la zone 1… Tsé ce vélo de mes rêves, parfait pour moi, qui n’existe pas encore, commandé en janvier et qui devrait arriver fin mai… Une vraie bête!! 

J’suis juste partie sans regarder ma montre et quand j’ai vu que la neige avait fondue pis que le passage piéton était accessible, pas pu m’empêcher de traverser à Montréal…. (tout le km aller et celui du retour du pont, j’avais peur de mourir. Quoi? Doit ben avoir une raison pour laquelle c’est fermé l’hiver, ya nécessairement des risques que ça décroche…)  Pis la ben… Pourquoi pas me rendre à l’autre pont et traverser à Terrebonne pour le fun avant de revenir à Laval🤣🤣

En sortant du pont de la A25, un gars de service m’attendait pour me dire Hey toé! (Ou Twé ou TO-É, j’pas certaine) T’as pas vu que c’est fermé au monde à pied? Ben oui! Pis criss là j’comprends pourquoi, t’as tu vu comment mes souliers neufs sont pleins de bouette?!? C’ben sale vot’affaire!! 

La confusion dans son visage valait le détour….

C’était vraiment sale, dégoulinant de boue sale….. 

La bonne affaire, c’est que j’ai peut-être pris des couleurs (j’ai peut-être juste la face sale..) pis C’est le retour du happy rose Fluo!  #enfantdesannées90 

Sur le retour, longeant mon merveilleux chemin de merde, bordé de merde dans le quartier industriel de merde reliant 2 superbes pistes cyclables (du génie d’urbanisme), un 53′ a décidé que j’avais pas d’affaire là. Correct… T’as l’droit, t’es pas intelligent, mais t’as l’droit et j’ai beaucoup d’empathie fak j’me suis goroché dans le tas de bouette qui sert d’accotement… Et l’autre camion d’après s’est tassé sur le bord (j’tai comme Hey!! merci monsieur, c’est vraiment gentil, j’vous jure j’me dépêche de sortir de là, c’est juste que mes pieds ont comme coulés dans la vase…) ben non sti, ya baissé sa vitre pour me donner d’la marde!! Ah là ça non!!! Rendu là, j’avais pu aucun problème à me salir les mains pour ramasser un peu d’bouette. Peut-être que oui, peut-être que non 🤭

Comble de tout… Je réalise que la p’tite gorgée de plus de mon fix de suk dont j’avais envie existait!!! Elle coule maintenant de ma poche et se meurs sur mon fauteuil tout juste à côté de la bouette séchée tombé de moi… Quel GASPILLAGE! 

J’ai fini ça dans le bain (j’avais vraiment la face sale…) sous l’oeil outré de mon chat du au fait que malgré sa théâtrale démonstration de famine, j’ai privilégié mon bain… Tradition de demi…. On touche pas à ça! 

J’pas cheap, j’ai aussi payé un bain à mes p’tites chaussures pastels…. 

Pis là, après ce demi plutôt facile… Je réalise qu’il m’en reste encore 9 autres à faire avant le marathon pis j’vois pas vraiment de problème…. J’peux pas m’empêcher de me demander si ça va bien dans ma tête 🤣

Je réalise que ceux qui pensent qu’un marathon c’est 42.2 km sont gravement dans l’erreur.. Je réalise aussi que personne autour de moi ne réalise l’ampleur du projet et je me peux pas m’empêcher de me sentir un peu seule dans mon p’tit bonheur absurde… Rose ou Noir, Érable et sel ou Érable et framboise? Bas courts ou bas longs, une tresse ou une couette? Tout ça pendant que les gens focus sur leurs « vrais » problèmes, leur fatigue, la routine, les enfants, les tâches, les corvées…. Et j’entends dans leur commentaires qu’ils ont l’impression que moi je n’ai rien de ça alors qu’en dehors des 1-2h de sport que je m’accorde par jour (ok pis mon bain là…) je ne vis pas dans un monde parallèle… Je ne le dis plus, je ne me justifie plus… Aussi ben les laisser croire que les Licornes existent! 

Sur ce, j’m’en vais me conter des blagues et les trouver TRÈS drôles! 

Si t’as vraiment tout lu ça, je te souhaite une excellente fin de journée l’ami! Tu dois toi aussi vivre dans ce monde de Licornes où l’on a le choix de faire quelque chose d’exigeant sans y être obligé!! Avoir un peu mal par plaisir et en être complètement comblé pis recommencer le lendemain…

Namaste

Une 15e édition remplie de belles histoires

Une 15e édition remplie de belles histoires

Résumé de l’événement
Plus de 1000 coureurs ont pris part à la 15e édition du Marathon de Parakou qui s’est déroulé au Bénin, en Afrique de l’Ouest, le samedi 11 février dernier.

Marathon Salésien de Parakou Ces participants étaient répartis dans les différentes épreuves soient le 5, 10, 21 et 42 km
Parmi le groupe de marathoniens internationaux on retrouvait des représentants de l’Afrique du Sud, de la France et du Canada (Québec).
Cet événement sportif humanitaire a été organisé par une équipe de bénévoles de la Communauté Saint-François de Sales dirigée par le père Guillaume Kambounon – Fondateur du Marathon.

Historique de participation des coureurs
Dans l’équipe du Canada, Guy Dubé et moi, Luc Gélinas représentions la municipalité de Saint-Cyprien (bas St-Laurent) située dans la province de Québec.
Guy était à sa première participation et à son premier marathon. Quant à moi, je réalisais cette année, ma dixième expérience de course à Parakou.

Du côté de l’équipe de la France, nous retrouvions les doyens Marino (3e) et Gilbert (2e). Isabelle, Chantal, Patrick, Christophe, Pascal et Didier étaient quant à eux à leur première expérience à Parakou.

Enfin, le père KOOS représentait l’Afrique du Sud. Il en était à sa 14e participation.

Découverte du Marathon et rencontre humaine
C’est en avril 2011 que j’ai entendu parler du Marathon de Parakou. Je m’étais inscrit au Marathon d’Annecy en France et au village Marathon où je devais me procurer mon dossard se trouvait un kiosque faisant la promotion du Marathon de Parakou. Ma curiosité m’a poussé à discuter avec le responsable, le père Guillaume, lui-même participant au Marathon d’Annecy. J’avais à mon actif quelques courses en France et au Canada, mais pas en Afrique. L’idée de découvrir un autre continent en participant à leur marathon venait de surgir à mon esprit. Ainsi, après quelques minutes de discussion, nous décidâmes d’échanger nos coordonnées.

À l’automne 2011, plusieurs occasions pour courir des longues distances se présentèrent durant ma période d’études à Paris, au programme en Tourisme international à l’Université de la Sorbonne d’une durée de 6 mois. À la suite de quelques courses en France, le goût de vivre une expérience sportive sur un autre continent refit surface avec certitude.

Marathon Salésien de Parakou J’entrai donc en communication avec le père Guillaume. Il me proposa de me joindre au groupe d’Annecy qui était à l’étape des préparatifs pour une participation au Marathon de Parakou de février 2012. L’instigateur de ce projet rassembleur était monsieur André Monier de la ville d’Annecy (Présentement, André est membre du comité organisateur du Marathon du Beaujolais).

Dès ma première course, mes futures participations annuelles à Parakou étaient inscrites à mon agenda. Quelques personnes m’ont demandé la raison pour laquelle je suis fidèle à cet événement. Ma réponse est assez simple. C’est grâce à ce marathon que j’ai rencontré mon épouse actuelle qui est originaire du Bénin.

Lors de ma première participation, j’avais demandé au père Guillaume s’il connaissait une personne offrant des services de massothérapie. Mes marathons et ultramarathons m’ont appris que la massothérapie aide énormément à la préparation et à la récupération du corps.

Pour répondre à ma requête, il contacta madame Huguette Léontine Bakinde qui se présenta au rendez-vous prévu à la fin du marathon. Malgré un retard de ma part, de plus d’une heure, elle fit preuve d’une patience bienveillante et elle m’accueillit avec une grande gentillesse. Notre histoire de vie se poursuit depuis maintenant 11 ans.

Suite de l’aventure béninoise
Je ne sais pas quel sera mon avenir en lien avec le Marathon de Parakou, mais je peux dire que je lui dois beaucoup et j’ai à cœur sa continuité et sa popularité. De plus, après y avoir bien réfléchis, la Providence y joue un rôle très important.

Enfin, pour ceux et celles qui aimeraient en savoir davantage sur le Marathon de Parakou ou tout simplement connaître les différentes étapes de ma préparation physique et psychologique, je vous invite à me contacter par l’intermédiaire de ce courriel : luc@clownluc.ca.

Je remercie le magazine Courir Québec de me permettre la rédaction de ce court reportage ainsi que les membres des deux municipalités pour lesquelles je travaille dans le Bas St-Laurent, ma famille béninoise et canadienne-québécoise, mes amis du Québec et de la France et bien entendu mon épouse Huguette qui me supporte depuis 2012 dans cette aventure sportive et culturelle béninoise.

De même, cette 10e participation a été dédiée à tous mes amis et les membres de ma famille qui ont pris le chemin céleste au cours des dernières années et tout spécialement à Janin (59 ans) qui a emprunté cette même route en janvier dernier.

Je termine ce témoignage par un texte signé par un jeune journaliste béninois rencontré en février 2012 et dont j’ai eu l’honneur de revoir en 2023. Son prénom est Jérémie…II est le directeur d’un journal hebdomadaire appelé Daibi Info.

Bonne lecture à tous…et un remerciement à mes collaborateurs pour leur accompagnement dans la rédaction du texte.

Luc
clownluc.ca

15ème édition du marathon Salésien de Parakou/samedi 11 Février 2023

Organisation réussie et exceptionnelle pour les Oblats

Le samedi 11 Février 2023, la cité des Kobourou a abrité la 15ème édition du marathon Salésien de Parakou organisé par les Oblats de Saint François de Sales. Cette édition placée sur le thème : « Le monde est né de l’amour, il est soutenu par l’amour, il va vers l’amour, et il entre dans l’amour » a connu la participation de 1099 coureurs venus de plusieurs pays du monde à savoir : Bénin, Amérique, France, Canada, Afrique du Sud, Nigéria, Togo, Burkina-faso etc.

La course des 42 Km a été lancée à 6h du matin dans l’arrondissement de tchatchou en présence du maire de la ville de Parakou et du représentant de la BOA, sponsor officiel. Et plus tard celles des : 21km, 10 km et 5km, toutes lancées depuis l’esplanade de la paroisse Saint François de Sales d’Okédama.

Ainsi, les coureurs, marcheurs, enfants, jeunes, adolescents et seniors, déguisés ou non ont sillonné les rues et ruelles de la ville de Parakou pour chuter à la communauté du Postulat des Oblats de Saint François de Sales sise à Baka. Le parcours a été jalonné des forces de sécurité publique et des officiels.

A l’arrivée :

Pour les dames 42,195km,
– DJERIKOU Bertille est première avec une performance de 2h59min12S ;
– BALLO Justine 2ème avec une performance de 3h29min58 ;
– EKE Nadège 3ème avec une performance de 3h52min43 ;
– LAMER Marie-Noëlle 4ème avec une performance de 4h58min55 ;
– COMTE Chantal 5ème avec une performance de 5h14min50
– et TOMMEY Isabelle 6ème avec une performance de 5h46min11.

Chez les hommes,
– TABE Mohamed premier avec une performance de 2h36min16S ;
– KOVEITIN Richard 2ème avec une performance de 2h27min34 ;
– AZAGOUN Hospice 3ème avec une performance de 2h46min46 ;
– DAWIN Joseph 4ème avec une performance de 2h52min56 ;
– FAYIROU Maxime 5ème avec une performance de 2h58min19 et
– DORE Mamoudou Souradjou 6ème avec une performance de 2h59min10.

Chez les handicapés auditifs,
– Walters KOOS 1er avec une performance de 3h19min46 et
– KOTTIN Séverin 2ème avec une performance de 3h36min31.

Pour les handicapés moteur :
– 1er SAVI Hilère avec une performance de 3h27min41.

Pour les militaires en tenue de service :
– EDEN Bertin avec une performance de 4h43min50 ;
– GANYE Alain 2ème avec une performance de 5h09min28 et
– KOUAGOU Noél avec une performance de 6h14min51.

Sur les 21km dames ;
– OROU GUERE Yéniva est première : –
– SABI Mariam et GLERIE Réchiathou, 2ème. ex aequo.

Chez les hommes :
– YANI Yatto est premier,
– YANKOR Salifou est 2ème
– BAGNAN Abdou Lafirou est 3ème .

Sur les 10 km dames ;
– BOUKARI Amoudiath est première avec une performance de 59min06s7;
– BIO YAU Faridiath est la 2ème avec une performance de 1h01min01s ;
– TOSSOU Arielle est 3ème avec une performance de 1h7min22s.

Pour les hommes :
– AZONHIN Sylvain est 1er avec une performance de 33min07s2 ;
– SOULEYMAN Kann est 2ème avec une performance de 33min08s00
– ALOKPON Bil Arthur est 3ème avec une performance de 34min27s59.

Sur les 5km dames :
– Première -DA-Silvoira Nelly avec une performance de 23min47s93 ;
– Deuxième : SOUMAÏLA Mouinatou avec une performance de 24min02s33 ;
– enfin troisième : -AMIDOU Roukayath avec une performance de 24min18s17.

Pour les hommes ;
– NAMBOUA Barnabé est 1er avec une performance de 21min11s23 ;
– BAMBO Innocent est 2ème avec une performance de 21min12s07 et
– OGUELE Ismael est 3ème avec une performance de 21MIN13s66

La cérémonie de remise de prix a été effective en présence de plusieurs autorités et personnalités religieuses, politiques et administratives. Plusieurs autres prix ont été décernés aux coureurs. L’événement prit fin par les mots de remerciements et de satisfactions du coordonnateur du Marathon, le Révérend Père Guillaume KANBOUNON. Les dés sont ainsi jetés pour la 16ème édition.

C’est ça qui est ça!

C’est ça qui est ça!

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça aura été chaotique du début à la fin ce marathon !

Blessure au genou
Seulement quelques semaines après le début de mon deuxième programme marathon de 2022, j’ai commencé à ressentir un certain malaise au niveau de mon genou droit. Qu’à cela ne tienne, ça allait passer, que je me suis dit, et j’ai poursuivi mes entraînements intenses avec les Guépards (je pense à Dany & Christian ici), et puis quelques intervalles plus tard, mon genou était absolument hors d’usage, kapoute comme diraient certains.

S’en est suivi des rendez-vous avec mon orthothérapeute, et puis une physiothérapeute également, et finalement un orthésiste qui a déterminé qu’il serait préférable de compenser les problèmes au niveau de mes arches de pied avant celui de ma jambe trop courte. Mais avant la fin de mon évaluation, il en est aussi venu à se demander si ça n’avait pas un lien avec mes souliers Hoka qui sont très rigides, et qui m’offrent une stabilité incontestable pour le bien-être de mes chevilles, mais qui empêcheraient le mouvement naturel de ma rotule.

J’ai donc entrepris d’aller courir avec mes vieux NB GTX ayant plus de 1600 Km au compteur, et puis abracadabra ! Après des semaines à ne pas pouvoir courir plus de 1000m, je ne ressentais plus aucune douleur me forçant à devoir m’arrêter, mais que des signaux m’indiquant de ne pas pousser davantage la machine. Puis ensuite je suis passé à mes Skechers comportant déjà un support pour les arches, et là magie magie ! Je pouvais, non seulement courir de plus longues distances, mais également m’offrir quelques pointes de vitesse, j’étais alors aux anges !

J’ai finalement reçu mes orthèses, et s’il est vrai que je me sentais bien avec, je ne pense pas qu’il aurait été approprié de partir pour une sortie longue avec, alors j’ai fait mon test de 3h avec mes Skechers. Mais en fait, je m’étais dit que j’allais soit faire 3h, soit faire 30 Km, que j’ai complété en 2h49, et qui m’a complètement vidé. Mais mon genou avait tenu le coup !

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Après 30 Km, j’étais aussi vide que ma gourde et mon sac de boules énergétiques.

Faire partie des statistiques
Il me restait donc 14 jours pour tester mes orthèses, mais au lendemain de mon test de 3h, j’ai été frappé d’un mal de tête incroyable, qui s’est étendu jusqu’au tympan, puis finalement à la gorge. Sans trop vouloir m’étendre sur ce dimanche de merde, et bien le lendemain j’allais finalement faire partie des statistiques en testant positif à la covid-19.

Quatre jours plus tard, je ne me pouvais plus, je devais tester mes orthèses et suis allé faire un 3 Km. Et alors que je trottinais, je me sentais comme lors d’un sprint sur 5 Km, c’est-à-dire que j’avais le fond du palais qui brûlait, et en plus j’avais l’impression que mon cerveau voulait défoncer le dessus de ma boîte crânienne à chaque impact au sol, alors c’était plutôt horrible comme sensation. MAIS je n’ai pas eu mal au genou malgré le fait que j’aie couru avec mes nouveaux Hoka !

Quelques jours avant le grand jour, test #2 sur une distance de 11 Km sans douleur aucune, alors j’avais la conviction que je devais m’essayer.

Le jour de la course
Bon, petit calcul habituel, comme le départ devait se faire à 7h45, je devais donc avoir terminé de manger à 4h45, ce qui voulait dire que j’allais me lever à 4h. Mais comme je voulais aussi attraper le premier métro de 5h30, j’allais devoir partir vers 5h, ce qui n’allait pas me laisser suffisamment de temps pour faire toute ma préparation, alors comme pour le marathon des pompiers, levée du corps à 3h.

Peut-être est-ce le fait que je n’avais plus cette pression de devoir faire un meilleur temps que la dernière fois, mais j’ai vraiment bien dormi, et mes yeux se sont ouverts que quelques secondes avant que mon téléphone démarre.

Donc petit matin bien relaxe, tellement que j’ai eu le temps de m’étendre sur le sofa, de bien regarder mes Hoka Bondi X, et puis me dire que ça n’était pas sérieux d’aller courir durant 42,2 Km avec des souliers et des orthèses que je n’avais pas suffisamment testés. J’ai donc enfilé mes Skechers, et puis le départ s’est fait avant 5h pour me rendre au métro, je n’ai pris que l’essentiel que j’ai enfilé dans leur sac, puis je me suis laissé reconduire jusqu’à l’Île-Ste-Hélène.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Emplacement pour la vague #1 dans laquelle je devais me retrouver.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Mon téléphone n’est pas très performant pour les photos de nuit, mais c’était franchement beaucoup plus beau en vrai.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Pas très longtemps après cette photo, j’ai rencontré des collègues de bureau, ainsi que des collègues Guépards avec qui j’ai passé de bien beaux moments cet été. Je pense à Guy, Marie-Josée et Pierre que j’allais croiser plus tard lors des premiers Km.

Le matin était plutôt frais, alors j’étais content d’avoir ma petite veste que je suis allé porté à l’autobus environ 30 minutes avant le départ, mais la file était plus longue que prévue, alors il restait moins de temps pour la dernière étape avant le départ.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Et donc attente interminable pour aller aux toilettes. Tellement trop que j’ai dû me rabattre, comme plusieurs autres coureurs, aux petits boisés d’à côté, pour finalement manquer le départ de ma vague. J’ai réussi, in-extremis, à me joindre à la vague #2, puis c’était fait, je m’élançais avec des centaines d’autres passionnés. Premier constat : Le tendon de la cheville droite fait défaut, mais qu’à cela ne tienne, c’est loin d’être la première fois que ce petit bobo refait surface, et il a plutôt tendance à s’estomper une fois bien réchauffé.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec
C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Rendu près de Ste-Catherine et Berri, quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître, à mes côtés, Pierre avec qui j’ai piqué un petit brin de jasette.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Et c’est à partir de ce moment précis que j’ai commencé à me demander si j’étais en train de faire le bon parcours. Et si jamais il avait fallu que je prenne place dans la vague #1 pour faire le trajet du marathon ? Car à chaque fois que je regardais un dossard, et bien c’était celui du demi que je voyais.

Alors lentement mais sûrement, j’ai commencé à croire que ça devait tout simplement se passer ainsi, que finalement j’allais faire un demi, mon genou allait être content, mais que là, tant qu’à faire, je n’allais pas continuer avec cette allure au ralenti, j’allais ouvrir la machine davantage question de faire un temps raisonnable, et je n’allais pas me faire rattraper par mes collègues de bureau par le fait même.

Passé le Parc Lafontaine, qui je vois, Dany du club les Guépards. Je savais qu’il devait avoir fait le 10 Km la veille, mais là il m’a expliqué qu’il faisait sa sortie longue et venait encourager tous ces coureurs qui s’infiltraient dans les rues de Montréal.

Puis finalement nous sommes arrivés à une intersection où les gens du demi tournaient à droite, puis les gens du marathon complet allaient plutôt vers la gauche, alors j’étais vraiment soulagé. Et sans hésitation aucune, j’ai pris vers la gauche, question de m’engouffrer dans ce défi hors norme.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

C’est plutôt rare que je vois un coureur avec les 2 bras aussi bien détendus.

Rendu là, il y avait nettement moins de coureurs, avec une allure pour le moins beaucoup plus adaptée à celle que j’aurais dû avoir depuis le début, mais aussi encore beaucoup de gens pour nous encourager, surtout aux intersections, c’était tout à fait magique !

J’allais donc me rendre sur St-Laurent où j’ai trouvé bien loufoque la fille qui m’a reconnu comme étant un coureur de St-Eustache. Et quelques mètres plus loin, aussi incroyable que celui puisse paraître, nous croisions le coureur #1 qui avait déjà compléter la boucle, et qui était sur son chemin du retour !

C’est donc ce légendaire boulevard qui devait m’amener au Parc Jarry où je j’avais prévu croiser mon ex belle-soeur et ses filles. Mais finalement, j’ai reçu son message qu’après avoir dépassé le parc. Donc petit appel vidéo pour lui dire qu’on s’était manqué, mais que j’allais repasser plus tard… beaucoup plus tard finalement ! Mais c’est qu’il est long ce foutu boulevard !

Et c’est finalement au Km 24 que la mécanique a commencé à flancher, à commencer par mon genou droit qui m’a clairement laissé savoir que je n’avais pas intérêt à pousser davantage, et même que j’aurais pu arrêter tout ça là tellement le signal a été lancinant, avec perte d’équilibre et pincement au cœur.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Qu’à celà ne tienne, je n’allais certainement pas marcher durant les 18 Km restants ! J’ai donc rétrogradé en mode relaxe, mais déjà je sentais la lourdeur s’installer dans mes cuisses, l’acide lactique qui engorgeait mes muscles malgré le fait que je me sois arrêté à tous les points d’eau sans exception, et avoir consommé tout ce qu’il y avait à consommer.

J’ai finalement croisé mon ex belle-sœur aux environs du Km 28 alors que c’était au tour du mollet gauche de cramper.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Je n’avais donc déjà plus la capacité d’atterrir sur la plante des pieds, et puis au Km 30 je sentais cramper le derrière de ma cuisse droite, et je crois qu’à partir de là j’étais carrément dans la gestion de la douleur, en espérant ne pas trop en demander à tout mon corps qui chialait, tellement qu’il y a même eu cette voix qui a retentit, dans ma tête embrouillée, pour poser cette question chiante : Mais pourquoi est-ce que je m’inflige tout ça ? Disons qu’en langage “hockey”, j’aurais pu dire que j’étais blessé au bas du corps tellement tout ne fonctionnait plus très bien.

Enfin, disons que la petite voix n’a pas trop perduré, c’est qu’il y avait tellement de gens qui nous criaient que nous étions les meilleurs, que nous étions inspirants, que nous étions des champions, et j’en oublie certainement, que la question a laissé place à de la gêne de devoir m’arrêter de plus en plus souvent. Tellement, que j’avais l’impression de répéter mon tout premier marathon.

Et plus je marchais, plus je sentais les jambes qui n’en pouvaient juste plus, alors que les dénivelés positifs étaient tout aussi souffrants que ceux négatifs, et toujours ces gens qui nous encourageaient en nous disant que ça allait enfin en descendant pour le restant du parcours, que tout allait bien aller.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Il y a aussi eu cette fille déguisée qui m’a encouragé et m’a dit : On lâche pas ! Je te reconnais toi, tu es passé devant la Boutique Endurance tout à l’heure ! Et bien ça faisait effectivement partie du parcours, mais j’en ai déduit que je devais avoir une barbe peu commune, alors elle avait l’air bien contente de me reconnaître.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Je peine à marcher, et je me questionne sur le comment je pourrais m’y remettre sans cramper totalement.

J’ai de nouveau eu l’image de cette femme qui s’effondre à quelques mètres de la ligne d’arrivée, qui se relève, mais qui n’a tout simplement plus de jambes pour l’amener à la fin du parcours.

Alors de retour sur Sherbrooke, avant l’entrée vers le Stade, j’ai vainement tenté de m’y remettre, j’ai trottiné quelques mètres avant de m’arrêter de nouveau, même pas capable de me choquer le moindrement pour y arriver, la boule de feu était éteinte, j’avais complètement perdu ma tête de cochon.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Et tous ces gens qui couraient plus vite moi ! Ouf ! Ce fut dur à encaisser.

Ce n’est qu’à 200m de l’arrivée, quand il y avait toute cette foule en délire qui criait à tue-tête, que j’ai pris ce qui me restait de jus dans les trippes, j’ai clopiné jusqu’au tapis rouge, puis j’ai traversé la ligne d’arrivée.

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Je peux au moins dire que je n’ai jamais même pensé abandonné, alors en ce sens ma tête de cochon m’a bien servi, et malgré le temps “trop long” que j’ai pris pour compléter la course, si je pense au fait que 14 jours auparavant je me débattais ardemment avec la covid, je pense pouvoir affirmer avoir bien achevé mon défi.

Mon souper du champion, bien mérité !On comprend bien, ici, que si moi, le gars ordinaire d’à côté, suis capable de traverser une telle épreuve, c’est que tout le monde peut se permettre d’y rêver, d’y toucher, et de la vivre jusqu’au bout. Faites comme moi, et soyez le super héros de votre vie !

Le retour à la maison ne fut pas de tout repos non plus. Les escaliers, puis la marche jusqu’au métro Pie IX, les escaliers, le transfert à Berri, les escaliers, la descente à Montmorency, les escaliers, pour finalement rouler jusqu’au Boston Pizza pour me payer mon souper du champion.

Mon souper du champion, bien mérité !

C’est ça qui est ça! - Courir Québec

Malgré tout cela, et bien j’ai déjà hâte à l’année prochaine ! Que voulez-vous, c’est un des avantages d’avoir une mauvaise mémoire.

En rafale… Je me souviens…

  • De ce couple de danseurs au Parc Lafontaine.
  • De cet homme qui brandissait une pancarte avec l’inscription : Souriez si vous courez sans sous-vêtement. Et de son immense sourire quand il a vu le mien.
  • De cette femme qui m’a crié : Let’s go Running Addict!
  • De cette fille qui criait : Let’s go papa ! Un peu comme si elle encourageait tous les pères qui participaient.
  • De cet enfant qui voulait donc taper dans la main des coureurs, et qui, quelques Km plus loin, était juché sur la balustrade d’une terrasse, et qui m’a tendu la sienne, toute aussi moite que la mienne finalement !
  • De tous ces gens qui m’interpellaient par mon prénom parce qu’il était inscrit sur mon dossard.
  • De tous ces gens qui battaient le rythme sur leurs tambours, c’était hyper entraînant et motivant, et surtout vraiment très fort !