Une bête histoire de 2 centimètres

Une bête histoire de 2 centimètres

Un vendredi matin de la fin du mois d’octobre, pendant un jog tôt alors que la famille est encore endormie, je bute malheureusement sur un dos d’âne que je n’ai pas vu. Les levers du soleil se faisant de plus en plus attendre les matins d’automne associé à un très mauvais éclairage de rue, l’impact semble banal. Toutefois, je ressens une douleur de 5/10 jusqu’à ce que je rentre à la maison en courant. Ayant la chance d’être en congé parental et en vacances, je passe ma journée à m’amuser avec les enfants et à faire diverses activités.

Au réveil le lendemain, la douleur est plutôt à 6 ou 7 sur 10. Je décide d’aller faire un court jog quand même, convaincu que ça va passer. La douleur ne s’accentue pas davantage. Je passe quand même à la pharmacie dans la journée pour y récupér de l’ibuprofène. Mes journées de samedi et dimanche servent principalement à endurer ma douleur et je commence à en parler à ma conjointe. À ce moment, elle a aussi remarqué que mes mouvements sont moins fluides qu’à mon habitude.

Lundi matin la douleur est plutôt insupportable et je dois maintenant tourner les épaules pour regarder à gauche ou à droite tellement je n’ai pas de mobilité au niveau de la nuque. Prendre mes enfants dans mes bras se complique et porter ma petite dernière de quatre mois dans le porte-bébé lors de nos excursions n’aide pas. Je décide de retourner à la pharmacie pour demander à nouveau à la même dame si elle n’a pas quelque chose de mieux à me conseiller. Elle me donne alors des relaxants musculaires et une crème. Je termine ainsi ma journée sur ces médicaments, mais je souffre de plus en plus.

En discutant avec ma femme le soir, on en vient à la conclusion que de tenter un jog le lendemain pourrait peut-être réchauffer mes muscles et ainsi améliorer les choses. Bon…

Le lendemain matin, la douleur est à 7 ou 8/10. Je vais courir et jusqu’au 6ème kilomètre ça va. Par la suite je n’arrive plus à baisser ma tête pour regarder ma montre GPS, je dois alors lever mon poignet à la hauteur de mes yeux pour y lire quelque chose.

Je termine mon jog de 8KM et j’en parle à ma femme au retour. Comme les relaxants musculaires ne fonctionnent pas, on en vient à la conclusion que c’est plutôt squelettique. Je prends rendez-vous avec une chiropraticienne le jour-même. À ce moment-là, je n’arrive plus à pencher ma tête suffisamment vers l’arrière pour boire de l’eau…

En arrivant à la consultation, je vois tout de suite que j’ai affaire à une professionnelle. Instructrice sur l’équipe nationale de France en ski alpin, elle me pose tout de suite les questions en lien avec ma condition: tousser ou éternuer ça fait mal? Et comment! Les dos d’âne en voiture vous font souffrir? Et comment! Même les carrefours giratoires attaqués à trop grande vitesse sont souffrants. Les angles morts en voiture? Connais plus!

Elle me place debout sur une machine et vérifie mon alignement. Résultat, mes deux premières vertèbres sont déplacées et mon bassin est désaxé de 2 centimètres vers la gauche. Elle me demande de retirer mon chandail et de m’installer sur sa table de traitements.

Je me couche sur celle-ci et le festival des techniques chiropratiques débute. Comme les fameuses céréales Kelloggs, c’est Cric-Crac-Croc!

La suite? Le blocage squelettique est réglé et maintenant je dois m’appliquer à détendre mes muscles trapèzes (ceux qui s’attachent justement aux cervicales). La crème, les relaxants musculaires et les exercices de flexibilité du coup qu’elle me demande de faire quatre fois par jour aideront ma cause. Elle me conseille aussi un arrêt de course de deux jours et m’ordonne de dormir sur le côté ou sur le dos, jamais sur le ventre.

***

Ma rencontre avec cette professionnelle m’a rapidement remis sur pieds. Deux jours plus tard, je pouvais à nouveau courir et j’ai même pu réaliser quelques séances d’entraînements par intervalles depuis.

Ce billet ne se veut pas une quelconque forme de promotion envers les chiropraticiens. Ce que j’aimerais vous partager c’est plutôt l’importance de courir dans des endroits bien éclairés et exempts, idéalement, d’imperfections majeures sur la chaussée. De plus, comme me l’a mentionné un ami, on peut dégager deux constats de cet accident:

1. La santé, c’est fragile.

2. On a de la chance d’avoir accès à de si bons soins.

Soyez prudents!

Récit de course – Marathon de Chicago 2022

Récit de course – Marathon de Chicago 2022

 

Préambule — Pourquoi je cours ? J’aime me donner à fond, tester mes limites et tenter de les repousser. Je me considère chanceux d’en avoir la chance assez souvent. Mais le marathon est dans une catégorie à part. La ligne est mince entre faire une bonne et une mauvaise course. Ça prend des semaines et des mois de préparation pour arriver fin prêt le matin de la course. Il y a une multitude de détails qui peuvent tout faire foirer. On en contrôle certains, d’autre pas. Et même lorsque tous les ingrédients sont réunis et que les conditions sont optimales, il y a immanquablement un moment dans le derniers tiers de la course où un combat mental s’ajoute à l’effort physique. Des questions telles que « est-ce que ça va tougher ? » ou « pourquoi je fais ça ? » viennent semer le doute. C’est la satisfaction de vaincre ce doute, malgré l’inconfort physique intense, qui rend cette épreuve unique.

Pré-course
Le récit de cette course débute il y a trois ans, avec l’inscription au marathon de Chicago d’octobre 2020. Six mois après le marathon de Boston d’avril 2020, l’année de course à pied et de voyage entre amis s’annonçait bien remplie. Quelques annulations et reports plus tard, sans parler des blessures et autres péripéties de la vie, c’est finalement jeudi dernier que je prenais la route de la ville des vents, avec une délégation réduite composée de Danick et Vincent. Un joyeux mélange de jeunesse et d’expérience, de discipline et de niaiseries!

L’avantage de faire 15 heures de char et d’arriver deux jours avant la course, c’est que chaque détail logistique a été minutieusement analysé et déterminé. Nous avons eu tout le temps d’étudier le parcours, les prévisions météo, l’emplacement du départ, le trajet en train aller-retour, etc. Avec un total cumulé de plus de 40 marathons, nous avons honoré le côté « professionnel » des Road Dogs !

Au cours de la dernière année, j’ai pu profiter d’un très bon niveau de forme et de l’absence de blessure sérieuse pour faire plusieurs très bonnes performances, en course comme en entraînement. Ces résultats et les bonnes sensations dans les dernières semaines me donnaient une grosse dose de confiance. Seule ombre au tableau, une sensation désagréable dans le bas du dos apparue à la mi-septembre qui s’est transformée, à deux semaines du jour J, en vive douleur dans la fesse et la cuisse gauche. Pendant deux jours, je marchais avec difficulté et grimaces ! Quelques jours de repos, deux séance de physio, beaucoup d’étirements et d’exercices sur dynadisk… j’ai fait tout ce que je pouvais pour y remédier. Je partais donc avec le doute que ça puisse coincer pendant la course, mais la certitude d’avoir fait le maximum en mon contrôle.

J’ai déterminé mon pace de départ en fonction des sensations des derniers mois, de l’expérience de mes deux derniers marathons (p’tit train 2019 et 2021), avec une fourchette entre 3:36/km et 3:42/km, ce qui donne entre 18:00 et 18:30 sur 5k, entre 1h16 et 1h18 au demi. C’est une fenêtre un peu large, mais qui me permettait de m’ajuster en fonction des conditions et du feeling. Avec le temps frais, c’était plutôt tentant de viser le bas de la fenêtre !

Après un bref échauffement, à peine 4 minutes, je rejoins l’aire de départ tardivement, alors que des centaines (des milliers!) de coureurs et coureuses y sont déjà. Je me faufile poliment vers le devant de la vague afin d’éviter d’avoir à jouer dans le trafic. J’y arrive pendant la présentation des élites, le temps de prendre un gel, ils et elles s’élancent à 7h30, alors qu’on demeure confinés (!!) derrière. Les bénévoles nous font signe d’avancer jusqu’à la ligne de départ, et il se produit alors quelque chose d’assez inusité… quelques dizaines de coureurs arrivent à la ligne et commencent à courir… faux départ !!! Le temps que tout le monde reprennent sa place, c’est 2 minutes après les élites qu’on part enfin.

La course
Pour éviter d’être induit en erreur par l’imprécision du GPS à travers les gratte-ciels et les viaducs, je ne regarde pas ma montre pendant les premiers km. Je laisse mes jambes aller et mon souffle dicter le rythme. J’observe les autres à la recherche de ceux et celles qui vont courir à mon rythme. Contrairement à des courses plus petites, il y a ici des centaines de personnes qui courent plus ou moins à ma vitesse, c’est impressionnant et un peu déroutant. Il y a constamment des dépassements pendant les dix premiers km. J’ai parlé brièvement avec quelques coureurs, mais jamais plus de quelques minutes suite aux changements de position. Les sensations sont excellentes et avec la foule nombreuse et bruyante de chaque côté de la rue, ça avance tout seul.

Premier split à la marque des 5 km, 17:50. Un peu plus vite que prévu, alors je lève le pied légèrement. Vérification de la fréquence cardiaque, que j’aurais souhaité conserver en bas de 160 un certain temps… oups 166 ! Bon je dois ralentir pour vrai. J’essaie de laisser aller ceux que je juge trop rapides (il y a encore beaucoup de changement de position!) et de rechercher un rythme confortable. Je me concentre sur ma respiration, sur ma posture, j’essaie de relaxer. Ça donne un 5k en 18:16, parfait!

Peu après le 12e km, la prise d’un gel et d’une gorgée d’eau, on amorce le retour vers le sud, après une longue ligne droite vers le nord le long du lac Michigan. Le vent du sud-ouest se fait alors sentir, il est temps de profiter de l’aspiration, préférablement derrière un grand de 6 pieds et plus. Ça tombe bien il y en a plusieurs ! Ça avance toujours bien, l’effort est modéré et la FC oscille autour de 165. Tous les indicateurs sont verts ! 3e split, 18:20.

Toujours en direction sud, je me suis installé depuis quelques km derrière un groupe de 7-8 coureurs et coureuses qui me protègent du vent. À une station d’eau, j’en profite pour passer en avant et aller faire ma part. L’effort pour garder le rythme contre le vent est plus grand et après quelques minutes, je commence à être tenté de laisser ma place ou de ralentir. Il se passe alors quelque chose de plutôt surprenant : un groupe de six (dont trois gars avec la même camisole « fleet feet » ) nous dépasse et vient se poster devant moi en prenant une allure légèrement plus rapide. Sans hésitation, je saute dans le train. On est au 19e km, c’est le moment d’être audacieux, quitte à devoir payer le prix plus tard. 4e split, 18:21.

Peu après le 20e km, je constate que je suis le seul de mon groupe précédent à avoir suivi le train. On passe le demi en 1h16:45. Les muscles répondent encore bien, mais la FC est maintenant au-dessus de 170 et j’appréhende ce qui s’en vient. Nouveau gel, gorgée d’eau et le reste du gobelet sur le coco. Il commence à faire chaud! On se dirige maintenant vers l’ouest, toujours avec un vent de face que je suis bien content de me faire couper. La cadence est bonne, je m’accroche et je ne me pose pas de question. 5e split, 18:04.

Après le 25e km et le virage pour revenir vers le centre-ville, le groupe se disloque. Je remercie les gars de la fleet feet et je me mets en chasse du coureur qui est parti en avant. Le vent n’est plus un facteur, mais il n’y a pas d’ombre dans cette section. Je me ravise rapidement, je ne suis pas en mesure d’accélérer. La mission sera de garder le rythme le plus longtemps possible. Autour du 28e km, je sens une douleur familière s’installée dans mon quad gauche, signe que les réserves de glycogène sont épuisées. J’arrive à maintenir la vitesse mais ça devient difficile. J’essaie de m’occuper l’esprit en observant le décor, les spectateurs, les coureurs et coureuses (qui remplissent toutes très bien leurs shorts comme dirait Vincent!). 6e split, 18:07.

Dernier gel, gorgée d’eau et le reste sur le coco. La douleur dans le quad gauche est maintenant balancée par celle dans le droit. C’est ici que le doute se pointe le bout du nez et que les calculs de temps/distance restant(e) commencent! Si je cours à 3:45/km ça donne 2h33. Ouf non ça ne le fera pas! Et si je termine à 4:00/km ça donne quand même un PB…. Ce serait tellement plus confortable de marcher… Mais si je marche aucune chance que je recommence à courir… Et si je vois une toilette, je pourrais y aller… Aaaahhh !!! C’est un effort autant mental que physique !! 7e split : 18:47.

Quand il reste moins de 7 km (2 tours de lac…), je sais que je vais rejoindre l’arrivée, moins de 30 minutes à tenir, mais le rythme est hors de contrôle, impossible d’aller plus vite. Tous mes muscles sont vidés, détruits, anéantis. Mais c’est la tête qui mène, on va finir cette course. 8 split, 19:12.

À 40 km, je constate que le chrono final sera sous 2h36, bon pour le PB. Je tente quand même d’accélérer, pour finir avec panache. Rien à faire, je reste collé à 3:50/km. Je me fais dépasser par quelques coureurs et une coureuse qui faisait partie de mon groupe de 15 à 18 km, je l’encourage au passage. À 400m, je constate qu’il me reste 1:12 pour faire 2h34:59… autrement dit 3:00/km, ce sera pour la prochaine fois 😅

Temps final : 2h35:12
Overall : 224e et 8e canadien
Groupe d’âge 35-39 : 25e
Extrêmement satisfait de cette course et du voyage !
Bien hâte de remettre ça au printemps à Boston !
Merci à mes parents pour le gardiennage !
Merci à Troy et Olivia pour les soins !
Merci aux Road Dogs pour le trip !

 

Salut mon père !

Salut mon père !

Je sais, ça fait un bail qu’on s’est parlé, plus de 5 ans même !

[…]

Quoi de neuf… Que du vieux ! Comme tu dirais si bien !

Sinon, et bien je me suis remis à la course à pied, pour la énième fois. Tu peux bien rire, mais cette fois-ci j’ai des programmes, et de bons résultats tout de même. Du moins, ça va en s’améliorant, mais j’ai changé de créneau, c’est-à-dire que je ne fais à peu près jamais rien en bas de 5 Km comme distance, alors qu’avant c’était mon maximum.

[…]

Et comment je me souviens quand j’avais cinq ans, tu avais bien compris que pour moi tout était prétexte à courir. Il m’arrivait même d’être l’homme de 6M$, de courir au ralenti, et je faisais les bruits aussi. C’est devenu plus sérieux quand j’ai commencé à gagner des médailles à l’école… et c’est là que j’ai réalisé à quel point je suis toujours aussi mauvais perdant, alors que d’autres diront que je suis compétitif, enfin, tout dépend du point de vue j’imagine ! Il aurait fallu m’enseigner qu’on trouve toujours plus fort que soi, ça m’aurait peut-être permis d’éviter ma dernière blessure au genou, mais encore là, tête de cochon comme je suis, j’ai toujours juste envie de suivre les meilleurs, mais au moins j’ai compris que je n’ai plus besoin de les dépasser. Je me sers d’eux pour m’améliorer, mais à mon âge, parfois juste ça c’est trop.

[…]

Ce qui m’a décidé à m’y remettre… Si tu savais ! Et bien c’est une paire de shorts dont le bouton a traversé la chambre tellement j’étais trop coincé dedans. L’abus du vin les fins de semaine, et puis les Skittles, et en fait, cette drogue qu’on appelle “sucre”, disons que ça n’a pas aidé. Alors t’as pas idée comment ça m’a mis hors de moi, je me suis dit que j’avais finalement atteint mon poids maximum… Hum, et bien 170 livres, et même 175 livres quelques jours après l’événement, ça aura été un poids inégalé à ce jour.

Salut mon père !

Y a vraiment toutes sortes de drogues sur le marché !

[…]

Et bien oui, tu as raison, je suis pas mal loin des 800 & 1500 mètres pour lesquels je m’entraînais dans mon jeune temps. Mais sur de plus longues distances, je peux plus facilement espérer exploser mes records.

[…]

Et comment je me souviens des 1600 mètres que je faisais dans l’Ouest de l’île ! Et puis t’aimais bien ça comment je terminais mes courses, complètement vidé, crevé à l’os. Je râlais comme c’était pas possible durant les 100–200 derniers mètres, puis je m’écroulais une fois que j’avais franchi la ligne d’arrivée.

Salut mon père !

Ne restait plus rien qu’une carcasse vide.

Aujourd’hui c’est différent, je pars bien tranquille, question de laisser les jambes se mettre dans le rythme, et puis j’augmente l’allure au fur et à mesure que la distance progresse. Ça m’est déjà arrivé de partir pour un 10–12 Km, et puis finalement m’arrêter après 21,1 Km tellement tout roulait bien.

Et puis peux-tu croire que je fais maintenant des marathons ? À chaque fois que j’entendais parler de celui de Montréal, je me racontais à quel point il était évident que, même si j’ai toujours aimé la course à pied, je n’allais jamais participer à un tel événement. Et pourtant, devine quoi ! C’est ça qui est ça ! J’ai finalement participé !

[…]

Je cours n’importe quand… Le matin c’est plus difficile, on dirait que la machine est rarement con[sen]tente, surtout la semaine, mais la fin de semaine, pour mes sorties longues, j’aime vraiment beaucoup ça capturer le lever du soleil, je trouve que ça fait des photos fantastiques.

Salut mon père !

Le ciel brûle au bout de la nuit.

Et puis le midi, c’est surtout si j’ai été trop lâche pour me botter le cul le matin. Mais je pense pouvoir dire que mes meilleurs temps, en entraînement, se font entre 16h & 17h, s’il ne fait pas trop chaud.

Et puis je cours même la nuit parfois, dans un boisé sans lumière près de la gare de Ste-Dorothée, m’a te dire, t’as pas le choix d’avoir une lampe frontale, sinon tu cours carrément à l’aveugle.

[…]

En tout cas tu tripperais de voir mon capteur de puissance, jumelé à ma montre, c’est comme si j’avais, à portée de la main, ou des pieds, un programme et un entraîneur en tout temps, c’est vraiment génial !

Tout ça se synchronise automatiquement dans “les internets”, et puis même toi tu pourrais aller voir mes résultats sur ton mini, et m’encourager avec quelques kudos…

[…]

Mais c’est ici que le silence s’installe pour de bon. Tu n’iras pas t’enquérir de mes exploits, et je ne pourrai pas non plus te les raconter. On se croisera dans un rêve, je me poserai la question à savoir où tu étais passé durant ces 5 dernières années, et je me dirai que je dois profiter du temps qu’il me reste avec toi parce que je t’aime de tout mon cœur, et que je ne saurai pas quand tu partiras pour de bon.

Finalement, je me réveillerai, j’aurai le cœur en lambeaux, et je me dirai qu’une bonne petite sortie longue me fera le plus grand bien pour évacuer ce doux rêve amer qui laissera tout de même une trace de mélancolie durant un temps.

Les types d’entraînements – La course Tempo

Les types d’entraînements – La course Tempo

Dans son post du 22 mars 2021, Danik Lessard-Dion nous parlait d’une séance tenue en groupe et en quoi consiste une course tempo.

Aujourd’hui, j’avais moi-même une séance d’entraînement de ce genre et je m’interrogeai sur le rôle de cette sortie dans notre programme d’entraînement. Je me suis donc mis à faire des recherches pour comprendre d’où vient ce type d’entraînement et pourquoi il est bon de le faire.

Il semble difficile de dire d’où provient l’idée de la course Tempo (aussi appelée course de seuil) mais beaucoup semble l’attribuée au coach Jack Daniel (ne pas confondre avec le Whisky 😉 qui l’a inclus dans son programme d’entraînement et son livre Daniels’ Running Formula originalement publié en 1998.

Selon le magazine Runner’s World ce type d’entraînement devrait se retrouver dans tous les programmes de course et offre des bénéfices importants, en particulier lors de la course pour laquelle vous mettez les efforts à toutes les semaines.

Selon Jack Daniel, le rythme prévu pour cette course serait entre 25 et 30 secondes plus lent que votre vitesse au mille espérée pour un 5 km. En gros, si votre objectif est de courir 5 :45 / km pour votre prochain 5 km, votre entraînement devrait se situer autour de 6 :05 / km.

Le coureur ou la coureuse devrait être en mesure de tenir ce rythme pendant au moins 20 minutes et jusqu’à une heure si votre entraînement est pour une longue distance (demi ou marathon).

De son côté Running Addict nous mentionne que ce type d’entraînement rapporte des bénéfices pour les coureurs de fonds et d’ultra trails, et devient donc un élément important de votre entraînement.

Au niveau physiologique, il faut comprendre que ce type d’entraînement se fait au niveau d’anaérobie lactique. Selon la National Librairy of Medicine l’entraînement Tempo permet de développer sa résistance et de repousser le seuil d’anaérobie lactique, ce moment où l’acide lactique commence à augmenter dans notre masse musculaire.

L’acide lactique est responsable pour cette grande sensation de fatigue lorsque vous courrez, et si vous dépasser ce seuil durant la compétition, vous ressentirez une grande fatigue et aurez plus de difficulté à terminer. Le Tempo run est donc une excellent outil pour repousser l’atteinte de ce seuil et vous aider en réduisant l’effort durant la course et à récupérer après celle-ci.

Il est possible d’intégrer des séances de Tempo run en continue ou en fractionnés.

Running Adict, recommande 2 séances, une de 20 minutes qui permet de développer l’endurance au seuil anaérobique et une qui comporte 2 ou 3 X 10 minutes avec récupération de 3 minutes entre les blocs.

Dans tous les cas, on court une Tempo en ayant pris soin de réchauffer son corps.

Si vous y aller pour une séance en continue de 20 minutes, vous pourriez incorporé 10 minutes de réchauffement à vitesse d’endurance fondamentale ( 60 à 65 % de votre vitesse maximale) suivi d’une récupération de 10 minute à vitesse d’endurance fondamentale.

Incorporer une séance de Tempo run par semaine est une excellente idée, à défaut de le faire à toutes les semaines, essayez tout le moins de faire une séance à toutes les deux semaines.

Vous faites des séances Tempo? Quel est votre programme préféré?

L’invention dont la planète a besoin

L’invention dont la planète a besoin

Je suis parti courir. Au bout de quelques minutes, j’ai été frappé par un éclair. Un éclair de génie. J’ai trouvé la solution à tous ces échanges de propos aussi virulents qu’inutiles sur les z’internets. Rien que ça.

Mise en contexte. J’ai parfois l’occasion d’assister aux premières loges à ce genre de « « discussions » » (oui, j’ai volontairement mis deux paires de guillemets parce que qualifier ça de « discussions », c’est beaucoup pour une seule). Ma proximité avec une certaine Personnalité-de-la-télévision-québécoise fait que je vois parfois passer des affaires qui laissent songeur.

Par exemple, la dite Personnalité-de-la-télévision-québécoise mettait récemment en vente, disons, « un bien immobilier ». Comme on est à l’époque que l’on est, elle le mentionne dans les médias sociaux, qui, parce qu’on est à l’époque que l’on est, s’enflamment. L’annonce est partagée des centaines, voire des milliers de fois, à grands coups de pouces en l’air, de cœurs et de petits bonhommes jaunes.

Tout se passe bien jusqu’à ce que quelqu’un prenne le temps d’écrire : « Mais c’est donc ben laid », s’attirant, évidemment, un déluge de bêtises de la part des fans de la Personnalité-de-la-télévision-québécoise, au point où l’auteur finira par retirer son commentaire.

Et probablement mettre le feu dans son iPad.

J’en étais à me dire « À quel point ta vie est vide de sens pour trouver essentiel de commenter négativement un condo à vendre », quand j’ai enfin compris : Ces personnes-là ne le font pas volontairement! Elles sont prisonnières. Prisonnières de Facebook, Instagram ou même de la bonne vieille télévision. On les oblige sûrement à regarder des choses qu’elles n’aiment pas et à les commenter. De la torture auto-infligée.

Bouleversé, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour libérer ces pauvres gens. Et j’ai trouvé! Une invention qui assainira une fois pour toutes le discours public.

Suivez-moi bien parce qu’on est dans les affaires complexes. Un grand bond en avant technologique. Je prends l’exemple de la télévision, mais on pourrait facilement adapter le concept aux médias sociaux.

J’imagine un outil qu’on aurait à la portée de la main quand on est devant la télévision. Dans ma tête, c’est comme un rectangle de plastique. Sur l’outil en question, il y a des boutons poussoirs. Je sais que c’est de la science-fiction mais je vois la scène suivante :

Quelqu’un est devant la télé. Apparait à l’écran une personne ou quelque chose qu’il n’aime pas. Au lieu d’être forcé à endurer ces images pour ensuite se fâcher, devenir hors-de-lui et éventuellement émettre un commentaire en forme de bêtise, grâce à mon invention, il pourrait, d’une simple pression du doigts, changer l’image. Pensez-y une seconde : vous avez à l’écran un sirupeux chanteur qui fait du millage depuis 30 ans sur son seul et unique succès. Plutôt que faire de l’urticaire, vous appuyez sur un bouton et l’image change! Instantanément! Vous passez du sirupeux chanteur à, mettons, des châteaux en France. Ou des girafes en liberté. Ou un gars tatoué qui cuisine.

Baisse immédiate de la pression, retour à la bonne humeur.

Il serait même pensable d’avoir un autre bouton, encore plus efficace : le sirupeux individu occupe l’écran. Sans attendre vous appuyez et, miracle, l’image passe au noir, le son tombe à zéro. Plus rien! Disparition immédiate de la source d’irritation. Nul besoin de se pomper et d’aller passer ses frustrations sur un clavier.

Je sais, c’est du génie.

Peut-être même que ça ramènerait le monde vers les livres. Personne ne se fâche contre un livre. Avez-vous déjà entendu dire que des frustrés avaient cogné à la porte de Victor Hugo pour l’engueuler sur la longueur des Misérables ou lui dire que Jean Valjean est un nom trop bizarre? Moi non plus.

J’ai déjà réfléchi à la commercialisation de ce concept révolutionnaire et j’ai trouvé le nom parfait, en m’inspirant de toutes les nouvelles compagnies du secteur technologie qui ont un nom court, « punché ».

Cette fabuleuse innovation qui empêchera tant de commentaires superflus et de chicanes stériles je l’ai baptisé : le bouton OFF.