Récit de course – Marathon de Chicago 2022

Récit de course – Marathon de Chicago 2022

 

Préambule — Pourquoi je cours ? J’aime me donner à fond, tester mes limites et tenter de les repousser. Je me considère chanceux d’en avoir la chance assez souvent. Mais le marathon est dans une catégorie à part. La ligne est mince entre faire une bonne et une mauvaise course. Ça prend des semaines et des mois de préparation pour arriver fin prêt le matin de la course. Il y a une multitude de détails qui peuvent tout faire foirer. On en contrôle certains, d’autre pas. Et même lorsque tous les ingrédients sont réunis et que les conditions sont optimales, il y a immanquablement un moment dans le derniers tiers de la course où un combat mental s’ajoute à l’effort physique. Des questions telles que « est-ce que ça va tougher ? » ou « pourquoi je fais ça ? » viennent semer le doute. C’est la satisfaction de vaincre ce doute, malgré l’inconfort physique intense, qui rend cette épreuve unique.

Pré-course
Le récit de cette course débute il y a trois ans, avec l’inscription au marathon de Chicago d’octobre 2020. Six mois après le marathon de Boston d’avril 2020, l’année de course à pied et de voyage entre amis s’annonçait bien remplie. Quelques annulations et reports plus tard, sans parler des blessures et autres péripéties de la vie, c’est finalement jeudi dernier que je prenais la route de la ville des vents, avec une délégation réduite composée de Danick et Vincent. Un joyeux mélange de jeunesse et d’expérience, de discipline et de niaiseries!

L’avantage de faire 15 heures de char et d’arriver deux jours avant la course, c’est que chaque détail logistique a été minutieusement analysé et déterminé. Nous avons eu tout le temps d’étudier le parcours, les prévisions météo, l’emplacement du départ, le trajet en train aller-retour, etc. Avec un total cumulé de plus de 40 marathons, nous avons honoré le côté « professionnel » des Road Dogs !

Au cours de la dernière année, j’ai pu profiter d’un très bon niveau de forme et de l’absence de blessure sérieuse pour faire plusieurs très bonnes performances, en course comme en entraînement. Ces résultats et les bonnes sensations dans les dernières semaines me donnaient une grosse dose de confiance. Seule ombre au tableau, une sensation désagréable dans le bas du dos apparue à la mi-septembre qui s’est transformée, à deux semaines du jour J, en vive douleur dans la fesse et la cuisse gauche. Pendant deux jours, je marchais avec difficulté et grimaces ! Quelques jours de repos, deux séance de physio, beaucoup d’étirements et d’exercices sur dynadisk… j’ai fait tout ce que je pouvais pour y remédier. Je partais donc avec le doute que ça puisse coincer pendant la course, mais la certitude d’avoir fait le maximum en mon contrôle.

J’ai déterminé mon pace de départ en fonction des sensations des derniers mois, de l’expérience de mes deux derniers marathons (p’tit train 2019 et 2021), avec une fourchette entre 3:36/km et 3:42/km, ce qui donne entre 18:00 et 18:30 sur 5k, entre 1h16 et 1h18 au demi. C’est une fenêtre un peu large, mais qui me permettait de m’ajuster en fonction des conditions et du feeling. Avec le temps frais, c’était plutôt tentant de viser le bas de la fenêtre !

Après un bref échauffement, à peine 4 minutes, je rejoins l’aire de départ tardivement, alors que des centaines (des milliers!) de coureurs et coureuses y sont déjà. Je me faufile poliment vers le devant de la vague afin d’éviter d’avoir à jouer dans le trafic. J’y arrive pendant la présentation des élites, le temps de prendre un gel, ils et elles s’élancent à 7h30, alors qu’on demeure confinés (!!) derrière. Les bénévoles nous font signe d’avancer jusqu’à la ligne de départ, et il se produit alors quelque chose d’assez inusité… quelques dizaines de coureurs arrivent à la ligne et commencent à courir… faux départ !!! Le temps que tout le monde reprennent sa place, c’est 2 minutes après les élites qu’on part enfin.

La course
Pour éviter d’être induit en erreur par l’imprécision du GPS à travers les gratte-ciels et les viaducs, je ne regarde pas ma montre pendant les premiers km. Je laisse mes jambes aller et mon souffle dicter le rythme. J’observe les autres à la recherche de ceux et celles qui vont courir à mon rythme. Contrairement à des courses plus petites, il y a ici des centaines de personnes qui courent plus ou moins à ma vitesse, c’est impressionnant et un peu déroutant. Il y a constamment des dépassements pendant les dix premiers km. J’ai parlé brièvement avec quelques coureurs, mais jamais plus de quelques minutes suite aux changements de position. Les sensations sont excellentes et avec la foule nombreuse et bruyante de chaque côté de la rue, ça avance tout seul.

Premier split à la marque des 5 km, 17:50. Un peu plus vite que prévu, alors je lève le pied légèrement. Vérification de la fréquence cardiaque, que j’aurais souhaité conserver en bas de 160 un certain temps… oups 166 ! Bon je dois ralentir pour vrai. J’essaie de laisser aller ceux que je juge trop rapides (il y a encore beaucoup de changement de position!) et de rechercher un rythme confortable. Je me concentre sur ma respiration, sur ma posture, j’essaie de relaxer. Ça donne un 5k en 18:16, parfait!

Peu après le 12e km, la prise d’un gel et d’une gorgée d’eau, on amorce le retour vers le sud, après une longue ligne droite vers le nord le long du lac Michigan. Le vent du sud-ouest se fait alors sentir, il est temps de profiter de l’aspiration, préférablement derrière un grand de 6 pieds et plus. Ça tombe bien il y en a plusieurs ! Ça avance toujours bien, l’effort est modéré et la FC oscille autour de 165. Tous les indicateurs sont verts ! 3e split, 18:20.

Toujours en direction sud, je me suis installé depuis quelques km derrière un groupe de 7-8 coureurs et coureuses qui me protègent du vent. À une station d’eau, j’en profite pour passer en avant et aller faire ma part. L’effort pour garder le rythme contre le vent est plus grand et après quelques minutes, je commence à être tenté de laisser ma place ou de ralentir. Il se passe alors quelque chose de plutôt surprenant : un groupe de six (dont trois gars avec la même camisole « fleet feet » ) nous dépasse et vient se poster devant moi en prenant une allure légèrement plus rapide. Sans hésitation, je saute dans le train. On est au 19e km, c’est le moment d’être audacieux, quitte à devoir payer le prix plus tard. 4e split, 18:21.

Peu après le 20e km, je constate que je suis le seul de mon groupe précédent à avoir suivi le train. On passe le demi en 1h16:45. Les muscles répondent encore bien, mais la FC est maintenant au-dessus de 170 et j’appréhende ce qui s’en vient. Nouveau gel, gorgée d’eau et le reste du gobelet sur le coco. Il commence à faire chaud! On se dirige maintenant vers l’ouest, toujours avec un vent de face que je suis bien content de me faire couper. La cadence est bonne, je m’accroche et je ne me pose pas de question. 5e split, 18:04.

Après le 25e km et le virage pour revenir vers le centre-ville, le groupe se disloque. Je remercie les gars de la fleet feet et je me mets en chasse du coureur qui est parti en avant. Le vent n’est plus un facteur, mais il n’y a pas d’ombre dans cette section. Je me ravise rapidement, je ne suis pas en mesure d’accélérer. La mission sera de garder le rythme le plus longtemps possible. Autour du 28e km, je sens une douleur familière s’installée dans mon quad gauche, signe que les réserves de glycogène sont épuisées. J’arrive à maintenir la vitesse mais ça devient difficile. J’essaie de m’occuper l’esprit en observant le décor, les spectateurs, les coureurs et coureuses (qui remplissent toutes très bien leurs shorts comme dirait Vincent!). 6e split, 18:07.

Dernier gel, gorgée d’eau et le reste sur le coco. La douleur dans le quad gauche est maintenant balancée par celle dans le droit. C’est ici que le doute se pointe le bout du nez et que les calculs de temps/distance restant(e) commencent! Si je cours à 3:45/km ça donne 2h33. Ouf non ça ne le fera pas! Et si je termine à 4:00/km ça donne quand même un PB…. Ce serait tellement plus confortable de marcher… Mais si je marche aucune chance que je recommence à courir… Et si je vois une toilette, je pourrais y aller… Aaaahhh !!! C’est un effort autant mental que physique !! 7e split : 18:47.

Quand il reste moins de 7 km (2 tours de lac…), je sais que je vais rejoindre l’arrivée, moins de 30 minutes à tenir, mais le rythme est hors de contrôle, impossible d’aller plus vite. Tous mes muscles sont vidés, détruits, anéantis. Mais c’est la tête qui mène, on va finir cette course. 8 split, 19:12.

À 40 km, je constate que le chrono final sera sous 2h36, bon pour le PB. Je tente quand même d’accélérer, pour finir avec panache. Rien à faire, je reste collé à 3:50/km. Je me fais dépasser par quelques coureurs et une coureuse qui faisait partie de mon groupe de 15 à 18 km, je l’encourage au passage. À 400m, je constate qu’il me reste 1:12 pour faire 2h34:59… autrement dit 3:00/km, ce sera pour la prochaine fois 😅

Temps final : 2h35:12
Overall : 224e et 8e canadien
Groupe d’âge 35-39 : 25e
Extrêmement satisfait de cette course et du voyage !
Bien hâte de remettre ça au printemps à Boston !
Merci à mes parents pour le gardiennage !
Merci à Troy et Olivia pour les soins !
Merci aux Road Dogs pour le trip !

 

Les principes de base en course à pied

Les principes de base en course à pied

 

La course à pied est un sport à la fois simple et complexe. Il est simple parce qu’il ne nécessite très peu de matériel et son exécution est assez simple, mais complexe dans le sens où les principes permettant de s’améliorer sont multiples et variables. C’est donc dans cette optique que j’aimerais démystifier les principes de base en course à pied dans cet article.

Tout d’abord, il est important de savoir que tou·te·s les coureur·euse·s sont différent·e·s. Il n’y a donc pas un programme «one size, fits all». La meilleure façon de s’améliorer est d’avoir un programme personnalisé préparé par un·e kinésiologue ou un·e entraîneur·euse spécialisé·e. Cependant, il m’apparaît pertinent de connaître les fondements de l’entraînement afin de mieux choisir et adapter son programme d’entraînement au besoin.

La fréquence d’entraînement
L’une des premières considérations est de déterminer la fréquence hebdomadaire d’entraînement. Bien qu’il soit préférable de courir de plus courtes distances plus souvent, il est bon de considérer sa propre réalité en ce qui a trait à sa disponibilité pour s’entraîner. Pour certaines personnes, leur emploi du temps ne leur permet pas courir plus de trois fois par semaine alors que d’autres peuvent en faire le double. Le·a coureur·euse en soi n’est pas une entité distincte de sa personne. En d’autres mots, la personne qui s’entraîne à la course à pied a différentes facettes et ces dernières sont toutes interconnectées. À titre d’exemple le stress au travail se transfert également dans la pratique de la course à pied. Il est donc primordial de considérer sa personne dans son ensemble plutôt que de segmenter sa personne en plusieurs compartiments imperméable les uns aux autres.

En ce qui concerne la fréquence d’entraînement, le nombre d’entraînements minimal pour espérer des améliorations est de trois par semaines. En deçà de ce nombre, le·a coureur·euse maintient ses acquis (2x/semaine) ou court pour une autre raison que les gains physiologiques (1x/semaine). En fonction de son expérience et de ses objectifs, il sera possible de courir jusqu’à 6 fois ou plus hebdomadairement (en condiférant une personne qui ferait plus d’une sortie par jour) tout en gardant au minimum une journée de repos dans la semaine. Il est à noter que doubler sa fréquence hebdomadaire d’entraînement en passant de trois à six fois ne doublera pas les gains et peut être même nuisible dans le sens où les risques de blessures peuvent être augmentés. Il faut donc trouver la fréquence optimale en fonction de son niveau, ses objectifs et son contexte personnel.

L’aérobie de base (endurance fondamentale)
L’entraînement de base est souvent négligé par de nombreux coureur·euse·s. La pensée populaire semble croire que les entraînements d’intensités sont les entraînements qui génèrent le plus de gain parce qu’ils sont … plus intenses. Ce n’est pas totalement faux. Évidemment, afin de s’améliorer, les entraînements par intervalles sont grandement aidant, mais je ne crois pas qu’il faille les mettre sur un piédestal par rapport aux séances de basse intensité en continu. En fait, l’aérobie de base — qui est réalisé lors d’une sortie à 50 à 69% de la VAM, à 60 à 75% de la fréquence cardiaque ou à un effort de 4/10 — permet d’augmenter l’endurance. Très peu de fatigue est accumulée par ce genre d’effort, le niveau d’intensité est bas et aucune douleur n’est ressentie en raison du lactate facilement recyclé à cette allure. Ce type d’entraînement peut donc être réalisé tous les jours voire plusieurs fois par jour sans toutefois générer un niveau de fatigue élevé comme c’est le cas pour les entraînements par intervalles. De plus, plus un·e coureur·euse est endurant·e, plus iel peut performer dans ses entraînements par intervalles. Dans cet optique, les séances d’aérobie de base semblent prendre toute leur pertinence et ne sont pas moins importantes que les entraînements pas intervalles dans un programme d’entraînement à la course à pied.

La progression
De nombreuses blessures sont associées à une mauvaise progression en course à pied. La personne qui débute en course à pied est souvent très enthousiaste à l’idée d’amorcer son programme et c’est ce qui peut lui causer du tort. C’est qu’il ne faut pas négliger le mouvement cyclique et les impacts répétés sur des structures corporelles très ciblées. Il est donc nécessaire d’habituer le corps à absorber ces impacts et augmenter graduellement la longueur des sorties et les intensités afin de permettre aux corps de bien récupérer entre chaque sortie.

En effet, il existe deux principaux mécanismes de blessures : les blessures traumatiques et les blessures d’usure. Les blessures traumatiques surviennent lorsqu’un fort impact percute une structure. L’impact est tellement fort qu’il provoque une blessure. Les blessures d’usures sont plus insidieuses et sont typiques chez les coureur·euse·s. Ce sont plusieurs petits impacts qui, sans une récupération optimale entre chacun d’eux, provoquent une blessure. Il n’est souvent pas possible de déterminer la cause exacte de la blessure.

Afin de limiter les risques de blessures en course à pied, il est préférable de commencer avec des séances d’entraînement en continu à basse intensité à un faible kilométrage et d’augmenter tout au plus 10% de son millage ou de l’intensité d’une semaine à l’autre. Il est également important d’écouter les signes précurseurs d’une blessure (douleur, inconfort, tension) et de ne pas hésiter à diminuer son kilométrage ou son intensité s’ils surviennent.

Vous voulez augmenter vos performances en course à pied ? Je vous propose un suivi personnalisé avec un suivi hebdomadaire et humain. Contactez-moi pour un programme adapté à vos besoins et vos objectifs. Il me fera plaisir de travailler avec vous.

La passionnée  de la  COURSE

La passionnée de la COURSE

On a tous des raisons différentes de courir. Que ce soit pour avoir un moment seul, pour faire le vide dans sa tête, pour avoir plus d’énergie, pour dépasser ses limites, pour perdre du poids, pour avoir une opportunité de courir avec des gens qui ont la même passion, pour la simple bonne raison d’avoir du plaisir, d’être en santé ou d’avoir la sensation de se sentir vivant, toutes les raisons sont bonnes. De mon côté, j’ai eu le plus bel héritage. J’ai grandi avec un père qui a fait toutes sortes de sports avec moi et pour qui l’activité physique et la saine alimentation sont une priorité. Quand on est jeune, on court tout naturellement sans rien forcer et sans réfléchir. Avec les années, est-ce que vous vous êtes déjà demandé si vous courrez de la bonne façon?

De mon côté, j’ai commencé à courir en 2009 avec l’objectif de me dépasser et de réaliser un demi-marathon. J’avais un travail exigeant qui me demandait de faire près de 3 heures de routes par jour. Donc, mon corps avait soif de bouger. J’avais aussi une relation amoureuse toxique. La course était une belle façon de m’évader de cette emprise. J’avais comme seul support technique un livre qui préconisait de s’entrainer en mode 10 minutes de course et une minute de marche. Entre 2010 et 2012, j’ai réussi trois demi-marathons, mais j’ai souffert physiquement comme je n’avais pas une bonne fondation d’entrainement. De plus, je gérais mal mes courses comme ma technique ne me permettait pas de m’économiser. Si seulement j’avais su comment bien courir, j’aurais mieux performé, évité plusieurs blessures et eu encore plus de plaisir.

J’ai rangé mes espadrilles pendant plusieurs années. Je les ai ressorties au début de la pandémie en mars 2020 avec mon mari. Dans mon travail, les journées étaient plutôt folles et le quotidien pesait lourd. J’avais un urgent besoin de me sentir vivante et de respirer l’air frais. J’ai donc recommencé à courir accompagné de mon homme. J’ai recommencé en essayant de le suivre à sa vitesse, à grandes enjambées, pendant 5 km sans arrêt. Quelle erreur!!! J’avais mal partout. J’avais demandé trop d’efforts, trop vite à mon corps. Par chance, j’ai eu un bon conseil de ma meilleure amie : « Pourquoi n’essaies-tu pas la nouvelle formule de coaching de la Maison de la Course? Ils ont lancé leur podcast en avril 2020. Tu vas pouvoir recommencer à la base mais de la bonne façon pour ne pas te blesser. En plus, tu auras cette fois accès à une super coach, Josée Prévost, propriétaire de la Maison de la Course depuis 2012. Elle a fait 67 marathons et ultra-marathons jusqu’à maintenant et ce n’est pas terminé. Elle court 4,000 km par année. Elle en a de l’expérience et elle est passionnée de la course à pied! »

Je me suis dit pourquoi pas! Je me suis donc lancée dans cette belle aventure du programme Courir 101 en mode balado offert gratuitement. Et oui, gratuit! Qui peut vraiment se passer de cette opportunité. La beauté du programme est que chaque capsule est accessible au moment où on le désir. C’est pratique en temps de pandémie comme on n’a pas la possibilité de courir en groupe. Il y a 3 cours par semaine soit les journées qui nous conviennent avec une journée de repos entre chaque de préférence. On peut courir seul avec la belle voix de notre coach et ses bonnes blagues dans nos oreilles pour nous accompagner. Elle a tout un humour et des analogies qui font réfléchir. On a l’impression qu’elle est avec nous. Le temps passe vite! Le programme Courir 101 nous aide à faire un premier 4 km dans le plaisir. Elle nous aide, par passion, à courir sans se blesser et à comprendre comment fonctionne notre corps. Elle explique comment bien courir, comment éviter les blessures, comment progresser graduellement. Elle nous enseigne la bonne position, comment le pied doit atterrir au sol, la cadence de nos pas, comment bien utiliser ses bras sans oublier nos hanches pour bien nous propulser vers l’avant plus efficacement. Même si j’avais déjà couru, j’ai tellement appris avec ce programme. Le cours suggère des mouvements pour la période d’activation avant la course, des exercices de musculation et des étirements. Un autre bel avantage de s’inscrire à ce programme est d’avoir accès sur Facebook à la belle communauté de coureurs qui sont inscrits eux aussi. Ça nous donne parfois le petit coup de pieds au derrière qu’on a besoin pour aller courir. On reçoit des encouragements. On se forge même des amitiés à distance. L’été dernier, c’est 1,500 personnes qui ont vécu cette belle aventure. Cet hiver, c’est plus de 2,000 personnes. C’est un cadeau de 10 semaines de bonheur et de découvertes.

La pandémie a des bons et moins bons côtés. Pour moi, cette période plus difficile m’aura permis de renouer avec ma belle passion de la course. Ça fait maintenant partie de ma vie à nouveau sur une base régulière, à chaque semaine, et ce, douze mois par année. Ça me permet de me sentir vivante, de prendre soin de mon corps et de ma santé physique et mentale. Par dessus tout, connaître enfin la bonne technique me permet de courir de plus grandes distances sans me blesser tout en économisant mon énergie. Maintenant, je cours de la bonne façon et avec un plaisir renouvelé. Je souhaite à toute personne de tout âge à faire cette belle découverte. J’ai maintenant confiance que je peux même penser compléter un jour un marathon sans blessure et avec le sourire. Et vous? Savez-vous vraiment comment bien courir ou souhaitez-vous courir avec plus de plaisir?

lapassionneedelacourse@gmail.com

Clinique Virtuelles
4 h 56…

4 h 56…

 

4 heures 56 :
Combien sommes-nous en ce moment au Québec à attendre la levée du couvre-feu? Combien sommes-nous, habillés de manière à affronter les températures hostiles des dernières semaines et la surface imprévisible sous nos pieds? Les restrictions gouvernementales des dernières semaines font sortir certains coureurs plus tard, mais elles ne réussissent pas à sortir la course de leur quotidien.

4 heures 57 :
Un coup d’œil par la fenêtre de la porte d’entrée me confirme que le vent sera redoutable ce matin. Le parcours est un aller-retour, je l’aurai au moins dans le dos au retour. Mes pensées vont aux habitants ou aux participants du marathon de Rimouski qui l’ont souvent en sens inverse. Le marathon de Rimouski…je suis soudainement nostalgique. Aurons-nous droit à cette belle fête régionale cet automne?

4 heures 58 :
Est-ce mon fils que je viens d’entendre? Se réveille-t-il déjà? Je porte attention. Fausse alerte, tout le monde dort encore dans la chaumière et maman peut continuer de se reposer. Ciel que je serais bien sous les draps!

4 heures 59 :
Allez, on garde en tête le plan d’entraînement et on fait confiance au processus. On fait nos devoirs quotidiens et on se croise les doigts pour être récompensés par une course organisée (bien réelle!) à quelque part en mai. Hop! Retour sur terre, tourne la poignée et affronte l’hiver mon grand!

5 heures 00 : Attente GPS. Prêt. C’est parti. Le couvre-feu est levé, les coureurs sont libérés. La neige craque sous chaque pas et ça me donne l’impression d’être moins seul. Le groupe me manque. Je me plais à penser que quelques milliers de coureurs aux quatre coins de la province font la même sortie en ce moment. Le mois de mars pointe tranquillement le bout de son nez et l’espoir d’un printemps hâtif et (un peu) déconfiné nous aide à garder le cap sur nos objectifs, petits ou grands. La marche est encore longue. Entretemps, on contrôle ce qu’on peut contrôler, c’est-à-dire le prochain intervalle qui débute justement dans 3,2,1…Allez!

Parti courir

Parti courir

Courir après une p’tite fille

Je suis parti courir. Encore. Je cours aux deux jours et ça parait, autant sur la distance que sur la vitesse. Je reviens progressivement là où j’étais quand je courais avec assiduité, genre préparation annuelle pour le Grand défi Pierre Lavoie.

Le temps est nuageux, juste assez frais. Je zigzague de deux mètres en deux mètres avant d’arriver à une piste cyclable pas mal moins achalandée et là, je suis vraiment sur une bonne lancée. Après quatre kilomètres, courte pause quand je me fais dépasser. Par une p’tite fille. Une dizaine d’années, queue de cheval, bandeau, manteau et espadrilles roses. Une p’tite fille.

Elle me dépasse, juste comme moi j’ai prévu reprendre la course, ce que je fais sans hésiter. C’est là que ça dérape. Elle est cinq mètres devant moi. Et on court exactement à la même vitesse! Pareil, pareil. Je vous laisse quelques instants pour visualiser la scène : la p’tite fille en rose qui court, suivie, à cinq mètres, par un bonhomme d’air un peu louche, lunettes noires même s’il ne fait pas soleil, qui reste toujours précisément à la même distance.

Il s’écoule environ cinq secondes pendant lesquelles je trouve ça amusant avant que je réalise « Mon dieu, je cours après une p’tite fille! ».

Je. Cours. Après. Une p’tite fille!

Je suis pris. Si j’accélère, je vais me casser pour la finale, si je ralentis, je brise mon rythme et ce n’est souhaitable. On dépasse un groupe de marcheurs qui doivent sûrement se poser quelques questions. Elle, elle ne change pas de rythme, on est comme deux voitures sur le « cruise control » qui se suivent sur l’autoroute.

Ça roule dans ma tête, pas le temps de penser à ma respiration, je suis dans les aspects moraux, légaux, sociaux de l’affaire, l’impression que ça dure très longtemps. Mais… mais… mais, juste à ce moment-là, la p’tite fille décide de s’arrêter et repartir dans l’autre sens. Problème résolu!

Je la croise. Un peu pour m’excuser, je lui dis en passant « on court à la même vitesse! ». Elle regarde et dans ses yeux c’est très clair : « je ne me venterais tellement pas de ça… ». C’est vrai qu’elle a dix ans, peut-être son premier jogging et elle porte un encombrant manteau. Rose. Force est d’admettre qu’on ne parle pas d’un moment de gloire. Disons que mettre la musique de Vangelis dans Chariots of Fire (vous savez le moment où les gars courent sur la plage?) comme bande sonore des dix dernières minutes, ça serait nettement exagéré.

Mais bon, l’honneur est sauf. En fait, disons plutôt que le déshonneur est évité. De justesse. Et je retiens la leçon. La prochaine fois qu’il y a une mini coureuse en rose dans un rayon de 100 mètres, je me sauve!