La 17ème édition du marathon Salesien

La 17ème édition du marathon Salesien

La 17ème édition du marathon Salésien de Parakou a connu son épilogue ce Samedi 8 février 2025 dans la Cité des Kobourou. Inscrit sous le thème  » Levez-vous après que vous aurez été assis  » ce grand événement sportif du Septentrion a ressemblé plus de mille (1000) participants venus de plusieurs pays. Le Canadien Luc GELINAS a participé à cette édition comme à l’accoutumée en s’associant à une cause humanitaire Québécoise (Auberge La clé des Champs de Saint-Cyprien).

Déjà à 5 h du matin, le top a été donné à Badakperou pour les 42, 195 km avec pour arrivée la Communauté de formation des oblats à Baka. Ensuite, ceux des 21, 100 km ont été lancés dans le quartier Okédama pour lancer enfin ceux des 10 et 5 km au quartier Baka. Les 10 premiers des 42,195 km (hommes et femmes) ont été distingués avec à leur tête chez les hommes le ghanéen KWEITU Richard qui a réalisé une performance de 2 h 28 mn 48 s. Chez les femmes, DJEREKOU Bertille est en tête avec une performance de 3 h 34vmn 50 s. Il faut noter également la participation des personnes en situation de handicap pour les 42, 195 km.

Du côté des 21, 100 km égale- ment, les 10 premiers ont été récompensés chez les hommes et 8 premières chez les femmes. YANI Yatto a occupé la première place chez les hommes avec une performance de 1 h 09 mn 19 s. Chez les femmes, SIN- KOMA Robertine est en tête avec une performance de 1 h 39 mn 07 s. Parlant des 10 km, AZONHIN Sylvain a occupé la première place chez les hommes avec une per- formance de 32 mn 41 s. SANWE- KOUA Odette a occupé la première place chez les femmes avec une performance 37 mn 30 s.

Chez les 5 km, SACRAMENTO Charly est en tête avec une performance de 19 mn 14 s. Pour les femmes, OROU GNON Nawal est en tête avec une performance de 23 mn 36 s.

Il faut noter que plusieurs prestations artistiques ont accompagné cette cérémonie de remise de prix. Le dispositif sanitaire, sécuritaire et les points de ravitaillement déployés sur les passages de course laissent aisément dire que cette 17è Édition du marathon Salesien de Parakou est un succès. Le couple GELINAS-BEKINDE a offert pour l’édition prochaine des présents. La 18è Edition du marathon salésien est prévue pour le samedi 14 février 2026 avec pour thème « Quand nous sommes combattus par quelques vices embrassons la vertu contraire ».

Marathon au Bénin en 2025

Marathon au Bénin en 2025

COURIR UN MARATHON AFRICAIN POUR L’AUBERGE LA CLÉ DES CHAMPS DE SAINT-CYPRIEN

C’est lors du traditionnel marathon Salésien que Luc Gélinas tentera de réaliser son 12 ième marathon au Bénin en 2025 soit le samedi 8 février 2025. Pour une première fois, il associera sa passion de la course à pied à une cause humanitaire québécoise.

En effet, l’équipe de l’Auberge la Clé des Champs sollicite la population pour appuyer ce projet en commanditant ce marathon.

L’objectif est de recueillir 42 000$ soit 1000 donateurs à 42$ chacun.

Toute personne, organisation public, privé qui aimerait participer à cette campagne qui débutera officiellement le lundi 6 janvier 2025 doit suivre la procédure suivante :

Faire votre don sur le site de la municipalité de Saint-Cyprien Bienvenue à Saint-Cyprien – Municipalité de Saint- Cyprien en utilisant la plateforme QIDIGO et en créant votre compte sous le titre COURIR POUR L’AUBERGE/MARATHON.

Chaque donateur aura l’occasion de participer à un tirage d’une pièce d’or d’une valeur approximative de 420$.

La remise officielle de la somme recueillie et du tirage aura lieu au mois de mars 2025.

Celles et ceux qui aimeraient mieux connaitre ce coureur, nous vous invitons à consulter quelques articles qu’il a écrit sur le site suivant : Luc Gélinas | Courir Québec, le magazine.

Pour information : direction@aubergecledeschamps.com

La course du Portageur – Une belle découverte

La course du Portageur – Une belle découverte

En septembre dernier, après avoir complété mon marathon à Rimouski avec son concept du Pace du Bonheur, j’avais décidé de m’accorder une pause de la course à pied avant de reprendre ma préparation pour mon traditionnel marathon à Parakou qui aura lieu le samedi 8 février 2025 au Bénin.

La seule activité que je pratiquais était de la marche dans notre magnifique sentier à Saint- Cyprien qui est très utilisé par la population. Ce trajet piétonnier m’apporte une certaine fierté puisque j’ai eu la chance de participer à son réaménagement en 2019 lorsque j’étais responsable des sports au sein de la municipalité. En plus d’être devenu populaire après plusieurs ajouts et améliorations, il est maintenant accessible aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant.

J’attendais une occasion pour me remettre à courir et la Providence m’a encore offerte une belle opportunité. En effet, lors d’une rencontre avec M. Yves, ancien coureur et vice- président de l’association La Clé des Champs, une organisation communautaire dans laquelle je joue un rôle de conseiller, j’apprends qu’un événement de course à pied aura lieu dans sa municipalité qui se nomme Notre-Dame-du-Portage.

Nous étions le vendredi et la course se déroulait le lendemain. Il m’a suffi d’une petite recherche sur leur site web pour savoir que les distances proposées me convenaient pour reprendre la course.

La course du Portageur - Une belle découverte

Photo de J.A. Michaud

Donc, j’ai envoyé un petit mot aux responsables pour valider mon inscription et vérifier leur intérêt pour que j’écrive un article modeste abordant ma participation à leur événement. Rapidement, j’ai reçu une réponse positive de leur part. D’habitude, les réponses tardent ou ne viennent pas du tout.

Après une consultation auprès de mon épouse Huguette qui est mon entraineur (conseillère en nutrition, massothérapeute), je me suis inscrit à la distance du 10 km.
Le jour de l’événement, le temps est beau, mais assez froid. Quant au parcours, il est plat et se déroule le long du fleuve St-Laurent. Le départ du 10 km avait lieu vers 12h30 devant l’école primaire et une très belle église. Nous étions plusieurs pour cette distance qui était un aller-retour.

La course du Portageur - Une belle découverteAu lieu d’inscription, j’aime bien demander aux responsables s’ils acceptent des coureurs déguisés, car cela n’est pas dans les coutumes au Québec. En Europe et plus particulièrement en France, ce concept de coureur est fréquent surtout quand vous participez au Marathon du Beaujolais (Celui-ci aura lieu le 23 novembre prochain avec plus de 25 000 coureurs pour leur 20e édition.). J’ai des bons amis qui y seront tels que le Père Guillaume (béninois), Gilbert avec son costume de Jésus, Jaqueline et André, un grand bénévole du Beaujolais. C’est ce dernier qui m’a joint à l’équipe Bénin-France en 2012.

 

 

Photo de J.A. Michaud

Leur réponse favorable à mon concept de mettre l’accent sur la participation m’a donné l’occasion d’enfiler mon costume. Automatiquement, j’ai vu des regards se modifier, mais surtout des sourires apparaître.

Nous vivons dans un monde tellement compétitif qu’il nous fait souvent oublier l’essentiel soit de courir pour seulement maintenir notre santé.

À quoi s’attendre pour la 25e édition du Marathon Beneva de Québec présenté par Montellier?

À quoi s’attendre pour la 25e édition du Marathon Beneva de Québec présenté par Montellier?

En 2024, le Marathon Beneva de Québec atteint une étape marquante : sa 25e édition!

Cette année, pour célébrer cet anniversaire spécial, les coureurs, supporteurs, touristes et citoyens pourront profiter d’une multitude d’activités dispersées à travers la ville, sur le parcours ainsi que sur le site de l’événement.

Le Marathon de Québec en quelques lignes

Le Marathon Beneva de Québec présenté par Montellier offre une variété d’épreuves adaptées à tous les goûts : Course des jeunes (2 km), 5 km de la santé Beneva, 10 km Sports Experts, 21,1 km Shop Santé présenté par WKND 91,9 et 42,2 km Beneva. Le parcours pittoresque traverse 9 quartiers et 3 arrondissements et offre la chance aux participants de courir à proximité de sites emblématiques de la ville de Québec, tels le célèbre Château Frontenac et les Plaines d’Abraham. Les coureurs défilent également sous les fameux parapluies suspendus au-dessus de la Rue du Cul-de-Sac.
Le Marathon Beneva de Québec

Célébrer ensemble le 25e anniversaire!

Du 4 au 6 octobre 2024, plus de 13 500 coureurs sont attendus pour la 25e édition du Marathon Beneva de Québec présenté par Montellier, qui s’annonce mémorable.

La ville entière sera en fête avec des animations et festivités spéciales qui s’étendront dans toute la ville ainsi que sur la place Jean-Béliveau, point de départ de toutes les épreuves.

Cette année, cinq jours d’activités gratuites seront proposés en mode pré-événement du 30 septembre au 5 octobre 2024 dans le cadre de la Semaine GO. Parmi les incontournables, l’Expo Je Cours Qc sera de retour pour offrir gratuitement des conférences, ateliers et démonstrations ouvertes à tous.

Que vous soyez un coureur chevronné, un passionné de sport ou simplement curieux, la 25e édition du Marathon Beneva de Québec présenté par Montellier est un rendez-vous à ne pas manquer pour vivre pleinement l’énergie et la joie que cet événement apporte à la ville de Québec!

Obtenez tous les détails.
https://www.jecoursqc.com/marathon-quebec/epreuves/

Club Boréal Vs Cabot Trail

Club Boréal Vs Cabot Trail

Tout débute le 10 décembre 2022 alors que membres du Club Boréal sont réunis pour un dîner de Noël.

Alain Moureaux a subitement la merveilleuse idée de former une équipe de 17 coureurs qui se rendra en Nouvelle-Écosse pour courir l’évènement du , la Cabot Trail Relay race

Un mini comité est formé, avant que le dessert soit servi; Jean Claude Calabro, et moi-même Anna Maria Drouin se partageons quelques tâches et choisissons le nom de l’équipe : Nous serons les Boréal Buzzards.

Club Boréal Vs Cabot TrailLa course annuelle de la Piste Cabot est une course à relais de 185 miles/276,33 km, en 17 étapes, à travers certains des plus beaux paysages du monde… commençant à Baddeck, au Cap-Breton, traversant des montagnes escarpées dans le parc national des Hautes Terres du Cap-Breton, de nombreuses petites communautés autour de la célèbre Piste Cabot, jusqu’à la vallée de la Margaree, légèrement vallonnée.

C’est le Le 25 mai-2023 dernier à 7 :32 am qu’à lieu le grand départ des Boreal Buzzards de Montréal, QC, pour Baddeck, Nouvelle Ecosse.

Notre mission est de courir 276,33 km, une course à relais en 17 étapes.

Premier défi et non le moindre, sortir de la ville de Montréal et éviter les embouteillages de l’heure de pointe. Mais nous sommes confiants et bientôt nous sommes sur l’autoroute, quelle belle journée.

Club Boréal Vs Cabot Trail

Après 15 heures de route ou l’on s’échange le volant à tour de rôle, la pluie forte qui nous ralentit un peu, nous arrivons à Baddeck sans problème. Il est tard et la nuit est sombre.

Nous sommes accueillis par nôtre capitaine Alain Moureaux, les clés de l’hôtel en main, qui s’assure que même si la réception de l’hôtel est fermée, nous serions tous dans nos chambres pour une bonne nuit de sommeil. Merci Alain

Le lendemain de notre arrive, on relaxe et on se prépare pour la grande aventure du lendemain :  petite rencontre d’équipe, des petits entraînements ou marche et le souper d’équipe.

Club Boréal Vs Cabot Trail

Enfin les Boreal Buzzards se retrouvent. Si heureux de se revoir on sent l’excitation dans l’air et la fierté de notre capitaine. On se couche tôt pour une bonne nuit de sommeil en se donnant rendez-vous le lendemain matin pour notre grande célébration, la course.

Même s’il a plu toute la nuit, le lendemain matin c’est un magnifique arc-en-ciel qui nous accueille accompagné d’un jeune cornemuseur qui s’en donne à cœur joie sur la ligne de départ.

Les Boreal Buzzards de Montréal sont la seule équipe représentant le Québec et c’est avec une grande fierté que nous avons conquis les 17 étapes.

Je vous présente nos coureurs les Boréal Buzzards

Étape 1=  17 km, Anna Maria Drouinassistante administrative

Étape 2=  17,92 km, Caroline Harvey                                                               Étape 3=  13.46 km, Fabienne Moureaux Moysey             

Étape 4= 20.01 km, Alexander Gombos                                                          Étape 5=   17, 5 km, Johanna Price,   

Étape 6=  17, 5 km, Brian Price                                                                         Étape 7=   13,1  km, Sheila Foley,        

Étape 8 =  12,36  km Johanne Vincent                                                             Étape 9 = 17, 84 km, Arnab Barua    

Étape 10 = 14.7 km, Ji Tammy                                                                          Étape 11 = 14 km, Alain Moureaux ,(Papou.)  Capitaine

Étape 12= 15,78 km Brian Levy,  conducteur de voiture de soutien

Étape 13 = 15.88 km Ian Perowne,                                                                  Étape 14 = 19.81 km, Jean Claude Calabro – Co capitaine

Étape 15 = 15.42 km,  Chanel Calabro –  trésorière                                     Étape 16= 15.35 km Mark McGowan,  

Étape 17= 18.7 km, Christine Bush ,  créateur du pull ( hoodie ) de notre équipe 

Club Boréal Vs Cabot Trail

Tout un rêve,

Merci à Brian Gibb , pour nous avoir conseillé une méthode pour nos finance, merci à club Boréal  http://www.borealclub.net/  pour l’aide financière .

Anna Maria Drouin

Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Dimanche le 2 avril

Ça y est, la dernière grosse semaine d’entraînement est complétée. Nous sommes deux semaines avant le marathon de Boston et je termine mon café en regardant le calendrier des 13 dernières semaines. Je devrais plutôt écrire mon dernier café avant le jour du marathon. En effet, après avoir écouté un balado où Mathieu Blanchard était interviewé, je me suis dit que je pourrais essayer, comme ce dernier, de me sevrer de la caféine deux semaines avant la course pour profiter du kick de celle-ci le jour de l’événement. Je l’essaie!

Alors voilà, dernier café et jus de betteraves à chaque jour jusqu’au marathon! Placebo ou pas, si je vais à Boston juste une fois dans ma vie, autant y aller all in.


Samedi le 15 avril

Direction Boston, Massachussetts!

La route se passe très bien. On fait un premier arrêt à Hooksett dans le New Hampshire pour dîner, couper le trajet en deux et de se délier les jambes. Un arrêt stratégique que les habitués font à chaque année. Après avoir engloutis nos repas, on repart en direction du Prudential Center de Boston, où se tient l’expo du marathon et ses kiosques de récupération de dossards. À l’approche de Boston, de plus en plus de panneaux publicitaires affichent les couleurs de la 127ème édition de cette course mythique. L’arrivée au Prudential Center est impressionnante avec ses serpentins de coureurs qui se dirigent tous au même endroit. On récupère nos dossards, on visite très rapidement l’expo, puis on reprend la route pour quelques minutes le temps d’arriver à l’hôtel.

On effectue le check-in et un jog de 5 kilomètres est rapidement organisé pour 4 des gars de notre groupe de course. On se délie les jambes et on chasse la nervosité qui commence à s’installer.


Dimanche le 16 avril

On se lève, on va déjeuner et on se présente à 7hrs30 dans le lobby de l’hôtel pour participer au tirage de l’agence de voyages Contact Amérique. Ce tirage pourrait nous permettre de tous monter à bord de l’autobus voyageur du groupe à Pierre Bourassa le matin de la race. Cette gâterie non négligeable nous permettrait de rester au chaud les heures précédant le marathon jusqu’au dernier moment, plutôt que de devoir descendre du bus scolaire de l’organisation le matin de la course et aller attendre sous la pluie au village des athlètes pendant +- 2 heures. Après quelques sueurs froides et un concours de circonstances favorables, le tirage nous favorise et nous pourrons tous être dans le bus 24 heures plus tard.

On remonte à la chambre et je me prépare pour un petit jog de reconnaissance de fin de parcours en compagnie de vétérans du groupe qui ont couru Boston plus d’une dizaine de fois. Cette sortie nous permet de faire le dernier kilomètre du parcours, soit le passage sous le viaduc, suivi du mythique right on Hereford street, then left on Boylston! On franchit la ligne d’arrivée qu’on reverra dans 24 heures.

De retour à l’hôtel, je lis La Presse et j’y trouve l’article d’Yves Boisvert, lui aussi à Boston pour courir et couvrir le marathon. Son billet parle bien sûr d’Eliud Kipchoge (parce que tous les yeux sont rivés vers ce Kenyan d’exception). Après ma lecture, je fais ma routine d’exercices habituelle en écoutant la vidéo de Greg McMillan qui parle de sa stratégie de pacing pour le marathon de Boston.

Si ça vous intéresse, voici le lien : vidéo de Greg McMillan

Suite au visionnement, l’heure de la sieste est officiellement décrétée pour tous. Au réveil, le reste de l’après-midi est consacré à lire, reposer nos jambes et carbloader pour le lendemain. Un souper au riz ou aux pâtes est organisé. On visionne à nouveau des reportages inspirants et la vidéo de McMillan. Le mot d’ordre de cette vidéo? No banking time! On part conservateur et on se garde de l’énergie pour le dénivelé positif sur la deuxième portion du parcours. It’s the final countdown…


Lundi le 17 avril – Marathon de Boston

Une nuit de sommeil excellente pour ma part. Le téléphone me réveille à 5hrs. Je me sens calme et confiant. Une douche, le déjeuner en bas (AVEC MON PREMIER CAFÉ RÉGULIER EN 2 SEMAINES!), puis je remonte pour m’habiller en race. Direction autobus voyageur qui nous attend dehors. Lorsque tout le monde est à bord, le chauffeur met le cap sur Hopkinton où se tient la ligne de départ. Il s’agit d’un trajet de 45 minutes/une heure.

À l’arrivée sur les terrains de l’école qui sont consacrés à l’évènement (pas de cours le 3ème lundi d’avril, c’est un congé férié aux U.S.A.), on constate que nous sommes très chanceux d’être à bord de cet autobus. Il y a beaucoup moins de coureurs qu’au village des athlètes et l’attente aux toilettes est d’environ 5 minutes. Le calme et le confort de l’autobus sont aussi appréciables. Vers 8hrs40, j’enfile une barre collation Maurten et la boisson de la même marque à la caféine. Je quitte le bus avec 3 autres gars quelques minutes après pour aller faire un jog de 2 kilomètres incluant quelques accélérations. À la suite de cette sortie, on remonte à bord pour récupérer nos derniers effets personnels, dont les vieilles chaussures et vieux vêtements qu’on va jeter avant le départ afin de rester au sec le plus longtemps possible. Les autres coureurs du bus qui nous voient redescendre nous applaudissent et nous encouragent. Ça y est, la première vague se met en marche vers la ligne de départ.

On doit prévoir une vingtaine de minutes pour arriver au bon endroit. Naturellement, un flot de plusieurs milliers de coureurs s’étale sur des centaines de mètres. J’arrête un instant à un stand pour mettre mes chaussures de race et changer mes chaussettes, puis on se dirige vers notre corral respectif. Il reste environ 10 minutes avant le départ. J’engouffre un gel sans caféine.

On démarre nos montres GPS. Le signal est rapidement reçu. L’annonceur présente l’interprète de l’hymne national américain et le silence s’installe pour faire place à la jeune chanteuse. Les dernières notes du Star-Spangled Banner annoncent le départ imminent du 127ème marathon de Boston. Pour l’instant c’est brumeux, la pluie n’a pas encore débuté. Un flottement de quelques secondes où tout le monde attend rend ce moment assez spécial. POW! Un coup de pistolet retentit et la masse se met rapidement à avancer. Un dernier fist pump à Mathieu, mon partenaire de course avec qui j’ai convenu de courir, et on embarque dans le train.

Kilomètres 0 à 5:

Le rythme est un peu lent sur les 500 premiers mètres mais on parvient à atteindre la cible visée de 4:10/km sur le premier kilomètre, malgré la pluie qui se met de la partie. La masse est importante, on se fait dépasser à gauche, à droite et certains ont même le culot de se faufiler entre nous. Il est évident qu’on souhaite courir côte à côte, les deux camisoles identiques qu’on revêt devraient allumer une certaine lumière, non? Avec toute cette action, il arrive qu’on s’éloigne momentanément, mais on se retrouve généralement dans les secondes suivantes. Vers le 2ème ou 3ème kilomètre, on assiste à une scène dramatique; un coureur est sur le côté de la route, penché vers l’avant sur un garde-fou et pleure à chaudes larmes. Son marathon est vraisemblablement déjà terminé! Une blessure? On ne le saura jamais, mais on se doute qu’abandonner 42,2K après moins de 15 minutes n’est pas ce qu’il comptait faire aujourd’hui…c’est vraiment triste.

Je split ma montre manuellement sur le tapis du 5ème K et la moyenne de ces 5 000 derniers mètres s’affiche: 4:09/km – Une seconde plus vite que prévu, c’est un excellent départ. No banking time!

Kilomètres 5 à10:

L’allure se stabilise, mais rester côte à côte avec Mathieu est compliqué étant donné la masse importante de coureurs. De plus, je m’efforce vraiment de rester à 4:10/km même si ça descend jusqu’au KM 6,5 environ. J’ai l’impression que mon partenaire est légèrement plus rapide puisque l’écart entre lui et moi se creuse peu à peu. Je l’ai toujours en garde-à-vue, mais lors des descentes il s’échappe légèrement. Il se retourne à plusieurs reprises pour vérifier où j’en suis, mais je ne cherche pas à le rattraper, pas à ce stade-ci de la course. Finalement, lors d’une autre descente aux alentours du 7ème ou 8ème kilomètre, j’ai l’impression que Mathieu se laisse aller et à ce moment je sais que je dois le laisser filer.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 8.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Right on!

Kilomètres 10 à 15:

Le parcours est principalement plat sur cette section. Le régulateur de vitesse est bien réglé à 4:10/km et les sensations sont excellentes. Jusqu’à maintenant je respecte le plan de match à la lettre. Je cherche toujours Mathieu à l’horizon lorsque j’ai un bon point de vue sur le pack, mais je ne le repère pas malgré ses 6 pieds 1 pouces. Mentalement, ça me change toutefois les idées.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Encore right on!

Kilomètres 15 à 20:

Encore en mode cruise control et sensations toujours excellentes.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 16.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – La seconde récupérée des kilomètres 0 à 5. No banking time!

Kilomètres 20 à 25:

On commence à entendre les filles du collège Wellesley hurler plusieurs centaines de mètres avant de franchir ce qu’on appelle le Scream tunnel. Cette institution est reconnue pour la quantité importante d’étudiantes prêtes à se faire embrasser par les coureurs. Les affiches fabriquées par celles-ci sont toutes plutôt originales. J’en aperçois une très attendrissante: Run faster bitch! Ça a le mérite de te changer les idées! Ce tourbillon dépassé, on franchit la barrière physique et psychologique du demi-marathon. J’avais en tête de le réaliser en 1hrs28:00 et un regard à ma montre me confirme que j’y suis parvenu en 1hrs28:10. Le plan de match est toujours respecté et les sensations sont encore excellentes.

Prise de gel sans caféine au kilomètre 24.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – Ça va bien!

Kilomètres 25 à 30:

Les habitués de Boston le savent, c’est ici que la bête commence à rugir. En effet, entre le kilomètre 25 et 26 la descente est plutôt importante, puis on tourne légèrement à droite et se profile la première des célèbres Newton Hills. Cette série de 4 côtes nous fera payer cher un départ trop rapide. Je le sais et j’attaque ce dénivelé avec respect en ralentissant. Je m’efforce de faire des petits pas, d’être penché légèrement vers l’avant et de m’aider avec mes bras. Je m’efforce aussi de sourire pour envoyer un message positif à mon cerveau. La foule est incroyable de chaque côté du parcours. Le niveau de décibels est élevé et l’énergie est contagieuse. La pluie n’empêche pas les habitants d’exprimer leur support et leur fierté. Je regarde ma montre à l’occasion et je suis agréablement surpris par l’allure respectable que je réussis à maintenir. Je ne sais pas si c’est l’effet placebo ou si la caféine fait vraiment son effet, mais je suis dans un état de concentration extrême. J’apprécie le moment. L’entraînement et la musculation payent car mes muscles répondent à merveille.

Pace de ce split 5K: 4:17/km – Très satisfait!

Kilomètres 30 à 35:

La série des 4 côtes de Newton se déroule bien jusqu’à maintenant, mais je sais que la célèbre Heartbreak Hill débutera vers le 32ème kilomètre. J’enfile donc un gel sans caféine un peu avant et je me concentre sur des images positives (ma blonde, mes enfants, etc.). À ce moment, j’aperçois Mathieu devant moi. Il se retourne, m’aperçoit à son tour et je réalise qu’il marche. Je le pointe et lui crie d’embarquer en m’approchant. Malheureusement, il me fait signe rapidement que ses jambes ne répondent plus et m’indique de continuer sans moi. On se tape dans la main et nos chemins se séparent à nouveau. On espère ne jamais vivre ça dans une course, mais un marathon c’est une bête et Boston c’est un monstre à trois têtes! Mathieu saura se reprendre cet automne, j’en suis certain.

La dernière ascension du parcours est difficile, mais je gère bien. J’aperçois une deuxième pancarte d’un supporteur qui me fait bien rire. On peut y lire: If you collapse, I’ll pause your Garmin. Ça fait toujours du bien ce genre d’humour dans un marathon. J’arrive bientôt au sommet de la mythique montée de 800 mètres, celle-là pour qui on s’entraîne sur la rue Beckett à Sherbrooke à des heures impossibles les matins de février. Je suis bien, mes jambes ne sont pas détruites et la patate n’est pas en train d’exploser non plus.

Ça y est! Les montées sont derrière moi. Je suis fier et les partisans sur les dizaines de mètres qui suivent sont tout simplement en délire. Ça huuuuurle! Il se passe alors quelque chose qui ne m’était jamais arrivé dans un marathon, je me mets à pleurer! Mon plan de course a fonctionné à merveille jusqu’ici, mes sensations sont bonnes et tous ces gens sont là pour nous encourager. On est vraiment privilégiés de pouvoir vivre ces expériences. Comme on se le dit souvent entre boys, quand on est rendu à courir des marathons c’est parce que les premiers étages de la pyramide de Maslow vont bien. Ce sentiment de gratitude mélangé avec une fatigue physique certaine fait de ces quelques mètres un moment fort émotif. J’accueille cette émotion sans orgueil, mais ce n’est quand même pas facile de courir à +-4:10/km en pleurant…! Je dois alors me ressaisir et retrouver mon focus. Je sais qu’à partir de ce 33ème kilomètre ça descend jusqu’au centre-ville de Boston. Go man, time to fly!

Pace de ce split 5K: 4:20/km – Très bien considérant les montées.

Kilomètres 35 à 40:

La foule se densifie à mesure qu’on se rapproche du centre-ville. La quantité de coureurs qui marchent est de plus en plus importante, les côtes ayant laissé des cicatrices. Au niveau cardiovasculaire je me sens vraiment bien, mais les muscles sont fatigués. Je m’efforce d’augmenter l’allure et je réussis à peine à gagner quelques secondes par kilomètre. Je prends la moitié d’un gel sans caféine au 36ème kilomètre, ne serait-ce que pour envoyer un message positif au cerveau quant à mon niveau de glycogène. De plus, je sens que mon mollet droit est plutôt tendu. Ne souhaitant pas gâcher ma belle gestion de course, je décide de ne pas pousser outre-mesure. Un claquage avec 4 ou 5 kilomètres à faire serait VRAIMENT bête. Aussi bien en finir dignement et sans risque.

Pace de ce split 5K: 4:19/km – La vie est belle. Je suis au marathon de Boston! Gratitude, gratitude, gratitude!

Les derniers 2,2 kilomètres:

Je sais exactement ce qui m’attend. J’ai visionné des dizaines de fois l’aperçu du parcours sur YouTube. Arrive le passage sous le viaduc, puis le fameux right on Hereford street, then left on Boylston. Sur cette artère historique, il ne reste plus que 600 mètres à parcourir. Je vois l’arrivée au loin, je me place au milieu de cette rue survoltée. Je passe devant l’endroit où la deuxième bombe a explosé il y a 10 ans -frisson-, puis devant le petit mémorial que la ville a installé marquant l’endroit où la première bombe a elle aussi sauté -frisson à nouveau-. La colonne de décibels rebondit entre les gratte-ciels du centre-ville, les supporteurs nous portent avec eux jusqu’au dernier pas de course, jusqu’à ce moment magique où mes pieds touchent le mot FINISH signifiant la fin de mon parcours au marathon de Boston 2023.

YEAH! Tout ce travail n’aura pas été vain, toutes ces séances d’entraînement dans le froid, le vent et le noir des matins d’hiver québécois avec mes boys en auront valu la peine. I am a finisher. I… AM…A… BOSTON MARATHON…FI-NI-SHER!

Pace des derniers 2,2 kilomètres: 4:15/km.

Résultat officiel: 2hrs59:17 (Moyenne de 4:13/km)


Épilogue:

Le jour J c’est la récompense, c’est l’expérience ultime! C’est toutefois clair pour moi à quel point je n’échangerais pas la camaraderie du groupe d’entraînement pour un record personnel sur marathon. Pour reprendre les mots de ma blonde qui me voit au quotidien en train de réfléchir, peaufiner, analyser, prédire, maudire, sourire et oui…vivre d’espoir…

«Vous êtes cutes les gars»

Au fond, elle a raison ma blonde, c’est vrai qu’on est cutes. Si y’a des matins où les réveils sont plus difficiles, la grande majorité du temps où je vais courir, je me sens comme le p’tit gars qui balance son sac d’école au bout de ses bras en arrivant à la maison, ramasse son bâton de hockey et déguerpi aussi vite qu’il est entré pour aller jouer.

C’est ça qu’on fait en s’entraînant, on joue. Avec nos vies de fous à 100 miles à l’heure, on le fait certes à des heures impossibles, mais on prend le temps de jouer comme quand on avait 10 ans. C’est malade!

2023 ne fait que commencer, nous aurons beaucoup d’autres moments de course à partager.

Allez 👉

Danick, Boston Strong!