Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Dimanche le 2 avril

Ça y est, la dernière grosse semaine d’entraînement est complétée. Nous sommes deux semaines avant le marathon de Boston et je termine mon café en regardant le calendrier des 13 dernières semaines. Je devrais plutôt écrire mon dernier café avant le jour du marathon. En effet, après avoir écouté un balado où Mathieu Blanchard était interviewé, je me suis dit que je pourrais essayer, comme ce dernier, de me sevrer de la caféine deux semaines avant la course pour profiter du kick de celle-ci le jour de l’événement. Je l’essaie!

Alors voilà, dernier café et jus de betteraves à chaque jour jusqu’au marathon! Placebo ou pas, si je vais à Boston juste une fois dans ma vie, autant y aller all in.


Samedi le 15 avril

Direction Boston, Massachussetts!

La route se passe très bien. On fait un premier arrêt à Hooksett dans le New Hampshire pour dîner, couper le trajet en deux et de se délier les jambes. Un arrêt stratégique que les habitués font à chaque année. Après avoir engloutis nos repas, on repart en direction du Prudential Center de Boston, où se tient l’expo du marathon et ses kiosques de récupération de dossards. À l’approche de Boston, de plus en plus de panneaux publicitaires affichent les couleurs de la 127ème édition de cette course mythique. L’arrivée au Prudential Center est impressionnante avec ses serpentins de coureurs qui se dirigent tous au même endroit. On récupère nos dossards, on visite très rapidement l’expo, puis on reprend la route pour quelques minutes le temps d’arriver à l’hôtel.

On effectue le check-in et un jog de 5 kilomètres est rapidement organisé pour 4 des gars de notre groupe de course. On se délie les jambes et on chasse la nervosité qui commence à s’installer.


Dimanche le 16 avril

On se lève, on va déjeuner et on se présente à 7hrs30 dans le lobby de l’hôtel pour participer au tirage de l’agence de voyages Contact Amérique. Ce tirage pourrait nous permettre de tous monter à bord de l’autobus voyageur du groupe à Pierre Bourassa le matin de la race. Cette gâterie non négligeable nous permettrait de rester au chaud les heures précédant le marathon jusqu’au dernier moment, plutôt que de devoir descendre du bus scolaire de l’organisation le matin de la course et aller attendre sous la pluie au village des athlètes pendant +- 2 heures. Après quelques sueurs froides et un concours de circonstances favorables, le tirage nous favorise et nous pourrons tous être dans le bus 24 heures plus tard.

On remonte à la chambre et je me prépare pour un petit jog de reconnaissance de fin de parcours en compagnie de vétérans du groupe qui ont couru Boston plus d’une dizaine de fois. Cette sortie nous permet de faire le dernier kilomètre du parcours, soit le passage sous le viaduc, suivi du mythique right on Hereford street, then left on Boylston! On franchit la ligne d’arrivée qu’on reverra dans 24 heures.

De retour à l’hôtel, je lis La Presse et j’y trouve l’article d’Yves Boisvert, lui aussi à Boston pour courir et couvrir le marathon. Son billet parle bien sûr d’Eliud Kipchoge (parce que tous les yeux sont rivés vers ce Kenyan d’exception). Après ma lecture, je fais ma routine d’exercices habituelle en écoutant la vidéo de Greg McMillan qui parle de sa stratégie de pacing pour le marathon de Boston.

Si ça vous intéresse, voici le lien : vidéo de Greg McMillan

Suite au visionnement, l’heure de la sieste est officiellement décrétée pour tous. Au réveil, le reste de l’après-midi est consacré à lire, reposer nos jambes et carbloader pour le lendemain. Un souper au riz ou aux pâtes est organisé. On visionne à nouveau des reportages inspirants et la vidéo de McMillan. Le mot d’ordre de cette vidéo? No banking time! On part conservateur et on se garde de l’énergie pour le dénivelé positif sur la deuxième portion du parcours. It’s the final countdown…


Lundi le 17 avril – Marathon de Boston

Une nuit de sommeil excellente pour ma part. Le téléphone me réveille à 5hrs. Je me sens calme et confiant. Une douche, le déjeuner en bas (AVEC MON PREMIER CAFÉ RÉGULIER EN 2 SEMAINES!), puis je remonte pour m’habiller en race. Direction autobus voyageur qui nous attend dehors. Lorsque tout le monde est à bord, le chauffeur met le cap sur Hopkinton où se tient la ligne de départ. Il s’agit d’un trajet de 45 minutes/une heure.

À l’arrivée sur les terrains de l’école qui sont consacrés à l’évènement (pas de cours le 3ème lundi d’avril, c’est un congé férié aux U.S.A.), on constate que nous sommes très chanceux d’être à bord de cet autobus. Il y a beaucoup moins de coureurs qu’au village des athlètes et l’attente aux toilettes est d’environ 5 minutes. Le calme et le confort de l’autobus sont aussi appréciables. Vers 8hrs40, j’enfile une barre collation Maurten et la boisson de la même marque à la caféine. Je quitte le bus avec 3 autres gars quelques minutes après pour aller faire un jog de 2 kilomètres incluant quelques accélérations. À la suite de cette sortie, on remonte à bord pour récupérer nos derniers effets personnels, dont les vieilles chaussures et vieux vêtements qu’on va jeter avant le départ afin de rester au sec le plus longtemps possible. Les autres coureurs du bus qui nous voient redescendre nous applaudissent et nous encouragent. Ça y est, la première vague se met en marche vers la ligne de départ.

On doit prévoir une vingtaine de minutes pour arriver au bon endroit. Naturellement, un flot de plusieurs milliers de coureurs s’étale sur des centaines de mètres. J’arrête un instant à un stand pour mettre mes chaussures de race et changer mes chaussettes, puis on se dirige vers notre corral respectif. Il reste environ 10 minutes avant le départ. J’engouffre un gel sans caféine.

On démarre nos montres GPS. Le signal est rapidement reçu. L’annonceur présente l’interprète de l’hymne national américain et le silence s’installe pour faire place à la jeune chanteuse. Les dernières notes du Star-Spangled Banner annoncent le départ imminent du 127ème marathon de Boston. Pour l’instant c’est brumeux, la pluie n’a pas encore débuté. Un flottement de quelques secondes où tout le monde attend rend ce moment assez spécial. POW! Un coup de pistolet retentit et la masse se met rapidement à avancer. Un dernier fist pump à Mathieu, mon partenaire de course avec qui j’ai convenu de courir, et on embarque dans le train.

Kilomètres 0 à 5:

Le rythme est un peu lent sur les 500 premiers mètres mais on parvient à atteindre la cible visée de 4:10/km sur le premier kilomètre, malgré la pluie qui se met de la partie. La masse est importante, on se fait dépasser à gauche, à droite et certains ont même le culot de se faufiler entre nous. Il est évident qu’on souhaite courir côte à côte, les deux camisoles identiques qu’on revêt devraient allumer une certaine lumière, non? Avec toute cette action, il arrive qu’on s’éloigne momentanément, mais on se retrouve généralement dans les secondes suivantes. Vers le 2ème ou 3ème kilomètre, on assiste à une scène dramatique; un coureur est sur le côté de la route, penché vers l’avant sur un garde-fou et pleure à chaudes larmes. Son marathon est vraisemblablement déjà terminé! Une blessure? On ne le saura jamais, mais on se doute qu’abandonner 42,2K après moins de 15 minutes n’est pas ce qu’il comptait faire aujourd’hui…c’est vraiment triste.

Je split ma montre manuellement sur le tapis du 5ème K et la moyenne de ces 5 000 derniers mètres s’affiche: 4:09/km – Une seconde plus vite que prévu, c’est un excellent départ. No banking time!

Kilomètres 5 à10:

L’allure se stabilise, mais rester côte à côte avec Mathieu est compliqué étant donné la masse importante de coureurs. De plus, je m’efforce vraiment de rester à 4:10/km même si ça descend jusqu’au KM 6,5 environ. J’ai l’impression que mon partenaire est légèrement plus rapide puisque l’écart entre lui et moi se creuse peu à peu. Je l’ai toujours en garde-à-vue, mais lors des descentes il s’échappe légèrement. Il se retourne à plusieurs reprises pour vérifier où j’en suis, mais je ne cherche pas à le rattraper, pas à ce stade-ci de la course. Finalement, lors d’une autre descente aux alentours du 7ème ou 8ème kilomètre, j’ai l’impression que Mathieu se laisse aller et à ce moment je sais que je dois le laisser filer.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 8.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Right on!

Kilomètres 10 à 15:

Le parcours est principalement plat sur cette section. Le régulateur de vitesse est bien réglé à 4:10/km et les sensations sont excellentes. Jusqu’à maintenant je respecte le plan de match à la lettre. Je cherche toujours Mathieu à l’horizon lorsque j’ai un bon point de vue sur le pack, mais je ne le repère pas malgré ses 6 pieds 1 pouces. Mentalement, ça me change toutefois les idées.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Encore right on!

Kilomètres 15 à 20:

Encore en mode cruise control et sensations toujours excellentes.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 16.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – La seconde récupérée des kilomètres 0 à 5. No banking time!

Kilomètres 20 à 25:

On commence à entendre les filles du collège Wellesley hurler plusieurs centaines de mètres avant de franchir ce qu’on appelle le Scream tunnel. Cette institution est reconnue pour la quantité importante d’étudiantes prêtes à se faire embrasser par les coureurs. Les affiches fabriquées par celles-ci sont toutes plutôt originales. J’en aperçois une très attendrissante: Run faster bitch! Ça a le mérite de te changer les idées! Ce tourbillon dépassé, on franchit la barrière physique et psychologique du demi-marathon. J’avais en tête de le réaliser en 1hrs28:00 et un regard à ma montre me confirme que j’y suis parvenu en 1hrs28:10. Le plan de match est toujours respecté et les sensations sont encore excellentes.

Prise de gel sans caféine au kilomètre 24.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – Ça va bien!

Kilomètres 25 à 30:

Les habitués de Boston le savent, c’est ici que la bête commence à rugir. En effet, entre le kilomètre 25 et 26 la descente est plutôt importante, puis on tourne légèrement à droite et se profile la première des célèbres Newton Hills. Cette série de 4 côtes nous fera payer cher un départ trop rapide. Je le sais et j’attaque ce dénivelé avec respect en ralentissant. Je m’efforce de faire des petits pas, d’être penché légèrement vers l’avant et de m’aider avec mes bras. Je m’efforce aussi de sourire pour envoyer un message positif à mon cerveau. La foule est incroyable de chaque côté du parcours. Le niveau de décibels est élevé et l’énergie est contagieuse. La pluie n’empêche pas les habitants d’exprimer leur support et leur fierté. Je regarde ma montre à l’occasion et je suis agréablement surpris par l’allure respectable que je réussis à maintenir. Je ne sais pas si c’est l’effet placebo ou si la caféine fait vraiment son effet, mais je suis dans un état de concentration extrême. J’apprécie le moment. L’entraînement et la musculation payent car mes muscles répondent à merveille.

Pace de ce split 5K: 4:17/km – Très satisfait!

Kilomètres 30 à 35:

La série des 4 côtes de Newton se déroule bien jusqu’à maintenant, mais je sais que la célèbre Heartbreak Hill débutera vers le 32ème kilomètre. J’enfile donc un gel sans caféine un peu avant et je me concentre sur des images positives (ma blonde, mes enfants, etc.). À ce moment, j’aperçois Mathieu devant moi. Il se retourne, m’aperçoit à son tour et je réalise qu’il marche. Je le pointe et lui crie d’embarquer en m’approchant. Malheureusement, il me fait signe rapidement que ses jambes ne répondent plus et m’indique de continuer sans moi. On se tape dans la main et nos chemins se séparent à nouveau. On espère ne jamais vivre ça dans une course, mais un marathon c’est une bête et Boston c’est un monstre à trois têtes! Mathieu saura se reprendre cet automne, j’en suis certain.

La dernière ascension du parcours est difficile, mais je gère bien. J’aperçois une deuxième pancarte d’un supporteur qui me fait bien rire. On peut y lire: If you collapse, I’ll pause your Garmin. Ça fait toujours du bien ce genre d’humour dans un marathon. J’arrive bientôt au sommet de la mythique montée de 800 mètres, celle-là pour qui on s’entraîne sur la rue Beckett à Sherbrooke à des heures impossibles les matins de février. Je suis bien, mes jambes ne sont pas détruites et la patate n’est pas en train d’exploser non plus.

Ça y est! Les montées sont derrière moi. Je suis fier et les partisans sur les dizaines de mètres qui suivent sont tout simplement en délire. Ça huuuuurle! Il se passe alors quelque chose qui ne m’était jamais arrivé dans un marathon, je me mets à pleurer! Mon plan de course a fonctionné à merveille jusqu’ici, mes sensations sont bonnes et tous ces gens sont là pour nous encourager. On est vraiment privilégiés de pouvoir vivre ces expériences. Comme on se le dit souvent entre boys, quand on est rendu à courir des marathons c’est parce que les premiers étages de la pyramide de Maslow vont bien. Ce sentiment de gratitude mélangé avec une fatigue physique certaine fait de ces quelques mètres un moment fort émotif. J’accueille cette émotion sans orgueil, mais ce n’est quand même pas facile de courir à +-4:10/km en pleurant…! Je dois alors me ressaisir et retrouver mon focus. Je sais qu’à partir de ce 33ème kilomètre ça descend jusqu’au centre-ville de Boston. Go man, time to fly!

Pace de ce split 5K: 4:20/km – Très bien considérant les montées.

Kilomètres 35 à 40:

La foule se densifie à mesure qu’on se rapproche du centre-ville. La quantité de coureurs qui marchent est de plus en plus importante, les côtes ayant laissé des cicatrices. Au niveau cardiovasculaire je me sens vraiment bien, mais les muscles sont fatigués. Je m’efforce d’augmenter l’allure et je réussis à peine à gagner quelques secondes par kilomètre. Je prends la moitié d’un gel sans caféine au 36ème kilomètre, ne serait-ce que pour envoyer un message positif au cerveau quant à mon niveau de glycogène. De plus, je sens que mon mollet droit est plutôt tendu. Ne souhaitant pas gâcher ma belle gestion de course, je décide de ne pas pousser outre-mesure. Un claquage avec 4 ou 5 kilomètres à faire serait VRAIMENT bête. Aussi bien en finir dignement et sans risque.

Pace de ce split 5K: 4:19/km – La vie est belle. Je suis au marathon de Boston! Gratitude, gratitude, gratitude!

Les derniers 2,2 kilomètres:

Je sais exactement ce qui m’attend. J’ai visionné des dizaines de fois l’aperçu du parcours sur YouTube. Arrive le passage sous le viaduc, puis le fameux right on Hereford street, then left on Boylston. Sur cette artère historique, il ne reste plus que 600 mètres à parcourir. Je vois l’arrivée au loin, je me place au milieu de cette rue survoltée. Je passe devant l’endroit où la deuxième bombe a explosé il y a 10 ans -frisson-, puis devant le petit mémorial que la ville a installé marquant l’endroit où la première bombe a elle aussi sauté -frisson à nouveau-. La colonne de décibels rebondit entre les gratte-ciels du centre-ville, les supporteurs nous portent avec eux jusqu’au dernier pas de course, jusqu’à ce moment magique où mes pieds touchent le mot FINISH signifiant la fin de mon parcours au marathon de Boston 2023.

YEAH! Tout ce travail n’aura pas été vain, toutes ces séances d’entraînement dans le froid, le vent et le noir des matins d’hiver québécois avec mes boys en auront valu la peine. I am a finisher. I… AM…A… BOSTON MARATHON…FI-NI-SHER!

Pace des derniers 2,2 kilomètres: 4:15/km.

Résultat officiel: 2hrs59:17 (Moyenne de 4:13/km)


Épilogue:

Le jour J c’est la récompense, c’est l’expérience ultime! C’est toutefois clair pour moi à quel point je n’échangerais pas la camaraderie du groupe d’entraînement pour un record personnel sur marathon. Pour reprendre les mots de ma blonde qui me voit au quotidien en train de réfléchir, peaufiner, analyser, prédire, maudire, sourire et oui…vivre d’espoir…

«Vous êtes cutes les gars»

Au fond, elle a raison ma blonde, c’est vrai qu’on est cutes. Si y’a des matins où les réveils sont plus difficiles, la grande majorité du temps où je vais courir, je me sens comme le p’tit gars qui balance son sac d’école au bout de ses bras en arrivant à la maison, ramasse son bâton de hockey et déguerpi aussi vite qu’il est entré pour aller jouer.

C’est ça qu’on fait en s’entraînant, on joue. Avec nos vies de fous à 100 miles à l’heure, on le fait certes à des heures impossibles, mais on prend le temps de jouer comme quand on avait 10 ans. C’est malade!

2023 ne fait que commencer, nous aurons beaucoup d’autres moments de course à partager.

Allez 👉

Danick, Boston Strong!

MON AVENTURE MARATHONIENNE…

MON AVENTURE MARATHONIENNE…

C’est en 1997 que je me lance dans l’aventure du monde des marathons. Ma première participation fut au Marathon d’Ottawa. Cet événement sportif se déroulait près de chez moi, dans la région de l’Outaouais.

À ce moment-là, j’étais père de jeunes enfants et ma responsabilité parentale ne me permettait pas de m’éloigner d’eux sur une longue période. Maintenant, ils sont adultes et ils me font honneur dans leur développement personnel. Je tiens à souligner ici la gentillesse de leur mère de m’avoir permis de donner aux 2 filles le prénom de deux personnes qui m’ont accompagné dans mon parcours de vie. Je rends grâce à La Providence de m’avoir offert la possibilité de jouer le rôle d’être un père. J’espère que je l’assume comme il se doit parallèlement à l’atteinte de mes objectifs sportifs.

Bien avant mon premier marathon, mon initiation à la course à pied s’est fait lorsque j’étais au 5ième secondaire dans un programme d’études Multi-sports offert par mes professeurs d’éducation physique. J’avais été choisi pour faire partie de la première cohorte d’élèves d’un tout nouveau programme sportif de l’école secondaire. L’année suivante, au collège, je courais avec un ami des distances de 21km et 10km. Par la suite, avec un plan d’entraînement jumelé à ma formation universitaire en activité physique (1983-1986 à l’Université de Sherbrooke) je me suis discipliné à courir assidument dans le but de participer un jour à un marathon.

Arrive le moment où je me sens prêt physiquement pour être à la ligne de départ du Marathon d’Ottawa. Je termine avec un très bon résultat de course. Malgré ma performance, je n’ai plus l’intérêt de courir à nouveau des distances aussi longues. Je considère trop demandant l’engagement nécessaire pour réussir un marathon avec comme philosophie le chrono.

Cependant en 2004, la Providence me fait découvrir un autre concept du marathon soit celui du Médoc en France. Cette formule de course développée par 5 médecins me réconcilie avec la distance d’un marathon. De plus, je prends le temps de découvrir l’histoire du Marathon, et j’en conclus que celle-ci se résume en un porteur d’un message d’espoir. Voilà, ce qu’il me fallait pour trouver ma nouvelle orientation sportive.

LE RETOUR AU MARATHON D’OTTAWA (2012)
En 2004, suite à ma participation au Marathon du Médoc, j’abandonne la course à pied, mais pas la pratique du sport (hockey, vélo, tennis, randonnée pédestre et volleyball). Ces différentes activités sportives m’aident à maintenir ma forme physique.

C’est lors de ma planification d’un séjour d’études universitaires à Paris en 2011 que la flamme se rallume. Mon souhait d’être en grande forme en arrivant en Europe m’encourage à reprendre l’entrainement, et pour la première fois, je participe au Marathon à Annecy (avril 2011).

Lors de cette épreuve sportive, je rencontre un ami coureur qui m’invite chez lui. II a déjà couru le 100 km de Millau. Suite à son conseil, je m’inscris à cet ultra-marathon qui se déroule au mois de septembre suivant. Je veux expérimenter ce concept de course au moins une fois dans ma vie.

À Paris, où j’habite, à La Maison des étudiants Canadiens dans la Cité Universitaire on peut apercevoir juste devant, le Parc-de-Montsouris. À chaque fois que je le traverse, je remarque beaucoup d’adeptes de la course. Quelques recherches m’amènent à découvrir qu’en France, il y a des événements de course à pied 12 mois par année. Finalement, j’ai un grand terrain de jeux devant moi et de belles opportunités pour maintenir mon intérêt pour la course à pied.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMa formation en tourisme International m’amène à me questionner : Comment puis-je me démarquer des autres coureurs sachant que le chrono n’est pas un objectif et est peu important? Comment établir un lien avec ma formation et ma nouvelle philosophie née en 2004 (courir en portant un déguisement)?

C’est alors que je décide de courir une course de 10 km dans mon quartier (14 ième arrondissement) en expérimentant le concept de coureur photographe amateur déguisé et par la suite d’offrir mes services à d’autres événements en retour d’un dossard. Mon costume se limite à une belle grande lunette bleue et un appareil photo qui est tout simplement ma tablette. Avec cette formule, je prends part à quelques courses en France tout en créant des alliances.

Un autre cours universitaire me donne à nouveau l’idée de courir sur un troisième continent. J’ai déjà à mon actif des marathons en France et au Canada, mais participer à des courses sur le continent africain me permettrait de relever de nouveaux défis personnels et de développer un concept de course qui touche le tourisme sportif international.

J’entreprends donc des démarches pour discuter de mon projet avec le manager du Marathon de Parakou. J’avais déjà eu la chance de le rencontrer à son kiosque, en France au Marathon d’Annecy en 2011. Il m’a immédiatement mis en relation avec un groupe de coureurs provenant d’Annecy. Ces coureurs avaient déjà le projet de participer au Marathon de Parakou pour l’édition 2012 (février).

MON AVENTURE MARATHONIENNEALLIANCE STRATÉGIQUE HUMANITAIRE (2012-2019)
Dès mon retour au Canada, je propose au directeur des opérations du Marathon d’Ottawa une alliance stratégique avec le Marathon de Parakou. Cette entente se résume à celle où je dois courir leur marathon en clown-coureur-photographe et en retour pour les photos leur étant données, le comité organisateur me remet des articles sportifs que j’apporte en Afrique pour leur événement sportif. Cette aide matérielle est d’une très grande importance pour ce peuple dont les moyens financiers sont limités.

MON AVENTURE MARATHONIENNEDepuis ce temps, je participe au Marathon de Parakou en signe de solidarité sportive. Pour ce peuple béninois pour lequel j’ai une grande considération, je fais la promotion de leur événement sportif lors de mes courses au Canada-Québec et en France plus particulièrement au Marathon du Beaujolais.

PROMOTION DU MARATHON D’OTTAWA AU MARATHON DU BEAUJOLAIS
Pour solidifier l’alliance avec le Marathon d’Ottawa, j’ai réussi à développer un partenariat avec les responsables du Marathon du Beaujolais grâce à un très bon ami qui habite Annecy. Pendant quelques années, j’ai animé un kiosque promotionnel du Marathon d’Ottawa au Village Marathon du Beaujolais en portant mon déguisement. Les Européens adoraient cette formule. Des amis français me donnaient un coup de pouce pour le volet animation.

Bien entendu, je me suis fait un devoir de courir le Marathon du Beaujolais. Cette alliance s’est réalisée de 2016 à 2018.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMARATHON 2023
Cette année, le directeur des opérations du Marathon d’Ottawa m’offre un dossard pour la course de 42km en retour de cet article. J’ai repris les entraînements dans les belles collines du Bas St-Laurent (Saint-Cyprien et Rivière-du-Loup). Je préfère les entrainements de qualité (parcours montée-descente) que de quantité. De plus, je suis très choyé, car mon épouse qui est massothérapeute prend soin de ma préparation physique et alimentaire. Elle excelle pour soigner les petits soucis musculaires.

MON AVENTURE MARATHONIENNEMa dernière colline devrait être celle du Belvédère Champlain à Gatineau. Cet entraînement me donnera l’heure juste sur ma capacité de terminer le Marathon qui aura lieu le dimanche 28 mai.

Au cours des dernières années, j’ai l’habitude, le week-end suivant le Marathon d’Ottawa, de participer à la Course des pompiers de Laval. La relation avec cet événement s’est créée lors d’un Village de promotion des courses. À ce moment-là, les organisateurs et moi avons accepté d’expérimenter mon concept de coureur à leur défi sportif.

MON AVENTURE MARATHONIENNE
On verra prochainement, si ce scénario se reproduira…. La Providence nous réserve toujours des belles surprises.

Je remercie toutes les personnes qui m’accompagnent dans ce projet d’article sportif amateur. Je me rends compte que, pour moi, faire l’effort d’écrire une partie de son histoire de vie, me permet de me projeter dans de nouveaux projets.

Bonne continuation et au plaisir de vous croiser sur ma route.

Une petite phrase prise dans un petit bistro irlandais a Lyon en mars 2023.

HERE THERE’RE NO STRANGERS, THERE ARE ONLY FRIENDS WHO HAVE NOT MET YET.

Clownement Luc

Marathon d’Annecy – Ma petite histoire

Marathon d’Annecy – Ma petite histoire

Lorsque j’y réfléchis sincèrement, mon histoire avec le Marathon d’Annecy a débuté quand pour la première fois, j’ai foulé le sol de la Haute-Savoie en 1991 suite à l’invitation d’une amie européenne.

La Providence m’a permis de rencontrer cette très gentille Gévrienne lors de son stage dans un camp d’été à Gatineau.  Elle était hébergée par ma famille et de là s’est créé un lien d’amitié entre elle et moi.   Elle souhaitait que nous découvrions son coin de pays et une de ses grandes passions soit la randonnée en montagne. Au fil des ans, notre amitié s’est développée grâce à la réalisation de projets en France pour les adolescents et les adultes québécois.

C’est en 2011, que j’ai réalisé mon premier marathon à Annecy qui en fait est mon deuxième marathon en France.  Le premier est le Marathon du Médoc en 2004 accompagné de deux amis québécois. 

Cette participation se voulait un prétexte pour revoir ma très grande amie Gévrienne que j’ai perdue de vue. 

Ayant beaucoup d’estime pour les personnes qui ont influencé positivement mon chemin de vie, je saisis les chances pour retourner courir à Annecy dans l’espoir de se croiser un jour sur la route. Cette opportunité s’est présentée cette année car je célébrerai mes 60 ans sous peu. Ce serait un beau cadeau de la Providence. II faut toujours garder espoir en elle.

MARATHON D’ANNECY - MA PETITE HISTOIRE

LE PARCOURS

Le Marathon d’Annecy a un tracé très plat qui longe le magnifique lac d’Annecy avec son décor enchanteur par la présence des montagnes de Chamonix. Le mois d’avril est une période idéale pour admirer la beauté des lieux.

Le trajet du Marathon est un aller-retour. J’aime bien cette formule car elle permet d’encourager les coureurs qui reviennent sur le parcours. Lorsque je cours, il est important pour moi de soutenir moralement mes semblables. Je me souviens en 2019 (3e participation), sur le chemin du retour, j’ai rejoint une jeune coureuse qui semblait être un peu en difficulté pour les 16 km lui restant à courir.  Avec sa permission, nous avons continué le défi sportif ensemble. Elle en était à son premier marathon et son programme d’entrainement, suivant les informations qu’elle m’a partagées me laissaient entrevoir, selon ma petite expérience, qu’il était très incomplet pour une distance de marathon.  Malgré des douleurs importantes aux jambes, elle a réussi à terminer sa course.

De mon côté, cet accompagnement m’a aussi été très bénéfique pour compléter mon troisième marathon à Annecy  à la grande joie de mon ami André que j’ai connu lors de ma première participation au Marathon du Beaujolais en 2014 (COUSIN DU MARATHON DU MÉDOC). 

MARATHON D’ANNECY - MA PETITE HISTOIREQuelques semaines auparavant, j’avais participé au Marathon du Togo (mars) et mon état de santé m’avait permis de réaliser 34 km. Donc, mon corps n’était pas à son maximum.

MARATHON D’ANNECY - MA PETITE HISTOIRE

Après la course à Annecy, j’ai séjourné chez une de mes amies à Lille pour récupérer physiquement. Elle gère un magnifique petit restaurant nommé Solange.  Cette pause se voulait essentielle avant de revenir au Canada.    Malheureusement, ce temps de repos n’a pas empêché le paludisme de se développer dans mon corps.  Par chance, mon épouse Huguette (Africaine-Béninoise) m’avait conseillé d’apporter les médicaments traitant le palu. Sans ces médicaments, une personne peut mourir en trois jours.  À mon retour au Canada, mon corps était dans un état assez pitoyable et ma préparation pour le Marathon d’Ottawa au mois de mai, a été remise en question.

On me demande quelques fois le nombre de marathons que j’ai réalisés. J’évite de le dire, car ce qui compte est le sens que je donne à la réalisation de chacun de ces défis.

Premièrement, l’entrainement m’apporte une discipline de vie que j’ai eu tendance à négliger pendant certaines périodes de ma vie.

Deuxièmement, le long trajet à parcourir est pour moi un pèlerinage qui m’amène à une réflexion sur la vie. Beaucoup de fois, pendant la course, je me dis :  Que fais-tu ici ?   Et après avoir franchi la ligne d’arrivée, une grande satisfaction s’installe en moi.

Personnellement, la distance d’un marathon me fait passer par plusieurs émotions et le corps me parle régulièrement. Disons, que le rythme, en douceur, qui est ma philosophie de course me conditionne à vouloir en réaliser d’autres.

MA PRÉPARATION ET MON ALIMENTATION

Généralement, ma préparation pour le marathon d’Annecy se résume à un plan sur une période déterminée.  Je participe au Marathon de Parakou à la mi-février.  Je m’accorde 4 séances de massothérapie.  Je cours des distances entre 3 et 10 km, une ou deux fois par semaine et je termine avec une longue distance de course de 21 km, une semaine avant le marathon. De plus, je marche ou je  fais du vélo à chaque jour quand la température au Québec y est favorable.

Au niveau des repas, je varie les plats suivants : Pizza du Chef, pâtes, riz africain avec poulet frit, frites avec sauce tomates et oignons, hambourgeois avec laitue et tomates et comme petit déjeuner une bonne assiette de patates rôties avec oignons. J’adore la banane, la clémentine, le melon, les arachides et les fromages. Enfin, comme breuvage d’entraînement : le jus de Bissap + eau et après une course, une bonne bière ou un verre de vin. Je dois garder la modération au rendez-vous.

CONCLUSION

Voilà ma courte histoire en lien avec le Marathon d’Annecy. Je remercie la Providence de m’avoir fait rencontrer toutes les personnes qui ont été sur ce chemin. Également, je tiens à souligner le soutien de l’équipe de la municipalité de Saint-Cyprien et de la Maison Le Cénacle de Cacouna dans ma préparation de 2023 ainsi que le comité organisateur du Marathon d’Annecy pour m’avoir offert un dossard et un soutien logistique.  Enfin, je remercie mes amis Français et Québécois qui m’accompagnent dans ma planification de mon séjour en sol Français.

Cette quatrième participation que je prépare présentement et qui est assez particulière sera dédiée à mon oncle Arthur qui nous a quitté dans son sommeil en mars dernier. II était le frère de mon défunt père Gérald. Dans leur famille, seule vit ma tante Lucienne. Notre vie est une grande roue qui tourne et un jour elle doit s’arrêter peu importe l’âge que nous avons.  

MARATHON D’ANNECY - MA PETITE HISTOIRE

Mon ami Sergio au Marathon de Parakou (2015) qui m’avait accompagné sur une distance de plus de 10 km.  Un an plus tard, je n’ai pu le revoir. Sa roue de vie s’étant arrêtée.

Toute ma gratitude aux personnes qui ont pris le temps de lire cette humble histoire de course à pied et peut-être aussi celle du Marathon d’Ottawa dans les semaines à venir en collaboration avec la Revue Courir Québec et ma très chère collaboratrice qui révise mon contenu.

MARATHON D’ANNECY - MA PETITE HISTOIRE

LG – clownluc.ca

Une 15e édition remplie de belles histoires

Une 15e édition remplie de belles histoires

Résumé de l’événement
Plus de 1000 coureurs ont pris part à la 15e édition du Marathon de Parakou qui s’est déroulé au Bénin, en Afrique de l’Ouest, le samedi 11 février dernier.

Marathon Salésien de Parakou Ces participants étaient répartis dans les différentes épreuves soient le 5, 10, 21 et 42 km
Parmi le groupe de marathoniens internationaux on retrouvait des représentants de l’Afrique du Sud, de la France et du Canada (Québec).
Cet événement sportif humanitaire a été organisé par une équipe de bénévoles de la Communauté Saint-François de Sales dirigée par le père Guillaume Kambounon – Fondateur du Marathon.

Historique de participation des coureurs
Dans l’équipe du Canada, Guy Dubé et moi, Luc Gélinas représentions la municipalité de Saint-Cyprien (bas St-Laurent) située dans la province de Québec.
Guy était à sa première participation et à son premier marathon. Quant à moi, je réalisais cette année, ma dixième expérience de course à Parakou.

Du côté de l’équipe de la France, nous retrouvions les doyens Marino (3e) et Gilbert (2e). Isabelle, Chantal, Patrick, Christophe, Pascal et Didier étaient quant à eux à leur première expérience à Parakou.

Enfin, le père KOOS représentait l’Afrique du Sud. Il en était à sa 14e participation.

Découverte du Marathon et rencontre humaine
C’est en avril 2011 que j’ai entendu parler du Marathon de Parakou. Je m’étais inscrit au Marathon d’Annecy en France et au village Marathon où je devais me procurer mon dossard se trouvait un kiosque faisant la promotion du Marathon de Parakou. Ma curiosité m’a poussé à discuter avec le responsable, le père Guillaume, lui-même participant au Marathon d’Annecy. J’avais à mon actif quelques courses en France et au Canada, mais pas en Afrique. L’idée de découvrir un autre continent en participant à leur marathon venait de surgir à mon esprit. Ainsi, après quelques minutes de discussion, nous décidâmes d’échanger nos coordonnées.

À l’automne 2011, plusieurs occasions pour courir des longues distances se présentèrent durant ma période d’études à Paris, au programme en Tourisme international à l’Université de la Sorbonne d’une durée de 6 mois. À la suite de quelques courses en France, le goût de vivre une expérience sportive sur un autre continent refit surface avec certitude.

Marathon Salésien de Parakou J’entrai donc en communication avec le père Guillaume. Il me proposa de me joindre au groupe d’Annecy qui était à l’étape des préparatifs pour une participation au Marathon de Parakou de février 2012. L’instigateur de ce projet rassembleur était monsieur André Monier de la ville d’Annecy (Présentement, André est membre du comité organisateur du Marathon du Beaujolais).

Dès ma première course, mes futures participations annuelles à Parakou étaient inscrites à mon agenda. Quelques personnes m’ont demandé la raison pour laquelle je suis fidèle à cet événement. Ma réponse est assez simple. C’est grâce à ce marathon que j’ai rencontré mon épouse actuelle qui est originaire du Bénin.

Lors de ma première participation, j’avais demandé au père Guillaume s’il connaissait une personne offrant des services de massothérapie. Mes marathons et ultramarathons m’ont appris que la massothérapie aide énormément à la préparation et à la récupération du corps.

Pour répondre à ma requête, il contacta madame Huguette Léontine Bakinde qui se présenta au rendez-vous prévu à la fin du marathon. Malgré un retard de ma part, de plus d’une heure, elle fit preuve d’une patience bienveillante et elle m’accueillit avec une grande gentillesse. Notre histoire de vie se poursuit depuis maintenant 11 ans.

Suite de l’aventure béninoise
Je ne sais pas quel sera mon avenir en lien avec le Marathon de Parakou, mais je peux dire que je lui dois beaucoup et j’ai à cœur sa continuité et sa popularité. De plus, après y avoir bien réfléchis, la Providence y joue un rôle très important.

Enfin, pour ceux et celles qui aimeraient en savoir davantage sur le Marathon de Parakou ou tout simplement connaître les différentes étapes de ma préparation physique et psychologique, je vous invite à me contacter par l’intermédiaire de ce courriel : luc@clownluc.ca.

Je remercie le magazine Courir Québec de me permettre la rédaction de ce court reportage ainsi que les membres des deux municipalités pour lesquelles je travaille dans le Bas St-Laurent, ma famille béninoise et canadienne-québécoise, mes amis du Québec et de la France et bien entendu mon épouse Huguette qui me supporte depuis 2012 dans cette aventure sportive et culturelle béninoise.

De même, cette 10e participation a été dédiée à tous mes amis et les membres de ma famille qui ont pris le chemin céleste au cours des dernières années et tout spécialement à Janin (59 ans) qui a emprunté cette même route en janvier dernier.

Je termine ce témoignage par un texte signé par un jeune journaliste béninois rencontré en février 2012 et dont j’ai eu l’honneur de revoir en 2023. Son prénom est Jérémie…II est le directeur d’un journal hebdomadaire appelé Daibi Info.

Bonne lecture à tous…et un remerciement à mes collaborateurs pour leur accompagnement dans la rédaction du texte.

Luc
clownluc.ca

15ème édition du marathon Salésien de Parakou/samedi 11 Février 2023

Organisation réussie et exceptionnelle pour les Oblats

Le samedi 11 Février 2023, la cité des Kobourou a abrité la 15ème édition du marathon Salésien de Parakou organisé par les Oblats de Saint François de Sales. Cette édition placée sur le thème : « Le monde est né de l’amour, il est soutenu par l’amour, il va vers l’amour, et il entre dans l’amour » a connu la participation de 1099 coureurs venus de plusieurs pays du monde à savoir : Bénin, Amérique, France, Canada, Afrique du Sud, Nigéria, Togo, Burkina-faso etc.

La course des 42 Km a été lancée à 6h du matin dans l’arrondissement de tchatchou en présence du maire de la ville de Parakou et du représentant de la BOA, sponsor officiel. Et plus tard celles des : 21km, 10 km et 5km, toutes lancées depuis l’esplanade de la paroisse Saint François de Sales d’Okédama.

Ainsi, les coureurs, marcheurs, enfants, jeunes, adolescents et seniors, déguisés ou non ont sillonné les rues et ruelles de la ville de Parakou pour chuter à la communauté du Postulat des Oblats de Saint François de Sales sise à Baka. Le parcours a été jalonné des forces de sécurité publique et des officiels.

A l’arrivée :

Pour les dames 42,195km,
– DJERIKOU Bertille est première avec une performance de 2h59min12S ;
– BALLO Justine 2ème avec une performance de 3h29min58 ;
– EKE Nadège 3ème avec une performance de 3h52min43 ;
– LAMER Marie-Noëlle 4ème avec une performance de 4h58min55 ;
– COMTE Chantal 5ème avec une performance de 5h14min50
– et TOMMEY Isabelle 6ème avec une performance de 5h46min11.

Chez les hommes,
– TABE Mohamed premier avec une performance de 2h36min16S ;
– KOVEITIN Richard 2ème avec une performance de 2h27min34 ;
– AZAGOUN Hospice 3ème avec une performance de 2h46min46 ;
– DAWIN Joseph 4ème avec une performance de 2h52min56 ;
– FAYIROU Maxime 5ème avec une performance de 2h58min19 et
– DORE Mamoudou Souradjou 6ème avec une performance de 2h59min10.

Chez les handicapés auditifs,
– Walters KOOS 1er avec une performance de 3h19min46 et
– KOTTIN Séverin 2ème avec une performance de 3h36min31.

Pour les handicapés moteur :
– 1er SAVI Hilère avec une performance de 3h27min41.

Pour les militaires en tenue de service :
– EDEN Bertin avec une performance de 4h43min50 ;
– GANYE Alain 2ème avec une performance de 5h09min28 et
– KOUAGOU Noél avec une performance de 6h14min51.

Sur les 21km dames ;
– OROU GUERE Yéniva est première : –
– SABI Mariam et GLERIE Réchiathou, 2ème. ex aequo.

Chez les hommes :
– YANI Yatto est premier,
– YANKOR Salifou est 2ème
– BAGNAN Abdou Lafirou est 3ème .

Sur les 10 km dames ;
– BOUKARI Amoudiath est première avec une performance de 59min06s7;
– BIO YAU Faridiath est la 2ème avec une performance de 1h01min01s ;
– TOSSOU Arielle est 3ème avec une performance de 1h7min22s.

Pour les hommes :
– AZONHIN Sylvain est 1er avec une performance de 33min07s2 ;
– SOULEYMAN Kann est 2ème avec une performance de 33min08s00
– ALOKPON Bil Arthur est 3ème avec une performance de 34min27s59.

Sur les 5km dames :
– Première -DA-Silvoira Nelly avec une performance de 23min47s93 ;
– Deuxième : SOUMAÏLA Mouinatou avec une performance de 24min02s33 ;
– enfin troisième : -AMIDOU Roukayath avec une performance de 24min18s17.

Pour les hommes ;
– NAMBOUA Barnabé est 1er avec une performance de 21min11s23 ;
– BAMBO Innocent est 2ème avec une performance de 21min12s07 et
– OGUELE Ismael est 3ème avec une performance de 21MIN13s66

La cérémonie de remise de prix a été effective en présence de plusieurs autorités et personnalités religieuses, politiques et administratives. Plusieurs autres prix ont été décernés aux coureurs. L’événement prit fin par les mots de remerciements et de satisfactions du coordonnateur du Marathon, le Révérend Père Guillaume KANBOUNON. Les dés sont ainsi jetés pour la 16ème édition.

Voyager et « courir » forment la jeunesse!

Voyager et « courir » forment la jeunesse!

J’ai des amis, des connaissances, des collègues de course pour qui la montée d’adrénaline se manifeste dans la grâce et l’effort d’événement sportif d’envergure.

Ils ont déjà complété un marathon, une fois ou à plus d’une occasion; Montréal, Québec, Rimouski et la toute proche Ottawa. Ces fans de performance ont aussi nagé dans un Iron Man à Tremblant ou un triathlon (comme moi) à Montréal, Gatineau ou Magog. Enfin les plus téméraires y sont allés pour la dureté du mental e pédalant les dénivelés au défi Bonneville 808 ou en longue distance au Grand Défi de Pierre Lavoie sans oublier le Grand Tour de Vélo Québec. Et je ne vous parle pas de l’ultra-rail de la Gaspésie ou dans Charlevoix là où les athlètes deviennent des super-héros. Je les admire.

Par contre, j’ai aussi mon plaisir coupable où j’y cultive mes phantasmes sportif : je pratique la course touristique.

De cette façon je n’ai pas à choisir entre le jogging et le tourisme, les deux sont du voyage. Mais on ne court pas dans des destinations nouvelles comme on le fait dans son quartier : culture différente, circuit inconnu, niveau de difficulté variable, météo surprise, etc.

Pratiquer le joggo-tourisme offre une nouvelle façon d’apprécier les lieux à visiter.

Vancouver, C-B. :
Vancouver, C-B.

La météo de ce coin de pays est une invitation quotidienne d’aller parcourir les sentiers du parc Stanley en boucle de 10 km, un parcours facile en nature avec vue sur l’océan et la ville du même coup d’œil ! L’endroit et très prisé et bien fréquenté à toute heure de la journée, il faut être prudent et savoir partager l’espace avec d’autres coureurs et vélocipèdes.

Puerto Vallarta, Mexique :
Puerto Vallarta, Mexique

Qui ne rêve pas de courir sous un chaud et doux soleil du sud ? Pour fuir le tumulte de cette station balnéaire pour une journée, j’ai emprunté les chemins poussiéreux et sinueux qui m’ont amené vers le charmant village de pêcheur de Buceria. 20 km en footing, en endurance fondamentale pour parcourir cette distance, bien hydraté et la peau enduite d’une crème forte en FPS. Arrivé à destination, sur l’heure du midi, c’est dans un charmant « boui-boui » que j’ai dégusté les meilleurs fruits de mer fraichement péchés du matin, si peu coûteux. Et le retour en taxi-vélo, pour quelques pesos.

Paris, France :
Paris, FranceCourir sur les bords de la Seine, tôt le matin est la meilleure façon d’apprécier la ville lumière et son charme d’une autre époque. À chaque passage sous un des nombreux ponts (37) de Paris, les images d’un si beau patrimoine bâtit se substituent les unes après les autres. Le regard doit aussi porter là où vous mettez les pieds; les chiens y sont légion : 20 tonnes de déjections canines y sont déversées par 300 000 chiens. Gare à l’entorse merdique !

 
Édimbourg, Écosse :
Édimbourg, Écosse

Si vous êtes fan d’Harry Potter, sachez qu’Édimbourg est le berceau du jeune sorcier. Par un beau dimanche sous un ciel éternellement nuageux, le parc Horlyrood et son boulevard Queen Drive (fermé à la circulation le dimanche) offre toute la latitude et des kilomètres de jogging dans une nature royalement préservée. On en sort par le mystérieux et mythique tunnel « Innocent Railways Tunnel » pour se diriger vers le splendide château d’Édimbourg, forteresse spectaculaire avec vue sur la ville. Il faut y monter par « Castle Hill », étroite rue de pavés. Chevilles sensibles s’abstenir.

Ouarzazate, Maroc :
Ouarzazate, Maroc

Partir, courir sans destination, au gré des pas qui nous mène nulle part, ajoute à la sensation de liberté que savourent les joggers. Parfois, cette liberté apporte son lot de surprise inattendue. Courir au « feeling » sans cadence ni allure, sans montre au travers des ruelles et rues étroites d’une ville typique du Maroc. Un véritable labyrinthe et un dédale de passages qui se déroulent parmi les bâtiments à l’architecture unique et mauresque du nord de l’Afrique. Une balade prévue d’une heure se transforme en recherche sur le chemin du retour de deux heures. Peine perdue. L’Arabe étant la seule langue parlée de ce coin de pays, j’avais prévu le coup : une carte d’affaires de mon gîte avec son adresse vint à mon secours et le gentil policier de me ramener rapidement dans son véhicule de patrouille au bout de 18 km … en sol étranger, ne partez pas sans elle.

Jbil, Tunisie :
Jbil, Tunisie

Une session de jogging dans le désert est un phantasme sportif qu’il faut avoir vécu une fois. Muni d’une bonne provision d’eau, d’une montre GPS et d’une casquette nécessaire, les premiers pas se font à l’aube, quand le soleil est encore doux sur la peau et les yeux. En partant de la « kazba », les mollets sont fortement sollicités dès les premiers kilomètres franchis par dunes et vallons. À peine 30 minutes de course, un seul et même paysage sur 360 degrés et un horizon à perte de vue. Le panorama est à couper le souffle.

Jbil, Tunisie

Il n’y a pas de sentier balisé, seuls les pas laissés derrière constituent la référence, une indication du retour. Dès que la brise se lève, il faut penser à revenir me prévient le guide du départ sinon tes traces ne pourront te ramener au bercail. Ta montre sera ton unique assistant mais encore…. Après une courte pause dans un oasis de fraicheur, perdu au centre de nulle part, le soleil commence à alourdir le pas et l’expérience finalement aura été comme un mirage dans le désert.

Chacune des courses dans ces pays visités m’ont rapproché de la culture et de ces citoyens. Les difficiles trail en montagne autrichienne, les routes sinueuses de la vallée italienne du Piémont parmi les vignobles, les côtes abruptes au centre de Lisbonne, les ravins profonds le long des routes du sud de la Provence ou les pistes larges et sécuritaires pour le jogging dans la campagne des Pays-Bas, toutes proposent des sensations de liberté au coureur qui souhaitent découvrir un décor original et authentique.

Pour votre prochain voyage à l’étranger, apportez votre paire de soulier de course pour en faire l’expérience et revenir avec des images et des souvenirs plein la tête.
Bon voyage et bonne course.
Robert Delorme, Blainville

Du côté de chez Bjorn

Du côté de chez Bjorn

Cela fait une petite éternité maintenant que la Norvège me colle à la peau, que je m’affuble d’elle, de sa belle croix bleue et blanche couchée sur son lit écarlate. Né quelque part entre les Jeux d’hiver de Sarajevo et ceux d’été de Séoul, j’avais tout juste huit ans lorsque la télé me renvoya les images oniriques de mon baptême olympique, une vaste mer rouge sur fond de neige (de cette neige cristalline, faste et abondante comme il ne s’en conçoit plus tellement aujourd’hui). Lillehammer scintillante sous son azur et son soleil, emmitouflée dans ses drapeaux et ses vapeurs. Tout un peuple rieur ramassé en larges grappes, enserrant les fondeurs — le ski de fond est aux fondements de tout, là-bas — dans un tumulte de cloches et de cris, pendant civilisé du Tour de France et de son maillot jaune livré dans les hauts cols à toutes les injures, aux passions les plus exaltées. Certaines fières gueules, déposées çà et là aux abords du stade Birkenbeineren, se faisaient fines bouches; marmites et petites grilles fumaient joyeusement parmi les épinettes. L’on se plaît à croire qu’il devait bien se boire force café, quelques alcools aussi, au sein de ces grandes réjouissances nationales. On se figure comme une colonie de lutins blonds aux joues sanguines, tirant leurs rejetons sous une montagne de couvertures, enfouis dans des embarcations ayant des siècles plus tôt appareillé, pleines de Vikings atrabilaires, vers les mers noires du Groenland, puis reconverties en minuscules et braves traîneaux. En 1994, les jeux hivernaux se déployaient sur vraie neige (il ne venait à l’idée de personne à cette époque d’en autoriser la tenue dans le désert).

Bjørn Dæhlie, cet illustre nom me roule dans la bouche alors que j’apprenais encore à attacher les lettres du mien. Thomas Alsgaard, Vegard Ulvang, Erling Jevne. Plus récemment, Petter Northug, Martin Johnsrud Sundby, Johannes Høsflot Klaebo. Combien sommes-nous aujourd’hui en Amérique à ne connaître qu’un seul d’entre eux? Mais qu’importe, alors que la Norvège ne cesse d’enterrer l’oubli, d’engendrer des géants, hiver comme été, sur neige comme sur le bitume. Le triathlon, dans ses trois principales déclinaisons (olympique, demi-Ironman, Ironman), autrefois une affaire d’Australiens, de Néo-Zélandais, d’Américains et d’Anglais, est pris d’assaut depuis un an par deux rigolos de Bergen qui battent furieusement la mesure. Gustav Iden et Kristian Blummenfelt, inséparables comme Bouvard et Pécuchet, ne semblent pas à première vue attachés comme les antihéros de Flaubert à la science, mais en sont devenus les instruments de laboratoire à l’aune desquels les meilleurs se comparent, et se désolent. Un autre hurluberlu de Norvège, Jakob Ingebrigtsen, rafle tous les records et titres aux épreuves de demi-fond (1500 et 5000 mètres) en athlétisme. À première vue, on devinerait un prodige du piano, un simple étudiant en lettres ou un bibliophile invétéré. On ne donnerait pas cher de sa peau (tellement blême) aux côtés des fines jambes d’Afrique. Ce petit côté princier, cette allure dégingandée, ces départs étonnamment lents, tout pour précipiter sa chute apparente; puis, en bout de piste, des débordements implacables, des remontées fracassantes, l’index brandi sans coup férir, le visage impassible, à la limite de l’insolence.

Les Norvégiens, qui se démarquent dans la vie politique comme sociologique sur tous les tableaux, qui font figure de premiers partout et tout le temps, se montrent exemplaires jusque dans l’art de souffrir. Le test du VO2 max (lequel calcule la consommation maximale d’oxygène), vieux comme le pâté chinois, ce sont eux encore qui en rajoutent une couche et qui ne cessent d’en repousser les seuils sulfureux. Cet atavisme ne tient pas du hasard.

À l’école secondaire, chaque année, la session d’éducation physique devait culminer à son point le plus redouté, tant exécré par les élèves : le test de Cooper, qui mesure tout autant mais avec moins d’exactitude l’élasticité de nos souffrances cardiovasculaires. Il fallait alors pendant 12 minutes parcourir la plus grande distance en course. Certains se volatilisaient après quelques tours, trouvant refuge derrière les gros chênes bordant la piste. C’était pour mon frère et moi au contraire notre quart d’heure de gloire. Si taciturnes en classe, l’on faisait éclater enfin nos coquilles et chanter nos égos rabougris. La même histoire se répétait au test du bip, où il fallait courir d’un mur à l’autre du gymnase à la cadence imposée par ce signal sonore, l’intervalle de temps entre chaque son se réduisant sans cesse. À la fin, seuls jouaient encore la navette les deux frères, les Léger1, les deux gars ayant une décennie plus tôt préféré au ski alpin, au football, au hockey et aux jeux vidéos hallucinatoires l’obscurité toute scandinave du ski de fond.

L’hiver est ma Norvège, n’en déplaise à Vigneault. La Norvège, ce n’est pas un pays, c’est mon hiver. J’aimerais croire que mon Québec est aussi cette Norvège lointaine, cet hiver de 1994.

1 Par un hasard qui m’échappait jusqu’à ce jour, l’on appelle aussi ce supplice imposé aux adolescents québécois « test de Léger », test homonyme de son créateur Luc Léger, sans parenté aucune cependant avec ma famille maternelle immédiate.