EN OCTOBRE, QUEL SOMMET ALLEZ-VOUS GRAVIR POUR LA SANTÉ MENTALE?

EN OCTOBRE, QUEL SOMMET ALLEZ-VOUS GRAVIR POUR LA SANTÉ MENTALE?

 

REGARDEZ LA VIDÉO DE LANCEMENT DU DÉFI 2022!

Le comité organisateur du Défi Santé en Tête est heureux d’annoncer que la troisième édition du Défi aura lieu du 7 au 10 octobre 2022 dans le cade de la Journée mondiale de la santé mentale.

Cette année, la cible est ambitieuse avec un objectif de levée de fonds de 85 000$ pour appuyer la recherche, les soins et les programmes en santé mentale à l’Institut Douglas, soit le centre le plus important en la matière au Québec.

Marie-Hélène Thibeault, sur la photo avec sa fille Zoë, a fondé le défi suite au suicide de son mari en 2016.

RÉALISEZ UN DÉFI À LA HAUTEUR DE VOS AMBITIONS!
Inspiré par la thématique de « gravir votre sommet pour la santé mentale », le défi sportif virtuel invite les participants à travers le Québec à s’inscrire individuellement ou à former une équipe pour relever un défi de leur choix durant la fin de semaine de l’Action de Grâce, incluant la possibilité de gravir un sommet à une ou plusieurs stations de ski. À ce jour, 17 montagnes à travers le Québec ont confirmé leur participation!

« Il y a plusieurs parallèles entre affronter les hauts et les bas de notre santé mentale et relever un défi sportif comme gravir une montagne », souligne Marie-Hélène Thibeault, membre du comité organisateur bénévole et survivante du suicide de son mari au terme d’une longue bataille avec un trouble bipolaire.

« Nous espérons que ce weekend sera une opportunité pour la collectivité aux quatre coins du Québec de profiter des bienfaits de l’activité physique, de faire force commune pour briser les tabous face à la santé mentale et d’amasser des fonds pour l’avancement de la recherche et l’augmentation des soins si essentiels », ajoute celle qui a partagé l’histoire de sa famille dans ce touchant témoignage.

UNE ÉQUIPE AU BROMONT ULTRA!

DÉFI SANTÉ EN TÊTE
Le même weekend d’octobre, les sportifs aguerris souhaitant relever un défi d’envergure en course à pied ou à vélo de montagne dans le cadre du Bromont Ultra pourront aussi amasser des fonds pour la Fondation Douglas et la santé mentale. Pour soutenir l’initiative, simplement choisir la cause de la Fondation Douglas à l’inscription au Bromont Ultra.

PLUS QUE JAMAIS: LA SANTÉ MENTALE
Au Canada, 20 % de la population sera personnellement touchée par la maladie mentale au cours de sa vie et 4 000 personnes se suicident annuellement. À l’échelle nationale, seulement 5 % des dépenses totales en santé sont allouées aux traitements et à la prévention des maladies mentales. Tous les fonds amassés par l’entremise de la campagne du Défi santé en tête seront remis à la Fondation Douglas pour propulser la recherche et les soins en santé mentale.

INSCRIVEZ-VOUS AUJOURD’HUI!
Créez votre profil individuel ou d’équipe maintenant ici : https://fondationdouglas.akaraisin.com/ui/santeentete22/pledge/registration/start

Pour plus d’information concernant le Défi, visitez :
https://fondationdouglas.akaraisin.com/ui/santeentete22

Éboulois éboulé

Éboulois éboulé

La journée était fort belle. Le soleil de février dardait mon écran d’ordinateur de travail, m’empêchant par manque de contraste de bien y veiller – à mon travail – et renvoyait ma propre réflexion endormie. De tuque verte des Packers et de tasse de café refroidi j’étais comme chaque matin d’hiver affublé dans cette maison laissée volontairement frette, pendant que femme et fille sommeillaient sous la lourde couette. En cachette, je meublais virtuellement les mois à venir. La trame devait aboutir à un éclat : une course. La trêve avait assez duré depuis le marathon de Boston en 2019; j’avais le cœur rasséréné, donc belliqueux. Il était dès lors tout indiqué d’effacer le souvenir bostonnais par un marathon revanche en octobre, trois semaines cependant après une première salve de 65 kilomètres dans les bois. Quelques clics, la double affaire était réglée et j’étais encore en pyjama, aveuglé dans mes rayons.

De nos jours, pareille longueur (65) n’étonne plus grand monde. Les kilomètres, les milles même, atteignent et dépassent souvent la centaine, et les « ultras » (épithète pompeuse qui me rebute et m’endort tant elle court toutes les lèvres; à ce compte, ajoutez les maudits KOM et FKT*) pullulent. Franchir le cap de la soixantaine, y’a rien là, en bref. Pis : on sombre vite dans l’oubli. Un marathon – épreuve séculaire qui cristallise mieux que toute autre l’image de l’Homme se déliant franchement les jambes – happe davantage les esprits; les épreuves à trois chiffres quant à elles rendent béat. À mi-chemin entre les deux, la marche m’était interdite, la course impraticable de bout en bout. Par conséquent, je n’étais ni Hobbit, ni Jacqueline Gareau. Ni enfoui pour de bon sous les ramures et condamné à survivre sous les étoiles, ni quitte pour un carnaval de vitesse de deux heures. Ni chameau, ni jaguar, je me ferais bourrique. Ma gloire s’érigerait quelque part dans l’intermédiarité.

Les Éboulements. N’est-ce pas là le plus beau toponyme de tout le Québec? Existe-t-il plus joli siège de la poésie dans les noms de pays de la Belle Province? Le Parnasse investit la nomenclature municipale, un peu d’or émaille enfin le granit des MRC. J’irais donc, le temps d’une longue semaine, me faire fier Éboulois.

La course prenait racine dans le Parc national des Hautes Gorges-de-la-Rivière Malbaie, quelque cinquante kilomètres au nord de notre maison de vacances. Mon alarme fixait le lever à une heure farfelue : 3 h 30, mais l’était davantage l’idée d’avaler toasts et omelette au fromage — prolongement glycémique et monochrome du spaghetti de la veille — six heures plus tôt qu’à l’habitude. Un autobus scolaire attendait les participants et décollait à 4 h 30, nous nous élancerions à 6 h, entre loup et chien comme on dit (soit le début de la journée où la clarté est telle qu’on a du mal à distinguer l’un de l’autre). C’est le profil de pareille bête d’ailleurs qui ornait les affiches de l’événement (Harricana, pour ne pas le nommer).

Google Maps établissait mon heure d’arrivée à la navette à 4 h 32. Sous les étoiles, ma voiture hurlait et je faisais d’une main malhabile le tri des choses à apporter absolument dans l’autobus : une tuque, mon passeport vaccinal, une couverture de survie en aluminium, un sifflet en forme de canard dérobé à ma fille, mille gels. Vers 4 h 35, la navette m’éludait toujours, je tournais en rond sur le boulevard Kant à La Malbaie, Google Maps me répétait que l’autobus invisible me dévisageait de ses phares absents, les cieux faisaient s’abattre quelque malédiction fortuite sur ma vie. La suite appartient à l’Histoire.

À 4 h 40, un vieux prisme rectangulaire jaune bondé décollait sur la rue parallèle, et sur la banquette brune de mon enfance, les yeux fermés, j’expirais profondément. Précoce warm-up dont je me serais sacrément passé, aurais-je dit à mon voisin masqué, mais converser tenait de la dépense inutile et mes gels s’avéraient parcimonieusement comptés.

Mon dernier contact avec la réalité paisible avant l’enlisement dans l’étonnant vacarme forestier fut la loufoquerie d’un revenant. Bruno Blanchet, armé « trail » de pied en cap, l’homme qui faisait rire plus que tout autre Marc Labrèche il y a des lunes et invité d’honneur inopiné de l’Harricana, nous intimait : « Que j’en vois pas un me dépasser! » À 6 h, nous décollions, dévalant et avalant Bruno, et je ne conserverais rien de ce héros de mon adolescence au cours des prochaines heures, sinon la survivance de quelques néologismes lointains tirés de cette époque ancienne. Des mots en « âge », comme « gossage », « niaisage ». « Piochage », corrigerait un aîné.

Car la course en forêt, hors des routes, tenez-le vous pour dit, relève d’un gros leurre inavoué. L’addition course à pied et sentiers mène à plusieurs résultats, mais l’adéquation largement reçue d’avec le plaisir et le bien-être est bancale à maints égards. Ça me rappelle ce sophisme administré par l’orienteur du cégep à mon frère — garçon habile aimant les sciences et excellent pianiste — perdu face à l’avenir. L’homme satisfait, hissé hors de la multiplication des possibles, releva le menton vers le visage déconstruit d’Antoine et l’orienta à peu près : « ingénieur de son ».

1 x 1 = 1, calcul implacable qui essentialise hélas parfois l’existence.

Ainsi, les vingt premières bornes défilèrent en trombe, autour de cinq minutes le kilomètre, assez vite pour mettre en péril tous les ligaments du tarse. Le tiers de mes provisions au moins, ce sont mes yeux qui par l’exercice douloureux d’une extrême vigilance m’en délestèrent. Brûler des calories par l’intensité du regard, mon dossard d’emblée ne m’avait pas épinglé à ce fait. Les traverses boréales, comme leurs sœurs aurore, éblouissent et aveuglent à la longue. Nulle part dans l’hémisphère septentrional, les embûches sont-elles autant légion. Voyez les passerelles montagnardes pleinement dégagées de la Californie, du Colorado, foulez les GR soyeux des mondes alpestres. Aucune commune mesure. Les gagnants des grandes courses là-bas – Western States, Leadville, UTMB – courent à peu près au même rythme ou plus rapidement que les meilleures jambes québécoises de l’épreuve du 65 km, mais sur une distance tout autre (100 milles, environ 160 kilomètres) et par un dénivelé à l’avenant (à peu près cinq fois plus de verticalité montante et descendante), en altitude de surcroit.

Chez nous, au Québec, en histoire comme en course, on se déprend péniblement de nos racines.

Mais, la course, qu’en advint-il au juste en fin de compte? Les heures et les scènes se confondent; je me souviens de m’être trompé de voie à mi-parcours et d’avoir rebroussé chemin en jurant, je me rappelle de quatre édens appelés ravitaillements ralliés tant bien que mal à des moments charnières, je me revois atteindre le cap des 42 km et trouver absurde l’idée de n’en être qu’aux deux tiers, je me réjouis des huit derniers kilomètres où par écœurement j’ai fusé dans le top 10, tout à fait in extremis.

Aujourd’hui, j’écris et je guéris mon psoas droit. J’ai fait l’impasse sur le marathon du 3 octobre dernier. La qualification pour Boston remise aux calendes grecques. Ma saison de course atteint son crépuscule, la queue de poisson est quelque peu indigeste. Les feuilles tombent, les lumières déclinent, les premiers vents froids battent les rues désertes. J’essaie de prendre quelques livres, faire le plein, m’arracher de force hors de la condition de coureur-compétiteur. Cela fera son temps. À la fin, la bourrique reviendra au grand galop.

Mon semi à Lévis

Mon semi à Lévis

Runwise

Dimanche 29 août fut une journée spéciale pour moi. Pour avoir battu mon record sur semi, mais aussi pour une raison plus profonde. Je vous explique cela.

(et je vous parle dans mon tout nouvel atelier!)

Dimanche dernier marquait ma participation à la coupe Québec de semi-marathon. Ma dernière vraie course sur route remontait à janvier 2020 : le 10 km de Nice que j’avais couru en 30min48.

Les courses de championnats m’ont toujours stressé pour plusieurs raisons :

  • Peur de mal faire,
  • Trop envie de briller,
  • L’impression que j’avais plus à perdre qu’à gagner.

J’avais donc tout une revanche à prendre.

Ces derniers mois, j’ai beaucoup travaillé sur moi-même. Je voulais devenir un coureur plus patient, moins obnubilé par le résultat et capable de développer un projet sportif à long terme. La coupe Québec était la parfaite occasion pour tester mon nouvel état d’esprit.

De plus, il y avait des bourses pour les 3 premiers et l’opportunité de briller sur la scène québécoise, rendant le défi encore plus grand.

L’objectif que je m’étais fixé était simple : arriver serein et courir aux sensations comme je sais le faire. Ce que je ne voulais pas ? Pousser la machine trop loin. Je souhaitais garder mon énergie pour le marathon de Valencia le 5 décembre. Mais, je savais que faire sa propre course dans un peloton relevé, c’est difficile.

Pourquoi ce changement d’état d’esprit ?

Depuis que je cours, j’ai toujours eu la mentalité de donner mon 105% à chaque course. Peu importe la distance, peu importe mon état de forme, ou mon avancée dans ma prépa, je voulais tout donner. Le problème, c’est que je finissais par me fatiguer, me blesser, ou me lasser de la compétition.

Ce n’est que récemment que j’ai commencé à remettre ce principe en question.

Ai-je vraiment besoin de tout donner à chaque course ?

A priori, c’est une valeur centrale en course à pied : « Tant que tu donnes ton max, tu peux être fier de toi ». Donc si je ne donne pas mon maximum … devrais-je être déçu de moi ? Probablement pas.

Cette réflexion a fait son bout de chemin, et j’en suis arrivé à la conclusion suivante : je donnerai mon 100% quand je sentirai que c’est le bon moment. On parle beaucoup de consentement, mais rarement de celui qui lie notre corps et notre esprit.

Le pire, c’est que si une part de moi désirait ce changement, une autre part semblait réticente. « N’es-tu pas en train d’adhérer à une mentalité de perdant ? ». Tant pis, si je fais ce que j’ai toujours fait, j’obtiendrai les résultats que j’ai toujours obtenus, et dans mon cas, je crois que je peux mieux faire.

Aussi, depuis mon dernier 10 km lors duquel j’avais fait un beau record (30’11) mais aussi vécu beaucoup de souffrance, je sentais que j’avais besoin de temps pour renouer avec la douleur de course. C’est donc de cette façon que j’ai approché la coupe Québec, et pour être transparent, cela m’a fait énormément de bien.

7h30, le départ est lancé, je me sens relax. Je reste dans le pack les premiers kilomètres, puis certains gars posent une nette accélération dans la première descente. Je décide de ne pas suivre, de m’en tenir au plan.

Un autre coureur semble lui aussi frileux dans les descentes, on fera toute la course ensemble, en alternant les relais.

Je franchis la ligne d’arrivée, je me sens bien pour une fin de course, j’essaie de kicker, j’y parviens (c’est rare). Je jette un œil au chrono, 1h07:25, je me sens heureux.

Quelques années en arrière, j’aurais porté mon attention sur le négatif. Ce que je n’ai pas obtenu. Dimanche, je me sentais ému. J’ai pris conscience de ma chance. Celle de pouvoir courir, demeurer en santé, m’éclater sur un magnifique parcours entouré de mes amis et de ma blonde.

Cette expérience me rappelle que j’ai un pouvoir magnifique : la capacité de diriger mon attention sur l’essentiel.

La course à pied est un sport difficile, mais nous avons la possibilité si nous le souhaitons, d’en faire une expérience plaisante. Performance et sérénité sont compatibles, mais cela prend beaucoup d’efforts et d’introspection.

Sans les bonnes connaissances en psychologie ce chemin peut être laborieux. Pour en savoir plus sur les principes psychologiques avancés qui m’ont permis de concilier plaisir et performance, jetez un œil à mon nouvel atelier. Son but ? Vous aider à mieux performer tout en restant équilibré. Je vous partage mes meilleurs conseils issus de la science en psychologie humaine et du sport.

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Prenez soin de vous,

Max