De nombreux événements de course à pied au Québec n’offrent pas la distance du marathon à leur programme. Cette mythique distance comporte son lot de défis à organiser et la topographie des municipalités hôtesses se prête parfois mal à cette longue épreuve. Prenez Sherbrooke, ma ville de résidence, je vois mal comment les organisateurs arriveraient à trouver un parcours plat et rapide pour les gazelles qui veulent se tester après des mois de préparation. Le demi-marathon devient alors une alternative plus simple et qui a le potentiel de rallier une masse importante de coureurs. Est-ce que cela revient à dire que les athlètes ont moins de mérite? Dans une ère ou les ultra-marathons ont la côte, nous pourrions être tentés de faire ce parallèle, mais en analysant de plus près l’effort demandé pour franchir 21,1 kilomètres, force est d’admettre que la préparation doit tout de même être au rendez-vous. Attardons-nous un peu à l’engagement dont doivent faire preuve les coureurs du demi.

1) Le volume d’entraînement

Je suis un jeune père de famille et adepte du marathon. Je dois admettre que le kilométrage hebdomadaire et, conséquemment, le nombre d’heures passés à l’entraînement en vue d’une épreuve de 42.2KM est important. Cela a inévitablement un impact sur la famille. La différence la plus notable se situe probablement lors de la longue sortie du weekend. Il n’est pas rare de voir des plans d’entraînements viser de 32 à 35KM lors de ces rendez-vous. Ces sorties forcent alors l’adepte à faire un effort d’au minimum 2 heures. Si l’on ajoute le temps de déplacement en voiture, s’il y à lieu, on se retrouve facilement avec un bloc de 3 heures en dehors du nid familial un matin de weekend. Ce n’est pas toujours facile à placer au calendrier avec les autres obligations familiales. En contrepartie, en préparation pour un demi-marathon, les longues sorties oscillent généralement entre 15 et 25 kilomètres, selon le niveau de chacun.e.s

2) La fréquence

En préparation pour un marathon, plusieurs courent au moins 6 fois par semaine, parfois à raison de deux fois par jour. Un athlète qui décide de s’investir dans la préparation d’un semi-marathon peut réduire sa fréquence à 4 ou 5 fois par semaine selon son niveau de forme, son historique de blessures et la performance voulue lors de la compétition. Si cela se traduit par une matinée de plus au lit pour donner un répit au conjoint ou à la conjointe, plusieurs y verront un net avantage.

3) L’intensité

Ouch! Ici, un entraînement de demi-marathon peut devenir très demandant si on a un chrono bien précis en tête. Les séances par intervalles doivent, dans ce cas, se faire à une allure soutenue et l’aspect musculosquelettique du coureur peut en prendre pour son rhume. Si le marathon est une épreuve d’endurance plutôt que de vitesse, courir sa moitié nécessite souvent que les deux sphères de la course à pied soient au rendez-vous pendant la phase de préparation et le jour de la compétition.

4) L’aspect social

Finalement, en cette période où la santé mentale est importante, il ne faut pas non plus négliger les avantages que le demi procure par rapport au marathon. La bête de 42,2KM requiert une rigueur quasi-chirurgicale quant au repos et au sommeil. Avec son petit frère le demi-marathon et son impact moins grand sur l’agenda et sur le corps, on se retrouve avec plus de temps libre. On peut alors se permettre d’étirer (un peu) nos soirées entre amis sans être préoccupé d’obtenir toutes nos précieuses heures de sommeil pour bien récupérer. À ce propos, tenons bons, ces soirées entre amis seront bientôt de retour.

Bonne course!