Ma motivation

Ma motivation

Ma motivation pour la course et le vélo est arrivée tardivement. L’élément déclencheur a été une prise de conscience après une visite annuelle chez mon médecin qui m’annonçait que mes plus récents résultats d’analyses sanguines étaient inquiétants. Ayant bien pris soin de m’expliquer où mène trop souvent ce genre de résultats chez les personnes dans ma situation (homme sédentaire en surpoids) qui arrivent en fin de quarantaine ou dans la cinquantaine, il m’a fortement encouragé à être plus actif et à changer mes habitudes alimentaires et mon mode de vie en général. Ce n’était pas la première fois qu’il me faisait ces recommandations, mais cette fois-ci, en voyant la constellation d’astérisques (qui indiquent les valeurs hors normes) sur mon rapport de laboratoire, je me suis dit que quelque chose devait changer.

Demi Santa-Monica

Demi Santa-Monica

Je me suis questionné pendant plusieurs semaines sur comment y arriver. Je me suis d’abord inscrit au gym pour brûler des calories en faisant de l’elliptique et de la musculation. Après quelques semaines (et plusieurs kilos en moins), j’ai décidé d’ajouter la course à pied à mes activités physiques. Au début, c’était principalement par commodité que j’ai choisi de courir, parce que c’était plus rapide d’enfiler mes chaussures et de sortir courir que de conduire jusqu’au gym. Mon seul objectif était d’être actif, continuer à brûler les calories et perdre le surpoids accumulé au fil des années. Puis (à ma surprise et celle des gens qui me connaissent), j’ai commencé à vraiment apprécier ces sorties. Je me suis inscrit à quelques courses locales, de plus en plus longues au fil des mois (3 km, 5 km, 10 km et plus). Même si en général j’arrive à me motiver assez facilement lorsque j’aime faire quelque chose, les jours où les entraînements sont plus difficiles, j’essaie encore de me rappeler pourquoi j’ai commencé à courir au départ et surtout combien j’étais fier de terminer mes premiers 5 km, 10 km, 21,1 km, etc.

Duathlon Esprit

Duathlon Esprit

En partie grâce aux voyages que mon travail m’amenait à faire (la vie était complètement folle avant la COVID-19) j’ai participé à des demi-marathons dans des endroits magnifiques comme la Californie et l’Utah. Quelle sensation incroyable que de courir 21km sur une plage de Santa-Monica au début janvier ou en admirant les paysages à couper le souffle de l’Utah, en mars.

Maintenant que mon poids et mes résultats de laboratoire sont sous contrôle, je m’entraîne plus sérieusement avec un club de triathlon à Montréal (le club Triomphe avec mon entraîneur Pierre Thiffault). J’aime beaucoup combiner le vélo et la course à pied, et l’entraînement en croisé en général. Je n’aurais jamais pu rêver participer à une course organisée, peu importe la distance, il y a quelques années à peine. Maintenant je m’entraîne pour courir mon premier marathon complet et peut être un Ironman!

Comment vas-tu ?

Comment vas-tu ?

Stéphane Castellon

Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en février 2021. Je vous raconte brièvement comment j’ai vécu cette dernière année et ce qui est ressorti de ces batailles intérieures, parfois violentes, parfois douces, mais surtout salvatrices.

Quelque part en mars 2020, j’ai été mis à pieds, comme plusieurs. Nous étions pourtant dans un air d’aller vers une production gigantesque pour satisfaire une grande clientèle. Et soudainement, tout s’arrêtait.

Sur-le-champ. Sans préavis. Sournoisement, tout comme nos univers personnels qui venaient de prendre une débarque dans l’incertitude, la peur et l’inconnu. Mais pour moi, avec un peu de soulagement. Je l’ignorais à ce moment-là, mais le besoin de prendre une pause, une vraie, s’imposait pour ma santé mentale et physique. Et la Vie répond souvent – ou toujours – à nos demandes. J’ai d’ailleurs pensé, ironiquement, que la pandémie arrivait par ma faute…ha ha ha !

C’était un mercredi matin.
Je donnais depuis quelques années déjà, une grande partie de mon temps et de mon énergie à cet emploi, mais voilà que soudainement, pour une semaine, deux, peut-être trois, j’aurais tout ça pour moi, sans penser à personne ni rien d’autre que moi. Sans planifier, sans prévoir, sans devoir. Juste être.
Cet arrêt aura duré près de quatre mois.

Dès la première journée, j’ai installé un espace pour me remettre à la peinture et créer. Dès le lendemain, j’ai repris la course à pieds quotidiennement. Dès le surlendemain, j’ai recommencé à cuisiner avec amour et calme. Et c’est ainsi que j’ai passé les quatre mois qui ont suivi, cherchant sans cesse à répondre à mes besoins du moment et surtout, à répondre régulièrement à cette question :
COMMENT VAS-TU ? (L’émotion vient de monter spontanément, suivie de quelques larmes en écrivant cette phrase parce que très rarement, on se le demande à nous-même et trop peu souvent les autres nous pose la question, sincèrement).

Et j’ai passé ces quatre mois à tomber et retomber en amour avec moi, à reconnecter avec l’Artiste en moi, à renouer avec mes vraies valeurs, ma vraie essence, et tout ce que j’avais perdu et oublié de moi au fil des ans pour être au service des autres, pour plaire, ne pas déplaire, ne pas faire trop de vague ni déranger par ce que je suis. J’avais oublié comment j’allais dans toute cette Vie que je vouais aux autres.

Ce mercredi matin du mois de mars 2020, j’étais loin de m’imaginer que mes rêves d’enfant, mes désirs et aspirations d’adolescent et mes besoins d’adultes referaient surface de manière si brutale et inattendue. La surprise a été si forte, que ma tête tourbillonne sans cesse depuis et je dois mettre sur papier mon horaire de chaque jour, sinon, j’en oublies des bouts.

Je suis retourné au boulot en août avec en tête, ce besoin viscéral de respecter mes limites, mes rêves, mes désirs. Je suis dans un conflit personnel et déchirant depuis ce temps, ne voulant plus laisser aller ma Vie dans n’importe quel sens.
Je ne veux plus être loin de ma Vie…

Puis il y a eu les vacances de Noël. Moi qui aime tant cette période de l’année entouré des membres de ma belle et grande famille, cette année-là, j’ai célébré seul avec ma mère. Nous avons ri, pleuré, chanté, mangé puis chanté, ri et pleuré encore, ne sachant plus trop s’il était de mise de célébrer ou s’il fallait juste laisser passer le temps pour oublier ces fêtes un peu étranges. Nous avons parlé de la Vie, de la résilience et avons réussi à nous frayer un sentier vers un Noël Joyeux et un Nouvel An dans l’humour et la légèreté.

Ce mercredi matin du mois de mars 2020, j’étais loin de m’imaginer que je prendrais enfin soin de moi avec tant de douceur et de bienveillance et ce, pour toujours depuis ce temps.

Jamais plus je ne me laisserai tomber.
Jamais plus je ne m’éloignerai de ma Vie.
Ai-je trouvé le secret du bonheur, de la santé et de la longévité ?
Je ne sais pas. Peut-être…

Bon ! Je dois te laisser, j’ai de la peinture qui est entrain de sécher sur ma toile.

Mais avant, j’ai envie de te demander : Et toi, COMMENT VAS-TU ?