Les coureurs devraient éviter ce type de perfectionnisme
Les coureurs devraient éviter ce type de perfectionnisme : explication
Cette semaine une étude sur le perfectionnisme chez les coureurs a attiré mon attention. Les chercheurs se sont posé une question simple :
Le perfectionnisme peut-il affecter la performance de coureurs à un 10 km ainsi que leur humeur ?
L’étude : https://doi.org/10.1080/1750984X.2021.1944271
Les études sur le perfectionnisme sont importantes, car la science a démontré que certaines formes de perfectionnisme pouvaient affecter la performance sportive, le bien-être physique et psychologique ainsi que le burnout.
Avant de vous expliquer l’étude, précisons qu’il existe 2 facettes au perfectionnisme :
• La recherche de la perfection : perfectionistic strivings
• Des Inquiétudes importantes et la critique systématique de ses propres comportements : perfectionistic concerns
La science a apporté suffisamment de preuve pour affirmer que le premier type ne serait pas toujours délétère et pourrait dans certains cas être favorable notamment en augmentant la performance, alors que le deuxième serait systématiquement délétère.
Soulignons que ces deux facettes existent en chacun de nous, mais dans différentes proportions.
Qu’ont fait les chercheurs ?
Les chercheurs polonais ont recruté 188 coureurs qui allaient participer à un 10 km certifié. Leurs records personnels étaient compris entre 37 minutes et 1h12.
Quelques jours avant la course, les niveaux de perfectionnisme des participants étaient mesurés à l’aide d’un questionnaire :
« J’ai des attentes très élevées pour moi-même » est un exemple de question qui permettait de mesurer le « mauvais » perfectionnisme (striving)
« Même les petites erreurs peuvent miner ma confiance en moi » mesurait le « bon » perfectionnisme (concerns)
Après la course, les chercheurs mesuraient d’autres variables telles que l’humeur et la précision avec laquelle les coureurs avaient estimé leur performance au 10 km.
Voici quelques résultats intéressants :
Plus les coureurs avaient de hauts niveaux de préoccupations perfectionnistes (la facette négative) et moins ils rapportaient de plaisir dans la semaine suivant la course. Cela n’était pas vrai pour l’autre facette de perfectionnisme.
Durant la semaine suivant le 10 km, les coureurs plus hauts sur la facette négative de perfectionnisme démontraient davantage de tensions (p.ex. anxiété) … non seulement s’ils n’avaient pas atteint leur objectif, mais étrangement même après avoir dépassé leurs attentes. Cela montre clairement que la facette négative du perfectionnisme mène à des conséquences négatives que l’athlète réussisse ou échoue!!
Il y aurait un profil idéal qui maximise la performance (via les émotions) soit avoir un haut niveau de bon perfectionnisme combiné à un faible niveau de mauvais perfectionnisme. En d’autres mots, la recherche de la perfection serait bénéfique, à condition d’accepter d’être imparfait … !
Et donc … ?
Progresser en course à pied sur le long terme est difficile, cela requiert une grande dose de persévérance.
Cette persévérance, vous pouvez l’alimenter en vous sentant compétent dans votre sport.
Et, le point intéressant, c’est que, quelles que soient vos performances, il est possible de reprendre le contrôle sur vos réactions afin que celles-ci alimentent positivement votre expérience de coureur. Cela vous protégera du burnout et façonnera un mental très solide avec le temps (la fameuse résilience).
Mon ami Arnaud, qui vient de fracasser son record sur marathon en 2h28 est le meilleur exemple que je connaisse. Je prends exemple sur lui ! 😉
En d’autres mots, vivre des émotions positives plus souvent dans votre sport fera de vous un meilleur coureur.
À l’inverse, les émotions négatives peuvent précipiter le burnout et réduire votre intérêt pour votre sport, pouvant éventuellement mener la lassitude voire à l’arrêt.
Finalement, les auteurs soulignent un point intéressant :
On parle souvent de déception face à l’échec, mais beaucoup moins de la capacité à savourer une victoire ou un nouveau record personnel.
Il est difficile pour les perfectionnistes (concerns) de savourer et de chérir leurs réalisations.
Avis aux coureurs qui ont tendance à s’autocritiquer et être très soucieux de leur performance … Pratiquez un peu d’auto-compassion et apprenez tranquillement à célébrer même les plus petites victoires 😉 !
Bonne fin de semaine les amis,