Une année de disette chez les coureurs ou l’ère du virtuel prend toute la place…
Jeudi 15 avril (48 hrs avant mon marathon)
Ça y est, au moment où je débute cet article je suis à 48 heures de mon 9e marathon (3e marathon virtuel). Je le prévois pour samedi qui vient, c’est-à-dire le 17 avril.
Comment je me sens? Bon comme à chaque fois insuffisamment préparée… (Je ne crois pas honnêtement que je devrais le penser, mais je n’y peux rien). Comme je ‘’pause’’ quelques jours avant un marathon, histoire de me reposer, refaire le plein D’énergie je n’ai pas couru depuis lundi… Alors, j’ai l’impression de ne plus pouvoir courir, je ne sais pas comment on en vient à autant se poser des questions de ce genre (?) Je maintiens tout de même en période de ‘’d’entretien’’ une moyenne de 45 km /semaine. Alors…
Je réduis la durée de mon entraînement de marathon à un mois, c’est peut-être pour ça que je n’ai pas l’impression d’être en avant-veille d’en faire un. Comme j’ai déjà une bonne moyenne de km/semaine, c’est facile de monter le millage jusqu’à 60km/ semaine.
Pour favoriser une bonne récupération, je cours 3 fois semaine. Je veux éviter des blessures (que je n’ai jamais eu 😉) et bien récupérer entre mes courses. Je veux aussi faire autre chose, une semaine de 60km, ça veut parfois dire 3 sorties de 20 km par exemple, il faut mettre nos entraînements à l’agenda. Comme je me prépare pour un ultra en trail, j’ai beaucoup couru dans des sentiers tout près de chez moi… Ça demande plus la course en trail que sur la route. Toujours à penser à ou on va poser le pied, les branches au sol, et dans les airs…. Les roches…. Les couleuvres 😉 ouin… parce que y en a …. Sur la route, surtout en campagne, je suis plus comme un train en marche…. Plus facile de maintenir une vitesse constante.
Comme je disais, nous coureurs avons vécu une année de disette… Plus aucune course chronométrée, plus de trajet prévu, circulation stoppée, encouragement tout au long du trajet, table avec eau, sourire de bénévoles, musique sur la ligne de départ une médaille qu’on n’a pas magasinée, le fameux salon ou expo du coureur quand on récupère notre dossard… Tout ça me manque, surtout rendu à un 3e marathon virtuel. Pourquoi je le fais alors, me demanderez-vous? Je tiens à maintenir 2 marathons par année. J’ai un rêve, qui est de participer au marathon de Boston, et malgré qu’aucune possibilité de qualification n’est possible présentement, je veux le faire tout de même. Je suis aussi maso, j’adoooorrre la douleur post marathon… les quads en feu.
Ma course s’est de beaucoup améliorée dans la dernière année. Mes pensées aussi. Je cours plus sans pression, et cela a fait que je maintiens une vitesse beaucoup plus constante. Malgré des conditions météo parfois changeantes. Mon premier marathon virtuel n’était pas prévu virtuel, il est survenu suite à une annulation. À quelques semaines d’avis, on a déjà un ‘’entrainement’’ de fait dans les jambes. J’avais la possibilité de l’arrêter et revenir à du maintien ou poursuivre sur ma lancée, ne sachant pas si, où et quand je pourrais courir un marathon organisé j’ai persévéré, bien après un an, je suis pas mal contente d’avoir maintenu mon cap.
Beaucoup de chose à organisées et finalement pas tant que ça; Le trajet. Mon premier virtuel je l’ai fait à partir de ma porte de maison. L’eau et les gels ? Mon conjoint me les fournissait à des endroits prédéterminés. J’ai tenté d’éviter le trafic, ne voulant pas devoir arrêter… Cela a bien fonctionné. Des encouragements ? Des pensées en tête lancées de moi à moi. (Force intérieure), la Médaille? Reçue plusieurs semaines par la suite, Mais j’ai tout de même fait les photos du finish et suis retournée sur place avec ma médaille pour en reprendre d’autres.
Mon 2e marathon virtuel : Une course prévue, avec réservation d’hôtel et 5 heures de route pour aller la courir. Elle voulait la fille… Mais malgré que ce marathon organisé fût maintenu jusqu’à la presque toute fin… le promoteur, la veille à pris la décision de l’annuler pour la sécurité de tous. Nous avions des réservations de prises, et un entrainement de fait, on fait quoi ? Ben on y va, et surprise le matin même sur place, beaucoup de coureurs, mais rien d’organisé par un promoteur. Le Bonheur… on avait tout de même l’impression d’y être (marathon pucé), j’ai pu avoir la médaille de l’évènement …. Mon temps : 2e meilleur à vie 3 :55 :12. Fierté et joie.
Mon 3e : Vous le saurez à la fin de mon article 😉
Pour courir virtuellement un marathon ça prend des trippes… Parce que c’est en elle qu’on ira puiser tout ce qu’on a. Qui n’a jamais réussi un km de plus parce qu’il s’était fait encourager le long du parcours? En virtuel, rien… juste des gens qui se demande avec ‘’l’allure’’ des derniers kilomètres, pourquoi elle n’arrête juste pas de courir si ça fait aussi mal ? C’est notre secret intérieur, à partager avec nous, nos trippes et souvent le conjoint qui nous fournira ce qu’on a besoin. On va se le dire, tant qu’à le courir virtuel, je me le rends un peux plus facile.
Alors ceinture avec cellulaire (pour le pick up call 😉 ) 1 ou 2 bouteilles d’eau, et un gel. Le reste, je n’ai pas besoin de le trainer. Bon, je commence à avoir ‘’un peu’’ de papillons dans le ventre. J’arrête là pour aujourd’hui…
Vendredi 16 avril : 24 heures avant mon marathon :
Y pleut…. Mais on annonce beau demain. Je dors encore super bien. Pas de stress, mais on verra ce soir. Hâte de vous réécrire demain post marathon, voir si mes inquiétudes de confiance étaient fondées ou pas 😉.
Samedi 17 avril : Le jour J
En fait il est maintenant milieu -pm… J’ai terminé mon 3e marathon virtuel (le 9e au total), déjà en soi une magnifique réussite. Mon temps ? 4 :00 :12, très bon si on considère que j’avais le vent de face, en bordure du fleuve jusqu’à la mi-chemin (21.1 km) Avec de petits vallons, pas immenses, mais pour moi ça faisait déjà très différent de l’environnement dans lequel je m’entraine. Pas de gros écarts avec mes marathons antérieurs, je demeure stable.
Une magnifique stabilité… Signe que je cours confortable.
Aucune pression = courir plus confo.
Pas tellement de courbature à l’heure ou j’écris ses quelques lignes. On verra ça demain au réveil 😉
Mon conjoint m’a pris un paquet de photos, bon pas toutes dignes d’être d’encadrées, mais comme souvenir de cette course il a fait un travail remarquable. On avait aussi amené ma petite border collie Kaila, il a pu la sortir de l’auto à chaque parc…. Joie de la voir s’exciter à me reconnaître et à me regarder courir, de la voir s’interrogée du pourquoi je n’arrêtais pas en la voyant. Mais les grosses caresses qu’elle m’a faites en finissant, l’air de vouloir me soulager d’un câlin.
Signe que même si c’est moins stimulant, un marathon virtuel ‘’peut’’ avoir des avantages. Il suffit de voir positif. J’espère tout de même que ce sera mon dernier virtuel. Ils ont tous été différents dans leur ensemble, mais tous réussi.
Bien, maintenant je crois avoir mérité des bulles et un spa. EH oui, tel mon souper ‘’fétiche’’ la veille d’un marathon, j’ai aussi mes requêtes ou disons besoins, nannn récompenses post marathon. Rassurez-vous j’ai au moins déjà 2 litres d’eau de bu 😉
Je vous reviens demain, histoire de savoir si mes non-courbatures d’aujourd’hui son mensongères 😊
Dimanche 18 avril : 24 heures post marathon :
Pouahhhhh, ce sont les escaliers qui vont toujours rester drôle à me regarder descendre. Mais la douleur que je ressens de mes quadriceps courbaturés est là pour me rappeler qu’une fois de plus j’ai accompli quelque chose de grand. Je pourrais faire des étirements et autres pour me soulager, je dois être maso, je ne fais rien, j’apprécie. On ne parle pas ici bien sûr d’une douleur de blessure, juste la douleur normale qui vient avec la course de longue distance. Je sais que je ne la ressentirai pas longtemps, pas assez à mon goût.
Et lorsqu’elle sera partie, ce sera temps de m’y remettre. Alors, je laisse mon corps se remettre tout doucement.
En étirant ce repos, probablement que je recommencerai mercredi à courir, une première petite distance… et la semaine prochaine, ce sera comme s’il ne n’était rien passé.
À peu près à pareille date en avril de l’année dernière, je courais mon premier marathon virtuel… Après en mai, avec toute la situation sanitaire, ne sachant pas trop ou je m’en allais, ni comment la situation évoluerait, pour me garder motivée, j’avais participé à une autre course virtuelle; courir le grand Canyon, pas le choix d’être virtuel celle-là 😉, 450.6 km à faire sur quelques semaines. Même si virtuel, avoir à enregistré des kilomètres à chaque sortie était vraiment agréable, et m’a permis de courir dans la chaleur de l’été dernier en ayant un but à atteindre.
Cette année, je n’ai pas besoin de course virtuelle pour passer l’été. J’ai mon ultra marathon d’automne en vue, c’est en pensant à lui que je vais parcourir routes et sentiers à travers le Québec.
Alors voilà, cet article je l’ai écris en voulant partager l’importance pour moi qu’on eut les courses virtuelles surtout durant la dernière année (J’en avais déjà d’autres à mon actif, mais aucun marathon).
Comme mentionné plus haut, j’espère vraiment que nous pourrons passer à une autre étape de la vie, et que les courses organisées reprendront. Il n’y a rien comme partager une ligne de départ avec d’autres coureurs, partagés d’un regard la douleur que nous ressentons à différents endroits sur le parcours, croiser des regards emplis de fierté au finish. Échanger des ‘’Tum’s up’’ et des sourires avec d’autres crinqués comme nous.
Avouez qu’à vous aussi ça manque.
Lundi 19 avril (48 hrs post marathon)
Les escaliers sont faciles à monter, un peu moins à descendre. Je bouge toujours légèrement robotique, moins fluide, mais je vois déjà une amélioration…. (oh non, pas déjà) ☹
Milieu pm, je finalise mon article et ferai un petit montage des photos prises par mon conjoint…
En espérant que j’aurai pu vous garder motivés jusqu’à la ligne d’arrivée de ce marathon (loin d’être virtuel) qu’est notre vie en ce moment (Comme les médias n’arrêtent pas de nous parler)
On garde le cap!
Certains veulent que cela se produise, d’autres souhaiteraient que cela se produise et quelques-uns font en sorte que cela se produise.
*Michael Jordan