Bien-être

Bien-être

Le blog courir Québec fait relâche pour la période estival, j’ai donc choisi de vous parler du bien-être, cet état d’apaisement, de paix intérieure, de contentement qui semble nous envahir lorsque le soleil se pointe au Québec.

Est-ce que le bien-être est une conséquence de l’absence de difficultés, de défis ou de désagréments ? Je ne crois pas, sinon il serait pratiquement impossible d’y arriver. Si les épreuves font parties de la vie, comment se fait-il que certains s’en tirent mieux que d’autres, plus rapidement que d’autres ou même plus sereinement que d’autres ? Certains outils simples permettent de rétablir l’harmonie intérieure à condition de vouloir adopter la bonne attitude.

Notre corps est fonctionnel et optimal lorsqu’il est en homéostasie. Son rôle principal est de maintenir l’équilibre entre les différents systèmes. Dès qu’il détecte un débalancement, il s’affaire à la tâche pour rétablir l’équilibre. Alors, si nous sommes à la base des êtres qui recherchent l’unité, comment expliquer qu’on se sente plus souvent désaxé ?

La vie étant une expérience sensorielle en soit, elle nous permet d’échanger avec les éléments qui nous entourent. Nous sommes alors, exposé à différents stimulus. Certains positifs, alors que d’autres nous mettent au défi et nous paraissent désagréables car ils nous déstabilisent. Comment ce qui se passe à l’extérieur de nous peut nous ébranler autant? Il existe deux éléments principaux qui en sont la cause :
1- La situation extérieure est hors de notre contrôle et ne se déroule pas comme on se l’était imaginée
2- On laisse les événements qui se produisent dicter ce que l’on doit faire ou pas

Dans la première situation, il y a une distorsion entre ce qu’on aurait voulu qui arrive et ce qui se produit réellement créant une dissonance entre le monde extérieur et le monde qu’on s’était construit dans notre mentale. On peut alors ressentir une frustration, un inconfort, une déception etc. Alors que dans la deuxième situation, puisque nous n’avions pas décidé, consciemment, qu’elles étaient nos priorités ou nous n’avons pas su comment nous affirmer afin de nous respecter, nous nous sentons pris dans le tourbillons d’événements.

Comment rétablir notre équilibre et retrouver notre bien-être ? Deux options s’offrent à nous selon le cas :
– La situation externe est modifiable
– La situation externe est hors de notre contrôle ou permanente

Si la situation est modifiable, il nous revient la responsabilité de choisir quelle(s) action(s) nous pourrons entreprendre pour créer le résultat recherché. Il faudra peut-être, également, trouver des moyens pour s’adapter.

Si la situation est hors de notre contrôle, on doit d’abord l’accepter telle qu’elle l’est tout en en lâchant prise sur celle-ci. Ensuite, on doit regarder en avant pour choisir quelle autre route nous permettra de continuer à avancer.

Sandra Arroyave - Yogilab

Peu importe la situation, on doit prendre conscience que le bien-être part de ce qui se passe à l’intérieur de soi. Chaque situation a un effet positif ou négatif sur nous, toutefois il nous appartient de choisir comment voir la vie à partir de ce qui nous habite. Le bien-être se créé et se vit. Il n’arrive pas par magie, il réside en nous. Il est avantageux d’apprendre à le cultiver et à l’éveiller.

Nous avons, à chaque instant, l’opportunité de revenir à cet état d’harmonie qui est à la source de notre existence. À chaque moment, nous pouvons revenir à l’essentiel, à l’origine de notre naissance, à ce qui nous accompagne toute notre vie jusqu’à ce que la lumière s’éteigne; notre souffle. Ce principe fondamental, naturel et automatique possède un pouvoir miraculeux. Sans lui, plus rien ne se passe. Lorsqu’on lui accorde de l’attention, il agit instantanément sur tout le corps. Respirer consciemment permet de ralentir le rythme cardiaque et d’activer le système parasympathique. Ce dernier est responsable de notre état de détente, de calme et d’apaisement. Le bien-être et l’harmonie se crée à partir de ce que l’on choisit de laisser habiter à l’intérieur de soi. Lorsque les situations nous dérèglent, l’outil le plus efficace pour nous rétablir le plus rapidement et agir au niveau physique et mentale, est la respiration consciente. Porter son attention sur l’inspiration et l’expiration nous ancre dans le moment présent. Un état de sérénité s’installe lorsqu’il y a un connexion entre le corps et la respiration. Le bien-être n’est ni matériel ni physique. Si le bien-être part tout d’abord de soi mais que l’on recherche sans cesse comment l’inviter dans notre espace en nous fiant sur nos expériences positives, alors il est difficile d’avoir le contrôle sur celui-ci. Si on convoite certains biens matériels, certaines relations, des jours de congé, des semaines de vacances pour se remplir de contentement, il sera difficile d’être pleinement satisfait car le bien-être sera influencé par les circonstances de la vie qui ne dépendent pas de nous entièrement.

Pour avoir une maîtrise sur notre bien-être, il faut développer des outils qui nous permettent de le faire grandir à l’intérieur de soi. Le bien-être s’installe avec la gratitude. Un art qui permet de reconnaître ce que nous avons déjà dans notre vie, qui nous apporte du bonheur et qui nous fait sentir choyé. Prendre le temps de le reconnaître favorise l’ancrage des pensées les plus positives. Il s’agit simplement, de prendre quelques minutes en se levant  ou en se couchant pour penser à quelque chose qui nous a fait du bien. L’écriture peut aussi être excellent allié pour toute personne qui désir inviter davantage de moments zen dans son quotidien. Il s’agit donc de prendre un petit moment et écrire une, deux ou trois choses pour lesquelles on ressent de la gratitude.

Savourer les choses simples de la vie consciemment, est également une méthode efficace pour générer une énergie vibrante dans le corps. Apprécier les fleurs de son jardin, se réjouir lorsqu’on entend notre chanson préférée à la radio, danser lorsqu’un rythme nous fait vibrer, sourire aux étrangers, écouter les oiseaux et réaliser qu’il y a de petites merveilles qui nous entourent, quotidiennement, amplifie notre niveau de bonheur.

Été comme hiver, on peut apprendre à accepter les situations qu’on ne contrôle pas, choisir comment nous ajuster, établir nos priorités et les exprimer, respirer consciemment, pratiquer la gratitude et s’émerveiller avec les petits plaisirs de la vie.

Le bien être est toujours là, à l’intérieur de soi, pour celui qui veut y croire, le chérir et le préserver.

Bon été !

Crédits photos :

Photo couverture : Photo by Aurélien – Wild Spot on Unsplash

Photo dans l’article :  Photo by Marcos Paulo Prado on Unsplash

La gratitude

La gratitude

Je l’aidais à se mobilise pour passer de la toilette au bain. Elle se concentrait, mettant toute son énergie afin de fournir l’effort nécessaire pour bouger, son corps tremblait à chaque mouvement. Elle avait dans son regard, ce que les coureurs ont dans leurs yeux, en fin de course, lorsque l’effort dépasse la capacité physique et que chaque pas relève d’un mouvement de la volonté. La détermination, ce qui irradiait d’elle, malgré la paralysie qui figeait son corps à pas de géants, alors qu’elle transitait de l’adolescence à l’âge adulte.

Cette expérience, vécue à bras le corps, a transformé ma vision de l’effort lié à la course à pied. La souffrance et la discipline que demande parfois un rythme d’exercice régulier prenait beaucoup d’espace dans mes pensées. Le défi d’arriver à prendre du temps pour faire du sport aussi.

Je travaille à vivre la gratitude, surtout dans cette sphère du mouvement, entourée d’un sentiment de liberté et de satisfaction. J’essaie de remercier mes jambes, mon être, le Créateur de cet ensemble surtout.

Remercier comme un réflexe, après chaque sortie, tout en appréciant le sentiment d’accomplissement qui accompagne la fin de l’effort.
Regarder ces jambes, toujours fidèles au poste, qui me portent et me servent, depuis que j’ai appris à déplacer mon corps.

Véronique Lambert - La Gratitude

Je pense avoir fait des choix qui m’ont permis d’acquérir un bien-être physique au fil du temps, je suis aussi consciente que beaucoup d’éléments auraient pu entraver ce parcours. En dix ans, je ne me suis jamais blessée sérieusement. J’ai couru sur des routes glacées, j’ai parfois omis de me rendre assez visible dans la pénombre par inconscience et j’ai parcouru une quantité de routes ou les voitures me frôlaient presque, à 100 km/h, par tous les temps. Je sais n’avoir pas été portée par la témérité, seulement ce désir de sortir de moi-même et de me sentir mieux, en composant avec la réalité du moment.

La gratitude permet d’apprécier ce que l’on a et surtout, de ne pas le prendre pour acquis. S’ouvrir à la possibilité de le perdre, entretenir un état d’esprit dans lequel tu es heureux de ce que tu as sans t’y sentir agrippé, quelque chose qui se rapproche de la fluidité et de l’abandon.

Remercier pour ce qui est agréable, se sentir reconnaissant des obstacles qui ont dû être surmontés surtout, en restant sincère dans le processus. Ce qui est fait du bien: le souffle du vent, la respiration rythmée, la lumière du soir, l’arc-en-ciel improvisé, le sourire d’un passant, la vigueur du corps, la résistance au froid, la sensation de voler librement, les paysages à couper le souffle, à deux pas de chez soi et le fait d’être au bon endroit au bon moment.