par Luc Gélinas | 22 Sep 2025 | En liberté
Pour m’aider à traverser cette période d’arrêt forcé de la course à pied, j’ai décidé d’écrire un second texte qui touche cette histoire médicale de ma vie qui pour moi est un autre signe qui m’indique que la Providence m’accompagne sur mon chemin terrestre.
Tel que mentionné dans mon premier article, ma première visite médicale (avril) m’amène à passer une échographie (mai). La prise de rendez-vous est assez rapide. Lors de ce test, la technicienne observe quelque chose d’anormale ce qui l’oblige à demander l’avis du médecin sur place. Celui-ci constate l’état de la situation et demande immédiatement un autre examen soit un scan.
Suite à ces 2 tests, on m’informe que je devrai rencontrer le spécialiste d’ici quelques semaines et éviter tout effort qui pourrait aggraver mon état physique. Encore là, j’obtiens un rendez-vous dans un délai très raisonnable (juin).
Lors de cette consultation, le verdict tombe, deux hernies se sont développées (à gauche, assez volumineuse et à droite, en développement). La recommandation est la chirurgie pour obtenir une solution durable afin de reprendre mes activités.
Cependant, on ne peut me fixer une date officielle, car on priorise les chirurgies pour les personnes atteintes de cancer. J’accepte d’être placé sur une liste d’attente qui peut s’échelonner sur quelques mois à moins d’une annulation de chirurgie.
Au bout de quelques semaines, je reçois une lettre officielle confirmant les étapes de mon aventure médicale. Je dois poursuivre ce marathon de guérison à la différence que je ne suis pas en mesure d’identifier à quelle distance je suis rendu.
Je me suis habitué à demander à La Providence de prendre les choses en main quand je ne suis plus en mesure de les contrôler. L’adage qui dit Aide toi et le ciel t’aidera est d’actualité.
Pour m’aider mentalement pendant cette période d’attente, il faut que je me conditionne à me dire que cette phase d’arrêt de course est pour m’aider à mieux repartir après cette convalescence obligée.
Probablement, c’est lorsque nous perdons quelque chose de précieux comme la santé physique et mentale que nous commençons à mieux comprendre leur importance.
Je suis comblé par la vie parce que la personne qui m’accompagne à chaque jour dans cette phase est d’un soutien inconditionnel. Huguette qui est mon épouse, massothérapeute et très méticuleuse sur les questions d’hygiène de vie est une ressource humaine incroyable.
LA PROVIDENCE JOUE SON RÔLE
Au début du mois de juillet, je reçois un appel téléphonique médical pour m’offrir une plage horaire (juillet) en vue de m’opérer. Une place est disponible à la suite d’une annulation de chirurgie. Sans hésitation j’accepte et je remercie la Providence d’avoir joué son rôle,
Le jeudi 24 juillet 2025 est la date qui a été choisie pour subir cette intervention d’un jour. L’espoir de reprendre mon activité préférée et de retrouver mon poids santé renaît doucement. Cet arrêt m’a fait prendre un peu de poids même si je fournis des efforts pour bien m’alimenter et m’abstenir de toute consommation de boisson alcoolisée. Le manque d’activité entraîne toujours des répercussions non souhaitées sur notre condition physique.
En regardant les autres coureurs s’entraîner, je me dis que je vais devoir repartir à zéro en raison de la perte de ma forme physique développée au cours de ces dernières années. Ce sera un beau défi sportif pour mes 62 ans qui arrivent doucement (septembre).
Reprendre mon calendrier de course que j’ai planifié au Canada et ailleurs : marathon d’Ottawa (mai), course des Zèbres (juin), marathon de Rimouski (septembre), Course du Portageur (octobre), en France : marathon d’Annecy (avril) et marathon du Beaujolais (novembre) et enfin mon marathon fétiche en Afrique soit le marathon de Parakou (février) sera ma grande motivation.
JOUR J
Le jour de l’intervention, la préparation se passe bien à l’exception que ma pression artérielle est un peu haute. Arrivé dans la salle d’opération, le médecin qui est responsable pour m’endormir et son équipe acceptent de procéder à mon opération. Toutefois, l’anesthésiste me souligne qu’habituellement dans un cas semblable l’opération est annulée et à sa demande je devrai informer mon médecin de famille de mon problème de tension artérielle. Encore là, je me dis intérieurement que la Providence m’accompagne pour avoir évité l’annulation de ma chirurgie.
Après mon opération de plus de deux heures, mon réveil se passe bien et on me donne mon congé officiel en soirée avec toutes les recommandations pour ce type de chirurgie.
Arrivé à la maison familiale, la maman de 89 ans est heureuse de revoir son fils unique et à ma demande elle me prépare sa soupe préférée pour
apaiser ma faim arrivée soudainement. Jusque-là, tout se déroule bien, mais au ralenti.
Il ne faut qu’une visite à la salle de bain pour me sentir soudainement très faible. À la sortie de la pièce, je réussis à appeler ma conjointe avant de perdre conscience et de tomber dans ses bras.
Sa présence m’a été d’un grand secours puisque dans le corridor étroit où j’ai chuté beaucoup d’objets auraient pu me blesser. Il a fallu plusieurs efforts de la maman et d’Huguette pour me soutenir physiquement et me réveiller. La perte de conscience est une étrange sensation. On a l’impression de basculer dans un autre monde.
En sécurité dans mon lit, je décide d’appeler le service Info-Santé 811 pour expliquer la situation que je viens de vivre. L’infirmière qui me rappelle est très aimable et m’incite fortement à retourner à l’urgence de l’hôpital. Selon le protocole d’une telle opération, la perte de conscience n’est pas normale.
Nous réussissons à trouver une personne bienveillante, notre beau-frère Paul, pour nous amener à l’urgence. II est à peu près 22 h 30 quand une infirmière au triage nous accueille rapidement. Huguette et moi lui expliquons notre situation. Cette infirmière d’expérience (Hélène) nous accompagne d’une façon remarquable.
Je dois passer deux tests (prise de sang et cardio) et rester à l’hôpital pour rencontrer le médecin en service. Cette consultation aura lieu le lendemain vers 9h pour m’apprendre que j’ai fait une syncope. Après quelques conseils, on me donne mon congé d’hôpital.
LA PRISE DE MÉDICAMENTS
Pour m’aider à gérer la douleur de mon opération, on me prescrit 2 types de médicaments. Malgré la prise de ces médicaments, je ressens toujours une douleur intense quelques jours suivants ma chirurgie. Ma hanche droite me fait tellement souffrir et j’ai de la difficulté à marcher.
Une fois de plus, je téléphone Info-Santé 811 pour communiquer mon impression que cette douleur ne me semble pas normale. On me recommande d’entrer en contact avec mon médecin de famille pour expliquer le tout.
Encore ici, la Providence est présente puisque le jour même de mon appel téléphonique à la clinique, une place est disponible pour une consultation d’urgence. De plus, le médecin que je rencontrerai est celui qui a géré mon dossier et a entrepris toutes les démarches auprès du spécialiste pour mon opération. Je suis temporairement un patient de cette clinique par mon statut d’orphelin du système de santé à la suite du départ à la retraite de mon médecin de famille.
Après une évaluation générale et les explications que je lui fournis, le médecin m’indique que tout semble normal à l’exception qu’il va me prescrire d’autres médicaments pour m’aider à gérer cette douleur. II me souligne que parfois les spécialistes et les médecins généralistes ont des avis différents sur la prescription des médicaments pour ce type de chirurgie.
Et pour respecter ma promesse faite au médecin qui m’a anesthésié, j’informe le médecin généraliste de mon problème de haute pression. Ce dernier prend le temps de bien m’expliquer ce problème de santé que j’ai toujours bien contrôlé avec le sport. Finalement, j’accepte la médication proposée pour gérer le tout.
LE JOUR ET LA NUIT
De retour à la maison, je débute très sérieusement la prise des 4 médicaments prescrits. En l’espace de 24 heures, je sens un changement majeur dans mon corps. La douleur a énormément diminué et je me déplace plus facilement.
En date d’aujourd’hui je constate que ma nouvelle médication a une influence positive importante sur ma période de réhabilitation physique.
Cette expérience me confirme qu’être à l’écoute de notre corps est très important. L’attention que l’on y porte permet de suivre l’évolution de notre état de santé.
Appliquer ce principe lors de la réalisation d’un marathon est primordial pour nous aider à franchir toute distance à parcourir.
« Qui de mieux que nous-mêmes pour ressentir les effets physiques des décisions médicales. »
Mon prochain rendez-vous médical avec mon spécialiste aura lieu à la mi-septembre et je pourrai en savoir un peu plus sur l’évolution de ma guérison.
D’ici là, je continue à demeurer vigilant dans mes déplacements et j’évite tout effort physique.
Cadeau de la vie
Pendant toute cette période, la vie a été très généreuse à mon égard.
Pour ma famille, elle a permis à un nouveau venu de se joindre à notre voyage terrestre. II s’agit d’Arthur qui est arrivé au mois de juillet, un peu avant mon opération. Nous devions le voir seulement au mois d’août étant donné que nous sommes à 8 heures de route de la résidence de Marie-Hélène et Justin, les heureux parents, et en plus je devais terminer une mission professionnelle. Avoir eu la chance de voir mon petit-fils âgé de quelques jours me porte à croire que la Providence avait prévu de devancer notre date de visite. II est aussi étonnant de constater comment la vie te donne et aussi t’enlève des personnes de ton entourage. J’ai compris et accepté qu’il y a un temps pour arriver, un temps pour rester et un temps pour partir.
Du côté professionnel, on m’a sollicité pour un entretien professionnel en lien avec un poste de direction dans le monde du loisir, du sport et du développement des communautés ce qui me permet de connaître un autre événement de course à pied qui se nomme la course du 50e parallèle et qui aura lieu le samedi 21 septembre prochain.
Qui sait, ce sera peut-être ma première course à réaliser après ma reprise d’entraînement ?
Je termine en remerciant les responsables de cette revue virtuelle d’avoir accepté de publier ce texte qui est pour moi une préparation mentale à ma reprise de l’entraînement physique.
Bonne fin de saison à tous les coureurs et toutes les coureuses.