Entraînement course Cryo

Entraînement course Cryo

 

les defis de beat

Pourquoi cette course ?
J’ai vu passer l’offre de la course Cryo sur mon fil d’actualité qui a retenu toute mon attention. Courir pour ressentir et aider les enfants atteints du cancer. Oh là là que cette cause est venue me chercher…

Pour courir tu dois, payer ta course 100$, mais aussi amasser 1000$ pour ces enfants afin qu’ils puissent faire des activités extérieures pour continuer à croire en leur guérison.

Je n’aime pas courir longtemps l’hiver dehors. Je n’ai jamais fait de course de raquettes, je n’ai jamais couru sur un lac gelé, mais je trouverai la force, le courage et j’irai chercher le meilleur de moi-même pour aider ces enfants malades.

Ce sera mon premier défi de l’année 2022.

Entraînement course Cryo
Entraînement course Cryo
Je me suis inscrite le lendemain que j’ai vu la publication. Je ne voulais pas prendre le risque d’être influencé par mon entourage et que cela me fasse changer d’avis. Il est fréquent que j’agisse de la sorte pour rester en harmonie avec mon bien-être.

Fière de mon engagement pour la course Cryo, j’ai publicisé à mon tour sur les réseaux sociaux pour la fondation Sur la Pointe des Pieds s’y rattachant afin de les faire connaître. Je savais que je devais me mettre à l’entrainement course Cryo. Essayer de recréer les conditions de cette course, pour avoir un peu la sensation avant le jour de l’évènement.

Mes amis Line Pelletier, Diane Dumas et Themy Del Campo se sont eux aussi inscrits à cet évènement, ce qui donne une légèreté aux entraînements. On s’entraîne ensemble quand on peut, on se motive, se challenge, c’est toujours très agréable de partager nos ressentis, nos appréhensions et d’échanger nos visons.

Course de raquette
Entraînement course CryoSelon les années précédentes, il est recommandé de faire cette course en raquettes si on n’est pas dans les coureurs de tête.

Comme, je suis loin d’être une coureuse élite, je dois donc prévoir de faire cette course avec mes entraves, soit en raquettes. Des entraînements sont nécessaires sans aucun doute.
Mon amie Line me prête ses anciennes raquettes pour que je fasse ma première expérience le 19 décembre 2021.

14 km au Mont Saint-Hilaire pour une première sortie… Wow, je suis rentrée les pieds meurtris. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que ce modèle de raquettes n’est pas fait pour moi. Oui, je ne dois rien avoir qui passe par-dessus mon pied tel que des sangles comme le modèle que j’ai testé. Je dois prendre un modèle avec essieu.

Test après test
Depuis cette expérience, je me suis équipée des raquettes avec essieux. Elles laissent le mouvement du pied sans retenue sur le dessus du pied par la raquette. Courir avec ce modèle semble plus facile. Néanmoins, c’est toujours plus difficile que de courir en simple running.

Cela demande plus de cardio, plus de musculation dans les cuisses, je dirais même, plus de tortures…

Mais, alors, pourquoi je fais ça me direz-vous ?

Bien tout simplement, parce que je me suis engagée comme 99 autres coureurs à aider les enfants atteints du cancer avec la Fondation Sur la Pointe des Pieds.

Oui, je pourrais tout lâcher, mais je ne serai pas moi… Ces enfants aussi pourraient tout lâcher, mais on ne les reverrait plus… Non, j’ai choisi de les aider, les soutenir, eux subissent et n’ont pas le choix…

Entraînement course Cryo
Courir la nuit
Pendant mes folles expériences de test, je suis partie 2 fois par des températures à -25 et plus pour tester mon mental dans le noir…

À 18 heures, un samedi soir, dans le bois avec mon partenaire Christian Vallée, nous avons fait 18 km avec une température qui variait entre -25 et -30.

Je n’avais pas fait 10 km que j’avais l’impression d’en avoir fait 50. Perdu dans la nuit, sans aucun repère, je n’arrivais pas à avancer, je n’avais même pas vécu ça pendant mon 12 heures de nuit à Défi le sentier Drummondville. Je me suis parlée, parlée et encore parlée pour compléter la boucle que je m’étais fixée.

Ce qui m’a sauvé, c’est que je n’étais pas seule. Christian m’accompagnait et je m’accrochais aux raisons pour lesquelles je faisais ça. Quand je suis rentrée, même si je suis loin de rentrer dans les temps que demande cette course, j’étais fière de moi, de mon résultat, car je n’ai pas abandonné.

Entraînement course Cryo
Remise en question
Je m’entraîne fort, mais je ne rentre toujours pas dans les temps. Depuis le 30 décembre, mon corps réagit mal au post-Covid. J’ai de la difficulté à courir, mes fréquences cardiaques tournent entre 175 et plus de 200. Cela m’oblige à marcher pour reprendre mon souffle et revenir le plus possible avec des FC de 175.

J’ai donc décidé de lever le pied sur les entraînements pour reprendre ma vitesse sans les raquettes. Histoire de me redonner confiance. Mais là encore, sur le tapis, sans le vent, sans le froid, sans mes raquettes, mes fréquences cardiaques ne sont toujours pas bonnes même à la marche.

Je pourrais diminuer ma distance pour me laisser plus de chance de réussite afin de ne pas être coupée… Non, en faisant ça c’est comme si j’abandonnais sans même essayer… Ce n’est pas l’exemple que je veux donner à ces jeunes.

Non, je vais faire comme eux, je vais aller chercher au fond de moi la puissance et la force pour donner le meilleur de ce que je pourrais faire le 19 février.

Entraînement course Cryo
Les croyances
Si je me suis inscrite à cette course, c’est que j’ai les capacités de la réussir. Je suis certaine de pouvoir là compléter. Le hic, c’est en 5h que je ne passe pas présentement, avec mon handicape du moment.

Je crois beaucoup aux lois de l’attraction, alors à défaut de pouvoir réaliser mes entraînements physiquement, je travaille la pensée positive pour continuer d’y croire afin de réussir au mieux de mes possibilités.

En six heures, c’est certain que je passe, mais en 5h il y a 3 semaines cela ne fonctionnait toujours pas.

Demain c’est le jour J, je vais tout donner mon plein d’énergie que j’ai fait cette semaine.

Je remercie tous les donateurs qui se sont joints à moi pour aider ces jeunes.

Course Cryo

Course Cryo

 

les defis de beat

21 février 2022
Béat
Pas de commentaire

La course Cryo ! On l’attendait tous, ce jour «J»! Quand je dis tous, je parle des coureurs de ce fameux 33 km pour la traversée du Lac St-Jean. Tellement de stress, d’inconnu, d’inconfort règnent dans la préparation de cette course assez spéciale.

Mon truc, toujours se rattacher à la cause, à pourquoi je fais ça afin de rester dans mon bien être, en harmonie avec mes choix.

Une course est avant tout personnel, mais ici ce n’est pas pareil, c’est en priorité pour ces jeunes atteints du cancer, pour mes donateurs qui m’ont soutenu et me font confiance et ensuite pour moi, mon dépassement personnel.

C’est dans cet ordre précis que je me suis entraînée et c’est avec vous, amis et lecteurs que j’ai réalisé cette traversée.

Chaque pas a été fait avec Sarah-Jeanne Noël de St-Nicephore dans mes pensées. Cette jeune fille de 22 ans atteints du cancer, qui se bat pour avoir un peu d’aide, un peu de soutien. Elle ne rentre dans aucune catégorie d’ordre général pour être soutenu.

Course cryo

Sarah-Jeanne Noël

Avant départ
J’arrive à la dernière minute pour prendre mon départ, j’aime pas ça. Je préfère être sereine, faire mon repérage, m’imprégner des lieux, me visualiser dans la situation.

Mon chéri est secouriste à la patrouille de Bromont, les vendredis soir jusqu’à 23h. Nous sommes donc partis à 7h du matin, le samedi de la course. Une météo assez stressante pour faire la route avec un repos de seulement 6h, enfin bref, tout le contraire de ce que je préconise.

Je voulais fermer les yeux, m’allonger pour faire le vide trente minutes avant de me rendre au départ pour l’autobus. Le temps de retirer mon dossard, manger sur le pouce dans la chambre et c’était l’heure.

Horreur, malheur, un vrai cauchemar… Pendant cette minie coupure, jai rêvé qu’on me coupait mon pied gauche et que je faisais le choix de continuer à courir comme Terry Fox avec un ressort métallique…

Voyage en autobus

Course cryoNous avions l’obligation de prendre l’autobus pour nous rendre au départ. Cela m’ennuyait, je respecte les consignes même si ce n’est pas dans mes idéaux.

Le fait d’être obéissant est toujours payant, grâce à cette obligation j’ai pu constater que je devais faire des ajustements sur ma tenue vestimentaire.

Oui, en attendant l’autobus, je sentais beaucoup de frais sur les jambes, mes 3 épaisseurs étaient insuffisantes pour faire 33 km avec ce vent. Mes lunettes de protection ne conviendraient pas non plus, je prenais déjà froid aux yeux.

Mes lunettes de ski se trouvaient dans mon sac à dos, problème réglé. Je donne à Christian mes lunettes fantaisistes pour la journée et réfléchis à une solution pour mes jambes.

Notre hôtel est à 2 minutes en voiture. Je demande à Christian s’il peut aller me chercher un pantalon ouaté, celui, prévu pour mon après-course. Par-dessus mes 3 couches, cela devrait me permettre d’arriver au 3ème ravitaillement. Ici, je retrouverai mon pantalon coupe-vent, prévu pour la dernière partie du parcours.

Le hic, Christian devait faire l’aller-retour juste pour ce pantalon. 90 minutes de route pour ça… Je l’informe de mon idée. Tout en le laissant décider de faire ou non le voyage.

Course cryo
Le départ
Je suis dans ma bulle, je suis physiquement là, mais mentalement, je suis déjà dans ma course. Je ne comprends rien à ce qui se passe autour. Je vois sans voir, je regarde sans regarder, je suis concentrée, c’est très rare que je me renferme comme ça. Cela faisait partie de ma préparation, ne pas prendre ou écouter les craintes des autres coureurs. Je visualise mon arrivée.

Il fait froid. Il fait blanc, du blanc partout avec des dessins d’humains sur les murs blancs, un blanc immaculé. Je n’ai jamais vu ça en vrai, uniquement dans mon imagination du paradis. Les images créées quand j’écoutais la chanson de Michel Berger, « Le paradis blanc ».

Christian m’a apporté mon pantalon, il est mon sauveur du jour. Aussitôt enfilé, je ressens tout de suite fait la différence. Je suis prête. Je vais réussir.

Tous les tests que j’ai faits m’ont permis d’ajuster ces points importants à la dernière minute. Courir à Drummondville et au Lac St-Jean à la même température ne donnait pas la même sensation sur le corps. Le vent apportait une grosse nuance. Ici, c’est l’hiver, le vrai.

Ces ajustements m’ont permis de retrouver mon confort de course.

1er Ravito
Aujourd’hui, je ne cours pas 33km. Non, je vais un ravito à la fois. Une distance de 5km environ les sépare, mais ce n’est pas important. Ce qui compte c’est traverser.

Je pars dans les premières pour prendre de l’avance sur le dernier, parce que je sais que je vais marcher rapidement.

Je ne peux pas courir, la COVID m’a laissé des séquelles. On appelle ça, la Covid longue dans le jargon médical. Moi, j’appelle ça la poisse. Depuis, je n’arrive plus à courir. Je reprends progressivement, mais c’est long, c’est difficile. J’étouffe à l’effort, résultat, mon cardio monte avec des fréquences à plus de 200. J’ai dû accepter cet handicape et ajuster ma préparation.

Depuis le 13 janvier, j’ai travaillé la marche rapide pour me permet de rester avec des fréquences cardiaques acceptables. Or, si je cours je regrimpe rapidement à 200 et plus. Je sais exactement quand je vais trop vite pour mon petit cœur.

J’essaie malgré tout de courir les premiers km. Au bout de 200 mètres de course, je prends ma marche de croisière, je m’étouffe. Je ne persiste pas, car ça aussi, j’ai testé…

2ème Ravito
Si je me suis fait doubler par tous les coureurs ou presque sur le premier km, la tendance s’inverse depuis la borne 27.

Je rattrape les coureurs assez facilement, les double, leur demande si tout va bien. Tous sont surpris de mon dépassement à la marche. Je ne m’attarde pas, car je sais que j’ai une traversée à la marche à faire et toutes les minutes sont comptées.

Dès l’instant que tout est ok pour eux, je trace ma route sans jamais me retourner.

Étrange sensation, tout ce blanc partout, ça fait tellement irréel. Le balisage est présent tous les 100 mètres, mais on ne le voit pas, les murs, le ciel, le sol, blanc, blanc, blanc et encore blanc… Les coureurs devant moi disparaissent et réapparaissent comme si mon imagination me jouait des tours. Aucun doute, je suis au paradis blanc.

Avant d’arriver au 2ème ravito, un médical contrôle chaque coureur pour vérifier s’il n’a pas d’engelures.

Wow, j’avoue que c’est très rassurant de passer ce contrôle, je me sens en complète sécurité. Je suis impressionnée par le déploiement des équipes, nombreuses et attentives.

3ème Ravito
Il fait froid, mais je suis bien, mon corps va bien. La nuit arrive peu à peu et on sent une pression chez les motoneigistes.

Beaucoup de va-et-vient parfois à vive allure comme pour palier à une urgence, parfois avec de forts ralentissements à hauteur des coureurs pour s’assurer que tout se passe bien pour chacun de nous.

Ils font un travail extraordinaire. Moi, je suis dans ma bulle et j’avance vers mon 3ème ravito, sans perdre mon allure. Je suis super bien, heureuse et reconnaissante de vivre cette course Cryo. Je veux donner l’exemple de la persévérance à ces jeunes. Même si ce n’est pas facile, il faut creuser, chercher au fond de soi pour continuer à aller toujours droit devant.

Cela fait 2 ou 3 km que je suis repartie de mon 2ème ravito quand une main sur mon épaule se pose. J’hurle, un cri de la mort. Je suis seule au milieu de nulle part. Juste le bruit du vent, je ne vois rien et cette main est venue comme sortie des ténèbres. Mon cardio a dû frôler le 300 le temps d’une fraction de seconde, tellement j’ai eu peur.

Éric, un formeur de course qui s’assurait que tout allait bien pour les coureurs. Cette personne a été mon ange gardien pendant toute la traversée.

L’hécatombe
Le 3ème ravito, pffff… Il faut absolument que je prenne du chaud et que je mange sinon je mets ma réussite en péril. C’est ici aussi que se trouve mon sac pour me changer.

Au premier ravito, le chaud prévu n’était pas là. Les bénévoles étaient bien embêtés devant un disfonctionnement du matériel en raison de la météo. Ces 2 bénévoles m’ont réchauffé le cœur en m’offrant des bleuets enrobés de chocolat noir. Humm, ça a bien remplacé le chocolat chaud accompagné d’un soda.

Au 2ème ravito, il y avait trop de monde dans la cabane avec des coureurs en hypo. Un bénévole m’a offert son thé privé pour me réchauffer, car il était impossible pour quiconque de rentrer au chaud. Je l’ai remercié en le rassurant que tout allait bien pour moi, je m’arrêterai au suivant.

Au 3ème c’était pire, du monde, oh là là, beaucoup d’effervescence, des coureurs frigorifier. Une bénévole me demande aussitôt ce que je veux. Du chaud, je ne sais lui dire que ça, je veux du chaud. Elle s’empresse pour me trouver un bouillon mais il y a tellement de monde… Elle se hisse plus proche de la cabane et une chaine de mains se dresse entre les bénévoles pour que je puisse recevoir un peu de chaud. Oh ! J’apprécie ce bouillon… J’en prends un second avec du gâteau aux bananes. De nouveau la chaine se remet en action. Ils sont formidables.

Du chaud et du sec
J’ai beau boire du chaud, je dois me changer. Je suis toujours dehors, le vent est plus violent que jamais sur mes vêtements mouillés.

Besoin prioritaire à faire d’urgence, récupérer mon sac dans la tente des hommes… Pfff, dur, dur… Un monde… Difficile de circuler pour repérer mon sac. Une fois en main, go la tente des femmes pour se changer.

Il est plus facile de rentre dans cette dernière. Une dizaine de femmes sont présentes pour se réchauffer ou se changer. Je ne peux pas accéder au chauffage mais je suis coupée du vent. Je me change à la hâte pour repartir le plus vite possible.

J’ai tellement pris froid aux mains que je ne peux plus attacher mon sac à dos pour repartir. Mon amie Diane Dumas qui se trouvait avec moi, m’a aidé à attacher mon sac sur moi et essayé de sécher mes lunettes de ski, mais en vain, ça n’a pas marché…

Pas facile, pas facile… Je comprends la gravité de ce qui se passe quand on m’interdit de repartir seule. Tous les coureurs doivent être minimum 2 pour continuer la traversée.

Je dois attendre et me trouver un comparse de course. Trente minutes d’arrêt m’auront été nécessaire avant de pouvoir repartir. J’aurais dû poursuivre ma route et me débrouiller avec mon stock jusqu’au ravito suivant.

Course Cryo
4ème Ravito
Je suis déçue, mais je comprends la situation. J’accepte d’attendre une autre personne. Comme je marche vite je sais que je vais devoir ralentir ma cadence. Cela me frustre, car je mets en péril ma réussite. Je me raisonne, il est plus prudent qu’on veille l’une sur l’autre pour se rendre jusqu’au 5ème ravito.

Impossible de remettre mes lunettes de skis sur les 3 premiers km. La météo est horrible, j’ai les yeux qui gèlent, je n’y vois rien, le vent, le blizzard nous fait dévier de notre route. Nous sommes perdus.

Par chance, l’évacuation de tous les abandons en motoneige nous donne des repères et nous ramène sur le bon chemin. À 3 reprises nous avons dû nous réaligner. Heureusement qu’on était 2, je me félicite une fois de plus d’être une personne obéissante.

Je prends soin de parler avec ma partenaire. On marche ensemble, elle n’a plus de lumière. Je n’étais pas contente d’être jumelée, mais c’était plus sécuritaire. Je me réjouis d’avoir fait ces km à ces côtés. Difficile de discuter, le vent nous empêchait de nous comprendre.

5ème Ravito
Wow, je sens la victoire arriver. Je suis encore super bien, mon mental n’a pas de faille. Cette fois il y a de la place dans la cabane.

Ma comparse de course et moi sommes invitées à rentrer se réchauffer pour boire du chaud et manger. Ah quel bonheur… Du chaud, ne pas se réjouir trop vite, on ne va pas se mentir, on est loin de pouvoir se brûler.

Quand, on vit des expériences aussi fortes, il vaut mieux avoir de l’imagination pour les sensations ou faire appel à sa mémoire pour avoir le bon effet, n’est-ce pas Éric ?

Je dois me trouver un nouveau coéquipier, la précédente abandonne. Les consignes n’ont pas changé, toujours 2 coureurs minimum.

Zut, c’est chiant, mais pas le choix, la sécurité avant tout, je suis la première à recommander ça.

Comme il n’y a pas d’autres coureurs, Éric me dit qu’il repart avec moi. Oh que c’est cool, je suis tellement reconnaissante. Je le remercie de croire en moi et de me donner cette chance de réussir.

Party, victoire
Wow, c’est le dernier ravito, pour moi s’est gagné ! Les bénévoles nous invitent dans la méga grande tente juste pour nous.

Wow, nous sommes reçus comme des rois. Service à la perfection, chichis, boissons chaudes, fraîches, tout y est. On savoure cet instant, 3 ou 4 coureurs, les formeurs et les bénévoles de la place.
Y a d’la joie, je suis et je vis du vrai plaisir de course, ce pourquoi je fais ça. Le dépassement de soi partager par tout ce monde dans cette tente.

Il faisait bon dans la tente comme dans nos cœurs, même si la course n’était pas finie. Il nous restait 5 km on avait tous le même ressenti, celui de la victoire, la fierté.

Quand la directrice de course est entrée en se demandant ce qui se passait ici, je n’ai pu m’empêcher de lui dire que c’était le party. C’est ce que je ressentais, une ambiance de party autour d’un petit feu. C’était génial.

Arrivée
Course CryoPrête à repartir, mais toujours pas toute seule, un coureur de Montréal cette fois a emboîté mon pas pour finir en beauté.

Voir défiler les km à l’envers élargit le sourire à chaque fois que tu vois le nouveau chiffre. Malheureusement au km 4, j’ai bien cru que mon sourire allait avoir fini d’exister, quand la directrice de course est venue me dire que je devais courir pour finir…

Je lui ai expliqué, non je ne peux pas, je suis post Covid, je ne peux plus courir sinon j’étouffe, etc…

Elle m’a demandé, si j’avais marché depuis le début, en écoutant ma réponse. Elle m’a dit que je pouvais donc poursuivre.

Je culpabilisais, car je craignais de faire finir les bénévoles trop tard à cause de moi. Je suis retournée la voir à l’arrêt suivant ou elle se trouvait.

Je lui ai dit de me couper si cela gênait sa bonne organisation. Elle m’a dit que non, tout était correct.

Ensuite, se sont les bénévoles en motoneiges qui me faisait de la peine, car ils devaient avoir le goût de rentrer. Je suis allée m’excuser auprès d’eux.

Ils ont eu les bons mots pour me déculpabiliser tout comme Éric, ce qui m’a permis de finir ma course toujours dans le confort comme à mon départ.

Course Cryo recommandée
Course CryoJe recommande aux personnes qui ont le potentiel de faire cette course Cryo de s’essayer. Elle a tellement à nous apprendre sur nous-mêmes. Le don de soi et le dépassement de soi, la persévérance et la résilience, la solidarité et la compassion. Vivez cette expérience au moins une fois dans votre vie, vous vous sentirez grandir.

Les organisateurs et les bénévoles ont fait un travail de titan. Une belle équipe pour que les coureurs soient bien et en sécurité. On a pu noter ça tout le long du parcours.

Tous sont au petit soin et ne l’ont pas facile dans ce froid intense. Ils doivent donc pallier tous les imprévus que la nature leur impose et font de leur mieux pour nous rendre la course plus facile.

Merci d’offrir cet évènement hors du commun, riche en enseignement, qui vaut la peine d’être vécu.

Longue vie à la course Cryo.

Marathon Percé 2021

Marathon Percé 2021

 

les defis de beat

Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis contente de faire mon retour à la course sur route, après pandémie, au Marathon Percé 2021. Oui c’est ce marathon qui prend la 7ème position sur les 100 avant 2030, à la place de celui de Paris qui aurait dû avoir lieu en 2020.

Un excellent choix, car Percé a été mon coup de cœur en 2020 avec la découverte de la course de trail à la Gaspésia 100. La fin de semaine que nous avons passée avec les 30 coureurs sélectionnés m’a transformé à tout jamais.

Tant et si bien que j’ai de plus en plus de difficulté à courir sur route. Maintenant, en course sur route, je m’ennuie. Je trouve les trajets fades versus ceux des montagnes qui nous enchantent avec leurs terrains variés sans oublier les surprises des habitants de la forêt.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Percé, le bout du monde
C’est loin Percé quand on habite à Montréal ou Québec. Il faut prévoir une journée de route aller et une autre pour le retour. Alors, la période idéale quand on a plus de congés est une longue fin de semaine, à moins d’être en retraite ou d’être dans la région de Percé.

Je n’habiterais pas en Gaspésie à longueur d’année. Néanmoins, y passer de longs séjours ne me dérange pas du tout, bien au contraire. Je trouve cette région reposante, ressourçant, très agréable pour y passer du bon temps entre amis.

C’est donc dans cette optique que nous avons organisé notre clôture de saison de course, pendant l’Action de grâce.

Christian et moi étions inscrits depuis 2020. Je divrais dire, heureusement, sinon je n’aurais pas osé m’inscrire de nouveau, à un autre marathon sur route.

Le marathon Percé 2021 m’a permis de renouer avec le bitume qui me donne tant de misère depuis quelques mois.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le parcours
Jean-François Tapp est l’organisateur de cette belle organisation. Je vous ai déjà parlé de lui à plusieurs reprises pendant la Gaspésia 100 en 2020.

Ben, c’est le même, dans le costume de coureur sur route cette fois-ci.

Toujours aussi comique et brillant dans ses explications. Il anime et présente le déroulement de la course avec simplicité, j’adore son côté familial qu’il apporte en nous décrivant le parcours.

Le 42.2 km est un aller-retour. Tu reviens avec les coureurs du demi qui prennent leur départ à 21.1 km, deux heures plus tard. La mer nous accompagne tout le temps, tu ne là quittes pas des yeux très souvent, je dirais même rarement.

Cela nous permet d’encourager beaucoup de coureurs. Sinon c’est comme dans une trail, tu cours seul tout le long, si tes amis ne sont pas à ton pace.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Beaucoup d’amis
Partir entre amis pour faire un marathon est très différent au niveau émotionnel.

La préparation d’avant course dans la grande maison familiale apporte son lot d’anecdotes et de fou rire qui n’existent pas autrement. L’antistress des uns, la comparaison des autres faits que nous baignons dans une atmosphère féérique, légère avec un goût d’amour et d’humour.

Nathalie Landry, Nathalie Roy, Nancy Fiset et moi-même étions sur le marathon, puis Sylvia Storat, Isabelle Racette, Danny Baldassarre et Christian Vallée couraient le demi, Julie Doré faisait le 10 km, sans oublier notre supporter JP Noël.

Nous partions tous dans l’idée de finir notre distance respective dans la joie et la bonne humeur. Une petite organisation donne un marathon chaleureux. Nous avons un numéro de dossard, mais les gens vous connaissent et vous reconnaissent. Cela donne une belle chimie entre coureurs, organisateurs, bénévoles et supporters.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Les comparables
Nous sommes une trentaine de coureurs, beaucoup de filles selon JF par rapport aux autres années. C’est ma première participation avec si peu de coureurs, mais j’aime ça.

Ce parcours me fait penser à l’Isles Aux Coudres dans la section des marécages, ainsi qu’à mon marathon au Mont St-Michel en France. Ici, c’est le Rocher Percé qui nous semble proche, mais qui est encore si loin. Cela est comparable au Mont St-Michel que tu vois pratiquement tout le long de ta course, mais qui est si long à atteindre, toujours en bordure de mer aussi.

Quant à la tête d’Indien, il faut avoir un peu d’imagination ou être Gaspésien pour la voir… Enfin pour moi, ce n’est pas flagrant, faut dire que je n’ai jamais vu d’indien en vrai non plus…
Sur les 7 marathons enregistrés que j’ai faits il devient mon préféré, suivi par Ottawa, Mont St-Michel, 2X Toronto puis 2X Montréal.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Encourager en courant
Le paysage est tellement fascinant, qu’il est très facile de se laisser distraire et de courir sans s’en rendre compte.

Les kilomètres passent malgré la difficulté, mais tout va bien. Tout est calme, on écoute juste ton souffle, quelques voitures de personnes qui nous encouragent. Les familles ou amis d’autres coureurs qui sont là à multiples reprises sur le parcours pour nous encourager.

Puis les coureurs de tête sont déjà sur leur retour, wow, c’est excellent. Je compte rapidement, j’ai déjà 6 km d’écart avec le premier coureur. Oh, oh, ce n’est pas très flatteur pour moi, mais c’est la réalité. J’y vais à mon rythme avec ce que je peux donner de meilleur aujourd’hui.

Je croise mon amie Nancy avec qui j’ai couru les 4 premiers km avant de faire ma première mini pause pour ma tête. Nous avons 2 km d’écart maintenant. Je l’informe qu’elle est 4ème chez les femmes.

Enfin les coureurs du demi arrivent. Je ne reconnais pas Danny qui me salue, il est trop dans le peloton puis Sylvia et Christian. Je lui explique que c’est difficile, car j’ai souvent mal à la tête, je marche fréquemment pour ralentir le tempo du marteau qui frappe sur les tempes. Nous avons 1 km d’écart.

Puis c’est au tour des 2 Nathalie(s), nous avons 500 mètres d’intervalle environ.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le retour
Quand je fais demi-tour, je pensais que j’étais dans les dernières peut-être 2 ou 3 ensuite, mais pas plus.

Je demande au ravito mais ces derniers me confirment que non pas du tout il y a encore des coureurs. Bon je peux dire au revoir à la lanterne du perdant.

Je me surprends à rattraper et dépasser d’autres coureurs, je m’assure que tout va bien pour eu et je valide qu’il n’ait pas besoin d’assistance. Entre les crampes pour un, la fatigue pour un autre, un mauvais entraînement, une mauvaise nuit, plus le goût de courir tout ça fait que je gagne 6 places alors que moi-même j’ai mon gros mal de tête.

Je pense que je peux me permettre de poursuivre, car je sais comment calmer mes maux de tête quand il frappe, car je sais à quoi c’est dû.

Je conserve cet avantage jusqu’à la fin, tant et bien qu’en arrivant, j’ai le goût de courir encore, je reste sur ma faim, car je n’ai pas pu courir à mon allure afin de ménager ma tête.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Podium 3ème position
Dans chaque course que j’ai faite et que l’on croisait des coureurs, j’ai toujours donné les positions des 4 premiers gars et filles.

Cela dans le but de booster le 2ème à la 1er, le 3ème à la 2ème etc… Je n’ai jamais eu la chance jusqu’ici de savoir réellement si cela faisait la différence dans la tête des coureurs.

En tous les cas pour moi ça me pousserait à aller chercher la place en avant, et là c’est exactement ce qui s’est passé avec mon amie Nancy Fiset.

Et oui, cela a eu l’effet d’une petite poussée de l’ego pour aller chercher la 3ème position.

Quand je suis arrivée et qu’elle m’a dit qu’elle a réussi à dépasser la fille devant elle, wow que j’étais contente. Pour une fois j’ai eu la confirmation que de donner la position à certaines étapes pouvait pousser les coureurs à en donner plus.

Je sais que ce n’est pas facile et notre chère Nancy l’a fait et a réussi à garder sa position.

Quelle fierté pour toutes les CDF de clôturer la saison avec ce podium pour notre belle Nancy Fiset.

Merci aux organisateurs, bénévoles, supporteurs, coureurs et amis extraordinaires. On refait ça la saison prochaine.

Bon hiver à tous !

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

QMT 80km

QMT 80km

 

les defis de beat

Ah ! Quand le jour de la course arrive… Qu’est-ce que c’est chouette, ces papillons, cette excitation, toute l’effervescence qui se crée à l’approche du départ…

Je suis certaine que vous êtes comme moi, vous avez hâte que ce départ sonne, heureux d’être entouré de coureurs aussi fous que vous, car QMT 80km, on s’entend que ce n’est pas rien…

Juste à la vue des sourires des coureurs à la ligne de départ. On peut lire le bonheur, le bien être sur tous les visages, wow c’est juste merveilleux.

QMT 80km

Mon départ
80 km officiel, est ma plus grande distance de trail. Je suis prête, mentalement, et physiquement. Le seul hic, c’est la chaleur qui me joue des tours. Depuis mon coup de chaleur à la Big Wolf Backyard, j’ai de la misère avec les températures…

Heureusement, la météo est la même pour tout le monde, on doit donc agir en fonction de cette dernière. Nous partons de Baie St-Paul et nous arrêterons au Mont Ste Anne au bout de nos 80 km, le tout en traversant la montagne.

Nous courons sur 1 km de bitume environ avant de rentrer dans le bois. Le jour se lève très rapidement, quelques pas dans le sentier et nous pouvons déjà couper nos lumières.

Le Ligori
J’ai découvert ce mont, il y a 2 semaines avec le club de l’Harricana, une très belle expédition sur deux jours que nous avions faits là.

Je savais que sur la QMT 80 km, je devais le faire en partant. J’ai donc pris soin de m’imprégner du parcours, histoire de bien me préparer mentalement.

QMT 80km

Sommet Ligori
2 semaines avant, avec le club de l’harricana

La traversée de ce sentier me renvoyait dans ma fin de semaine des 5 sommets, avec les anecdotes ou discussions que j’avais pu avoir avec Line Pelletier, Themy que nous avions perdu… Marline Côté, j’ai remangé des framboises à la même place que tu m’as fait remarquer leurs présences… Les sections ou nous ralentissions pour que Christian Vallée nous rejoigne, etc…

Une fois le gros dénivelé passé, je texte Christian qui ne courrait pas pour qu’il m’apporte des glaçons au ravito du Massif. La chaleur est tellement forte que je suis déjà très proche du coup de chaleur.

Je suis partie avec 3 litres d’eau pour faire mes 15 premiers km et à 13km, j’en ai déjà plus. Je ralentis pour ne pas arriver déshydratée.
QMT 80KM

Ravito du Massif
Cool, la plus grosse difficulté de dénivelé est faite, ça va super bien. J’ai 75 minutes d’avance sur le cut-off.

Christian est là avec la glace que j’ai tant besoin, je rencontre des amis coureurs dont Gérald Audet avec qui j’ai couru sur la Big, Téo Sénécat est là en tant que bénévole, il court demain sur le 25km, il me donne la pêche. C’est le bonheur malgré l’humidité et la chaleur.

Christian fait le plein de mon sac d’hydratation pour me gagner du temps pendant que je me restaure.

J’apprends que mon amie Judith Chapados vient juste de repartir. Mais, pas de stress, je veux profiter de ce spot pour refroidir mon corps, j’ai de l’avance autant en profiter.

Ravito Cap Salut
Je repars clapi clopant avec un plaisir non dissimulé. Le sentier se court bien, c’est parfait.

Je suis super contente, c’est vraiment nickel, ma bête noire du Ligori est passée. Il me suffit de bien garder le rythme, profiter du bonheur d’être en nature, en santé et garder le positif dans les pensées.

Il n’y a pas d’air, il fait chaud, chaud, chaud… Je prends avec une grande gorgée d’eau, mais beurk, Christian m’a rempli mon sac d’hydratation d’électrolytes au lieu de l’eau naturelle avec mes glaçons, oh là, là… Je suis dans la m….

Oh non… Aille, aille, aille, je ne dois pas boire ça… Je fais de la rétention d’eau… Zut ! Bon, je vais prendre de petites gorgées obligatoires pour me pousser au prochain ravito et d’ici là avec la fonte des glaçons cela devrait diluer les électrolytes.

Je suis nostalgique et prends des fous rires quand je reconnais les sentiers où nous avons fait les folles cet hiver avec mes amies CDF, Line Pelletier, Judith Chapados et Nathalie Roy…
Je ne réussis pas à boire suffisamment pour atténuer ma soif.

Arrivée au ravitaillement je remets de la vraie eau pour compléter mon sac d’hydratation. Je ne veux pas jeter mes glaçons et j’ai les mains tellement dégueulasses que je ne veux pas vider en retenant ma glace.

Je retrouve de nouveau mes amis coureurs. J’ai maintenant 135 minutes d’avance sur le cut-off. À par mon problème d’eau, ça va très bien.

Ravito Cap Gribane
Je me permets de nouveau une pause de 15 minutes. Je placote avec les coureurs. J’adore ces échanges, je fais mon social… Quoi… Ça ne se fait pas dans une course ? Ben moi j’aime ça… Me taper la causette au ravito, y a toujours plein de gens sympas, les bénévoles et les coureurs sont supers, ça crée des liens, de la complicité pour la suite du parcours, on se retrouve toujours sur les ravitos suivants, j’aime cette interaction…

Je repars la joie au cœur pour mon 3ème ravitos. Dans ma tête, je ne cours pas 80 km, mais 6 ravitos…

Je rattrape Frédéric puis le dépasse. Il voit là, une opportunité pour l’aider à garder un rythme. Il veut essayer de rester coller à mes baskets pour ne pas perdre la cadence.

Frédéric me suit comme ça pendant 5km. On discute de tout et de rien, sans que je sache à quoi il ressemble. Sa voix, la frappe de son pas ainsi que sa façon de respirer n’ont plus un seul secret pour moi. À l’oreille, je sais si je le distance ou si c’est un autre coureur qui arrive.

Puis, je dois ralentir, je recommence à chauffer gros, je ne supporte plus le goût des électrolytes. Pourtant, j’ai bu si peu… Mes mains enflent à vue d’œil et je ne veux pas que cela arrive dans mes jambes… Et mince, ça fait ch… ces électrolytes…

QMT 80km

Judith, Line et Nathalie à la découverte du sentier des caps

La cata… 38ème km
Je ne suis pas au mieux de ma forme, mais le prochain ravito n’est plus très loin. Ça devrait aller. Il me reste 4 km pour l’atteindre, je peux me permettre de ralentir encore même si j’ai déjà levé le pied depuis un quelques minutes.

L’air est vraiment étouffant … Je sue énormément même à l’arrêt… Mon estomac s’amuse à faire le yoyo… Je laisse passer beaucoup de coureurs, je ne sais pas combien ni qui, je suis trop concentrée à reprendre le contrôle sur mon état que je vois à peine ce qui se passe autour.

Johanne que j’avais dépassée un temps avant, me rejoint et me dit qu’elle arrête… Elle en a marre, elle n’a plus de plaisir, il fait trop chaud, elle a mal partout… Elle ne veut pas finir la course dans ces conditions.

Ohhhh, je ne comprends pas son raisonnement et je lui réponds que non, pas moi… Je vais récupérer et j’irai jusqu’au bout, ce sera le cut-off qui m’arrêtera, mais pas moi…

Oups, mon état s’aggrave à chaque pas… Johanne ne tarde pas à disparaître devant moi, je décide de faire un vidéo en direct pour me changer les idées. Je crois fermement me requinquer pour mieux repartir.

Mais non impossible, je me vide, c’est fini… Je tremble de tout mon être… J’ai chaud, je ruisselle de partout, je prends un violent mal de tête…

J’ai qu’une envie, m’étendre sur le sol pour récupérer pour repartir ensuite… Puis, je pense à mes enfants et la promesse que je leur ai fait « NE JAMAIS ME METTRE EN DANGER »

DNF
Sans y penser deux fois, j’appelle Christian et l’informe de la situation. Je lui explique l’inversion qu’il a faite avec l’eau et les électrolytes. Non pas pour le rendre coupable, mais pour qu’il connaisse la vérité afin de ne pas refaire une telle erreur.

Je me sens très faible et j’ai bien du mal à avancer… Entre deux respires, je fais un second live pour informer mes amis qui me soutiennent que c’est fini pour moi. Je n’ai pas réussi à combattre la chaleur.

Je mets 90 minutes pour parcourir mes 3 derniers kilomètres. Nous serons finalement 3 à arrêter ici, car Olivier un coureur du 125 km est lui aussi victime d’un coup de chaleur. Il est lui aussi en piteux état.

Même si dans la réalité des faits j’abandonne ma course, je ne ressens pas du tout ça comme tel.

Si j’avais poussé plus, j’allais vers la catastrophe, me retrouver à l’hôpital ne m’intéresse pas.

Je préférais récupérer le plus rapidement possible et faire mon bénévolat le lendemain comme convenu tout en profitant de l’événement.

On sait tous que parfois, ça ne marche pas comme on veut, alors il faut s’adapter et réessayer plus tard. Ce qui m’embête c’est que j’étais prête, ce 80km était à ma portée, mais il me fallait de l’eau, de la vraie pour le réaliser…

Merci aux bénévoles
À l’arrivée du ravito, j’ai été prise en charge par les bénévoles. Marylène Gravel m’a reconnu et s’est occupé de moi comme une maman. Je ne supportais pas le soleil, la chaleur, il me fallait de l’ombre et je voulais juste m’allonger, enlever mon mal de tête…

De la glace sur la tête, dans la nuque, wow, je me sentais revivre peu à peu.

Le personnel des premiers soins sillonnait le sentier, alors l’équipe du ravito a été au petit soin pour nous. Leur aide m’a permis une récupération plus rapide même si je ne me sentais pas encore en état de recourir. Un gros merci à vous tous. J’ai pu faire mon baptême en côte-à-côte. Eh calvaire, ce truc, c’est malade, je ne peux pas dire que j’ai apprécié mon expérience, mais je me suis rendue à destination.

Nous sommes allés au 4ème Ravito pour récupérer mon sac de rechange au 57ème km.

C’est ici que j’ai pu saluer mes amis Judith Chapados (80km), Mitch Lessard (160km), Julien Paradis (Pacer), Yan Bernier (160km), Lysanne Trépanier (160km), Éric Deshaie (160 km), Themy (160km) …

J’étais admirative et pleine de compassion, car je connaissais le travail et la difficulté que tous ces coureurs avaient déjà fournis.

Je comptais sur eux pour passer le lendemain au lunch, car je servirai le dernier repas de course en tant que bénévole.

Conclusion
Une course n’est jamais gagnée d’avance, ça, tout le monde le sait. Même si on se prépare au pire, jamais je n’aurais pu prévoir cette erreur.

Courir sous une forte chaleur est très difficile pour moi. Mais en contrôlant ma vitesse avec un ravitaillement au 15km maximum même, avec du dénivelé, je pouvais parfaitement réussir cette distance.

J’attribue cet échec à l’absence d’eau naturelle dans mon sac d’hydratation. On dit toujours que l’on fournit des résultats ou des excuses… Alors, pour moi cette fois-ci ce sera une excuse, et pourtant…

J’ai pris la bonne décision au bon moment et je m’engage à revenir l’année prochaine sur cette même distance, sans électrolytes dans mon sac d’hydratation.

Je réserve le même poste pour le bénévolat, car c’était super de pouvoir féliciter tous les coureurs à l’arrivée.

QMT 80 km

Cette course était pour mon amie Judith ce jour-là. Elle rayonnait, c’est un plaisir de la voir ainsi.
“Judith, tu doutais de tes capacités, mais tu as réalisé exactement le temps que je visais. Bravo et félicitations ! Tu as toute mon admiration”.


Merci à tous pour votre soutien et votre énergie

Défie le sentier 12 heures de nuit

Défie le sentier 12 heures de nuit

 

les defis de beat

Défie le sentier 12 heures de nuit est à sa 2ème édition. Cela se passe au Sanctuaire de St-Majorique, dans la forêt en bordure de la rivière St-François. Un coin de Drummondville à découvrir si vous ne connaissez pas.

Défie le sentier 12 heures de nuit
Ce défi vient compléter le choix de course proposé par Défie le sentier Soucy.

Lors de la 1ère édition, je n’avais pas pu être présente, car j’étais déjà inscrite à une autre course à Toronto. Je m’étais donc promis de réserver ma place pour la seconde édition qui s’est déroulée du vendredi 15 octobre 21h au samedi 16 octobre 2021 à 9h.

Il est important pour moi de soutenir, participer ou/et encourager les évènements de course dans ma ville d’adoption.

Cela fait partie de mes saines habitudes de vie et rejoint mes valeurs pour la santé, le bien-être auxquelles je suis attachée. Plus la population sera en forme, plus il y aura de gens heureux autour de nous selon moi.

Préparation
Ma saison de course ayant été clôturée sur le marathon de Percé le week-end dernier, je n’attends rien de ce défi. Je viens juste chercher des réponses pour savoir comment préparer ma prochaine saison.

Je suis ici pour me tester sur cette épreuve que je trouve intéressante. Savoir comment mon corps peut réagir après une semaine surchargée, une journée de travail bien rempli débutée depuis 5h le matin.

Comment vais-je être capable de combattre mes démons dans la nuit ?

J’ai l’ambition de courir 125 km en 2022. Alors, comment dois-je me préparer pour le parcours de nuit ?

Qu’est-ce qui m’attend, comment ne pas sombrer dans les ténèbres de la nuit ? J’ai tant de choses à apprendre pour courir la nuit, cette course sur terrain plat est parfaite pour ça.

En juin, pendant ma participation au Big Backyard à Rivièrve du Loup, auprès de grands athlètes de la région, j’ai beaucoup appris à me gérer pour tenir sur les longues.

Stéphanie Simpson, notre championne canadienne a été ma référence. C’est elle qui m’a conseillé avant que je me présente sur cette course.
Elle était là aussi pendant la course, avec:

Isabelle Bernier, Kim Gaudet, Karine Litalien, Tania Rancourt, Hélène Dumais, Olivier Le Méner, Cédric Chavane, Éric Déhaies champion canadien et bien d’autres…

Une expérience
Défie le sentier 12 heures de nuit est une boucle de 8 km que l’on fait le plus souvent possible pendant la durée de l’épreuve. Cela ne veut pas dire que l’on doit courir toute la nuit. Libre à toi si tu veux dormir… Seulement, tu prends le risque de perdre des tours sur les autres coureurs.

Forte de mon expérience du backyard, j’ai suivi les conseils que j’ai reçus. J’ai privilégié l’hydratation, l’alimentation et le sommeil, les 3 clés essentiels pour tenir le plus longtemps possible.

Je me suis donc présentée avec mon conjoint Christian Vallée, chargé de mon stock démesuré, avec un choix de bouffe et de boissons liquide à gogo, sans oublier les chaises longues pour dormir au besoin.

J’ai vu le regard des coureurs envieux de mon idée de charrette pour traîner tout ce stock ainsi que deux chaises longues. Ce qu’ils ne savaient pas encore à ce moment, c’est que j’allais me servir de ma chaise longue pour dormir en vrai.

Défie le sentier 12 heures de nuit
Notre setup

C’est parti
Défie le sentier 12 heures de nuit
Ma fidèle supportrice Kassandra, ma fille

Je n’ai pas fait de préparation mentale pour passer la nuit. Avec ma chaise longue, je suis en affaires, ça me suffit. Je sais qu’en étant allongée, je peux dormir 5 minutes et récupérer facilement.

Nous sommes 19 coureurs sur la ligne du départ, dont 4 femmes. Je ne connais pas ces 3 femmes, mais on est là pour s’amuser et c’est vraiment ce que je ressens en leur parlant.

Le départ est lancé. La première boucle se passe très bien. La température est super bonne pour un mois d’octobre, peut-être un peu trop chaude encore à 21h, mais on devrait perdre quelques degrés donc pas de stress.

J’ai prévu de mettre une heure pour faire chaque boucle, je finis la première en 57 minutes, c’est correct.

J’attends Christian pour qu’on reparte ensemble. Je repars avec lui, mais je le distance de nouveau. Il est important que chacun aille à son rythme pour durer le plus longtemps possible. Je continue et l’attendrais avant de repartir sur la 3ème boucle.

Ma 3ème boucle
Christian arrive 10 minutes après moi, je prends le temps d’échanger un peu avec lui puis je repars, car je trouve ma pause longue pour un début de course.

Pendant ma 3ème boucle, je perds déjà de l’intensité sur ma lampe frontale, m…., ça fait ch…, j’ai mis des batteries neuves avant de partir.

Il me reste 4 km sur cette boucle, mais ça va être difficile, car je trébuche dès que j’essaie de courir. Je ne vois pas du tout les racines sous la faible lueur.

Attention panique à bord
Pour me dé-paniquer, je me mets du Franck Nicolas dans les oreilles. Un balado de motivation, persévérance et confiance illimitée. Le genre de truc, tu ne peux pas arrêter même si c’est difficile.

Je finis ma boucle en une heure malgré tout, je suis surprise, mais contente de voir que j’ai su trouver une bonne solution pour finir dans les temps et sans me blesser.

1er Repos
Avant de repartir pour la 4ème boucle, je veux changer mes batteries, malheureusement, c’est Christian qui les a. J’avais prévu une 2ème lampe frontale, mais je lui ai passé, car la sienne ne fonctionnait pas.

Julien Paradis qui est bénévole pour ce défi me prête la sienne, car Christian est loin de son retour, ça fait seulement 30 minutes qu’il est reparti.

Je repars avec cet emprunt, ce qui me frustre un peu, car j’avais tout prévu pour moi, et donné mes recommandations à Christian pour qu’il ait tout en sa possession. Malgré tout, il n’a pas été assez prévoyant pour lui-même.

Chacun doit apprendre de son expérience
Il a sans doute sous-estimé mes recommandations, je pense qu’il faut vivre la situation pour être conscient de la réalité. Chacun doit faire son apprentissage, sa propre expérience.

Au retour de cette 4ème boucle qui m’a pris beaucoup d’énergie mentalement pour me détacher de la situation frustrante que je venais de passer, je décide de dormir 30 minutes. J’ai du temps, il est 1h30, j’ai déjà fait 4 boucles. Mon état physique est parfait. Je demande à Julien pour qu’il me réveille à 2h.

C’est reparti pour 4 tours
Mon horloge interne est merveilleuse, à 1h58, je me réveille, fraîche et reposé prête pour repartir comme si j’avais passé une nuit de sommeil.

Je croise d’autres coureurs qui commencent à être maganés… Oh, la nuit commence à laisser des traces sur certains. Je ne connais pas leur histoire, une course c’est personnel, propice à soi-même en fonction du moment et des situations que l’on vit.

Je remets mon Balado Franck Nicolas dans les oreilles et advienne que pourra. Je veux faire 6 ou 8 boucles, j’ai largement le temps, car il est 2h du matin et la course finit à 9h.

Ça va super bien j’ai toujours la même foulée et la même énergie qu’au premier tour. Pour le moment, j’ai fait toutes mes boucles autour de 60 minutes, comme je voulais. Mon corps me donne aucun signe de douleur, c’est génial.

Il fait un noir profond, à deux reprises le changement de musique me fait lancer des hurlements de terreur, cela ne dure qu’un instant, mais me ravigote au plus haut point. Croyez-moi, je n’ai pas le goût de dormir.

Il me reste 3km à ma 6ème boucle quand la pluie se met à tomber. Fine et légère au départ puis pour les derniers mètres, il pleut averse. En arrivant au ravito, Christian est là, prêt à repartir, pfff, je ne voulais pas faire de pause, mais ça ne me tente pas de faire une boucle sous la grosse pluie alors que ça devrait arrêter vers 5h…

2ème pause
Eh, c’est hot, il est 4h30 j’ai fait les 6 boucles que je voulais faire, il me reste du temps en masse pour en faire 2 de plus minimums et je devrais même avoir encore du temps pour une autre.

Toutes les femmes sont au ravito, Anne-Pier Raymond veut faire une pause, ben moi je vais faire pareil, car je sais que la pluie n’est que passagère. Je demande à Frédéric Ouellet de me réveiller à 5h pour faire une 2ème pause de 30 minutes.

J’en avais pas spécialement besoin, mais je trouve plus judicieux de dormir à l’abri plutôt que d’aller m’affaiblir sous la grosse pluie.
À peine allongée sur ma chaise, je dors et me réveille, 2 minutes avant l’heure fixée.

Après ma sieste, il ne pleut plus
Il ne pleut presque plus, je suis prête à repartir pour ma 7ème boucle. Tous les coureurs mettent leur coupe-vent, je fais pareil, car j’ai peur de mal mesurer la température vue que je sors « du lit ». 500 mètres plus loin, je dois le reposer, il fait beaucoup trop chaud avec ça.

Les coureurs des 4 heures de nuit ont pris leur départ, cela fait du sang neuf. Je peux faire un brin de jasette en dépassant 3 marcheurs parmi les coureurs. Ils sont là par solidarité pour les coureurs des 12 heures. Oh j’ai trouvé ça touchant, une belle attention à notre égard.

Un gros merci à ces 3 marcheurs, car oui ça fait chaud au cœur.

Arrêt prématuré
Je suis à 2 km de la fin de ma 7ème boucle quand un coureur sans lumière est arrêté sur le côté du sentier. J’ai hurlé toutes mes entrailles tellement j’ai eu peur.

Le coureur embêté c’est confondu d’excuses, il avait mal aux muscles et essayait de se masser les points douloureux pour revenir au camp. J’ai tellement eu peur…

Ensuite, c’est au tour d’une biche et ses 2 bébés qui me font faire le saut, je les aperçois dans la lueur de ma lumière s’éloigner, pfff mon cœur bat la chamade, mais ça réveille, et me sort de mon écoute audio.

Je finis ma boucle, après une courte pause pour manger, je repars pour la 8ème. Je veux voir le jour se lever, il est entre 6h30 et 7h.

Je découvre le parcours avec ses défauts, je vois enfin ce qui m’a fait trébucher toute la nuit. Je n’ai plus mes repères de la nuit, ça me fait drôle, j’ai l’impression de vivre une nouvelle course.

Encourager une amie
Ma 8ème boucle se termine à 7h50, j’ai 70 minutes pour faire la 9ème, ce qui est largement assez, car j’ai toujours le même rythme qu’à la première. Je pourrais repartir, ça va super bien.
Malgré tout, je décide d’arrêter, car cela ne changera rien pour mon classement.

J’ai atteint mon objectif maximal désiré.
Mais surtout, demain, je veux accompagner mon amie Diane Dumas qui fait un marathon personnel « Hommage à son père ».

Je lui ai promis d’être à ses côtés pour la soutenir et partager ce moment à vélo avec elle.

Résultat inattendu
J’ai profité de ces 70 minutes pour discuter avec les coureurs et bénévoles de la place. À aucun moment, j’ai réalisé ce que je venais d’accomplir et avec la facilité que je l’avais fait.

J’ai fini avec une capacité d’en faire plus. J’ai réalisé 110 à la Big, alors, je pense que j’aurai pu atteindre 80km. Ce sera mon objectif pour la prochaine fois, probablement en 2023. Car en 2022 je devrais me trouver à l’île de la Réunion pour affronter le Muscaraigne à cette même période de l’année.

Quel plaisir de partager et échanger avec un coureur exceptionnel comme Pierre-Luc Fortin. Il revient du Tor de Géant en Italie, il n’avait pas encore récupéré de cette grande épopée. Il était présent aussi à la Big, mais je n’avais pas eu l’occasion ce jour-là d’échanger avec lui. Le monde de la trail est vraiment chouette, c’est un monde à part ou il y règne la sagesse de la course.

J’ai fini 2ème chez les femmes avec 64 km. Ce test m’a apporté la confirmation que j’avais le potentiel pour atteindre mon objectif de 2022. Maintenant repos avant de reprendre l’entraînement à la mi-novembre.

Bon repos à tous et on se retrouve bientôt dans d’autres aventures.

Croyez en vous, foncez, vibrez au rythme de vos défis, de vos rêves…

Je vous ai déjà dit, mais je vous le répète, j’adore ma vie !

Défie le sentier 12 heures de nuit