MON MARATHON DE GUÉRISON (suite)

MON MARATHON DE GUÉRISON (suite)

Pour m’aider à traverser cette période d’arrêt forcé de la course à pied, j’ai décidé d’écrire un second texte qui touche cette histoire médicale de ma vie qui pour moi est un autre signe qui m’indique que la Providence m’accompagne sur mon chemin terrestre.

Tel que mentionné dans mon premier article, ma première visite médicale (avril) m’amène à passer une échographie (mai). La prise de rendez-vous est assez rapide. Lors de ce test, la technicienne observe quelque chose d’anormale ce qui l’oblige à demander l’avis du médecin sur place. Celui-ci constate l’état de la situation et demande immédiatement un autre examen soit un scan.

Suite à ces 2 tests, on m’informe que je devrai rencontrer le spécialiste d’ici quelques semaines et éviter tout effort qui pourrait aggraver mon état physique. Encore là, j’obtiens un rendez-vous dans un délai très raisonnable (juin).

Lors de cette consultation, le verdict tombe, deux hernies se sont développées (à gauche, assez volumineuse et à droite, en développement). La recommandation est la chirurgie pour obtenir une solution durable afin de reprendre mes activités.

Cependant, on ne peut me fixer une date officielle, car on priorise les chirurgies pour les personnes atteintes de cancer. J’accepte d’être placé sur une liste d’attente qui peut s’échelonner sur quelques mois à moins d’une annulation de chirurgie.

Au bout de quelques semaines, je reçois une lettre officielle confirmant les étapes de mon aventure médicale. Je dois poursuivre ce marathon de guérison à la différence que je ne suis pas en mesure d’identifier à quelle distance je suis rendu.

Je me suis habitué à demander à La Providence de prendre les choses en main quand je ne suis plus en mesure de les contrôler. L’adage qui dit Aide toi et le ciel t’aidera est d’actualité.

Pour m’aider mentalement pendant cette période d’attente, il faut que je me conditionne à me dire que cette phase d’arrêt de course est pour m’aider à mieux repartir après cette convalescence obligée.

Probablement, c’est lorsque nous perdons quelque chose de précieux comme la santé physique et mentale que nous commençons à mieux comprendre leur importance.
Je suis comblé par la vie parce que la personne qui m’accompagne à chaque jour dans cette phase est d’un soutien inconditionnel. Huguette qui est mon épouse, massothérapeute et très méticuleuse sur les questions d’hygiène de vie est une ressource humaine incroyable.

LA PROVIDENCE JOUE SON RÔLE
Au début du mois de juillet, je reçois un appel téléphonique médical pour m’offrir une plage horaire (juillet) en vue de m’opérer. Une place est disponible à la suite d’une annulation de chirurgie. Sans hésitation j’accepte et je remercie la Providence d’avoir joué son rôle,

Le jeudi 24 juillet 2025 est la date qui a été choisie pour subir cette intervention d’un jour. L’espoir de reprendre mon activité préférée et de retrouver mon poids santé renaît doucement. Cet arrêt m’a fait prendre un peu de poids même si je fournis des efforts pour bien m’alimenter et m’abstenir de toute consommation de boisson alcoolisée. Le manque d’activité entraîne toujours des répercussions non souhaitées sur notre condition physique.

En regardant les autres coureurs s’entraîner, je me dis que je vais devoir repartir à zéro en raison de la perte de ma forme physique développée au cours de ces dernières années. Ce sera un beau défi sportif pour mes 62 ans qui arrivent doucement (septembre).

Reprendre mon calendrier de course que j’ai planifié au Canada et ailleurs : marathon d’Ottawa (mai), course des Zèbres (juin), marathon de Rimouski (septembre), Course du Portageur (octobre), en France : marathon d’Annecy (avril) et marathon du Beaujolais (novembre) et enfin mon marathon fétiche en Afrique soit le marathon de Parakou (février) sera ma grande motivation.

JOUR J
Le jour de l’intervention, la préparation se passe bien à l’exception que ma pression artérielle est un peu haute. Arrivé dans la salle d’opération, le médecin qui est responsable pour m’endormir et son équipe acceptent de procéder à mon opération. Toutefois, l’anesthésiste me souligne qu’habituellement dans un cas semblable l’opération est annulée et à sa demande je devrai informer mon médecin de famille de mon problème de tension artérielle. Encore là, je me dis intérieurement que la Providence m’accompagne pour avoir évité l’annulation de ma chirurgie.

Après mon opération de plus de deux heures, mon réveil se passe bien et on me donne mon congé officiel en soirée avec toutes les recommandations pour ce type de chirurgie.
Arrivé à la maison familiale, la maman de 89 ans est heureuse de revoir son fils unique et à ma demande elle me prépare sa soupe préférée pour

apaiser ma faim arrivée soudainement. Jusque-là, tout se déroule bien, mais au ralenti.
Il ne faut qu’une visite à la salle de bain pour me sentir soudainement très faible. À la sortie de la pièce, je réussis à appeler ma conjointe avant de perdre conscience et de tomber dans ses bras.
Sa présence m’a été d’un grand secours puisque dans le corridor étroit où j’ai chuté beaucoup d’objets auraient pu me blesser. Il a fallu plusieurs efforts de la maman et d’Huguette pour me soutenir physiquement et me réveiller. La perte de conscience est une étrange sensation. On a l’impression de basculer dans un autre monde.

En sécurité dans mon lit, je décide d’appeler le service Info-Santé 811 pour expliquer la situation que je viens de vivre. L’infirmière qui me rappelle est très aimable et m’incite fortement à retourner à l’urgence de l’hôpital. Selon le protocole d’une telle opération, la perte de conscience n’est pas normale.

Nous réussissons à trouver une personne bienveillante, notre beau-frère Paul, pour nous amener à l’urgence. II est à peu près 22 h 30 quand une infirmière au triage nous accueille rapidement. Huguette et moi lui expliquons notre situation. Cette infirmière d’expérience (Hélène) nous accompagne d’une façon remarquable.

Je dois passer deux tests (prise de sang et cardio) et rester à l’hôpital pour rencontrer le médecin en service. Cette consultation aura lieu le lendemain vers 9h pour m’apprendre que j’ai fait une syncope. Après quelques conseils, on me donne mon congé d’hôpital.

LA PRISE DE MÉDICAMENTS
Pour m’aider à gérer la douleur de mon opération, on me prescrit 2 types de médicaments. Malgré la prise de ces médicaments, je ressens toujours une douleur intense quelques jours suivants ma chirurgie. Ma hanche droite me fait tellement souffrir et j’ai de la difficulté à marcher.

Une fois de plus, je téléphone Info-Santé 811 pour communiquer mon impression que cette douleur ne me semble pas normale. On me recommande d’entrer en contact avec mon médecin de famille pour expliquer le tout.

Encore ici, la Providence est présente puisque le jour même de mon appel téléphonique à la clinique, une place est disponible pour une consultation d’urgence. De plus, le médecin que je rencontrerai est celui qui a géré mon dossier et a entrepris toutes les démarches auprès du spécialiste pour mon opération. Je suis temporairement un patient de cette clinique par mon statut d’orphelin du système de santé à la suite du départ à la retraite de mon médecin de famille.

Après une évaluation générale et les explications que je lui fournis, le médecin m’indique que tout semble normal à l’exception qu’il va me prescrire d’autres médicaments pour m’aider à gérer cette douleur. II me souligne que parfois les spécialistes et les médecins généralistes ont des avis différents sur la prescription des médicaments pour ce type de chirurgie.

Et pour respecter ma promesse faite au médecin qui m’a anesthésié, j’informe le médecin généraliste de mon problème de haute pression. Ce dernier prend le temps de bien m’expliquer ce problème de santé que j’ai toujours bien contrôlé avec le sport. Finalement, j’accepte la médication proposée pour gérer le tout.

LE JOUR ET LA NUIT
De retour à la maison, je débute très sérieusement la prise des 4 médicaments prescrits. En l’espace de 24 heures, je sens un changement majeur dans mon corps. La douleur a énormément diminué et je me déplace plus facilement.

En date d’aujourd’hui je constate que ma nouvelle médication a une influence positive importante sur ma période de réhabilitation physique.

Cette expérience me confirme qu’être à l’écoute de notre corps est très important. L’attention que l’on y porte permet de suivre l’évolution de notre état de santé.
Appliquer ce principe lors de la réalisation d’un marathon est primordial pour nous aider à franchir toute distance à parcourir.
« Qui de mieux que nous-mêmes pour ressentir les effets physiques des décisions médicales. »
Mon prochain rendez-vous médical avec mon spécialiste aura lieu à la mi-septembre et je pourrai en savoir un peu plus sur l’évolution de ma guérison.
D’ici là, je continue à demeurer vigilant dans mes déplacements et j’évite tout effort physique.

Cadeau de la vie
Pendant toute cette période, la vie a été très généreuse à mon égard.

Pour ma famille, elle a permis à un nouveau venu de se joindre à notre voyage terrestre. II s’agit d’Arthur qui est arrivé au mois de juillet, un peu avant mon opération. Nous devions le voir seulement au mois d’août étant donné que nous sommes à 8 heures de route de la résidence de Marie-Hélène et Justin, les heureux parents, et en plus je devais terminer une mission professionnelle. Avoir eu la chance de voir mon petit-fils âgé de quelques jours me porte à croire que la Providence avait prévu de devancer notre date de visite. II est aussi étonnant de constater comment la vie te donne et aussi t’enlève des personnes de ton entourage. J’ai compris et accepté qu’il y a un temps pour arriver, un temps pour rester et un temps pour partir.

Du côté professionnel, on m’a sollicité pour un entretien professionnel en lien avec un poste de direction dans le monde du loisir, du sport et du développement des communautés ce qui me permet de connaître un autre événement de course à pied qui se nomme la course du 50e parallèle et qui aura lieu le samedi 21 septembre prochain.

Qui sait, ce sera peut-être ma première course à réaliser après ma reprise d’entraînement ?

Je termine en remerciant les responsables de cette revue virtuelle d’avoir accepté de publier ce texte qui est pour moi une préparation mentale à ma reprise de l’entraînement physique.
Bonne fin de saison à tous les coureurs et toutes les coureuses.

Marathon au Bénin en 2025

Marathon au Bénin en 2025

COURIR UN MARATHON AFRICAIN POUR L’AUBERGE LA CLÉ DES CHAMPS DE SAINT-CYPRIEN

C’est lors du traditionnel marathon Salésien que Luc Gélinas tentera de réaliser son 12 ième marathon au Bénin en 2025 soit le samedi 8 février 2025. Pour une première fois, il associera sa passion de la course à pied à une cause humanitaire québécoise.

En effet, l’équipe de l’Auberge la Clé des Champs sollicite la population pour appuyer ce projet en commanditant ce marathon.

L’objectif est de recueillir 42 000$ soit 1000 donateurs à 42$ chacun.

Toute personne, organisation public, privé qui aimerait participer à cette campagne qui débutera officiellement le lundi 6 janvier 2025 doit suivre la procédure suivante :

Faire votre don sur le site de la municipalité de Saint-Cyprien Bienvenue à Saint-Cyprien – Municipalité de Saint- Cyprien en utilisant la plateforme QIDIGO et en créant votre compte sous le titre COURIR POUR L’AUBERGE/MARATHON.

Chaque donateur aura l’occasion de participer à un tirage d’une pièce d’or d’une valeur approximative de 420$.

La remise officielle de la somme recueillie et du tirage aura lieu au mois de mars 2025.

Celles et ceux qui aimeraient mieux connaitre ce coureur, nous vous invitons à consulter quelques articles qu’il a écrit sur le site suivant : Luc Gélinas | Courir Québec, le magazine.

Pour information : direction@aubergecledeschamps.com

Jean Barrette

Jean Barrette

Bonjour, Je suis Anna Maria.

Je vous présente Jean Barrette.

Jean est un coureur dévoué depuis de nombreuses années et un membre engagé, loyal et productif de ma communauté de coureurs, le Club Boréal.
Jean a servi Boréal en tant que président et vice-président actif, en veillant à ce que nos coureurs soient engagés et motivés, ainsi qu’à ce que le Club Boréal grandisse et reste fort.

Voici son histoire.

Pendant mon adolescence, je pratiquais beaucoup de sports de compétition, principalement le badminton en double et le volley-ball.

À l’époque, cela nécessitait un entraînement exigeant, jusqu’à six fois par semaine, qui se terminait généralement par une course à pied… que je détestais absolument !
La vie professionnelle et les voyages ont ensuite pris le dessus, et j’ai été beaucoup moins actif pendant que mes deux enfants grandissaient.

J’ai décidé de me remettre progressivement à la course à pied pour améliorer ma santé et changer de vie.

Ma première course enregistrée, un 5 km, a eu lieu début 2014, mais je ne faisais pas partie d’un groupe et je ne suivais pas de plan précis.

J’ai eu la chance de participer à une course X-Country du club des coureurs Boréal à la fin de 2014 et je me suis par la suite joint au club, car il était composé d’un groupe incroyable de coureurs de tous les niveaux qui partageaient et fournissaient tellement de conseils, soutenus par un excellent entraîneur avec des plans d’entraînement structurés.

Courir en groupe était tellement plus agréable que de courir seul. J’ai également eu le grand plaisir de rencontrer ma partenaire de vie dans ce club, et son expérience des 5 marathons m’a motivé à participer à des courses et à tenter ma chance pour mon premier marathon, le marathon de Chicago, en 2015. Depuis, j’ai participé à plus de 30 courses (un autre marathon, 10 semi-marathons, 13 5KM-10KM, et quelques courses de relais, duathlons et courses de trail).

Parmi mes meilleurs souvenirs de course, je citerai le récent Marathon du Médoc en 2022 à Bordeaux, en France, où les coureurs se frayent un chemin à travers certains des plus grands vignobles du monde pendant la saison des vendanges.

J’ai également beaucoup apprécié le demi-marathon de Philadelphie, car une quinzaine de membres de Boréal se sont entraînés et ont participé ensemble à cette grande course.
Le point culminant pour moi est le départ de la course. Il n’y a pas d’autre endroit ni d’autre moment aussi inspirant que la ligne de départ.

L’énergie de tous les coureurs qui se sont engagés et disciplinés en suivant un plan, dans les bons et les mauvais moments, malgré les blessures, se rassemble sur la ligne de départ avec des sentiments de joie, de gratitude, de bonheur et d’attentes. À mon avis, ceux qui sont sur la ligne de départ ont déjà gagné.

Bien que les courses soient un moment fort, je dois admettre que nombre de mes meilleurs souvenirs ne sont pas liés une course. Le fait de partager un objectif commun avec un groupe de coureurs cimente de grandes amitiés où les gens se soutiennent et s’entraident.

J’ai vu à maintes reprises de petits gestes pour soutenir et motiver un ami coureur qui ne se sentait pas bien ou qui traversait une période difficile ; ces petites choses font toute la différence du monde et sont une source d’inspiration.

La course à pied est une expérience très humaine et, sur les longues distances, une expérience mentale et même spirituelle. Désormais, j’emporte toujours mon équipement de course à pied lorsque je voyage pour le travail ou pour le plaisir. Ces courses sont un pur bonheur, qu’il s’agisse de courir dans les vignobles de Pinhao au Portugal, de découvrir les jardins anglais et le Rathaus de Munich, ou de courir le long de la Seine à Paris.

Un moment clé de mon parcours de course à pied s’est produit au début, lors d’une course d’entraînement de 10 km en solitaire. Rien n’allait, ni physiquement ni mentalement. En passant sur le parking d’un supermarché de Beaconsfield, j’ai remarqué une mère qui poussait son fils tétraplégique sur une énorme chaise. Je l’ai aidée à mettre ses sacs dans la voiture pendant qu’elle y transférait son fils. Aujourd’hui encore, lorsque j’ai une mauvaise course (cela n’existe pas), je me souviens de ce moment et je me rappelle que c’est un privilège de courir et que nous courons non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour ceux qui ne peuvent pas le faire.

Ce sentiment de gratitude envers la course à pied et le Club des coureurs Boréal m’a motivé à donner en retour du mieux que je peux. J’ai été un membre actif de l’exécutif du club et j’ai été élu président en 2018, un rôle que j’ai conservé pendant trois ans et demi alors que nous traversions la pandémie. J’assume maintenant le rôle de vice-président.

Les membres de l’exécutif de Boréal donnent tous de leur temps libre pour faire de Boréal le meilleur club possible. Essentiellement, nous gérons une petite entreprise avec les finances, les activités, le recrutement, le Web et les médias sociaux, l’organisation des courses, la coordination de l’entraînement, la liaison avec les entraîneurs, pour n’en nommer que quelques-uns. Je suis très fier du travail accompli par les dirigeants pour que le club soit le meilleur possible. Bien que le club ait été légalement formé en 1998, sa création remonte à 1994 ; nous célébrerons donc les 30 ans de Boréal en 2024 !

Aujourd’hui, le club est dans la meilleure position qu’il ait eue depuis des années, avec une croissance visant à atteindre 100 membres bientôt, des activités et un rajeunissement des membres, un financement unique de Sport Québec, un entraîneur et un entraîneur associé reconnus, mais surtout, une communauté vibrante de coureurs qui partagent un but commun et de l’amour.

Venez courir avec nous, nous serions ravis de vous accueillir

Le mythique Tour du Lac brome

Le mythique Tour du Lac brome

Il y a plus de 50 ans quelqu’un quelque part a eu la brillante idée d’organiser cet événement qui figure aujourd’hui parmi les classiques incontournables pour les adeptes de course sur route et en sentier.

Je me souviens des premières éditions ou nous étions très peu sur la ligne de départ et j’ai encore plusieurs t-shirts de coton qu’on nous donnait en souvenir.

Aujourd’hui plusieurs choses ont changé, c’est ainsi que va la vie. Le tour du Lac est passé de  20 km a 21.1km, plusieurs résident saisonniers sont devenues des résidents permanenta autour du lac et on est maintenant des milliers a prendre le départ sur les jours que se tienne l’événement.

Mais l’essentiel est toujours la…

– La nature magnifique de cette région et le plaisir de courir autour du Lac.

– Le grand champ à côté du Parc des Lions qui sert toujours de stationnement

– L’ambiance et la bonne humeur des participants qui peu importe la météo sont toujours tout sourire

– La musique endiable d’Alvaro

– Le chandail souvenir, la médaille toujours très colorée et le repas toujours plus qu’apprécié

– Le gros Canard gonflé du Lac Brome

– L’organisation hors pair de Jean Joly et d’Éric Fleury des Courses Thématiques

Rendez-vous le 17 et 18 juin, Lac-Brome, INSCRIPTION (Utilisez le code CT5 et obtenez 5 $ de rabais)

Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Marathon de Boston vécu de l’intérieur

Dimanche le 2 avril

Ça y est, la dernière grosse semaine d’entraînement est complétée. Nous sommes deux semaines avant le marathon de Boston et je termine mon café en regardant le calendrier des 13 dernières semaines. Je devrais plutôt écrire mon dernier café avant le jour du marathon. En effet, après avoir écouté un balado où Mathieu Blanchard était interviewé, je me suis dit que je pourrais essayer, comme ce dernier, de me sevrer de la caféine deux semaines avant la course pour profiter du kick de celle-ci le jour de l’événement. Je l’essaie!

Alors voilà, dernier café et jus de betteraves à chaque jour jusqu’au marathon! Placebo ou pas, si je vais à Boston juste une fois dans ma vie, autant y aller all in.


Samedi le 15 avril

Direction Boston, Massachussetts!

La route se passe très bien. On fait un premier arrêt à Hooksett dans le New Hampshire pour dîner, couper le trajet en deux et de se délier les jambes. Un arrêt stratégique que les habitués font à chaque année. Après avoir engloutis nos repas, on repart en direction du Prudential Center de Boston, où se tient l’expo du marathon et ses kiosques de récupération de dossards. À l’approche de Boston, de plus en plus de panneaux publicitaires affichent les couleurs de la 127ème édition de cette course mythique. L’arrivée au Prudential Center est impressionnante avec ses serpentins de coureurs qui se dirigent tous au même endroit. On récupère nos dossards, on visite très rapidement l’expo, puis on reprend la route pour quelques minutes le temps d’arriver à l’hôtel.

On effectue le check-in et un jog de 5 kilomètres est rapidement organisé pour 4 des gars de notre groupe de course. On se délie les jambes et on chasse la nervosité qui commence à s’installer.


Dimanche le 16 avril

On se lève, on va déjeuner et on se présente à 7hrs30 dans le lobby de l’hôtel pour participer au tirage de l’agence de voyages Contact Amérique. Ce tirage pourrait nous permettre de tous monter à bord de l’autobus voyageur du groupe à Pierre Bourassa le matin de la race. Cette gâterie non négligeable nous permettrait de rester au chaud les heures précédant le marathon jusqu’au dernier moment, plutôt que de devoir descendre du bus scolaire de l’organisation le matin de la course et aller attendre sous la pluie au village des athlètes pendant +- 2 heures. Après quelques sueurs froides et un concours de circonstances favorables, le tirage nous favorise et nous pourrons tous être dans le bus 24 heures plus tard.

On remonte à la chambre et je me prépare pour un petit jog de reconnaissance de fin de parcours en compagnie de vétérans du groupe qui ont couru Boston plus d’une dizaine de fois. Cette sortie nous permet de faire le dernier kilomètre du parcours, soit le passage sous le viaduc, suivi du mythique right on Hereford street, then left on Boylston! On franchit la ligne d’arrivée qu’on reverra dans 24 heures.

De retour à l’hôtel, je lis La Presse et j’y trouve l’article d’Yves Boisvert, lui aussi à Boston pour courir et couvrir le marathon. Son billet parle bien sûr d’Eliud Kipchoge (parce que tous les yeux sont rivés vers ce Kenyan d’exception). Après ma lecture, je fais ma routine d’exercices habituelle en écoutant la vidéo de Greg McMillan qui parle de sa stratégie de pacing pour le marathon de Boston.

Si ça vous intéresse, voici le lien : vidéo de Greg McMillan

Suite au visionnement, l’heure de la sieste est officiellement décrétée pour tous. Au réveil, le reste de l’après-midi est consacré à lire, reposer nos jambes et carbloader pour le lendemain. Un souper au riz ou aux pâtes est organisé. On visionne à nouveau des reportages inspirants et la vidéo de McMillan. Le mot d’ordre de cette vidéo? No banking time! On part conservateur et on se garde de l’énergie pour le dénivelé positif sur la deuxième portion du parcours. It’s the final countdown…


Lundi le 17 avril – Marathon de Boston

Une nuit de sommeil excellente pour ma part. Le téléphone me réveille à 5hrs. Je me sens calme et confiant. Une douche, le déjeuner en bas (AVEC MON PREMIER CAFÉ RÉGULIER EN 2 SEMAINES!), puis je remonte pour m’habiller en race. Direction autobus voyageur qui nous attend dehors. Lorsque tout le monde est à bord, le chauffeur met le cap sur Hopkinton où se tient la ligne de départ. Il s’agit d’un trajet de 45 minutes/une heure.

À l’arrivée sur les terrains de l’école qui sont consacrés à l’évènement (pas de cours le 3ème lundi d’avril, c’est un congé férié aux U.S.A.), on constate que nous sommes très chanceux d’être à bord de cet autobus. Il y a beaucoup moins de coureurs qu’au village des athlètes et l’attente aux toilettes est d’environ 5 minutes. Le calme et le confort de l’autobus sont aussi appréciables. Vers 8hrs40, j’enfile une barre collation Maurten et la boisson de la même marque à la caféine. Je quitte le bus avec 3 autres gars quelques minutes après pour aller faire un jog de 2 kilomètres incluant quelques accélérations. À la suite de cette sortie, on remonte à bord pour récupérer nos derniers effets personnels, dont les vieilles chaussures et vieux vêtements qu’on va jeter avant le départ afin de rester au sec le plus longtemps possible. Les autres coureurs du bus qui nous voient redescendre nous applaudissent et nous encouragent. Ça y est, la première vague se met en marche vers la ligne de départ.

On doit prévoir une vingtaine de minutes pour arriver au bon endroit. Naturellement, un flot de plusieurs milliers de coureurs s’étale sur des centaines de mètres. J’arrête un instant à un stand pour mettre mes chaussures de race et changer mes chaussettes, puis on se dirige vers notre corral respectif. Il reste environ 10 minutes avant le départ. J’engouffre un gel sans caféine.

On démarre nos montres GPS. Le signal est rapidement reçu. L’annonceur présente l’interprète de l’hymne national américain et le silence s’installe pour faire place à la jeune chanteuse. Les dernières notes du Star-Spangled Banner annoncent le départ imminent du 127ème marathon de Boston. Pour l’instant c’est brumeux, la pluie n’a pas encore débuté. Un flottement de quelques secondes où tout le monde attend rend ce moment assez spécial. POW! Un coup de pistolet retentit et la masse se met rapidement à avancer. Un dernier fist pump à Mathieu, mon partenaire de course avec qui j’ai convenu de courir, et on embarque dans le train.

Kilomètres 0 à 5:

Le rythme est un peu lent sur les 500 premiers mètres mais on parvient à atteindre la cible visée de 4:10/km sur le premier kilomètre, malgré la pluie qui se met de la partie. La masse est importante, on se fait dépasser à gauche, à droite et certains ont même le culot de se faufiler entre nous. Il est évident qu’on souhaite courir côte à côte, les deux camisoles identiques qu’on revêt devraient allumer une certaine lumière, non? Avec toute cette action, il arrive qu’on s’éloigne momentanément, mais on se retrouve généralement dans les secondes suivantes. Vers le 2ème ou 3ème kilomètre, on assiste à une scène dramatique; un coureur est sur le côté de la route, penché vers l’avant sur un garde-fou et pleure à chaudes larmes. Son marathon est vraisemblablement déjà terminé! Une blessure? On ne le saura jamais, mais on se doute qu’abandonner 42,2K après moins de 15 minutes n’est pas ce qu’il comptait faire aujourd’hui…c’est vraiment triste.

Je split ma montre manuellement sur le tapis du 5ème K et la moyenne de ces 5 000 derniers mètres s’affiche: 4:09/km – Une seconde plus vite que prévu, c’est un excellent départ. No banking time!

Kilomètres 5 à10:

L’allure se stabilise, mais rester côte à côte avec Mathieu est compliqué étant donné la masse importante de coureurs. De plus, je m’efforce vraiment de rester à 4:10/km même si ça descend jusqu’au KM 6,5 environ. J’ai l’impression que mon partenaire est légèrement plus rapide puisque l’écart entre lui et moi se creuse peu à peu. Je l’ai toujours en garde-à-vue, mais lors des descentes il s’échappe légèrement. Il se retourne à plusieurs reprises pour vérifier où j’en suis, mais je ne cherche pas à le rattraper, pas à ce stade-ci de la course. Finalement, lors d’une autre descente aux alentours du 7ème ou 8ème kilomètre, j’ai l’impression que Mathieu se laisse aller et à ce moment je sais que je dois le laisser filer.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 8.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Right on!

Kilomètres 10 à 15:

Le parcours est principalement plat sur cette section. Le régulateur de vitesse est bien réglé à 4:10/km et les sensations sont excellentes. Jusqu’à maintenant je respecte le plan de match à la lettre. Je cherche toujours Mathieu à l’horizon lorsque j’ai un bon point de vue sur le pack, mais je ne le repère pas malgré ses 6 pieds 1 pouces. Mentalement, ça me change toutefois les idées.

Pace de ce split 5K: 4:10/km – Encore right on!

Kilomètres 15 à 20:

Encore en mode cruise control et sensations toujours excellentes.

Prise de gel avec caféine au kilomètre 16.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – La seconde récupérée des kilomètres 0 à 5. No banking time!

Kilomètres 20 à 25:

On commence à entendre les filles du collège Wellesley hurler plusieurs centaines de mètres avant de franchir ce qu’on appelle le Scream tunnel. Cette institution est reconnue pour la quantité importante d’étudiantes prêtes à se faire embrasser par les coureurs. Les affiches fabriquées par celles-ci sont toutes plutôt originales. J’en aperçois une très attendrissante: Run faster bitch! Ça a le mérite de te changer les idées! Ce tourbillon dépassé, on franchit la barrière physique et psychologique du demi-marathon. J’avais en tête de le réaliser en 1hrs28:00 et un regard à ma montre me confirme que j’y suis parvenu en 1hrs28:10. Le plan de match est toujours respecté et les sensations sont encore excellentes.

Prise de gel sans caféine au kilomètre 24.

Pace de ce split 5K: 4:11/km – Ça va bien!

Kilomètres 25 à 30:

Les habitués de Boston le savent, c’est ici que la bête commence à rugir. En effet, entre le kilomètre 25 et 26 la descente est plutôt importante, puis on tourne légèrement à droite et se profile la première des célèbres Newton Hills. Cette série de 4 côtes nous fera payer cher un départ trop rapide. Je le sais et j’attaque ce dénivelé avec respect en ralentissant. Je m’efforce de faire des petits pas, d’être penché légèrement vers l’avant et de m’aider avec mes bras. Je m’efforce aussi de sourire pour envoyer un message positif à mon cerveau. La foule est incroyable de chaque côté du parcours. Le niveau de décibels est élevé et l’énergie est contagieuse. La pluie n’empêche pas les habitants d’exprimer leur support et leur fierté. Je regarde ma montre à l’occasion et je suis agréablement surpris par l’allure respectable que je réussis à maintenir. Je ne sais pas si c’est l’effet placebo ou si la caféine fait vraiment son effet, mais je suis dans un état de concentration extrême. J’apprécie le moment. L’entraînement et la musculation payent car mes muscles répondent à merveille.

Pace de ce split 5K: 4:17/km – Très satisfait!

Kilomètres 30 à 35:

La série des 4 côtes de Newton se déroule bien jusqu’à maintenant, mais je sais que la célèbre Heartbreak Hill débutera vers le 32ème kilomètre. J’enfile donc un gel sans caféine un peu avant et je me concentre sur des images positives (ma blonde, mes enfants, etc.). À ce moment, j’aperçois Mathieu devant moi. Il se retourne, m’aperçoit à son tour et je réalise qu’il marche. Je le pointe et lui crie d’embarquer en m’approchant. Malheureusement, il me fait signe rapidement que ses jambes ne répondent plus et m’indique de continuer sans moi. On se tape dans la main et nos chemins se séparent à nouveau. On espère ne jamais vivre ça dans une course, mais un marathon c’est une bête et Boston c’est un monstre à trois têtes! Mathieu saura se reprendre cet automne, j’en suis certain.

La dernière ascension du parcours est difficile, mais je gère bien. J’aperçois une deuxième pancarte d’un supporteur qui me fait bien rire. On peut y lire: If you collapse, I’ll pause your Garmin. Ça fait toujours du bien ce genre d’humour dans un marathon. J’arrive bientôt au sommet de la mythique montée de 800 mètres, celle-là pour qui on s’entraîne sur la rue Beckett à Sherbrooke à des heures impossibles les matins de février. Je suis bien, mes jambes ne sont pas détruites et la patate n’est pas en train d’exploser non plus.

Ça y est! Les montées sont derrière moi. Je suis fier et les partisans sur les dizaines de mètres qui suivent sont tout simplement en délire. Ça huuuuurle! Il se passe alors quelque chose qui ne m’était jamais arrivé dans un marathon, je me mets à pleurer! Mon plan de course a fonctionné à merveille jusqu’ici, mes sensations sont bonnes et tous ces gens sont là pour nous encourager. On est vraiment privilégiés de pouvoir vivre ces expériences. Comme on se le dit souvent entre boys, quand on est rendu à courir des marathons c’est parce que les premiers étages de la pyramide de Maslow vont bien. Ce sentiment de gratitude mélangé avec une fatigue physique certaine fait de ces quelques mètres un moment fort émotif. J’accueille cette émotion sans orgueil, mais ce n’est quand même pas facile de courir à +-4:10/km en pleurant…! Je dois alors me ressaisir et retrouver mon focus. Je sais qu’à partir de ce 33ème kilomètre ça descend jusqu’au centre-ville de Boston. Go man, time to fly!

Pace de ce split 5K: 4:20/km – Très bien considérant les montées.

Kilomètres 35 à 40:

La foule se densifie à mesure qu’on se rapproche du centre-ville. La quantité de coureurs qui marchent est de plus en plus importante, les côtes ayant laissé des cicatrices. Au niveau cardiovasculaire je me sens vraiment bien, mais les muscles sont fatigués. Je m’efforce d’augmenter l’allure et je réussis à peine à gagner quelques secondes par kilomètre. Je prends la moitié d’un gel sans caféine au 36ème kilomètre, ne serait-ce que pour envoyer un message positif au cerveau quant à mon niveau de glycogène. De plus, je sens que mon mollet droit est plutôt tendu. Ne souhaitant pas gâcher ma belle gestion de course, je décide de ne pas pousser outre-mesure. Un claquage avec 4 ou 5 kilomètres à faire serait VRAIMENT bête. Aussi bien en finir dignement et sans risque.

Pace de ce split 5K: 4:19/km – La vie est belle. Je suis au marathon de Boston! Gratitude, gratitude, gratitude!

Les derniers 2,2 kilomètres:

Je sais exactement ce qui m’attend. J’ai visionné des dizaines de fois l’aperçu du parcours sur YouTube. Arrive le passage sous le viaduc, puis le fameux right on Hereford street, then left on Boylston. Sur cette artère historique, il ne reste plus que 600 mètres à parcourir. Je vois l’arrivée au loin, je me place au milieu de cette rue survoltée. Je passe devant l’endroit où la deuxième bombe a explosé il y a 10 ans -frisson-, puis devant le petit mémorial que la ville a installé marquant l’endroit où la première bombe a elle aussi sauté -frisson à nouveau-. La colonne de décibels rebondit entre les gratte-ciels du centre-ville, les supporteurs nous portent avec eux jusqu’au dernier pas de course, jusqu’à ce moment magique où mes pieds touchent le mot FINISH signifiant la fin de mon parcours au marathon de Boston 2023.

YEAH! Tout ce travail n’aura pas été vain, toutes ces séances d’entraînement dans le froid, le vent et le noir des matins d’hiver québécois avec mes boys en auront valu la peine. I am a finisher. I… AM…A… BOSTON MARATHON…FI-NI-SHER!

Pace des derniers 2,2 kilomètres: 4:15/km.

Résultat officiel: 2hrs59:17 (Moyenne de 4:13/km)


Épilogue:

Le jour J c’est la récompense, c’est l’expérience ultime! C’est toutefois clair pour moi à quel point je n’échangerais pas la camaraderie du groupe d’entraînement pour un record personnel sur marathon. Pour reprendre les mots de ma blonde qui me voit au quotidien en train de réfléchir, peaufiner, analyser, prédire, maudire, sourire et oui…vivre d’espoir…

«Vous êtes cutes les gars»

Au fond, elle a raison ma blonde, c’est vrai qu’on est cutes. Si y’a des matins où les réveils sont plus difficiles, la grande majorité du temps où je vais courir, je me sens comme le p’tit gars qui balance son sac d’école au bout de ses bras en arrivant à la maison, ramasse son bâton de hockey et déguerpi aussi vite qu’il est entré pour aller jouer.

C’est ça qu’on fait en s’entraînant, on joue. Avec nos vies de fous à 100 miles à l’heure, on le fait certes à des heures impossibles, mais on prend le temps de jouer comme quand on avait 10 ans. C’est malade!

2023 ne fait que commencer, nous aurons beaucoup d’autres moments de course à partager.

Allez 👉

Danick, Boston Strong!