On se souvient toujours de la première fois

On se souvient toujours de la première fois

En septembre 1981, je débute ma dernière année d’étude en foresterie au Cégep de Ste-Foy. Ayant pas de voiture (je suis étudiant…loll), je pars sur le pouce pour aboutir finalement à Montréal sur l’heure du midi samedi.

Je me dirige tant bien que mal dans un petit hôtel (pas trop cher évidemment) dans le Vieux- Montréal. Je me couche tôt soit vers 10h00. À peine que j’avais fermé l’œil, une musique tonitruante vient à mes oreilles, pour finalement m’apercevoir que ma chambre est située au-dessus d’un bar de danseuse. Bravo André. Tu as bien choisi pour être top-shape pour ton premier marathon. Finalement, j’ai réussi à dormir de 3h00 à 6h00.

Quelle belle fébrilité d’utiliser le métro alors que tout ce que l’on voit, ce sont des coureurs qui s’apprête à vivre une expérience de surpassement de soi mais aussi de connaissance de nos limites. 10,000 coureurs se sont entassés sur le pont Jacques-Cartier sous une température chaude et ensoleillé. Le départ se donne et je passe au-dessus du fil de départ avec 5 minutes d’écouler au chrono. Quelques semaines auparavant, j’avais lu avec beaucoup d’intérêt une description du parcours avec Jo Mallejac, grand spécialiste de l’athlétisme à l’époque. Et rendu sur certaines rues, souvent une descente, je devais « me refaire une beauté«  comme le mentionnait très justement Malléjac. Donc je ralentissais pour reprendre mon souffle.

Ma stratégie (c’est un grand mot…loll) devait être que si je suis frais et dispos au 25e kilomètre, je pouvais accélérer très légèrement. C’est ce que j’ai fait……ayoye. Grossière erreur. Au 30e kilomètre, j’ai commencé à manquer d’essence et bang le… mur. Je ne voulais plus rien savoir. Alternance marche course et évidemment course au dernier kilomètre (j’ai quand même un peu d’orgueil). Quand j’ai franchi le fil d’arrivé, la première pensée fut : je fais maintenant partie d’un petit groupe sélect qui a réussis à courir 42 kilomètres. À partir de ce moment magique, plus jamais, je n’ai mis en doute mon potentiel. Car auparavant, j’avais pratiqué beaucoup de sports mais sans jamais vraiment exceller. Honnêtement, je possède un talent limité dans le sport d’équipe. Mais voilà que le marathon venait tout changer.

C’est quand même incroyable comment une épreuve tel que le marathon peut vous donner une poussée d’adrénaline et une augmentation de notre estime de soi. Par la suite, ce fut le début d’innombrables épreuves de course à pied de 5 à 42 km, mais je me souviendrais toujours de la première fois.