Mon but ultime : atteindre le 10 km

Mon but ultime : atteindre le 10 km

Ah déjà je vois vos yeux levés dans les airs et vos réflexions du genre « Ben voyons donc 10 km! Y’a rien là! » Eh bien, pour moi ce n’était pas rien!

Chaque année je me lance un défi à relever, celui de 2022 était de réussir à faire 10km de course à pied en une seule fois. J’avais cette idée qui me trottais en tête depuis déjà un certain temps mais je n’avais pas le courage de le concrétiser. Étant une personne qui aime tenir ses résolutions je savais qu’en me lançant ce défi je n’aurais pas le choix de tout faire pour y arriver.

Pour mieux comprendre ce que ce défi représente pour moi, laissez-moi vous expliquer mon parcours.

J’ai commencé la course à pied il y a près de dix ans. Au début j’en mangeait, je courais dans le parc près de chez moi presque chaque jour. Je participais à beaucoup de compétitions et j’adorais cela. Par contre, pour moi faire une course de 5km c’était énorme! Mes séances de courses se limitaient au maximum à 5 ou 6 km si j’étais crinquée. Puisque je courais régulièrement, cela me contentait. Au fil des années au lieu de travailler mes distances, j’ai approfondi mon endurance et à moins faire d’arrêts, à ne pas courir en alternance continuellement. De plus, il faut comprendre que j’ai toujours été une coureuse de 3 saisons. Alors, à chaque printemps c’est un peu un recommencement. Je dois y aller par étapes et donner le temps à mon corps de se réhabituer à l’exercice. Toutefois un gros handicap m’a toujours freiné dans mes entrainements, mes problèmes de genoux! Je ne sais pas pour quelle raison, sûrement que vous auriez plusieurs réponses à me dire mais après avoir consulté mon médecin, la seule chose qu’on a trouvé c’est un peu d’arthrose dans l’intérieur des genoux, ce qui selon elle ne devrait pas m’empêcher de pratiquer des sports. Une autre fois j’ai eu le syndrome fémoro-rotulien (une irritation des cartilages de l’articulation du genou). Savoir vivre avec cette douleur qui part et qui revient continuellement ce n’est vraiment pas évident! J’ai surtout appris quoi ne pas faire pour ne pas avoir mal. Juste pour vous donner un exemple, il y a plusieurs activités que je ne peux pas faire et que j’ai dû abandonner à cause des ces douleurs. Tabata, Zumba, Step, et quelques autres. Ayant toujours été active c’est vraiment difficile pour moi de ne pas pouvoir faire ce que j’aime. J’ai donc dû restreindre mes options. La course étant un sport que j’adore et dont je ne pourrais me passer j’ai toujours dû faire attention de ne pas trop courir afin de ne pas me blesser et surtout afin de pouvoir continuer à en faire.

S’il y a dix ans, je courais plus vite et en moins de temps, aujourd’hui je mise beaucoup plus sur ce que je peux réussir à faire peu importe le temps que cela me prendra. Donc depuis quelques années j’ai augmenté mon endurance et aussi mes distances, je cours maintenant régulièrement entre 5 et 8 km par séance, parfois un peu plus.

Au printemps j’ai recommencé mon année de course à pied tranquillement, mais j’ai heureusement réussi à rapidement reprendre des séances normales. À la mi-mai, j’étais près du but, j’avais dépassé le 8km de peu, pour moi c’était un bon départ en début de saison. Et puis, sur un coup de tête, je suis allée faire un Zumbathon pour le cancer, cause qui me tiens particulièrement à cœur. Je n’étais pas réchauffée et je n’avais pas fait de Zumba depuis 1 ans, mais j’ai toujours adoré cela et j’y ai mit tellement d’intensité et de bonne volonté que je me suis blessée au genou! Donc, retour à la case zéro pour mon défi! J’ai dû réduire mes séances et courir moins souvent. Après quelques séances de massothérapie, d’exercices réguliers et j’imagine beaucoup de chance, ma douleur a diminuée et j’ai pu recommencer à courir un peu plus et plus longtemps. En juillet 2022 j’ai donné une chance à mon corps de se reposer et je suis partie en voyage pour 2 semaines, sans courir, juste marcher et profiter de mes vacances. Cela m’a fait beaucoup de bien et à la fin de l’été après plusieurs semaines d’entrainement, j’ai enfin réussi à faire mon premier 10 km à vie! Je ne peux même pas décrire le sentiment d’exaltation et de fierté qui m’a envahie à ce moment-là. Sans gêne j’ai hurlé ma joie dans le sentier tellement j’étais heureuse de ma performance.

Mon prochain défi? Un 15 ou un 20 km vous me demanderez? Ah seul l’avenir le dira! Juste de savoir que je suis capable de me dépasser et de relever des défis qui semblaient au départ loin d’être facilement réalisables, je comprends que maintenant tout est possible.

Mon but ultime : atteindre le 10 km

Récit de course – Marathon de Chicago 2022

Récit de course – Marathon de Chicago 2022

 

Préambule — Pourquoi je cours ? J’aime me donner à fond, tester mes limites et tenter de les repousser. Je me considère chanceux d’en avoir la chance assez souvent. Mais le marathon est dans une catégorie à part. La ligne est mince entre faire une bonne et une mauvaise course. Ça prend des semaines et des mois de préparation pour arriver fin prêt le matin de la course. Il y a une multitude de détails qui peuvent tout faire foirer. On en contrôle certains, d’autre pas. Et même lorsque tous les ingrédients sont réunis et que les conditions sont optimales, il y a immanquablement un moment dans le derniers tiers de la course où un combat mental s’ajoute à l’effort physique. Des questions telles que « est-ce que ça va tougher ? » ou « pourquoi je fais ça ? » viennent semer le doute. C’est la satisfaction de vaincre ce doute, malgré l’inconfort physique intense, qui rend cette épreuve unique.

Pré-course
Le récit de cette course débute il y a trois ans, avec l’inscription au marathon de Chicago d’octobre 2020. Six mois après le marathon de Boston d’avril 2020, l’année de course à pied et de voyage entre amis s’annonçait bien remplie. Quelques annulations et reports plus tard, sans parler des blessures et autres péripéties de la vie, c’est finalement jeudi dernier que je prenais la route de la ville des vents, avec une délégation réduite composée de Danick et Vincent. Un joyeux mélange de jeunesse et d’expérience, de discipline et de niaiseries!

L’avantage de faire 15 heures de char et d’arriver deux jours avant la course, c’est que chaque détail logistique a été minutieusement analysé et déterminé. Nous avons eu tout le temps d’étudier le parcours, les prévisions météo, l’emplacement du départ, le trajet en train aller-retour, etc. Avec un total cumulé de plus de 40 marathons, nous avons honoré le côté « professionnel » des Road Dogs !

Au cours de la dernière année, j’ai pu profiter d’un très bon niveau de forme et de l’absence de blessure sérieuse pour faire plusieurs très bonnes performances, en course comme en entraînement. Ces résultats et les bonnes sensations dans les dernières semaines me donnaient une grosse dose de confiance. Seule ombre au tableau, une sensation désagréable dans le bas du dos apparue à la mi-septembre qui s’est transformée, à deux semaines du jour J, en vive douleur dans la fesse et la cuisse gauche. Pendant deux jours, je marchais avec difficulté et grimaces ! Quelques jours de repos, deux séance de physio, beaucoup d’étirements et d’exercices sur dynadisk… j’ai fait tout ce que je pouvais pour y remédier. Je partais donc avec le doute que ça puisse coincer pendant la course, mais la certitude d’avoir fait le maximum en mon contrôle.

J’ai déterminé mon pace de départ en fonction des sensations des derniers mois, de l’expérience de mes deux derniers marathons (p’tit train 2019 et 2021), avec une fourchette entre 3:36/km et 3:42/km, ce qui donne entre 18:00 et 18:30 sur 5k, entre 1h16 et 1h18 au demi. C’est une fenêtre un peu large, mais qui me permettait de m’ajuster en fonction des conditions et du feeling. Avec le temps frais, c’était plutôt tentant de viser le bas de la fenêtre !

Après un bref échauffement, à peine 4 minutes, je rejoins l’aire de départ tardivement, alors que des centaines (des milliers!) de coureurs et coureuses y sont déjà. Je me faufile poliment vers le devant de la vague afin d’éviter d’avoir à jouer dans le trafic. J’y arrive pendant la présentation des élites, le temps de prendre un gel, ils et elles s’élancent à 7h30, alors qu’on demeure confinés (!!) derrière. Les bénévoles nous font signe d’avancer jusqu’à la ligne de départ, et il se produit alors quelque chose d’assez inusité… quelques dizaines de coureurs arrivent à la ligne et commencent à courir… faux départ !!! Le temps que tout le monde reprennent sa place, c’est 2 minutes après les élites qu’on part enfin.

La course
Pour éviter d’être induit en erreur par l’imprécision du GPS à travers les gratte-ciels et les viaducs, je ne regarde pas ma montre pendant les premiers km. Je laisse mes jambes aller et mon souffle dicter le rythme. J’observe les autres à la recherche de ceux et celles qui vont courir à mon rythme. Contrairement à des courses plus petites, il y a ici des centaines de personnes qui courent plus ou moins à ma vitesse, c’est impressionnant et un peu déroutant. Il y a constamment des dépassements pendant les dix premiers km. J’ai parlé brièvement avec quelques coureurs, mais jamais plus de quelques minutes suite aux changements de position. Les sensations sont excellentes et avec la foule nombreuse et bruyante de chaque côté de la rue, ça avance tout seul.

Premier split à la marque des 5 km, 17:50. Un peu plus vite que prévu, alors je lève le pied légèrement. Vérification de la fréquence cardiaque, que j’aurais souhaité conserver en bas de 160 un certain temps… oups 166 ! Bon je dois ralentir pour vrai. J’essaie de laisser aller ceux que je juge trop rapides (il y a encore beaucoup de changement de position!) et de rechercher un rythme confortable. Je me concentre sur ma respiration, sur ma posture, j’essaie de relaxer. Ça donne un 5k en 18:16, parfait!

Peu après le 12e km, la prise d’un gel et d’une gorgée d’eau, on amorce le retour vers le sud, après une longue ligne droite vers le nord le long du lac Michigan. Le vent du sud-ouest se fait alors sentir, il est temps de profiter de l’aspiration, préférablement derrière un grand de 6 pieds et plus. Ça tombe bien il y en a plusieurs ! Ça avance toujours bien, l’effort est modéré et la FC oscille autour de 165. Tous les indicateurs sont verts ! 3e split, 18:20.

Toujours en direction sud, je me suis installé depuis quelques km derrière un groupe de 7-8 coureurs et coureuses qui me protègent du vent. À une station d’eau, j’en profite pour passer en avant et aller faire ma part. L’effort pour garder le rythme contre le vent est plus grand et après quelques minutes, je commence à être tenté de laisser ma place ou de ralentir. Il se passe alors quelque chose de plutôt surprenant : un groupe de six (dont trois gars avec la même camisole « fleet feet » ) nous dépasse et vient se poster devant moi en prenant une allure légèrement plus rapide. Sans hésitation, je saute dans le train. On est au 19e km, c’est le moment d’être audacieux, quitte à devoir payer le prix plus tard. 4e split, 18:21.

Peu après le 20e km, je constate que je suis le seul de mon groupe précédent à avoir suivi le train. On passe le demi en 1h16:45. Les muscles répondent encore bien, mais la FC est maintenant au-dessus de 170 et j’appréhende ce qui s’en vient. Nouveau gel, gorgée d’eau et le reste du gobelet sur le coco. Il commence à faire chaud! On se dirige maintenant vers l’ouest, toujours avec un vent de face que je suis bien content de me faire couper. La cadence est bonne, je m’accroche et je ne me pose pas de question. 5e split, 18:04.

Après le 25e km et le virage pour revenir vers le centre-ville, le groupe se disloque. Je remercie les gars de la fleet feet et je me mets en chasse du coureur qui est parti en avant. Le vent n’est plus un facteur, mais il n’y a pas d’ombre dans cette section. Je me ravise rapidement, je ne suis pas en mesure d’accélérer. La mission sera de garder le rythme le plus longtemps possible. Autour du 28e km, je sens une douleur familière s’installée dans mon quad gauche, signe que les réserves de glycogène sont épuisées. J’arrive à maintenir la vitesse mais ça devient difficile. J’essaie de m’occuper l’esprit en observant le décor, les spectateurs, les coureurs et coureuses (qui remplissent toutes très bien leurs shorts comme dirait Vincent!). 6e split, 18:07.

Dernier gel, gorgée d’eau et le reste sur le coco. La douleur dans le quad gauche est maintenant balancée par celle dans le droit. C’est ici que le doute se pointe le bout du nez et que les calculs de temps/distance restant(e) commencent! Si je cours à 3:45/km ça donne 2h33. Ouf non ça ne le fera pas! Et si je termine à 4:00/km ça donne quand même un PB…. Ce serait tellement plus confortable de marcher… Mais si je marche aucune chance que je recommence à courir… Et si je vois une toilette, je pourrais y aller… Aaaahhh !!! C’est un effort autant mental que physique !! 7e split : 18:47.

Quand il reste moins de 7 km (2 tours de lac…), je sais que je vais rejoindre l’arrivée, moins de 30 minutes à tenir, mais le rythme est hors de contrôle, impossible d’aller plus vite. Tous mes muscles sont vidés, détruits, anéantis. Mais c’est la tête qui mène, on va finir cette course. 8 split, 19:12.

À 40 km, je constate que le chrono final sera sous 2h36, bon pour le PB. Je tente quand même d’accélérer, pour finir avec panache. Rien à faire, je reste collé à 3:50/km. Je me fais dépasser par quelques coureurs et une coureuse qui faisait partie de mon groupe de 15 à 18 km, je l’encourage au passage. À 400m, je constate qu’il me reste 1:12 pour faire 2h34:59… autrement dit 3:00/km, ce sera pour la prochaine fois 😅

Temps final : 2h35:12
Overall : 224e et 8e canadien
Groupe d’âge 35-39 : 25e
Extrêmement satisfait de cette course et du voyage !
Bien hâte de remettre ça au printemps à Boston !
Merci à mes parents pour le gardiennage !
Merci à Troy et Olivia pour les soins !
Merci aux Road Dogs pour le trip !

 

Monsieur, Madame tout le monde

Monsieur, Madame tout le monde

Je suis loin d’être une athlète, encore moins une grande sportive. Passionnée? Peut-être bien. Qui suis-je? Je suis comme vous tous, je suis une coureuse!

Avez-vous cet ami qui cours plus vite, plus loin, plus longtemps? Celui qui fait des marathons, celui qui court tous les jours et qui miraculeusement a donc bien l’air de ne jamais avoir de problèmes ni de douleurs! Je pense qu’il est normal qu’on se compare et qu’on se remettre en question, cela fait partie de la vie. Mais se diminuer, se dénigrer ou se croire moins bon ou se sentir inférieur aux autres n’est pas la bonne solution et vous amènera des doutes qui vont affecter vos performances.

À chacun son parcours. Chaque personne est différente. C’est difficile de ne pas se comparer aux autres et de vouloir en faire autant qu’eux. Si voir les autres performer vous donne la motivation et l’énergie pour atteindre vos objectifs et à vous dépasser, tant mieux! En revanche, on ne peut pas être dans la peau des autres. Celui ou celle que vous admirer, n’a très probablement pas les mêmes priorités ni le même mode de vie que vous.  Peut-être que cette personne n’a pas d’enfants, elle a peut-être un horaire variable qui lui permet de courir plus souvent, et peut-être aucun autre loisir ou activité dans sa vie que la course à pied.

Avant de prendre la décision d’en faire plus, prenez le temps de réfléchir aux avantages et inconvénients. Est-ce que cela vaut la peine de sacrifier des aspects de votre vie pour faire juste quelques km de plus?

Monsieur, Madame tout le monde

Ne vous juger pas trop sévèrement. Le plus important ce n’est pas d’être le meilleur et de faire pareil comme les autres coureurs. Votre passion c’est la course, et peu importe que vous soyez un coureur de petites ou longues distances, peu importe le chrono et la compétition, ce qui importe c’est juste de courir!

Il y a 10 ans j’ai commencé à courir. Je ne sais plus pourquoi, possiblement que pour moi c’était une façon de rester en forme et en santé, c’était simple et abordable. J’arrivais de travailler, je me changeais, je traversais la rue et j’étais rendue au parc. Dès les premières fois j’ai adoré ça! J’ai aimé la sensation exaltante des endorphines, l’impression d’avoir trouvé mon exutoire ma façon à moi de faire « sortir le méchant », le moment parfait pour réfléchir et décompresser.

J’ai fait plusieurs petites compétitions, j’ai assisté à des conférences sur la course, je suis même membre d’un club de course depuis plusieurs années. Cependant, pour moi la course c’était au départ un sport parmi d’autres. Car j’ai toujours eu d’autres passions et d’autres loisirs. Donc, courir 3 fois par semaine m’a toujours donné satisfaction. On fait tous des choix de vie. J’ai choisi d’avoir une vie normale avec ma famille et mes amis, j’ai choisi de ne pas sacrifier ma vie pour devenir une plus grande sportive.

Aujourd’hui pour moi la course c’est plus qu’un simple sport. Je ne m’en passerais pas, je l’ai dans la peau! Cela fait partie de moi, de ma routine, de ma vie! Suis-je moins bonne que vous car je ne fais pas de marathon? Non! Suis-je différente, moins intense, moins vite? Peut-être bien! Qui suis-je? Je suis Madame tout le monde. Je suis la mère de famille qui jongle avec le travail, les loisirs, l’école, les lunchs, le ménage. Je suis la femme que vous croiser à l’épicerie, celle dans la file d’attente au cinéma, celle qui marche dans la rue. Qui suis-je? Je suis une coureuse!

Monsieur, Madame tout le monde

Combattre le blues d’hiver du coureur

Combattre le blues d’hiver du coureur

Les dernières semaines de l’hiver sont difficiles, le froid nous a frappés tout d’un coup, la pandémie s’étire sans fin, le soleil se pointe avec parcimonie. Ces temps-ci, c’est facile d’avoir le moral dans les talons. Pour les coureurs, l’antidote habituel contre la déprime, c’est la course, mais là, le remède est parfois dur à trouver.

En général, quand nous courons, on lasse ses lacets, on sort, et après quelques minutes tout va mieux., la vie est belle. Mais cette année, il me semble que c’est plus difficile que les autres années. Personnellement, Il y a comme un grand endormissement qui m’envahit de plus en plus chaque jour. Une seule idée m’habite, le désir d’hiberner jusqu’au printemps. J’ai l’impression de me transformer progressivement en un « coach patato » qui mange des croustilles en attendant impatiemment le moment fort de la journée, celui de se coucher !

Je tente de m’accrocher, au moins une fois par semaine, je lace mes lacets et je sors courir, mais que d’effort pour avoir ce sentiment de bien-être. Je regarde la météo 42 fois, en espérant toujours un adoucissement de températures, qui n’arrive pas. J’espère secrètement qu’un prétexte de dernière minute va arriver, n’importe quoi, des commissions à faire, des vidanges à sortir, mais aucune excuse solide se présente. J’hésite sur le choix du kit de linge de course, on en ajoute, on en enlève, on en rajoute, on enlève de nouveau, pour finalement tout remettre. On sort dehors, le corps tendu comme un fil d’enfer, le premier pas sont difficiles, les muscles résistent, mais finalement on trouve un semblant de rythme. Après quelques minutes, un sentiment de bien-être se pointe, avant que l’on se rende compte que nous sommes beaucoup trop habillés. Pour le reste de la sortie, on va devoir transpirer et suffoquer. Pourtant, malgré tout, l’endorphine fait à peu près son œuvre et l’on se sent, un peu mieux, ou un peu moins mal.

Mais il faut s’accrocher la journée vont s’adoucir et s’allonger. Le printemps va arriver et c’est la plus belle saison de course. La première sortie en short… quel sentiment de liberté. Puis l’été arrivé, tout devient facile. À l’automne, courir devient une seconde nature, marcher nous donne l’impression de fonctionner au ralenti. Puis l’hiver revient et on s’accroche à nouveau quelque semaine, en attendant le printemps. Bonne saison!

Savoir garder sa motivation

Savoir garder sa motivation

Tout le monde le sait, novembre est un peu comme le mois qu’on voudrait voir passer à vitesse grand V. Le mois ‘’entre deux’’, entre les feuilles colorées et Noel.

C’est sombre, c’est plus froid…. Ça vient après que toutes ces magnifiques couleurs d’automne qui même par un jour de pluie font de notre environnement un superbe tableau ensoleillé.

Le corps a peine à gérer le manque de lumière. Alors vient une fatigue plus difficile à expliquer, un manque d’énergie accompagné d’une certaine lassitude…

À preuve, c’est la saison ou plusieurs coureurs prendront une pause d’entrainement. La fin des courses organisées n’aide pas ce sentiment que bah…. Mes pieds sont mieux et plus confortables installé sur la tablette de mon foyer que tout mouillés dans mes souliers de courses.

Il est certain qu’une légère adaptation est nécessaire à chaque changement de saison. L’automne est un piège. La maison est parfois humide et le thermomètre indique des températures qui frôlent l’ennemi : ‘’0 degré’’. On s’imagine alors que dès qu’on mettra la pied dehors on se transformera en glaçon. Pour une personne comme moi, qui est frileuse, en tout cas, c’est bien cette pensée qui me vient en tête en premier 😉. On a tendance à trop s’habiller. À force de pratique, je suis maintenant une pro, ou en tout cas, les transitions de saison se passent beaucoup mieux, je les accueille même à bras ouverts. Le passage à une autre saison, c’est aussi un signe de changement… le changement fait du bien. Autant pour les yeux, le corps et l’humeur. Il faut savoir apprécier et surtout profiter de chacune de ces saisons.

Je suis une coureuse 4 saisons, je trouve qu’elles ont toutes leurs charmes, m’apportent chacune des défis et récompenses différentes.

L’été c’est la facilité et légèreté…

L’automne, enfin de l’air à respirer, fouler rapide mais non pénible.

L’hiver, un miracle s’opère du fait de se garder au chaud avec des températures froides.

Le printemps, réveil de la nature, le soleil nous réchauffe…

Pour l’automne j’ai mes ‘’Kits’’ ou plutôt mélange de kit que je préconise lorsque le mercure descend un tantinet.

Mes souliers sont toujours les même, et ce malgré le changement de température. Je cours avec ces souliers à 30 degrés aussi bien qu’à -20 degrés, sur la route autant qu’en trail. Ya juste les bas qui seront plus hauts et plus chauds.

Et maintenant? Je disais quelques lignes plutôt qu’il fallait savoir profiter. L’air frais est vivifiant. Pourquoi se privé du plaisir d’avoir du bon air frais plein les poumons.

Le mois de novembre est ce mois ou on débute notre course avec de petits gants qui seront retirés après un ou deux kilomètres. La veste sera zippée jusqu’au cou, mais se fera ouvrir elle aussi passé une certaine distance. On peut encore courir avec une casquette ou un buff qui laisse passer de l’air. Parfois on se fait surprendre par une petite pluie ou bruine, pas grave… la douche post course sera 1000 fois meilleure.

Savoir apprécier les difficultés reliées à ces changements de saisons. La pluie, fait qu’indéniablement on sera soit mouillé soit trempé, si on n’est pas partis habillé comme il faut, ça deviendra moins agréable tout cet air vivifiant, on en tire une leçon qui, au lieu de nous décourager à courir sous la pluie, nous servira de leçon quand nous rechausseront nos souliers la prochaine fois.

Apprendre à courir dans différentes conditions est bon pour nous. L’être humain possède une magnifique capacité d’adaptation, pourquoi ne pas la mettre à profit? Les animaux le font bien.
Il n’est pas question ici, de se mettre en danger pour aller courir coute que coute, non, seulement de ne pas s’empêcher de le faire si tel est notre désir, simplement parce qu’il tombe quelques gouttes d’eau ou qu’il fait plus froid. Et je le répète, je suis quelqu’un qui passe son temps à l’intérieur de ma maison avec des gros chandails polar et des gros bas chauds.
Mais en s’activant le corps se réchauffera, et malgré le fait que je n’ai jamais pu percevoir d’amélioration à ma tolérance au froid, mon meilleur temps pour courir est probablement d’octobre à fin mars début avril.

À cette période, et c’est nouveau pour moi cette année, je cours encore le lundi dans le parc du mont St-Bruno, je veux tenter de maintenir et idéalement améliorer ma capacité à courir en sentier avec un dénivelé. Sans la chaleur de l’été cela se fait de tellement meilleure façon. Durant l’été je courais dans ces sentiers, avec deux bouteilles de 500ml d’eau dans ma veste EN PLUS de ma poche d’hydratation remplie a 1.5 litre, je n’avais pas eu le choix de la remplir après avoir manqué d’eau lors d’une sortie…. Ça, c’est loin d’être idéal en pleine canicule.

Avec la température fraiche, je remplie seulement UNE bouteille de 500ml, et je la bois dans mon auto lors de mon retour. Parlez-moi d’un beau changement en termes de besoin.

Mon terrain de jeu s’agrandit. Étant proche d’un terrain de golf, avec la saison froide vient la fin de LEUR saison, et le retour pour moi d’enfin pouvoir varier mes sorties. En campagne, je peux aller à gauche ou à droite et ce, sur des kilomètres, alors quand le golf est fermé, moi je retourne courir dans les sentiers de gravel. Le paysage est beaucoup plus beau, qu’en bordure de route de campagne ou les champs de blé d’inde sont maintenant des champs de terres à perte de vue et ou le vent vient de si loin…

Je me sens aussi plus proche de courir dans mon nouvel élément, en trail… je peux, pour me rendre jusqu’au golf, emprunter une trail dans les bois. Cette trail, je la cour mainte et mainte fois, mais de savoir qu’arrivée dans le stationnement je pourrai continuer à courir dans la nature ou lieu d’en bordure de route… mon bonheur est quintuplé.

Alors parfois je reviendrai les pieds mouillés, pleins de boue… Mais toujours contente de ma sortie.

Je pense, et je vous le jure, aux mois qui s’en viennent. La neige, le vent, les moins mille degrés au mercure, le vent qui vient de si loin qu’il cause une poudrerie effroyable. Et je viens à apprécier le 1 degré que je vois sur mon thermomètre.

Je m’accroche, en pensant aux sorties que je ferai avec ce froid d’hiver, le vent, les joues rougies, les doigts parfois gelés, mais je n’ai jamais les pieds gelés !? Allez savoir 😉 … Ces sorties ou lors de mon retour je saute dans une douche bien chaude… Me réchauffe une soupe ou potage lui aussi bien chaud… Ou je m’allume un bon feu réconfortant où tout près maintenant mes pieds trouveront leurs places. Je siroterai un café sous une doudou en repensant à cette sortie qui ne fût pas facile. Je me rappellerai le froid ressenti, parfois peut être un peu de découragement, mais ou l’air frais emplissait mes poumons.

Ne vous privez pas de ces bons moments. Lorsqu’il refera chaud dans quelques mois, et que de juste avoir à chausser vos souliers vous aura fait suer à grosse gouttes avec un thermomètre qui avoisinera les 30 degrés, vous rêverez à cet air frais… vous en redemanderez…. Mais il vous faudra attendre le retour de ce fameux mois de novembre… Vous savez ce mois que personne ne veut… Au lieu de vous morfondre sur le tapis roulant, dans un gym ou bien de cesser de bouger. Continuez, trouvez l’énergie de sortir, pour une courte distance au besoin, cela fera l’affaire, et je vous garanti que ce LONG mois de novembre, le mois entre deux vous sera bénéfique… Vous aura endurci. Vous aurez fait que votre corps aura trouver une façon nouvelle de s’adapter, il sortira plus fort… Au lieu d’osciller entre une baisse d’énergie et dépression saisonnière.

Le moral aussi s’en sortira mieux en cette saison plus terne. Imaginez comment vous pourriez vous récompenser…

En novembre on trouve encore de belles et bonnes pommes. Se permettre un petit morceau d’un savoureux renversé aux pommes fraichement cuisiné …. Quoi, avouez que ça donne le goût de sortir pour revenir.

Peu importe sur quoi vous aurez à passer par-dessus pour continuer votre entrainement, osez l’essayer. Nous coureurs avons déjà un avantage sur les cyclistes, ON PEUT courir en hiver, les vélos eux…. 😉 À moins d’avoir un fat bike, et malgré le fait de pouvoir rouler, la vitesse du vélo de beaucoup supérieur à notre cadence de runner avec le froid combiné fera refroidir plus d’une personne.

Faites de cette période plus difficile VOTRE période de course de prédilection 😊

Citation :
Toute difficulté offre une chance de se surpasser.

Crédit : Make my utopia