Savoir garder sa motivation

Savoir garder sa motivation

Tout le monde le sait, novembre est un peu comme le mois qu’on voudrait voir passer à vitesse grand V. Le mois ‘’entre deux’’, entre les feuilles colorées et Noel.

C’est sombre, c’est plus froid…. Ça vient après que toutes ces magnifiques couleurs d’automne qui même par un jour de pluie font de notre environnement un superbe tableau ensoleillé.

Le corps a peine à gérer le manque de lumière. Alors vient une fatigue plus difficile à expliquer, un manque d’énergie accompagné d’une certaine lassitude…

À preuve, c’est la saison ou plusieurs coureurs prendront une pause d’entrainement. La fin des courses organisées n’aide pas ce sentiment que bah…. Mes pieds sont mieux et plus confortables installé sur la tablette de mon foyer que tout mouillés dans mes souliers de courses.

Il est certain qu’une légère adaptation est nécessaire à chaque changement de saison. L’automne est un piège. La maison est parfois humide et le thermomètre indique des températures qui frôlent l’ennemi : ‘’0 degré’’. On s’imagine alors que dès qu’on mettra la pied dehors on se transformera en glaçon. Pour une personne comme moi, qui est frileuse, en tout cas, c’est bien cette pensée qui me vient en tête en premier 😉. On a tendance à trop s’habiller. À force de pratique, je suis maintenant une pro, ou en tout cas, les transitions de saison se passent beaucoup mieux, je les accueille même à bras ouverts. Le passage à une autre saison, c’est aussi un signe de changement… le changement fait du bien. Autant pour les yeux, le corps et l’humeur. Il faut savoir apprécier et surtout profiter de chacune de ces saisons.

Je suis une coureuse 4 saisons, je trouve qu’elles ont toutes leurs charmes, m’apportent chacune des défis et récompenses différentes.

L’été c’est la facilité et légèreté…

L’automne, enfin de l’air à respirer, fouler rapide mais non pénible.

L’hiver, un miracle s’opère du fait de se garder au chaud avec des températures froides.

Le printemps, réveil de la nature, le soleil nous réchauffe…

Pour l’automne j’ai mes ‘’Kits’’ ou plutôt mélange de kit que je préconise lorsque le mercure descend un tantinet.

Mes souliers sont toujours les même, et ce malgré le changement de température. Je cours avec ces souliers à 30 degrés aussi bien qu’à -20 degrés, sur la route autant qu’en trail. Ya juste les bas qui seront plus hauts et plus chauds.

Et maintenant? Je disais quelques lignes plutôt qu’il fallait savoir profiter. L’air frais est vivifiant. Pourquoi se privé du plaisir d’avoir du bon air frais plein les poumons.

Le mois de novembre est ce mois ou on débute notre course avec de petits gants qui seront retirés après un ou deux kilomètres. La veste sera zippée jusqu’au cou, mais se fera ouvrir elle aussi passé une certaine distance. On peut encore courir avec une casquette ou un buff qui laisse passer de l’air. Parfois on se fait surprendre par une petite pluie ou bruine, pas grave… la douche post course sera 1000 fois meilleure.

Savoir apprécier les difficultés reliées à ces changements de saisons. La pluie, fait qu’indéniablement on sera soit mouillé soit trempé, si on n’est pas partis habillé comme il faut, ça deviendra moins agréable tout cet air vivifiant, on en tire une leçon qui, au lieu de nous décourager à courir sous la pluie, nous servira de leçon quand nous rechausseront nos souliers la prochaine fois.

Apprendre à courir dans différentes conditions est bon pour nous. L’être humain possède une magnifique capacité d’adaptation, pourquoi ne pas la mettre à profit? Les animaux le font bien.
Il n’est pas question ici, de se mettre en danger pour aller courir coute que coute, non, seulement de ne pas s’empêcher de le faire si tel est notre désir, simplement parce qu’il tombe quelques gouttes d’eau ou qu’il fait plus froid. Et je le répète, je suis quelqu’un qui passe son temps à l’intérieur de ma maison avec des gros chandails polar et des gros bas chauds.
Mais en s’activant le corps se réchauffera, et malgré le fait que je n’ai jamais pu percevoir d’amélioration à ma tolérance au froid, mon meilleur temps pour courir est probablement d’octobre à fin mars début avril.

À cette période, et c’est nouveau pour moi cette année, je cours encore le lundi dans le parc du mont St-Bruno, je veux tenter de maintenir et idéalement améliorer ma capacité à courir en sentier avec un dénivelé. Sans la chaleur de l’été cela se fait de tellement meilleure façon. Durant l’été je courais dans ces sentiers, avec deux bouteilles de 500ml d’eau dans ma veste EN PLUS de ma poche d’hydratation remplie a 1.5 litre, je n’avais pas eu le choix de la remplir après avoir manqué d’eau lors d’une sortie…. Ça, c’est loin d’être idéal en pleine canicule.

Avec la température fraiche, je remplie seulement UNE bouteille de 500ml, et je la bois dans mon auto lors de mon retour. Parlez-moi d’un beau changement en termes de besoin.

Mon terrain de jeu s’agrandit. Étant proche d’un terrain de golf, avec la saison froide vient la fin de LEUR saison, et le retour pour moi d’enfin pouvoir varier mes sorties. En campagne, je peux aller à gauche ou à droite et ce, sur des kilomètres, alors quand le golf est fermé, moi je retourne courir dans les sentiers de gravel. Le paysage est beaucoup plus beau, qu’en bordure de route de campagne ou les champs de blé d’inde sont maintenant des champs de terres à perte de vue et ou le vent vient de si loin…

Je me sens aussi plus proche de courir dans mon nouvel élément, en trail… je peux, pour me rendre jusqu’au golf, emprunter une trail dans les bois. Cette trail, je la cour mainte et mainte fois, mais de savoir qu’arrivée dans le stationnement je pourrai continuer à courir dans la nature ou lieu d’en bordure de route… mon bonheur est quintuplé.

Alors parfois je reviendrai les pieds mouillés, pleins de boue… Mais toujours contente de ma sortie.

Je pense, et je vous le jure, aux mois qui s’en viennent. La neige, le vent, les moins mille degrés au mercure, le vent qui vient de si loin qu’il cause une poudrerie effroyable. Et je viens à apprécier le 1 degré que je vois sur mon thermomètre.

Je m’accroche, en pensant aux sorties que je ferai avec ce froid d’hiver, le vent, les joues rougies, les doigts parfois gelés, mais je n’ai jamais les pieds gelés !? Allez savoir 😉 … Ces sorties ou lors de mon retour je saute dans une douche bien chaude… Me réchauffe une soupe ou potage lui aussi bien chaud… Ou je m’allume un bon feu réconfortant où tout près maintenant mes pieds trouveront leurs places. Je siroterai un café sous une doudou en repensant à cette sortie qui ne fût pas facile. Je me rappellerai le froid ressenti, parfois peut être un peu de découragement, mais ou l’air frais emplissait mes poumons.

Ne vous privez pas de ces bons moments. Lorsqu’il refera chaud dans quelques mois, et que de juste avoir à chausser vos souliers vous aura fait suer à grosse gouttes avec un thermomètre qui avoisinera les 30 degrés, vous rêverez à cet air frais… vous en redemanderez…. Mais il vous faudra attendre le retour de ce fameux mois de novembre… Vous savez ce mois que personne ne veut… Au lieu de vous morfondre sur le tapis roulant, dans un gym ou bien de cesser de bouger. Continuez, trouvez l’énergie de sortir, pour une courte distance au besoin, cela fera l’affaire, et je vous garanti que ce LONG mois de novembre, le mois entre deux vous sera bénéfique… Vous aura endurci. Vous aurez fait que votre corps aura trouver une façon nouvelle de s’adapter, il sortira plus fort… Au lieu d’osciller entre une baisse d’énergie et dépression saisonnière.

Le moral aussi s’en sortira mieux en cette saison plus terne. Imaginez comment vous pourriez vous récompenser…

En novembre on trouve encore de belles et bonnes pommes. Se permettre un petit morceau d’un savoureux renversé aux pommes fraichement cuisiné …. Quoi, avouez que ça donne le goût de sortir pour revenir.

Peu importe sur quoi vous aurez à passer par-dessus pour continuer votre entrainement, osez l’essayer. Nous coureurs avons déjà un avantage sur les cyclistes, ON PEUT courir en hiver, les vélos eux…. 😉 À moins d’avoir un fat bike, et malgré le fait de pouvoir rouler, la vitesse du vélo de beaucoup supérieur à notre cadence de runner avec le froid combiné fera refroidir plus d’une personne.

Faites de cette période plus difficile VOTRE période de course de prédilection 😊

Citation :
Toute difficulté offre une chance de se surpasser.

Crédit : Make my utopia

Est-ce que la course vous a rendu heureux cette année?

Est-ce que la course vous a rendu heureux cette année?

La saison de course s’achève, c’est le moment de faire les bilans de fin de saison et de jeter un regard sur ce que nous avons fait au cours des derniers mois. Il me semble que chez les coureurs, la tendance à voir le verre à moitié vide me semble bien présente. Une course difficile, un abandon, tout cela peut nous apparaître comme un immense bouton dans le milieu du front qui nous empêche devoir le reste. Et pourtant, pourquoi courons-nous? Pour battre un chrono? Pour devancer un adversaire? « L’enjeu de la course est-il de l’emporter sur les autres? N’est-ce pas plutôt de se vaincre soi?[1] » Pas certain que la meilleure façon d’aimer la course c’est en la faisant contre l’autre.

Il ne faut pas mesurer le tout en termes de performance, au contraire, compter les instants de bonheur me semble plus porteur.   Quand vient le temps de faire le bilan de la saison, la question qui me semble importante c’est : qu’elles ont été les moments pendant lesquels j’étais le plus heureux? Qu’est-ce que la course m’a fait vivre et qu’il m’aurait été impossible de connaître si j’étais demeuré sur mon divan à regarder la télé?

Il ne faut quand même pas avoir une vision trop idyllique, courir cela demande de l’effort, le bonheur n’est pas toujours instantané. Quand nous partons jogger dans le froid et dans le noir, ces petits instants heureux se laissent désirer, mais ils finissent par arriver…parfois! Les petits sursauts de bien-être peuvent durer quelques secondes, mais il me semble qu’ils en valent la peine en titi. Pour ma part, mon bilan de saison « moment de bonheur » c’est le suivant :

5) Se perdre avec un groupe lors d’une course en sentier, et se dire qu’un petit raccourci par la route serait bien agréable et que d’être disqualifié une fois dans sa vie, cela serait quand même une expérience différente

4) S’amuser comme un enfant à faire des sprints sur piste, et faire semblant d’être un grand sprinteur

3) Voir le soleil se lever en allant travailler à la couse, et se dire que l’on peut bien y ajouter quelques kilomètres de plus, la job va attendre un peu ce matin

2) Faire un entraînement de nuit en chantant des chansons grivoises, histoire d’éloigner les ours et de se rapprocher des amis

1) Tous les moments de partage avec les amis, les bières prises ensemble, les blagues échangées et les instants où nous ressentons la solidarité.

C’est mon bilan 2021, quel est le vôtre? Moi, j’ai eu une belle année de course.

[1] Leblanc, G. (2012) : Courir, méditation métaphysique, Flammarion; Paris, page 267

Pour un bilan « moment de bonheur »

Toi aussi, tu as ta place

Toi aussi, tu as ta place

La course à pied est un bon sport! J’aime courir et je souhaiterais que tout le monde court autour de moi. Il y a quelques années, j’ai offert à mon grand frère des chaussures de course, alors qu’il n’avait aucune intention de faire de la course à pied. Mais je me disais que peut-être s’il a les chaussures, il aura envie de courir… Non, c’était complètement faux comme conclusion. On trouve des gens comme moi qui ne font pas que courir, mais qui embrassent la course comme si une vie en dépendait. On pense à la course, on mange pour courir, on dort pour courir, on s’organise pour courir, on dépense pour courir, bref, vous voyez l’idée. D’autres ne font pas que courir non plus, mais ils additionnent les performances: marathons, ultra marathon, ultra trail avec des temps toujours impressionnant les uns et les autres. En plus, il y a aussi ceux qui courent pour la forme et le plaisir. Mais on retrouve aussi des personnes qui, malgré des nombreuses tentatives, n’aiment pas courir. Qui ne voient pas en quoi c’est génial. Nous avons tous une relation différente avec la course à pied. Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ces personnes qui ne se trouvent pas dans cet univers merveilleux de la course. Ce sentiment de ne pas être à sa place peut être animé par différentes raisons.

Je vous propose de se jaser d’une des raisons, car je crois que chacun de nous peut faire une différence là-dessus. Cette raison est le manque de confiance en soi. En effet, je me mets à la place d’une personne qui n’y arrive pas malgré ses efforts ou celle qui n’arrive pas à progresser. Autour d’elle, il y a des gens comme moi qui ne cessent de faire éloge de la course à pied. Elle voit des gens qui continuellement bas des records, sans visiblement trop d’efforts. Je pense aussi à ces gens qui aiment courir, qui progressent bien, mais qui continuellement ont l’impression de ne pas être assez bons. Ils se disent: par rapport à l’autre, je ne suis pas bonne. Par rapport à lui, je devrais être rendu à un tel niveau. Par rapport à mon ami-e il y a encore du chemin à faire… Dans le monde de la course, il y a ceux qui ont l’air de tout maîtriser et ceux qui n’y comprennent rien. En d’autres mots, ceux qui ont trouvé leur place, qui en prennent même pour deux et il y a les autres qui ne se sentent pas inclus.

La course à pied comme sport peut être un facteur de renforcement d’estime ou au contraire être destructive. On dit que quand on se compare on se console, mais dans le monde de la course, j’ai l’impression que c’est l’inverse quand on se compare, on se tape dessus, on se dévalorise et on se décourage. Je m’adresse à vous coureurs-coureuses, surtout intermédiaires et avancés-es. L’’estime de soi touche tout le monde sans exception et elle est super importante. Nous avons une part de responsabilité dans la prise de confiance des personnes coureuses. J’ai l’impression qu’il y en a qui ont presque besoin d’une autorisation pour se dire coureurs ou coureuses, tellement ce monde est pourtant si vaste et du coup trop petit pour eux. Soyons accueillants et inclusifs. Soyons impressionnants, mais aussi impressionnés par la richesse du parcours de chacun de nous, du débutant à l’expert (s’il en existe). Alors, comment aider les autres coureurs et coureuses à prendre confiance en eux et à trouver leur place (parce qu’ils-elles en ont une) dans notre grande famille qui est le monde de la course à pied?

1. Soyez fiers, mais modestes!
La Gazelle

Une des façons d’être humble c’est de se rappeler d’où on vient. Moi, j’ai commencé d’une façon innocente la pratique de la course. La preuve c’est que j’ai passé d’une course de 10km à un marathon de 42,2km sans même me demander si j’étais prête. J’ai pris un coach et ma «job» a été de suivre le programme d’entraînement en faisant confiance à la fois à la personne et à moi-même. À l’époque, j’avais zéro stress. Je me disais : si j’ai mal, j’arrête; si je suis fatiguée, j’arrête; et si je finis la course à la marche, ce n’est pas grave. Je n’avais ni montre de course, ni connaissance du temps vs les kilomètres (allure). Je ne suivais pas un plan d’alimentation particulier sinon le bon sens. Mes références en la matière (la course) étaient ma respiration, le degré de la fatigue et le truc que je me suis donné pour vérifier si je suis assez hydratée. Je courais pour moi et personne d’autre!
Au fur et à mesure des années, j’ai appris des tas d’informations et acquis bien des connaissances sur la course. C’est tranquillement que j’ai intégré le mantra de certains-es coureurs-coureuses : entraînements, performances, accomplissements. On accumule les records personnels, les médailles, la fierté, la liste est longue. Ceux que les autres ne savent pas, c’est qu’on accumule aussi le stress des entraînements toujours plus exigeants et très souvent des blessures dues au surentraînement. Les dommages peuvent être considérables tant moralement que physiquement. Sur un an d’entrainement, je passais par-là plusieurs fois. J’abusais en me surentrainant parfois innocemment, et d’autres fois très consciente de la chose. Le pire, c’est que je suis la première à dire aux gens de prendre soin d’eux, d’y aller avec modération. Dans le fond, ça revient à dire : fais ce que je dis et non ce que je fais! Il serait plus avantageux pour les personnes qui commencent la course à pied ou qui cherchent encore l’équilibre et le confort de connaître vos débuts, vos difficultés et vos défis autant que vos victoires. Non seulement cela normalise leur cheminement à eux, mais aussi de cette façon-là, elles peuvent s’encourager à persévérer.

2. Parlez du processus aussi!
La Gazelle

Quand j’ai commencé à faire des ultra marathons, j’étais tellement démunie face à ces nouvelles épreuves que j’ai eu des moments de panique. Pour me calmer et mettre toutes les chances de mon côté afin de réussir ma première course ultra marathon de 60 km, j’ai dû retourner aux bases. D’une part, courir pour moi. D’autres parts, miser sur la connaissance de soi. Longtemps focalisée sur les performances, cette fois, je savais que je frapperais un mur si je gardais la même approche. Alors, je me suis rappelé mes débuts dans le monde de la course à pied où le principal moteur était le plaisir de courir. J’ai misé sur moi plutôt que sur les techniques qui me faisaient défaut. La connaissance de nous-mêmes qui est la clé dans bien des domaines semble s’imposer aussi dans la course! C’est là que devrait commencer la prévention quant aux blessures et à l’esprit de compétition sans balise. À l’époque, j’ai lu un article des auteurs Mark Tosques et Christophe Szumski qui parlaient de «demeurer stoïque» lorsqu’on court. Ils parlaient d’un état d’esprit connecté à ce qui se passe sur le moment et que cela apporte un comportement calme et un esprit clair. Mais alors «le moment présent» on le vit comment si on est préoccupé par notre performance?! Il faut couper quelque part Gisèle, me suis-je dit; ramener au centre; trouver l’équilibre entre connaissances et instinct; entre effort et bien-être; entre l’expérience du moment et la victoire de la fin… L’expérience de cette course fut mémorable et m’a donné des ailes.

C’est donc un processus comme ça qui encourage quelqu’un au lieu de lui bloquer la route. Les défis, les doutes, les remises en question, les changements d’idées, grandir comme régresser, tout cela fait partie de ce processus d’un coureur ou d’une coureuse peu importe son niveau. Toutes les courses demandent une préparation autant physique que mentale. Je vous invite à avoir le réflexe de partager sur le processus derrière telle ou telle victoire. Cela nous permet de savourer les résultats de nos efforts, mais aussi et surtout d’aider les autres.

3. Valorisez tous les niveaux!

La Gazelle

On aime la course à pied parce que c’est un sport accessible à tout le monde. Et on vit plein de bonnes choses autant quand on commence que quand on a fait «ben» du chemin. C’est aussi vrai dans la course que dans la vie, on apprend tous les jours. Alors pourquoi j’ai l’impression qu’on te regarde de haut quand tu es à tes premiers pas? Peut-être parce qu’on oublie vite que l’on est passé par là. Permettez-moi une petite parenthèse: la grossesse, l’accouchement et l’entraînement post-partum ont été des éléments qui m’ont rappelé qu’on peut perdre le niveau, on peut perdre la forme physique. J’imagine qu’une maladie ou une blessure peuvent aussi nous faire régresser sur la forme physique. Mais ce qui fait de moi une coureuse, ce ne sont pas mes performances, mais bien mon amour pour la course à pied. Je ferme la parenthèse. Alors quel niveau ça prend pour être pris en considération? À mon avis, aucun niveau n’est nécessaire.

4. Soyez accessibles!
La Gazelle

Que dire de plus que tout ce que je vous ai déjà dit? Je suis sûr que le monde de la course à pied s’en porterait mieux si personne ne se prenait pour un dieu. Si vous avez le temps de «surfer» sur Facebook et/ou Instagram, vous avez le temps de donner un conseil ou deux à une personne qui vous en demande. Si vous avez le temps de courir avec votre club élite, vous avez le temps de courir avec vos amis-es débutants-es. Si vous avez les connaissances pour faire un plan d’entraînement ou d’alimentation pour votre prochaine course, je suis sûr que dans votre entourage il y en a qui voudrait un peu d’aide là-dessus. Et n’ayez pas de fausse modestie en disant que vous êtes pas des experts et du coup vous n’êtes pas sûr que ça va faire pour l’autre. Donnez-lui l’occasion d’essayer et d’en juger par lui-même. Je me rappelle la veille de ma première course ultra-trail de 65 km d’Harricana, je ne savais même pas qu’il me fallait un plan d’alimentation durant la course. Je pensais reproduire ce que je faisais pour les marathons ou ultra-marathon sur route. Et heureusement pour moi, j’étais avec des coureurs qui ont voulu partager leurs connaissances sur la meilleure façon de faire. Je les ai écoutés, posé des questions et je me suis ajustée. Aujourd’hui ces apprentissages me servent encore dans les Ultra-trail. C’est ça que je veux dire lorsque je parle d’être accessible. Partagez, encouragez, motivez, ainsi vous donnez au suivant tout en impactant positivement autour de vous.

5. Soyez vrais!
La Gazelle

Et oui, je me répète peut-être, mais j’aime la course à pied et j’ai horreur que des personnes croient qu’il y a que des coureurs et coureuses qui se la «pètent» dans notre communauté. Non, il y a aussi des coureurs et coureuses authentiques et humbles. Ils sont capables de parler autant de leurs victoires que de leurs défis; autant de leurs super stratégies pour progresser que de leurs faiblesses et doutes. Oui, soyez vrais, soyons vrais. La course à pied nous rend meilleure comme personne (en tout cas pour moi), mais elle ne nous rend pas extraterrestre. Si on est emballé et qu’on se rend compte qu’on ne parle que de nos sorties de course et nos performances, diminuons la cadence pour ne pas taper sur les nerfs de certains-es. Encore mieux, lors de vos pique-niques, vous soupers, ou autres moments entre famille et amis-es, laissent la place à d’autres sujets que la course à pied.

Coureur un jour, coureur toujours, alors bienvenu à tous et à toutes dans ce monde de la course à pied.

Commencer ou recommencer

Commencer ou recommencer

Commencer ou recommencer. Quand courir, n’est pas facile pour tous!

Si vous vous êtes sentis visé par le titre de cet article, vous êtes à la bonne place. Si vous avez souri ou que vous êtes mort de rire en ce moment même… passez votre chemin et allez donc tous et toutes… courir tiens! Pendant ce temps-là, je m’occupe de vous faire une petite séance d’empathie. Essayons de nous motiver entre nous.

Et je m’inclus aussi dans ce nous, car je vis aussi les éternels recommencements. Pour ma part, ce sont des problèmes de variations de poids, rarement des blessures, plus vieillis, plus je deviens sage.

Recommencer

Peu importe la raison qui vous a fait arrêter, l’important est de recommencer de la bonne façon. Ainsi, il est important de bien recommencer à la base. Prenez le temps que ça prend. Armez-vous d’un ou deux bons livres afin d’avoir une littérature intéressante et de pouvoir répondre en toute impartialité à vos questions. Toutes les réponses ne se trouvent pas sur Facebook auprès de madame/monsieur tout le monde, même si certaines pages peuvent offrir des réponses plus adéquates que d’autres. Repartez donc sur de bonnes bases. Certaines personnes essaient de reprendre au même niveau qu’ils étaient lorsqu’ils ont arrêté et c’est bien sûr une grave erreur. Il en résultera de la frustration, du découragement et un fort risque de vous causer une blessure.

L’influence des réseaux sociaux

Comme plusieurs d’entre vous, je suis membre de différents groupes Facebook et Instagram sur lesquels je ne suis guère actif. Un J’Aime par ci, un J’Adore par là. Un petit commentaire d’encouragement à l’un ou l’autre. Je ne poste pas très souvent. Par contre, je lis. Et plus je lis, plus je vois combien il y a des types de coureurs différents. Ça va bien sûr de l’athlète de pointe en passant par l’amateur qui compétitionne fréquemment sur les circuits. Il y a les marathoniens qui s’inscrivent pour Boston, New-York, Paris et le premier marathon sur Mars. Il y a bien sûr les Dieux et Déesses des Ultras qui nous font sentir bien petits ou qui nous font rêver, (c’est selon) quand on commence et qu’on peine à terminer un 3 km sans marcher. Pour le coureur qui débute, celui influencé par un groupe d’amis et qui prend le pouls des réseaux sociaux, c’est la grande période de questionnements et avec raison. Alors, à travers tous ces messages de réussites ou d’exploits sportifs on sent fréquemment, dans certains messages, la gêne de dire que l’on est fier d’avoir complété un premier 3 km en intervalles et qu’on s’entraîne pour pouvoir courir un 5km. Sachez que vous n’êtes pas seuls.

Se comparer aux autres : Frustration et jalousie

J’envie les athlètes qui recommencent à courir après quelques mois d’inactivité et qui sont fiers d’avoir fait un 5 km à 5 min du km à leur première sortie. Bravo, je vous lève mon chapeau! C’est wow! La semaine suivante, l’individu en question se tape un 12km ou 15km avec le sourire aux lèvres… Vous faites chier! Je vous aime mais vous faites chier!

En fait, c’est vous et vous seul qui comptez dans l’équation.

Quelques conseils en terminant :

Chaque victoire personnelle est importante et vous fait aller de l’avant.

Fixez-vous des objectifs (en terme de temps et de distances) à court terme qui sont réalisables. Vaut mieux plusieurs petites victoires qu’une accumulation d’échecs.
Sortez beau temps, mauvais temps.

C’est bien d’avoir un objectif à long terme, c’est motivant.

Dans un processus de gestion du poids, attention de ne pas reprendre les kilos perdus.

Courez régulièrement. Intégrez la pratique sportive au cœur de votre vie. Rendez-là nécessaire comme manger et dormir.

Écouter votre corps… il vous parle.

Bon été!

DU « PACE BONHEUR » AU « PACE OLYMPIQUE », VIVE LA DIVERSITÉ DES COUREURS!

DU « PACE BONHEUR » AU « PACE OLYMPIQUE », VIVE LA DIVERSITÉ DES COUREURS!

Il y a plusieurs types de coureurs, de grandes coureuses vites, des petits moins vites, des moyennes persévérantes, de grands entêtés qui sont lents mais déterminés, des méticuleux perfectionnistes qui astiquent tout leur matériel, des inconséquentes qui rencontrent le mur à chaque course, des aventuriers qui se perdent dans le bois, nous pouvons dire que la panoplie de profils différents des amants de la course est infinie, et c’est tant mieux.

Il n’y a pas une façon de courir, il y a autant de façon de courir qu’il y a de coureurs. Nous avions tendance à voir la course comme étant un sport ayant un seul but, aller, vite, vite, vite, mais la course, s’est aussi une façon de vivre, une façon d‘être bien. Le véritable étalon de mesure d’une course cela ne peut être que notre niveau de satisfaction personnelle. En réaction au modèle unique valorisé, soit celui du coureur rapide, est né le beau mouvement du « pace bonheur », revendiquer le droit de courir au rythme qui nous rend heureux, quelle bonne idée. Cela dit, la course peut aussi être un art que l’on peaufine pendant des années et parfois, cela nous permet d’aller vite, et cela, aussi, c’est remarquable. Le mouvement parfait d’un coureur au « pace olympique » que c’est gracieux et que d’efforts que cela nécessite pour y arriver.

Il est difficile de bien mesurer ce que représente le fait de terminer une course pour chaque personne et le sentiment d’accomplissement a souvent peu de choses à voir avec le temps ou la vitesse. Pour ma part, mon 5 km le plus lent, c’est celui dont je suis le plus fier, je l’ai complété en aidant un jeune qui tentait pour la première fois de réussir une activité sportive. Il a persévéré en s’entraînant pendant des semaines, nous l’avons terminé, je pleurais comme un veau au fil d’arrivée, mais nous l’avons fait.

Comme dans plusieurs activités sportives, une forme de compétition malsaine, un jugement de l’autre peut facilement s’immiscer. Mais heureusement, la course à pied peut être tout le contraire, elle peut être une occasion d’être bien, de profiter de la vie, de partager et de se soutenir mutuellement. Dans cet esprit, en m’inspirant un peu maladroitement des principes d’un beau mouvement québécois, celui de favorisant la diversité corporelle (1) , je vous propose bien naïvement des principes et des attitudes que j’aime voir et qui me font aimer cette activité :


LES 7 PRINCIPES DUNE PETITE CHARTE DE LA COURSE À PIED

1) Promouvoir une diversité des modèles des coureurs. Peu importe ton rythme, si tu cours, tu fais partie d’un grand mouvement inclusif qui vise avant tout à être bien.

2) Encourager de saines habitudes de vie et de course. Recourir à des produits ou des astuces qui te donnent un avantage, ce n’est pas dans l’esprit de la course.

3) Dissuader les comportements compétitifs excessifs. Les autres coureurs ce ne sont pas des adversaires, mais des complices.

4) Refuser de souscrire à un modèle uniquement compétitif, la course, c’est quelque chose que l’on fait pour soi et non contre l’autre.
5) Garder une attitude vigilante et diligente envers les autres coureurs, être attentif aux autres pendant une course, c’est une belle marque de savoir-vivre, c’est une belle façon de vivre.

6) Agir à titre d’agents et d’agentes de changement afin que dans les événements de course un esprit d’entraide et de soutien émerge constamment.

7) Faire connaître le bonheur de courir.

Comme il semble bien que nous allions avoir une saison avec quelques événements, bonne course, la vie est trop courte pour ne pas en profiter, et surtout ayez du plaisir!


1-Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée