5 suppléments qui améliorent les performances en course à pied

5 suppléments qui améliorent les performances en course à pied

 


Les coureur·euse·s sont exposés à un grand nombre de produits pouvant les aider à augmentation de leur performance. Il y a entre autres les différentes méthodes d’entrainement, le choix d’équipement — pensons notamment à l’arrivée des chaussures avec les plaques de carbone — en plus d’une vaste gamme de produits alimentaires destinés aux sportif·ive·s et qui clament leur efficacité pour la santé ainsi que pour l’augmentation la performance en course à pied.

Il devient donc difficile de démystifier les produits ayant une réelle incidence sur la performance des coureur·euse·s. Dans cet article, j’exposerai les seuls cinq suppléments[1] ayant démontré scientifiquement une incidence positive sur la performance. Il s’agit de la ß-alanine, du bicarbonate de sodium, de la créatine, de la caféine et du nitrate.

Avant de démystifier chacune des aides ergogéniques, il importe de faire une mise en garde quant à ces dernières. En effet, bien que l’effet de ces suppléments soit fondé sur des données probantes, il existe une grande variabilité interindividuelle qui peut faire en sorte qu’il n’est pas systématiquement profitable pour tou·te·s de les consommer. Il importe donc de se questionner sur la pertinence, l’efficacité, la sécurité et la légalité du supplément avant de le consommer. Également, faire un essai à l’entrainement ou à une compétition moins importante apparait judicieux pour éviter des effets indésirables.

ß-alanine, bicarbonate de sodium et créatine
Ces trois suppléments ont en commun qu’ils agissent principalement pour les efforts de haute intensité et de courte durée. Ils ne sont donc d’aucune utilité pour les épreuves d’endurance telles que sont les courses sur route — c’est-à-dire les épreuves se situant entre 5km et 42.2km.

La β-alanine permet d’augmenter la teneur en carnosine — un polymère d’acides aminés — intracellulaire (muscle) et elle agit comme un tampon de pH, un antioxydant et un anti-inflammatoire. Cette supplémentation permet d’augmenter la tolérance à l’exercice maximal principalement dans les épreuves de sprint long (400m), demi-fond court (entre 800m et 3000m) ainsi que pour les épreuves combinées (décathlon et heptathlon).

Le bicarbonate de sodium de son côté, agit également comme tampon pH, mais c’est au niveau extracellulaire (sang) qu’il agit, induisant par la suite une régulation du pH intracellulaire (muscle). Les effets du bicarbonate de sodium sont observés sur le même type d’effort que la β-alanine, soit le sprint long, le demi-fond court et les épreuves combinées.

La créatine augmente les réserves de créatine musculaire et augmente le taux de resynthèse de la phosphocréatine — une molécule de créatine riche en énergie — améliorant ainsi la capacité d’exercice à court terme et à haute intensité en plus la capacité à effectuer des épisodes répétés à haute intensité. L’augmentation de la taille et de la force est également observée. Cet effet pourrait s’expliquer par des avantages indirects comme la possibilité de s’entrainer plus ainsi que par des avantages directs comme la synthèse des protéines. La créatine permet d’augmenter les performances des athlètes de sprint (100m-200m), de sprint long, de lancers et de sauts ainsi que des épreuves combinées.

Certains auteurs soutiennent que les avantages d’un stockage musculaire supplémentaire de glycogène et d’eau pourraient être intéressants pour les épreuves d’endurance, mais ces effets ne sont pas encore acceptés dans la littérature.

Nitrates et caféine
Les nitrates et la caféine sont les plus susceptibles d’intéresser les coureur·euse·s de fond puisque leurs effets sur la performance ont été démontrés, entre autres, pour les distances de 5km et plus.

La caféine agit comme un antagoniste des récepteurs de l’adénosine (un vasodilatateur puissant), avec de nombreux effets sur différents organes et systèmes. Ses actions comprennent une augmentation de la libération d’épinéphrine — hormone permettant de préparer l’organisme à un effort intense — des améliorations de la fonction neuromusculaire, de la vigilance et de l’attention ainsi qu’une diminution de la perception de la douleur et de l’effort pendant l’exercice. La dose recommandée pour obtenir des effets sur la performance est de 3 à 6 mg de caféine par kilogramme de poids corporel (3-6mg/kg PC) et ce, 60 minutes avant l’effort. Il a également été constaté que des doses inférieures à 3mg/kg PC ont des effets ergogéniques alors que des doses supérieures à 9mg/kg PC n’entrainent pas de bénéfices supplémentaires. Il est à noter qu’il peut y avoir de l’accoutumance à la caféine, ce qui amoindrit les effets de cette substance.

Les nitrates, quant à eux, améliorent la biodisponibilité de neurotransmetteurs qui jouent un rôle important dans le changement de la fonction musculaire. Ils augmentent les performances physiques en améliorant les fibres musculaires, en diminuant le coût énergétique de la production de la force musculaire et en augmentant le flux sanguin vers les muscles. Les aliments riches en nitrate comprennent les légumes-feuilles et les racines, mais le jus de betteraves reste l’aliment le plus populaire chez les coureur·euse·s. Les effets sont généralement ressentis 2 à 3 heures suivant la consommation de 310-560mg de nitrate. Certaines personnes peuvent cependant souffrir de problèmes gastro-intestinaux lors de la consommation du jus de betterave, d’où l’importance de tester l’aliment avant une compétition importante.

Bien qu’ils puissent aider à performer en permettant aux coureur·euse·s d’aller chercher quelques secondes ou minutes de plus, les aides ergogéniques ne sont pas des produits miracles. La meilleure façon de se préparer à une course c’est en s’entraînant. C’est dans cette optique que je conçois des plans d’entrainements de course à pied personnalisés. Commencez votre préparation dès maintenant (www.cgkin.ca) !

 

[1] Peeling, P., Castell, L. M., Derave, W., de Hon, O., & Burke, L. M. (2019).   Sports Foods and Dietary Supplements for Optimal Function and Performance Enhancement in Track-and-Field Athletes, International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 29(2), 198-209.  Retrieved Feb 23, 2022, from https://journals.humankinetics.com/view/journals/ijsnem/29/2/article-p198.xml

Vous vous sentez coupables après le repas et rêvez de minceur ? Lisez ceci.

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Runwise

En 2015, j’ai essayé de manger le moins possible pour m’approcher du physique d’un Kényan avec la ferme intention de courir plus vite et d’avoir l’air mince.

Soyons transparents d’entrée de jeu, j’avais poussé le vice à l’extrême. Je jeûnais du samedi soir ou lundi matin et je me pliais au jeûne intermittent le reste de la semaine.

J’avais également supprimé toute la nourriture transformée de mon alimentation (en plus d’être végan et sans gluten).

J’étais persuadé que cela m’aiderait à maigrir, améliorerait ma santé ainsi que mes performances.

Mais les chronos ne mentent pas. Cette saison-là ? J’ai fait la pire saison de cross-country de ma carrière. Pourtant il m’aura fallu des années pour le reconnaitre.

maxime lopes

Quelques années plus tard, j’ai réalisé que ces comportements extrêmes avaient écourté mes saisons. J’ai commencé à manger à ma faim, plus varié et à prendre du poids.

En quelques mois, j’ai recommencé à progresser, les blessures ont disparu tout en pesant 7 livres de plus.

Mais le véritable bienfait a été sur le plan psychologique.

Mon moral est revenu et j’ai redécouvert le plaisir de s’entrainer. Je souhaite à tout coureur de vivre ce sentiment de libération.

La semaine dernière, j’ai publié une trilogie alimentaire détaillée et appuyée par la science. Un genre de guide avancé pour les coureurs et qui explique pourquoi nos comportements alimentaires sont souvent problématiques et comment faire pour y remédier.

Le but ? Montrer qu’il existe une autre façon de faire. Une façon qui vous rendra – j’en suis convaincu – plus épanoui sur le long terme.

Suite à la publication de cette série d’articles sur les réseaux sociaux, des dizaines de coureurs et coureuses ont fait valoir leurs expériences parfois douloureuses. Ceci nous concerne tous.

Pourquoi c’est si important ?
Une majorité de coureurs est aux prises avec des comportements alimentaires dysfonctionnels et une partie n’en a pas conscience. Nous voulons tous (ou presque) habiter un corps différent, un corps plus mince.

Ne nous culpabilisons pas, ce n’est pas vraiment de notre faute.
C’est un message fort que nous envoie la société depuis notre enfance. Un message amplifié dans les sports d’endurance.
Pour atteindre cet idéal, nous avons développé des habitudes et des croyances alimentaires qui nous poussent à manger moins en exerçant un contrôle constant sur ce que nous mangeons.

À long terme, nous glissons insidieusement vers une sur intellectualisation de l’alimentation. Le lien de confiance entre le corps et l’esprit s’effrite. Notre corps devient cet adversaire qu’il nous faut dominer par la force.

De telles habitudes font des ravages dans la communauté des coureurs. Elles favorisent les blessures, limitent la progression à long terme, et fragilisent la santé physique et mentale des athlètes.

Accepter que notre façon de penser soit défaillante est peut-être l’étape la plus difficile à franchir.
Cette façon de penser tient en deux idées :

1. Nous voulons être toujours plus mince.
2. La nourriture devient un moyen d’atteindre notre quête sociale de minceur.

Des chiffres préoccupants
La semaine dernière, j’ai diffusé un questionnaire auprès de coureurs permettant de diagnostic d’éventuels troubles alimentaires.
Vous pouvez encore y participer.

Ce court questionnaire est le « Eating Attitudes Test » qui a été validée par une étude scientifique parue en 2016. Ce test ne se substitue pas à un avis médical.
Plus de 1000 coureurs et coureuses ont répondu.

Voici quelques résultats :

75% des coureurs pensent aux calories qu’ils brulent quand ils courent

75% des coureurs pensent aux calories qu’ils brulent quand ils courent

84% auraient une terreur folle d’avoir des kilos en trop

84% auraient une terreur folle d’avoir des kilos en trop

70.7% se sentent mal à l’aise après avoir mangé des bonbons

70.7% se sentent mal à l’aise après avoir mangé des bonbons

78.9% sont obsédés par l’idée d’être plus mince.

78.9% sont obsédés par l’idée d’être plus mince.

Je vous laisse le soin de tirer vos propres conclusions.

Si ce constat vous préoccupe, je ne peux que vous encourager à lire cette trilogie alimentaire.

En attendant, voici quelques recommandations qui pourraient vous aider.

Mes 20 recommandations

1. Parlez-en ! C’est l’étape la plus difficile. Trouvez quelqu’un qui saura vous écouter. Mettez des mots sur ce que vous ressentez, vos difficultés, vos angoisses.

2. Entourez-vous de personnes ayant un rapport équilibré à l’alimentation.

3. Vous n’avez pas besoin d’éviter un groupe alimentaire parce que vous avez lu sur internet que le gras ou le sucre, c’est mauvais (c’est probablement faux).

4. Consommer assez de calories est plus important que de manger des aliments « sains”.

5. Acceptez l’idée que parfois, votre corps a davantage besoin d’un twix que d’un brocoli.

6. Tentez de ne plus catégoriser certains aliments comme bons ou mauvais (c’est la meilleure façon de développer un trouble alimentaire).

7. Ne vous blâmez pas si vous avez envie de chips ou d’un twix, c’est surement le signe que vous avez (trop) faim.

8. Votre intuition est probablement un meilleur guide alimentaire que de nombreux mythes nutritionnels supportés par peu de données scientifiques.

9. Faites confiance à votre corps, c’est le seul qui sait de quoi vous avez vraiment besoin.

10. La maigreur ne conduit pas aux performances à long terme (et parfois même pas à court terme).

11. Vous pouvez manger autant que vous le voulez, sans vous priver, juste en mangeant à votre faim.

12. Si vous voulez atteindre un poids de performance, vous pouvez optimiser votre sommeil, votre entrainement et diminuer votre stress.

13. Le poids et le type de corps varient d’une personne à l’autre, tentez d’accepter et d’aimer votre corps : la comparaison peut faire beaucoup de mal.

14. Vous n’avez pas à mériter un repas. Vous pouvez manger ce que vous voulez quand vous voulez (le plaisir fait disparaitre le désir).

15. Il y a peu de preuve scientifique démontrant que le sucre est mauvais pour la santé, même pour le sucre raffiné (notamment chez les coureurs).

16. Aucun type de diète à la mode ne vous aidera à courir plus vite ou être en meilleure santé.

17. Vous n’avez pas besoin de jeûner pour progresser ou être en santé (j’ai mis 2 ans à m’avouer que cela était inutile).

18. Essayer de ne pas associer certains aliments à des récompenses (si je cours 25 km, j’ai le droit à un chocolat). Vous risquez de créer une association alimentaire négative.

19. N’essayez pas de compenser un « surplus » de calories par plus d’exercice.

20. Attention à la balance. En plus d’être source d’angoisse, le poids n’a que peu d’intérêt contrairement à la composition corporelle.

Conclusion

Nous avons tous des croyances alimentaires bien ancrés, souvent hérités de notre éducation.

Le discours de notre entourage nous influence. Notre voix intérieure nous fait douter, mais faire la paix avec son corps et renouer avec sa capacité à manger par plaisir c’est possible.

Vous pouvez commencer dès maintenant en élargissant votre répertoire alimentaire (même les twix).

En vous accordant le droit de manger ce que vous voulez quand vous voulez.

Mangez à l’enthousiasme et acceptez-vous : voici mes recommandations.

J’espère que cet article sèmera une graine, aussi petite soit-elle.

Prenez soin de vous,

Si vous avez besoin d’aider, voici une ressource québécoise : https://anebquebec.com/