Mon marathon de guérison
Quelle merveilleuse machine ce corps humain! Le «concepteur» a tout prévu. Quand il est utilisé de façon inadéquate, il te répond à sa façon.
Depuis que j’ai débuté sérieusement la réalisation de marathons et d’ultra-marathons en avril 2011, je me suis infligé bien involontairement quelques blessures sportives qui se sont rétablies assez rapidement grâce à la collaboration de ma compagne de vie Huguette qui est massothérapeute et une bonne conseillère en nutrition et en hygiène de vie.
Par exemples, une entorse à la cheville, un étirement musculaire ou une douleur dorsale prenaient quelques semaines de traitement avant de reprendre mes entraînements en vue de mes prochaines courses.
En février dernier, au Bénin, ma réalité pour les blessures sportives a atteint un autre niveau que je n’avais pas encore vécu dans mon parcours sportif amateur.
En effet, à la suite de ma participation au Marathon de Parakou dont je réussis à terminer, une importante enflure apparaît au bas du ventre côté gauche et me provocant un durcissement du ventre accompagné d’intenses douleurs.
Étant à quelques semaines de mon retour au Canada, rapidement mon épouse Huguette contacte notre médecin de famille, le docteur Baguidi de la Clinique As du coeur de Parakou.
Les résultats de l’échographie démontrent la présence d’une hernie. Selon mes recherches, ce type de blessures est souvent causé par des efforts extrêmes. Cette information m’amène à réévaluer mon programme d’entrainement mis en place pour ce marathon. Pourtant, il est comparable aux précédents, mais avec la différence d’un ajout de montées de côtes assez ardues et l’augmentation de la longueur de pelletage de neige durant l’hiver.
Un traitement approprié réussit à m’enlever la douleur, mais pas à éviter la proposition par l’équipe médicale africaine de procéder à une chirurgie pouvant être effectuée quelques jours avant mon départ en avion.
Après une consultation familiale, notre décision est d’attendre d’être en sol québécois pour voir si une guérison naturelle peut se produire puisque nous avons lu que cela est possible.
À mon retour, je poursuis ma convalescence naturelle en me limitant à marcher de très courtes distances dans l’espoir que mon corps se rétablisse. Malheureusement, en aidant une personne à placer des tables, je ressens à nouveau une douleur intense.
Une fois de plus, je dois obligatoirement consulter un médecin afin d’établir un autre diagnostic pour cette blessure. Avec l’aide de la Providence, je réussis à obtenir un rendez-vous médical après une gymnastique bureaucratique avec mon ancienne clinique familiale. Je suis devenu un orphelin du système de santé en raison du départ à la retraite de mon médecin de famille.
Lors de mon rendez-vous, en présentant une photo souvenir de mon état physique et mon rapport d’échographie du Bénin, le médecin généraliste constate rapidement l’urgence de ma situation physique.
Sans hésiter, il me place sur sa liste de patients, m’envoie faire des analyses sanguines et planifie mes prochains rendez-vous médicaux (échographie et spécialiste).
On verra la suite des choses, mais la chirurgie risque d’être au rendezvous à moins que La Providence ne s’ingère dans ce dossier comme elle l’a déjà fait avec d’autres personnes. La lecture du livre de Didier Van Cauwelaert – L’insolence des Miracles nous raconte de merveilleuses histoires de guérisons médicales inexpliquées.
Dans l’attente, cette situation particulière m’oblige au repos forcé et je dois annuler tout mon calendrier de courses pour cette année soit : Courir pour les Zèbres (juin), le marathon de Rimouski (septembre), Courons Gatineau (septembre), La Course du Portageur (octobre) et le marathon de Beaujolais – France (novembre).
Je pense bien que cet arrêt sera plus long qu’à l’habitude étant donné l’importance de la blessure et aussi parce que selon mes dernières observations, mes blessures sportives guérissent moins rapidement que lorsque j’étais plus jeune. J’ose comprendre que ma machine de 61 ans me demande de ralentir pour mieux récupérer.
Du côté mental, c’est une période de deuil et pour une personne qui aime l’action elle est assez compliquée.
Finalement, je sais qu’en m’imposant ce marathon de guérison, je mets toutes les chances de mon côté pour que cette blessure guérisse parfaitement afin de reprendre mes entraînements pour mon marathon fétiche au Bénin en février 2026. Cet événement sera encore une fois associé à la cause sociale.
Bonne saison de course à tous et à toutes.