Bien plus que de la course

Bien plus que de la course

 

Mon chapeau d’étudiante en philosophie m’amène à penser la pratique de la course à pied bien au-delà de ses aspects physiques et physiologiques. C’est dans ce contexte que je ne suis intéressée à l’étude de Alison. L. Boudreau et Barbro Giorgi qui a documenté l’appropriation de soi et les changements mentaux chez des femmes qui débutent un programme d’entraînement à la course à pied pour le marathon.

Ce que les auteurs ont constaté, c’est que l’entraînement pour des épreuves de longues distances à la course à pied, tel le marathon, avait de nombreux bénéfices psychologiques pour les femmes. De plus, ces bienfaits ne sont pas seulement présents lors de la pratique du sport, mais ils le sont également dans les autres sphères de la vie des femmes. À ce titre, Boudreau et Giorgi recensent une amélioration en ce qui a trait à six composantes : (1) la perception de l’environnement extérieur, (2) l’ouverture envers soi-même et les autres, (3) l’amélioration de soi, (4) le maintien d’un état mental désiré, (5) la capacitation dans la considération de nouvelles possibilités et (6) le soutien pour relever de nouveaux défis. Voici ce qu’il en est de chacune des composantes.

La perception de l’environnement extérieur
Tout d’abord, ce que rapportent les femmes s’étant prêtées au programme d’entraînement, c’est le changement dans leur perception de l’environnement extérieur. Plutôt que de le détecter comme une menace et de craindre de sortir de la maison, les participantes disent se rendre compte de la beauté de la nature en plus de s’y sentir bien et éveillées.

Ouverture envers soi-même et les autres
Également, la course permet aux femmes d’être plus confiantes et d’avoir plus d’ouverture envers elles-mêmes et les autres. Ce qu’elles constatent, c’est que la course leur permet de faire des choses qu’elles n’auraient jamais imaginé faire. À titre d’exemple, l’une des participantes affirme avoir eu le courage de s’intégrer à un club de course et d’interagir avec des inconnus alors qu’elle avait toujours été très timide et solitaire. Elle constate aussi beaucoup plus de patience et de compréhension envers les membres de sa famille.

Amélioration de soi
Dans le même ordre d’idée, l’entraînement à la course à pied a permis aux femmes de mieux se (re)centrer sur elle-même et de mieux se connaître en utilisant la course comme une façon de se (re)connecter à leur être d’une manière intime et personnelle. Cette amélioration se reflète notamment par un état plus calme et une plus grande facilité à se centrer sur soi ainsi que sur les choses qui ont de l’importance.

Maintien d’un état mental positif
Pour poursuivre, les femmes de l’étude sentent qu’elles ont une attitude beaucoup plus positive de manière générale. À titre d’exemple, l’une des femmes mentionne qu’à la suite de sa qualification pour le marathon de Boston, elle a réalisé qu’elle pouvait tout accomplir. Elle relate que sa qualification lui a non seulement permis de prendre confiance en ses capacités physiques, mais également en ses capacités d’affronter n’importe quelles autres tâches, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle.

Capacitation dans la considération de nouvelles possibilités
Dans la même veine que le précédent constat, les femmes de l’étude disent non seulement avoir des pensées positives, mais avoir la force de se mettre en action. Comme elles le rapportent, l’entraînement pour le marathon leur a permis de sortir de leur zone de confort et de se forcer à être volontaires pour de nouveaux projets. Elles ont le désir et elles savent qu’elles peuvent accomplir de grandes choses.

Support pour relever de nouveaux défis
Enfin, le dernier point observé par Boudreau et Giorgi est la capacité de relevés de nouveaux défis. La course a permis aux femmes de l’étude de voir la vie d’un nouvel œil. Elles ont l’impression d’habiter un nouveau monde, un monde où la vision de la vie est positive. Peu importe les épreuves (ex. séparation, décès, perte d’emploi), les coureuses ont la confiance de pouvoir les surmonter plutôt que de les subir. Ainsi, à l’aune des résultats de cette étude, l’entraînement à la course à pied apparaît comme un processus prometteur pour non seulement entraîner ses capacités physiques, mais également évoluer sur le plan psychologique.

Bonne course !

Le système immunitaire des coureurs

Le système immunitaire des coureurs

En ces temps difficiles où depuis 18 mois nous livrons un combat contre différents virus, je trouvais d’actualité d’écrire un article sur le système immunitaire des coureurs.

L’exercice semble avoir un effet protecteur sur le système immunitaire. Mais la relation entre sport et risque d’infections n’est pas aussi linéaire. Elle n’est pas de l’ordre du : « plus je m’entraîne, mieux je suis protégé ». Bien au contraire ! Si un entraînement modéré exerce un effet bénéfique sur la prévention des risques d’infection, un exercice intense les accroît.
Comme plusieurs études le mentionnent, dans les deux semaines qui suivent un marathon, les coureurs sont deux fois plus susceptibles de tomber malades que les sujets n’ayant pas participé à ce type d’épreuve. Je me donnais toujours 3 journées complètes de repos après un marathon. Et je recommençais avec un très léger entraînement de course à pied ou de vélo.

Après un effort aussi intense que le marathon, il existe un affaiblissement du système immunitaire pouvant durer 3 à 72 heures. C’est au cours de cette période de fragilité immunitaire que le risque est accru, pour le sportif, de développer une infection comme la grippe. En d’autres termes, un exercice intense réduit la capacité de votre système immunitaire à déclencher une réponse inflammatoire, ce qui affaiblit votre capacité à vous défendre contre les virus et augmente votre risque d’infection.

D’autres facteurs et habitudes peuvent également contribuer à renforcer votre système immunitaire. Manger sainement, dormir beaucoup et se laver fréquemment les mains sont tous des facteurs importants à considérer.

Comme on dit la modération a meilleur goût

L’importance du groupe

L’importance du groupe

Lorsque j’ai débuté la course à pied en 2017, j’aimais particulièrement le fait de me retrouver seul avec le bruit de mes pas. C’était « mon temps à moi ». Il y a un peu plus de deux ans, j’ai toutefois joint un groupe informel de passionnés. Un concours de circonstances m’a fait rencontrer une vieille connaissance qui s’entraînait déjà avec cette bande de marathoniens émérites et, depuis ce temps, je ne cesse de vanter l’entraînement en groupe. Laissez-moi vous expliquer comment ma transition vers un coureur social s’est opérée.

Je n’aimais pas l’idée de courir en groupe pour plusieurs raisons. Aucune flexibilité d’horaire, devoir m’ajuster à une allure qui n’est pas la mienne, ne pas se sentir à la hauteur, etc. En 2019, alors que ma femme était à quelques jours de mettre au monde notre fils, j’étais en préparation finale pour le marathon de Longueuil. J’étais bien conscient que l’arrivée prochaine de notre enfant allait considérablement chambouler mon horaire d’entraînement et probablement demander beaucoup de sacrifices à ma conjointe. Soucieux de maintenir mes performances à un certain niveau, je savais que je devais devenir un coureur du matin, un moment de la journée où les impondérables parentaux sont généralement (ne me lancez pas de pierres si ce n’est votre cas) moins présents. En théorie c’est simple, mais en pratique je détestais courir dès le saut du lit. Or, on me proposait des entraînements avant l’aube, avant même de déjeuner. Je sentais en revanche que ce groupe était composé de véritables guerriers du marathon et que leur expérience me servirait probablement à passer au niveau supérieur. J’accepta donc l’offre de me joindre à eux, malgré les entraînements aux petites heures du matin (ou de la nuit!). Le plan? Devenir papa, terminer mon affûtage en vue du marathon de Longueuil, le courir en réalisant mon meilleur chrono, prendre deux semaines de repos, puis débuter l’entraînement avec la bande de fous en pyjamas!

Je suis donc devenu heureux papa et j’ai obtenu mon meilleur chrono de l’époque sur la mythique distance du marathon. Le hic? Je n’avais battu mon précédent record que de deux minutes. Ma déception était alors (intérieurement) bien présente. C’est donc bien décidé à améliorer mon chrono que l’entraînement en groupe débute. Si Longueuil n’avait pas été porteur de résultats à la hauteur de mes attentes, l’automne était rempli de promesses. Le marathon Chambly, en octobre, était alors le parcours retenu.

Quelques semaines après le début de l’expérience avec le club, le plaisir a été décuplé, les apprentissages ont été multipliés, de nouvelles amitiés se sont développées et les progrès sont rapidement apparus.

La récompense, le marathon de Chambly, fut une épreuve couronnée de succès; une performance 18 minutes plus rapide qu’à Longueuil 5 mois plus tôt! J’étais déjà un adepte de la formule groupe, mais m’en voilà maintenant un véritable disciple. Je suis alors en état de grâce et déjà impatient d’entamer un prochain cycle de marathon au printemps prochain. Au printemps…2020…

***

S’il est vrai que se lever à 4 heures du matin pour aller courir n’est pas toujours facile, savoir que plusieurs autres coureurs du groupe le font en même temps aux quatre coins de la ville rend les choses beaucoup plus amusantes. Que ce soit pour devenir un coureur matinal, pour améliorer ses performances, pour avoir plus de plaisir ou tout simplement pour rencontrer d’autres passionnés de course à pied, l’entraînement en groupe est une expérience que je recommande à tous. Nous sommes des êtres sociaux, des bibittes de relations. Rassemblons-nous, puisqu’on en a la possibilité à nouveau.

Bonne course!

Être dans la tête d’un coureur

Être dans la tête d’un coureur

Vivre tous les sentiments du monde en même temps , Syn : Être dans la tête d’un coureur

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir frustré? J’imagine surement que oui. Comme toute personne normalement constituée, il s’agit d’un sentiment parfaitement normal à ressentir dans certaines situations.

Le dictionnaire Larousse nous donne la défénition que voici;

Frustration : État de quelqu’un qui est frustré, empêché d’atteindre un but ou de réaliser un désir.

Bon là, vous vous demandez, mais elle s’en va ou avec ses skis ou ses running shoes? Rassurez-vous, j’y arrive.

En fait la pratique de sport, dans ce cas-ci la course à pied, peut comporter son lot de frustrations.

La météo, les conditions routières, le chemin emprunté, des batteries à plat, de mauvais échanges avec des automobilistes… et j’en passe, sont toutes des situations ou la frustration se fera sentir. Mais j’aimerais vous parler de ma dernière situation de ‘’frustration’’, j’ai choisi de le mettre en guillemets car encore aujourd’hui je ne sais pas si j’ai vécu le bon sentiment. Il peut aussi s’agir d’un mélange de sentiments.

Ce qui me suivent ou me lisent, savent que le 11 septembre prochain j’aspire à courir mon premier ultra marathon. Dans les faits, je cours depuis plusieurs années, 9 marathons à mon actif, mais malgré tout, la distance envisagée de 65km en trail s’il-vous-plait, vient avec un entrainement plus poussé. Autant dans les kilomètres à courir, la musculation et les choix alimentaires.

Mais voilà, une course en automne, signifie un entrainement avec une portion qui se fera durant l’été, et ouiiii, durant les vacances… Ahhh là maintenant vous voyez ou je m’en vais.

Alors me voici à organiser nos vacances, aux Îles de la Madeleine…. Paradis incontesté de plage, de repos, de zénitude, d’ornithologie et potentiel photos partout où l’on regarde. Mais là moi, j’ai signé pour une course avec un dénivelé de ?? ah oui, un chiffre que je me pratique à oublier 😉. Donc, moi qui pratique les sentiers (bien que légers) du Mont St-Bruno et Orford (3 reprises) comment ne pas perdre toute l’expérience et endurance acquise durant les dernières semaines.

Nous avions choisi d’allonger nos vacances avec entre autres une nuit à l’ïle d’Orléands, en face de Québec avant de nous rendre tranquillement vers le traversier. Je m’étais comme fait un plan de course, pour ne pas tout perdre, 2 semaines, c’est quand même 2 semaines. Bon, mon conjoint qui est compréhensif et tente toujours de calmer mes angoisses, doit entendre cette fois-ci mes plans de courses qui je l’espère feront l’unanimité.

Comme nous serons en face de Québec le premier samedi des vacances, en secret je vais vérifier les sentiers possibles à faire au Mont Ste-Anne. Je lis aussi sur une page Facebook à laquelle je suis abonnée les commentaires de tout un chacun. Je trouve le QMT25 qui serait balisé toute l’année. Un bon dénivelé à y faire… J’en parle à mon homme, qui m’encourage à le faire, même si pour lui cela voudra dire, prendre une promenade seule en compagnie de notre toutou.

Donc me voilà avec au moins une course d’organisée qui me fera pratiquer ce pourquoi j’ai signé. Mais la deuxième semaine je serai aux Îles… terrain somme toute assez plat. Sans grande montagne. Je tente de penser à faire le sentier de la butte ronde en me disant que si je le fais aller/retour plusieurs fois, j’aurai au moins ça de pris.

Le QMT25 me faisait quand même peur… le faire seule. Ne sachant pas trop dans quoi je m’embarquais. Mais j’y tenais. Mes pensées étant préoccupées par cette course, j’avais un sentiment partagé du fait que les vacances approchaient. Normalement en vacances, je peux faire une distance, mais faire distance et dénivelé, et jamais une aussi longue distance.

Le matin des vacances on fait un arrêt ornitho-photo d’une rareté. Cela rime avec vacances…. Mais dès que nous rembarquons dans l’auto, me revoilà en mode de course. Il nous reste un bon 2 heures trente à rouler. Le soleil veut sortir et nous promet une chaude journée et un facteur humidex assez élevé.

Je prendrai le départ de cette course vers 10 :45. Loin de mes habitudes, car normalement je débute ma course toujours maximum à 09 :00. Bref; Souris tu es en vacances…. Bien que je sentisse l’être après ce défi réalisé. Je fût impressionnée par beaucoup, moi-même… c’est positif 😉 le sentier en lui-même, la réalité du défi en lui-même… On a joué dans du fragile pour moi, je souffre de vertige… Mais pas le temps de s’apitoyer sur soi, awoye avance ça va passer.

Me voilà à me servir de la ose au chalet sur le parcours mise à la disposition des randonneurs, je l’avais aussi lu sur Facebook, elle devait ne pas être évidente à trouver, mais un spécial pour moi, elle était bien accrocher à la vue sur une pancarte.

Je ne rêve que d’une bonne bière froide…
Et je termine le parcours comme dans une autre sorte de vertige…un état second. Me disant :
• Bon là je suis en vacances
• Réalises-tu que tu viens de réaliser un méga beau défi
• Je n’en reviens pas de ce que j’ai parcouru, on était loin des sentiers de mon terrain de pratique de d’habitude. Avec les premiers kilomètres totalement dans la boue ou les randonneurs faisaient demi-tour
• Ok, mais avoir été en septembre il me restait encore 40 km à faire
Durant la soirée et les jours suivants, je suis restée dans ce semi état second, ou fierté et un peu de frustration se mêlant alégrement au rythme de mes pensées.
Pourquoi frustrée?
• Me semble que je n’ai pas profité comme il faut de ce beau parcours
• J’aurais dû débuter la course plus tôt, ça m’aurait évité de partir en plein chaleur
• Cette course faisait partie de mes vacances, pourquoi dois-je me sentir être en vacances seulement après l’avoir terminée
Le reste de la première semaine, ayant de la route à parcourir pour nous rendre au traversier, la course n’avait pas beaucoup de place. J’ai pu placer 1 ou 2 petits 5 à max 7 km de distance.

Sentiment de frustration :
• Tu avais monté ton kilométrage à 76km la semaine dernière en 5 sorties, là tu régresses.
• Oui, mais je suis tout de même en vacances
• Et bla bla bla, vous comprenez 😉
Ma deuxième de vacances posséda son lot de frustration, la première je n’y pouvais rien, miss météo n’a pas été tendre, pas de chaleur et pas beaucoup de soleil. Étant aux Îles de la Madeleine qui possède des kilomètres et kilomètres de plage, je ne pouvais ni ne voulais dire à mon homme, bon ben je reviens dans 2 heures, quand le soleil se pointait enfin …
Non, je me contentais d’aller courir un petit 5 km rapide. Hop la douche et nous étions partis. Et pas non plus à chaque jour…
Des sentiments partagés entre ma course, et mon inscription à un ultra. À maintenir un minimum tout en pouvant profiter de cet endroit paradisiaque.

La butte ronde vous vous demandez? J’ai abandonné le projet, nous étions dans cette région après une excursion. Nous nous y sommes rendus, mais l’avons monté en marchant. Une course intense en vacances vient avec beaucoup d’organisation. La douche après la course, croiser des gens en vacances qui profitent etc…
J’aurais surement aimé me frotter à cette côte, car le petit déniveler est sur une très courte distance donc peut devenir très intéressant. Mais j’ai accepté de ‘’prendre’’ des vacances.
Ma deuxième semaine à donc totalisée un tout petit 18 kilomètres. Malgré tout je n’ai pas vécu que de la frustration, j’ai réalisé de belles choses aussi.;
• Un 5 kilomètre réalisé avec une moyenne de 5.06/min par kilomètre, ça faisait longtemps que je n’avais pas couru aussi rapidement. Comme je fais de plus longues sorties, elles ne sont pas aussi rapidement que les petites.
• Mon tendon d’Achille gauche avait besoin de cet allègement
• Sans que je m’en rende compte mon esprit et mon corps en général aussi.
Toutes ces questions et mélanges de sentiments, j’ai décidé de vous en parler, une sorte d’exutoire pour moi et peut être pour vous, qui n’avez peut-être jamais partager ces sentiments avec personnes, vous verrez que vous n’êtes pas seuls.

Je ne crois pas avoir besoin de thérapie ou autre… j’aime ma vie, en fait je ne la voudrais pas autrement. Se poser autant de questions est pour moi une façon de réaliser que je prends les choses à cœur, pas nécessairement au sérieux, mais à cœur.

Je me dis aussi profite. Profite de ce premier Ultra-marathon. Quand on court un marathon, le temps limite pour réaliser la course devient une notion floue à laquelle on n’accorde pas vraiment d’importance si on court à une vitesse moyenne. Mais un Ultra a des ‘’cut off’’ je suis encore aujourd’hui à me demander si je pourrai franchir la ligne d’arrivée dans les temps.

Voici donc sur quoi j’avais le goût de vous parler avec cet article. Quand il sera publié, j’aurai peut-être fait mon Ultra (11 septembre). J’espère de tout cœur qu’il se déroulera bien.

J’espère franchir la ligne d’arrivée dans les temps. Sinon, je profiterai… Tout autant que j’ai profité de l’entrainement. Pouvoir courir avec un ami dans son terrain de jeu. Voir tous ces cerfs de Virginie dans Mon nouveau terrain de jeu. Faire l’essai d’un paquet de bidule…. Faire ce fameux QMT à Québec.

Mais alors vous dites-moi, ressentez-vous parfois aussi un mélange de sentiments de ce genre ? 😊

Citation :

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera.

Boudha

La pratique du sport et la vie de parents, comment s’adapter?

La pratique du sport et la vie de parents, comment s’adapter?

Lagezelle

Je vous propose de regarder ensemble des astuces pour s’adapter à la vie de parents et continuer à pratiquer notre sport. Le plus dur ce n’est pas le sport, le plus dur c’est de s’y mettre. C’est aussi de trouver le temps et/ou se donner le temps. La clé pour booster notre motivation, c’est de se rappeler que notre corps a besoin de bouger avant, pendant et après la grossesse. Pour ne pas que parler aux femmes, la clé c’est tout simplement de se rappeler que le corps aime bouger peu importe les circonstances. Mais je ne vous dis pas n’importe comment et à n’importe quel prix, car la réalité des nouveaux parents, c’est qu’on est fatigué, mais vraiment fatigué. Alors comment faire?

Commençons par mettre en lumière le fait que la fatigue ressentie est souvent mentale que physique. En faisant du sport, on transfère cette fatigue mentale en fatigue physique et si on a la chance de bien dormir, nous récupérons le sommeil. Difficile de se débarrasser de cette fatigue mentale, alors que celle physique, le corps y fait face facilement par le sommeil et par l’alimentation. Par conséquent, faire du sport après l’accouchement (si la santé le permet) pour les femmes comme pour les hommes, ce n’est pas un luxe, c’est essentiel. Pas d’excuse qu’on est fatigué, on a besoin de bouger. Mais je vous dis ça et je ne pourrais pas vous cacher que c’est dur ces premiers pas vers le sport pour une maman qui vient de donner la vie. On réussit à peine à faire cinq squats, trente secondes de course, la planche on n’en parle même pas. Le corps n’a pas juste changé, il est déréglé. J’ai été surprise les premières fois. Non surprise n’est pas le bon mot, je dirais plus découragée. Je tremblais de partout peu importe ce que j’essayais de faire. J’ai réalisé que le chemin serait long. Ce n’était pas une remise en forme, mais une mise en forme. Tout est à refaire, nouveau corps, nouvelles bases. Et cela nous amène à ma première astuce.

Du temps de sport très rapide

La Gazelle

Oui, on va à l’essentiel dans notre temps de sport. Non seulement on n’a pas beaucoup de temps (en fait, on n’a pas le temps, mais on le prend), mais notre nouveau corps n’est pas prêt à faire des exploits, alors on se tourne vers un entraînement court, structuré et diversifié. Pour ma part, je faisais entre 15-30 minutes, deux ou trois fois par semaine, mais seulement à partir de deux mois post-accouchement. Je devais d’abord me remettre des bobos post-accouchement. Je faisais rapidement cet entrainement pour ne pas déprimer plus, parce que franchement, je ne voyais pas d’amélioration de mon état physique au fur et à mesure des semaines. Alors, pas question de passer une heure en me disant que je n’y arrivais pas. Pas question de laisser le découragement me peser. Ce qui compte c’est de se dire c’est vite et c’est fait! De toute façon, on ne fait pas de sport de fou quand on n’a pas dormi, donc on y va doucement. Par ailleurs, il faut un entrainement structuré pour travailler à fond ses muscles qui ont tout donné pour supporter la grossesse et l’accouchement. Pour commencer, si vous pouvez, faites une rééducation périnéale (il y a des vidéos bien faites pour ça lorsque on ne peut pas y avoir accès par le système public ou au privé). Faite par la suite du renforcement musculaire de la tête au pied. Et afin, intégrez le cardio par la marche, marche rapide, vélo, course, natation, etc. Petite parenthèse pour parler de la poussette de course. Depuis que mon bébé a 8 mois, je l’utilise plusieurs fois par semaine pour entre autres l’amener à la garderie et c’est vraiment super. Toutefois, ajoutez d’autres sorties de course sans poussette. J’ai l’impression qu’on ne bouge pas assez le tronc avec ça et je me dis qu’à la longue ça pourrait nous déséquilibrer. Je ferme la parenthèse sur la poussette. Donc, cet entraînement structuré et qui met en forme tout le corps vous permettra non seulement de tonifier votre silhouette, mais aussi vous aidera à diminuer les douleurs comme celles du dos souvent communes en post-accouchement. Finalement, entraînement diversifié parce qu’après l’accouchement, c’est tout notre corps qui doit se remettre. Il y a pleins d’autres muscles qui ont besoin de renforcement post-partum. Pensez à tout ce qui a pris de l’expansion, au changement de posture que la grossesse a demandé à votre corps et plusieurs ligaments qui ont besoin de retrouver leurs formes. Donc, trouver un programme ou plusieurs qui vont travailler le bas du dos, les abdominaux, les adducteurs (on les oublie souvent, alors qu’ils sont super liés au plancher pelvien), les fessiers, etc. Le tout de façon progressive. C’est dur de rester progressif, mais on risque d’arriver à de meilleurs résultats et capable de maintenir la charge d’entraînement à long terme.

Alterner le sommeil

La Gazelle

La deuxième astuce est d’alterner le sommeil entre les deux parents lorsque cela est possible. Nous avons commencé cette méthode à deux mois de vie de notre fils et ça m’a sauvé la vie (ma santé mentale surtout). Même si j’en ai pas profité tout de suite à cause du syndrome d’hyper vigilance qui se traduisait pour moi par la difficulté à fermer l’œil même quand justement mon conjoint prenait la relève. Mais très vite, j’ai réussi à dormir plus de deux heures par nuit. C’est vrai que je vous ai dit que nous pouvons transférer la fatigue mentale à notre corps et faire la récupération par le sommeil, mais si le sommeil est inexistant cette fatigue va se retransformer en fatigue mentale, et le cycle continue! Donc, c’est vraiment important d’essayer avec votre réalité de dormir le plus que possible. Que le conjoint soit en congé ou pas, cette alternance est essentielle à la récupération générale pour la nouvelle maman. Ce qui est dommage, c’est que si mon conjoint n’avait pas été en congé paternité à ce moment-là, nous n’aurions jamais pensé le faire. Or, congé ou pas, il faut, à mon avis cet espace de partage de sommeil comme c’est courant pour les tâches ménagères et autres au quotidien.

Faire cuire nos repas le plus possible en avance

La Gazelle

Oui, je sais, on n’a pas le temps et tu nous demandes de prendre un temps que nous n’avons pas pour cuisiner en avance? Ça parait contradictoire, mais ça ne l’est pas tant que ça. De toute façon, à moins de décider de manger des repas industriels le temps de trouver le temps, nous n’avons pas le choix de cuisiner. Alors pourquoi ne pas y mettre de l’organisation en prévoyant certaines choses. Les sauces, les viandes, les légumineuses si on les cuisine à l’état sec, ce sont des exemples d’aliments qui peuvent se préparer en avance. Le riz, les pâtes, les légumes quant à eux, ils peuvent se faire en quelques minutes pour compléter nos dîners et soupers. Pour ma part, dans les deux premiers mois, je ne pouvais même pas appliquer cette astuce. Heureusement, j’en avais cuisiné à la fin de ma grossesse et congelé par la suite. Par conséquent, en plus des repas que famille et amis m’ont apporté dans les premiers jours après accouchement, les plats que j’avais congelés m’ont beaucoup dépanné. D’ailleurs, c’est une autre astuce de demander comme cadeaux à vos amis et familles des plats. Utiles, pratiques et sûrement délicieux!

Anticiper des imprévus

Essayons de prévenir l’épuisement, car la charge mentale est bien là lorsqu’on est nouveau parent. Le fait d’anticiper des imprévus nous aide à y arriver. On ne peut pas savoir quels seront nos imprévus de la journée, mais certaines choses, il y en aura. Bébé malade, nous-même malade, bébé qui décide de ne pas dormir, éclosion à la garderie du plus vieux (oui, même si je n’ai pas parlé des frères et sœurs jusque-là, je sais qu’ils sont là), auto en panne ou encore mieux la sécheuse nous lâche (si tu es aux couches lavables comme moi, tu ne veux pas ça comme imprévu), bref, il y en a tellement. La clé, c’est de faire la place à ces imprévus. Un horaire toujours serré d’un bord à l’autre vous empêchera de faire face aux nouvelles situations sans vous donner des maux de tête. Si vous êtes quelqu’un de spontané comme moi je l’étais, vous allez vite être submergé d’un nombre de choses incalculables à faire. Si vous êtes plutôt le genre à remettre plus tard les choses, vous y serez encore l’année prochaine à régler les imprévus d’aujourd’hui. Donc, faire place aux imprévus, pour moi ça signifie alléger mon horaire, mais en avoir une; faire peu mais bien; et apprendre à s’organiser selon ce qui fonctionne pour nous.

Question d’organisation, mais comment?

La Gazelle

Oui, on entend souvent des gens dire que tout est une question d’organisation. Pour la nouvelle maman que je suis, ce n’est pas clair. Priorités, plaisir, bien-être, imprévus, comment faire? Il me vient cette révélation pendant que j’écris ces lignes: « mais, la Gazelle, tu sais comment ». La preuve c’est que depuis le début de cet article, tu parles d’organisation! Ah, c’est ça être une personne organisée? Eh oui, je me suis rendue compte que ça n’a pas besoin d’être officiel, structuré, noté sur un tableau excel pour considérer qu’on est organisé. Oui, vous êtes probablement organisé, mais à force de se comparer aux autres, vous en doutez. Si vous arrivez à jongler avec votre famille, alors vous êtes organisé. Si vous y ajoutez votre travail et que vous survivez à cela, vous êtes une personne organisée. Si vous y intégrez la course à pied ou un autre sport régulièrement, alors, vous êtes plus qu’une personne organisée.

Mais si vous êtes submergé par vos responsabilités, et que malgré l’envie de faire du sport, ça reste un rêve, je vous partage quelques autres trucs qui m’aident. Premièrement, il faut absolument se définir des objectifs au niveau de la famille, travail, loisirs, personnel, si ce n’est pas encore fait. Pourquoi fait-on ce qu’on fait? C’est quoi le résultat attendu? Un moyen sans objectif vous apportera n’importe quel résultat. Deuxièmement, il faut enlever avant d’ajouter même si je ne vous dis pas que c’est facile. Supprimez des relations qui bouffent votre temps et votre énergie, supprimez des objets qui alourdissent vos maisons, garages et cabanes, supprimez des comportements qui vous gardent à la même place à faire la même chose. De plus, faites le ménage dans vos courriels, vos réseaux sociaux, vos armoires, etc. On supprime pour récupérer des ressources à investir ailleurs. Troisièmement, il faudrait revoir notre mode autopilote. Oui, il y a des choses qu’on fait parce qu’on le fait avec aucune autre explication. On les fait parce qu’on l’a toujours fait ainsi. Si ça ne vous est jamais venu à l’esprit de remettre en question votre routine du matin, votre routine de lavage & ménage, votre routine de fin de semaine, c’est aujourd’hui que ça se passe. Rappelez-vous, c’est important de se demander pourquoi fait-on ce qu’on fait, de la manière qu’on le fait. Je vous encourage à vous inspirer des autres, au besoin pour améliorer votre façon de faire. Des fois, ce qu’on sait nous empêche d’avoir accès à ce qu’on ne sait pas, mais qui pourrait changer la donne. Laissez-moi vous faire rire un peu. Récemment, je me suis demandé pourquoi est-ce que je passe plus souvent le balai dans la maison, alors que probablement, avec l’aspirateur, je pourrais diminuer considérablement la fréquence? Eh, en Afrique il y avait des balais, mais pas d’aspirateurs. Mais tu n’es plus en Afrique et même pour certains qui y vivent en 2021, ils ont maintenant accès à cet outil qui nous facilite la vie. Eh, je ne sais pas quoi dire d’autres à part qu’une habitude est dure à remplacer. Bon, je reviens à ce que je disais sur d’autres astuces pour s’organiser. La dernière est le fait de s’imposer des contraintes afin de se mettre des nouvelles façons de faire en place pour arriver au même résultat avec moins de ressources et/ ou de temps. Par exemple, on se met une limite dans notre temps d’accomplir une tâche ou encore une limite dans notre budget. Par contre, il faut rester réaliste, ça ne fonctionne pas sur tout et tout le temps. Mais le simple fait d’essayer et de pratiquer ça peut vraiment apporter des belles surprises.

Alors qu’on parle d’adaptation, d’organisation, d’optimisation, je vous en conjure (surtout les mamans) de se défaire de cette femme qui assure sur tous les plans. Un chez-soi propre, maman parfaite, sportive sans faux pas, etc. Déjà qu’on s’en met beaucoup sur les épaules (éducation des enfants, leur bien-être, tâches ménagères, prendre soin des autres et rarement de soi), vraiment essayons de ne pas chercher la perfection dans tout. Et au cas où vous ne le saviez pas, tout n’est pas optimisable. L’organisation n’est pas tout. C’est vrai que ça nous fait gagner du temps, de l’énergie, parfois de l’argent, mais l’adaptation, c’est surtout une question de temps même si je suis la première qui n’aime pas quand on me sort cette vérité: « laisse-toi le temps ». Chaque saison de notre vie vient avec de nouveaux défis nécessitants de l’adaptation (et j’en conviens que la parentalité bat toutes les autres saisons haut la main côté adaptation), et chaque saison vient aussi avec une grâce à la hauteur. Oui, vous en êtes capables. Vous avez ce qu’il faut même quand ce n’est pas évident.

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis chrétienne et j’aime particulièrement ce verset qui me parle comme nouvelle maman: « Aucune tentation (épreuve, problème, situation, complication, etc.) ne vous est survenue qui n’ait été une tentation humaine; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter ». Alors, je m’encourage et je vous encourage à faire ce que vous pouvez pour faire cette adaptation, mais surtout l’accueillir et du reste, profitez de votre famille. C’est une belle saison et même quand elle est moins rose, elle mérite qu’on s’y consacre totalement.