Se préparer à faire ou à se faire faire un plan d’entrainement

Se préparer à faire ou à se faire faire un plan d’entrainement

Lagezelle

Pour bien planifier vos entraînements tout au long de l’année, je vous propose quelques questions qui pourront bien vous guider dans votre réflexion. Comme je suis une coureuse, je vais m’attarder sur la course à pied dans mes exemples, mais cet article s’applique à tous les sports et à tous les niveaux! Avoir un objectif accompagné d’un plan d’entraînement pour l’activité sportive qu’on veut pratiquer dans l’année est essentiel. Le fait d’avoir une idée précise de là où on veut aller, ça rend le tout tangible, motivant, concret et satisfaisant. Ce n’est pas une obligation car des personnes peuvent pratiquer une activité sportive sans avoir un objectif précis en tête, mais pour moi, c’est une source de motivation supplémentaire qui m’aide réellement.

Le quoi, le pourquoi, le comment et le quand seront nos questions à approfondir. Mais je vous préviens, il est très tentant de vouloir y répondre très rapidement pour, soit passer à autre chose ou dans mon cas, pouvoir vite me convaincre que mes plans ont du sens, alors que ce n’est pas le cas. Eh oui, alors que je pensais à quelle course officielle participer cette année, je me suis retrouvée à minimiser le « quand » et le « comment » parce que je savais pertinemment que les deux questions posaient problème dans le fond. Je vous donnerai plus de détails dans le présent article, mais sans plus tarder, parlons de notre préparation.

Le quoi
Se préparer à faire un plan d’entrainement - Courir Québec

Le quoi correspond au sport ou aux sports que vous voulez pratiquer, mais il est conseillé de commencer par un seul sport si l’objectif est de réintégrer le sport à votre quotidien. C’est le moment aussi de se demander si c’est un nouveau sport ou un sport déjà pratiqué? Si c’est un nouveau sport, est-ce que la disponibilité et la motivation sont au rendez-vous pour respecter une certaine progression? Est-ce que la santé nous permet de s’y mettre ou ce n’est pas encore le cas (idéalement optez pour un sport que vous pouvez pratiquer sur-le-champ? Avons-nous des équipements pour ou est-ce que ça prendrait un budget pour ça? Est-ce un sport à pratiquer à l’année ou seulement pour une saison? Vous préférez un sport pratiqué à l’intérieur bien au chaud ou ça serait au grand air? Vous voulez pratiquer le sport seul ou en groupe ou encore avec un entraîneur? Bref, quel sport vous convient le mieux? Par conséquent, le « quoi » mérite amplement une réflexion qui facilitera à bien des égards l’exécution de votre plan d’entraînement.

Le pourquoi
Se préparer à faire un plan d’entrainement - Courir Québec

Bon, je vais y aller vraiment direct sur ce que j’ai à vous dire là-dessus. Ne vous mettez pas au sport à cause de quelqu’un d’autre! Une amie qui vient de commencer et vous ne pouvez résister à la suivre. Un conjoint qui a fini par vous convaincre de vous mettre à l’entraînement tellement, il ou elle vous bombarde de commentaires négatifs sur votre corps. Une annonce sur un programme révolutionnaire en conditionnement physique qui vous promet un miracle. Pire encore le fait de succomber à la pression sociétale qui vous dit comment vous devriez être, quel poids est santé ou pas, après combien de mois il faut avoir perdu le poids de la grossesse, à quelle âge il faut commencer à faire attention à notre poids pour ne pas développer des maladies, le culte du corps où il ne suffit plus d’avoir une vie active, mais il faut que ça paraisse sur le corps en musculation, en taille fine, en joie débordante lorsqu’on s’entraîne (si vous ne saviez pas, je ne porte jamais un sourire quand je m’entraîne, vraiment pas! Je ne suis pas malheureuse, mais ce n’est pas le bonheur absolu), bref, ne faites rien pour personne que vous. Rassurez-vous, je ne suis pas contre l’inspiration, la motivation qui vienne des autres, les conseils bienveillants d’un ami, cette énergie dont nous avons tous besoin pour se motiver, loin de là, au contraire, je suis 100% d’accord. Mais la motivation vient trouver déjà une idée, un projet, une envie qu’on mijote déjà depuis peu ou depuis longtemps. Je suis convaincue que la motivation intérieure est la plus solide. Et même quand personne ne nous encourage plus, nous pouvons alors continuer sur notre lancée.

L’importance du « pourquoi » vient mettre en lumière notre motivation, à savoir si elle est saine, solide ou si c’est le résultat d’une pression ou excitation passagère. Rien n’empêche, dans le deuxième cas, de partir de cette idée venant d’extérieur pour réfléchir à la façon de créer une motivation plus interne, une raison personnelle de commencer ou de se remettre à l’entraînement physique.

Visez donc le plaisir pour vous avant tout! La motivation se maintient généralement lorsqu’on fait quelque chose qu’on aime et dans laquelle on se sent bien. Un plaisir pour soi facile et qui respecte nos capacités, nos limites et nos envies.

Le comment
Se préparer à faire un plan d’entrainement - Courir Québec

Pour l’instant, vous êtes peut-être encore dans l’excitation à l’idée de commencer à vous entraîner. Mais plusieurs obstacles peuvent dès le départ ralentir votre remise au sport. On pense entre autres, au temps d’investissement. D’ailleurs si vous manquez de temps pour vous entraîner, n’arrêtez pas seulement à ce constat, il peut signifier que l’activité est mal placée ou mal partagée dans votre horaire, tout simplement. Aux horaires d’entraînement, aux limitations (maladies chroniques, maladies passagères, état de notre santé mentale, grossesse, accouchement, faiblesse musculaire ou encore douleur musculaire), budget, transport, etc. Mon but ce n’est pas de vous décourager, au contraire, c’est de vous aider à bien vous préparer pour votre mise ou remise en forme. Par conséquent, le « comment » n’est pas seulement à propos de la pratique proprement dit du sport en lui-même, mais l’ensemble des éléments qui entoure cette pratique.

En plus des obstacles, je vous encourage aussi à considérer les angles morts autour de votre plan d’entraînement. Je vais parler des situations présentes ou à venir qui peuvent affecter votre sport et auxquelles vous n’auriez peut-être jamais pensé. J’ai vécu l’exemple parfait l’année passée alors que je me préparais à une course de 25 km en montagne. En résumé, c’était un entraînement difficile avec une récupération longue et accompagné de douleurs ici et là. Et je ne comprenais pas comment un plan d’entraînement pour un 25 km pouvait me mettre autant à terre que d’autres plans que j’ai fait pour des courses jusqu’à 125 km. Non, je ne me surentraînais pas. Non, ce n’était pas une nouvelle distance. Non, je ne mangeais pas mal. Notre bébé faisait quand même bien ses nuits et donc maman dormait aussi pendant une durée acceptable. Bref, beaucoup d’incompréhension, de découragement, et de frustration jusqu’au jour où j’ai décidé de consulter ma chiropraticienne que je n’avais pas vu depuis la grossesse. Et là, la révélation du siècle! Après lui avoir expliqué ma raison de consultation, la première question qu’elle m’a posée était en lien avec l’allaitement. Et moi, je me disais en moi-même: pourquoi elle me demande ça? Et c’est là qu’elle m’a parlé de l’hormone qu’on libère lorsqu’on allaite, l’ocytocine. Super pour le lien avec mon bébé, mais assez catastrophique sur mon entraînement, surtout que je visais un objectif qui demandait beaucoup à mon corps au-delà d’une mise en forme de base. Cette hormone apporte relaxation et bien-être à la maman et à son bébé, mais en même temps elle provoque un relâchement musculaire ce qui rend difficile la tonicité et l’équilibre nécessaire pour faire un sport comme la course à pied à répétition. Je suis restée sans mot! Donc, une partie de mes efforts pour me renforcer musculairement et ainsi être prête à prendre l’assaut du Mont Sainte-Anne était annulée par l’ocytocine d’où les douleurs, la fatigue et des difficultés de récupération. Heureusement, elle m’a donné des solutions pour faire ma course dans de meilleures conditions. Tout ça pour vous dire que jamais j’aurais imaginé que mon allaitement pouvait nuire à mon entraînement. J’étais au courant des quelques inconvénients comme le désagrément de courir sans avoir auparavant allaiter, mais pas plus. Voilà un angle mort important à connaître pour une maman qui pratique un sport.

Je suis convaincue que peu importe votre sexe, votre âge, votre situation familiale, votre condition physique, il y a des angles morts qui mériteraient d’être considérés pour maximiser les résultats de nos efforts. C’est peut-être l’allaitement, ou le post accouchement, ou une condition physique/psychologique qui semble inoffensive ou encore une condition avant de pouvoir te mettre à l’entraînement de façon régulière comme par exemple une perte de poids ou une mise en forme autre que le sport visé (exemple: des séances de kiné pour le dos qui fait souvent des siennes autant pour les sportifs aguerris que pour les débutants ou encore la rééducation périnéale, etc).

C’est aussi à ce moment de la réflexion qu’on va faire de la place pour des imprévus et des adaptations possibles. Comment allons-nous gérer lorsque nos plans ne vont pas se dérouler comme prévus? Comment allons-nous ajuster notre plan d’entraînement lorsque nous constatons que la progression ne se fait pas aussi vite que nous l’aurions souhaité? Comment allons-nous agir face à une blessure ou un changement dans notre horaire qui empêche la pratique du plan tel qu’il est? Comment surmonter les rechutes? Oui, la rechute, même si au début ce n’est pas envisageable, elle est normale dans un processus de changements d’habitude. En étant conscient de cela vous serez plus proactif pour trouver une solution au problème au lieu de voir ça comme un échec et de se laisser gagner par le découragement.

Si je peux vous donner un exemple avec la course à pied, je dirais ceci: courir, tout le monde ou presque peut le faire, mais courir sa vie, c’est-à-dire, insérer la course dans nos vies compliquées et chargées, c’est une autre affaire. Je me force depuis toutes ces années à faire de la course à pied une partie intégrante de ma vie. J’adapte donc ma pratique à ma vie et non le contraire. Horaire chargé, je m’adapte. Famille nombreuse, je m’adapte. Vie de couple, je m’adapte. Projets professionnels, je m’adapte. Vie spirituelle, je m’adapte. Oui, essayez de faire suivre votre pratique de sport et votre plan d’entraînement à votre vie. C’est ainsi que vous pourrez bien commencer et persévérer dans votre sport.

Le quand
Se préparer à faire un plan d’entrainement - Courir Québec

Alors là, je vais commencer par vous faire rire, même si pour moi ce n’est pas drôle puisque ce que je vais vous raconter a vraiment «scrappé» mon objectif initial pour l’année 2022. Donc, comme toutes coureuses et coureurs qui se respectent (façon de parler) vers la fin de l’année qui commencent à penser aux objectifs de l’année suivante, je me suis mise à la réflexion avec joie! J’ai pensé refaire Ultra-Trail Harricana mais un 42 km et non un 65km. J’ai considéré ultra-trail chic chocs avec un 45km. J’ai entendu parler de Bromont Ultra et je me suis arrêté sur la distance de 55 km. Mais le «quand» est venu anéantir mes rêves littéralement. C’est-à-dire que la première course se déroule en septembre, donc quatre mois après mon accouchement. La seconde, en août, à trois mois d’accouchement. La troisième course a lieu en octobre et c’est la plus éloignée de mon accouchement, mais c’est quand même à cinq mois post accouchement. Si je me fie à mon premier accouchement, j’ai eu le ok pour me remettre à la course à deux mois post accouchement.

En réalité, je n’aurais pas de temps pour me préparer à aucune de ses courses là. C’est mon mari qui m’a fait réaliser qu’en quelques mois je ne pouvais pas m’entraîner suffisamment malgré mon enthousiasme. Quelle déception! Alors quel objectif est accessible pour moi pour cette année? Je ne sais pas. Mais que veux-tu, j’aime la course à pied, mais j’aime aussi ma famille et je suis excitée à l’idée d’accueillir notre deuxième enfant parmi nous! Alors, aussi difficile que cela puisse être, tant que je n’aurais pas accouché, je ne pourrais pas bien définir un objectif pour la course. Mais que je sois au départ d’une course officielle ou pas cette année, vous risquez de me croiser cet été, mes chaussures de course aux pieds, que ça soit pour réaliser un objectif ou pour me reconnecter avec moi après l’accouchement.

Donc, pour revenir à la réflexion sur le «quand», il est important de se demander: Quand est-ce que vous voulez voir les résultats de vos objectifs? Quand est-ce que vous voulez atteindre ce niveau de forme physique? Quand est-ce que vous jugerez que l’objectif est atteint? Et si ce «quand» n’est pas raisonnable comme dans mon exemple, vous risquez de sortir de votre expérience d’entraînement avec blessures, déception, culpabilité, sentiment d’échec ou pire, l’idée que vous n’êtes pas fait pour faire du sport. Alors, je vous encourage à viser une juste progression quitte à repousser la durée de votre objectif.

Je voudrais terminer par un conseil que j’ai à cœur pour moi et pour vous. Aucun objectif ne s’accomplit de façon parfaite. Je crois que tout objectif est réalisable s’il est poursuivi au bon moment et qu’il est pour la bonne personne. Malheureusement, je crois aussi qu’un objectif vient avec ses défis et ses surprises pas toujours souhaitables et qu’au lieu d’une ligne droite, il se peut qu’on emprunte un chemin en zigzag. Donc, mon conseil, essayons de ne pas se mettre trop de pression sur l’attente de nos objectifs ni de la façon dont ils doivent se réaliser, car planifier c’est bien, mais s’adapter, c’est encore mieux. Viser la perfection, c’est à mon avis contre productif, surtout si on veut avoir du plaisir autant dans le processus qu’à l’arrivée.
Bon entrainement!

Marathon Percé 2021

Marathon Percé 2021

 

les defis de beat

Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis contente de faire mon retour à la course sur route, après pandémie, au Marathon Percé 2021. Oui c’est ce marathon qui prend la 7ème position sur les 100 avant 2030, à la place de celui de Paris qui aurait dû avoir lieu en 2020.

Un excellent choix, car Percé a été mon coup de cœur en 2020 avec la découverte de la course de trail à la Gaspésia 100. La fin de semaine que nous avons passée avec les 30 coureurs sélectionnés m’a transformé à tout jamais.

Tant et si bien que j’ai de plus en plus de difficulté à courir sur route. Maintenant, en course sur route, je m’ennuie. Je trouve les trajets fades versus ceux des montagnes qui nous enchantent avec leurs terrains variés sans oublier les surprises des habitants de la forêt.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Percé, le bout du monde
C’est loin Percé quand on habite à Montréal ou Québec. Il faut prévoir une journée de route aller et une autre pour le retour. Alors, la période idéale quand on a plus de congés est une longue fin de semaine, à moins d’être en retraite ou d’être dans la région de Percé.

Je n’habiterais pas en Gaspésie à longueur d’année. Néanmoins, y passer de longs séjours ne me dérange pas du tout, bien au contraire. Je trouve cette région reposante, ressourçant, très agréable pour y passer du bon temps entre amis.

C’est donc dans cette optique que nous avons organisé notre clôture de saison de course, pendant l’Action de grâce.

Christian et moi étions inscrits depuis 2020. Je divrais dire, heureusement, sinon je n’aurais pas osé m’inscrire de nouveau, à un autre marathon sur route.

Le marathon Percé 2021 m’a permis de renouer avec le bitume qui me donne tant de misère depuis quelques mois.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le parcours
Jean-François Tapp est l’organisateur de cette belle organisation. Je vous ai déjà parlé de lui à plusieurs reprises pendant la Gaspésia 100 en 2020.

Ben, c’est le même, dans le costume de coureur sur route cette fois-ci.

Toujours aussi comique et brillant dans ses explications. Il anime et présente le déroulement de la course avec simplicité, j’adore son côté familial qu’il apporte en nous décrivant le parcours.

Le 42.2 km est un aller-retour. Tu reviens avec les coureurs du demi qui prennent leur départ à 21.1 km, deux heures plus tard. La mer nous accompagne tout le temps, tu ne là quittes pas des yeux très souvent, je dirais même rarement.

Cela nous permet d’encourager beaucoup de coureurs. Sinon c’est comme dans une trail, tu cours seul tout le long, si tes amis ne sont pas à ton pace.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Beaucoup d’amis
Partir entre amis pour faire un marathon est très différent au niveau émotionnel.

La préparation d’avant course dans la grande maison familiale apporte son lot d’anecdotes et de fou rire qui n’existent pas autrement. L’antistress des uns, la comparaison des autres faits que nous baignons dans une atmosphère féérique, légère avec un goût d’amour et d’humour.

Nathalie Landry, Nathalie Roy, Nancy Fiset et moi-même étions sur le marathon, puis Sylvia Storat, Isabelle Racette, Danny Baldassarre et Christian Vallée couraient le demi, Julie Doré faisait le 10 km, sans oublier notre supporter JP Noël.

Nous partions tous dans l’idée de finir notre distance respective dans la joie et la bonne humeur. Une petite organisation donne un marathon chaleureux. Nous avons un numéro de dossard, mais les gens vous connaissent et vous reconnaissent. Cela donne une belle chimie entre coureurs, organisateurs, bénévoles et supporters.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Les comparables
Nous sommes une trentaine de coureurs, beaucoup de filles selon JF par rapport aux autres années. C’est ma première participation avec si peu de coureurs, mais j’aime ça.

Ce parcours me fait penser à l’Isles Aux Coudres dans la section des marécages, ainsi qu’à mon marathon au Mont St-Michel en France. Ici, c’est le Rocher Percé qui nous semble proche, mais qui est encore si loin. Cela est comparable au Mont St-Michel que tu vois pratiquement tout le long de ta course, mais qui est si long à atteindre, toujours en bordure de mer aussi.

Quant à la tête d’Indien, il faut avoir un peu d’imagination ou être Gaspésien pour la voir… Enfin pour moi, ce n’est pas flagrant, faut dire que je n’ai jamais vu d’indien en vrai non plus…
Sur les 7 marathons enregistrés que j’ai faits il devient mon préféré, suivi par Ottawa, Mont St-Michel, 2X Toronto puis 2X Montréal.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Encourager en courant
Le paysage est tellement fascinant, qu’il est très facile de se laisser distraire et de courir sans s’en rendre compte.

Les kilomètres passent malgré la difficulté, mais tout va bien. Tout est calme, on écoute juste ton souffle, quelques voitures de personnes qui nous encouragent. Les familles ou amis d’autres coureurs qui sont là à multiples reprises sur le parcours pour nous encourager.

Puis les coureurs de tête sont déjà sur leur retour, wow, c’est excellent. Je compte rapidement, j’ai déjà 6 km d’écart avec le premier coureur. Oh, oh, ce n’est pas très flatteur pour moi, mais c’est la réalité. J’y vais à mon rythme avec ce que je peux donner de meilleur aujourd’hui.

Je croise mon amie Nancy avec qui j’ai couru les 4 premiers km avant de faire ma première mini pause pour ma tête. Nous avons 2 km d’écart maintenant. Je l’informe qu’elle est 4ème chez les femmes.

Enfin les coureurs du demi arrivent. Je ne reconnais pas Danny qui me salue, il est trop dans le peloton puis Sylvia et Christian. Je lui explique que c’est difficile, car j’ai souvent mal à la tête, je marche fréquemment pour ralentir le tempo du marteau qui frappe sur les tempes. Nous avons 1 km d’écart.

Puis c’est au tour des 2 Nathalie(s), nous avons 500 mètres d’intervalle environ.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le retour
Quand je fais demi-tour, je pensais que j’étais dans les dernières peut-être 2 ou 3 ensuite, mais pas plus.

Je demande au ravito mais ces derniers me confirment que non pas du tout il y a encore des coureurs. Bon je peux dire au revoir à la lanterne du perdant.

Je me surprends à rattraper et dépasser d’autres coureurs, je m’assure que tout va bien pour eu et je valide qu’il n’ait pas besoin d’assistance. Entre les crampes pour un, la fatigue pour un autre, un mauvais entraînement, une mauvaise nuit, plus le goût de courir tout ça fait que je gagne 6 places alors que moi-même j’ai mon gros mal de tête.

Je pense que je peux me permettre de poursuivre, car je sais comment calmer mes maux de tête quand il frappe, car je sais à quoi c’est dû.

Je conserve cet avantage jusqu’à la fin, tant et bien qu’en arrivant, j’ai le goût de courir encore, je reste sur ma faim, car je n’ai pas pu courir à mon allure afin de ménager ma tête.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Podium 3ème position
Dans chaque course que j’ai faite et que l’on croisait des coureurs, j’ai toujours donné les positions des 4 premiers gars et filles.

Cela dans le but de booster le 2ème à la 1er, le 3ème à la 2ème etc… Je n’ai jamais eu la chance jusqu’ici de savoir réellement si cela faisait la différence dans la tête des coureurs.

En tous les cas pour moi ça me pousserait à aller chercher la place en avant, et là c’est exactement ce qui s’est passé avec mon amie Nancy Fiset.

Et oui, cela a eu l’effet d’une petite poussée de l’ego pour aller chercher la 3ème position.

Quand je suis arrivée et qu’elle m’a dit qu’elle a réussi à dépasser la fille devant elle, wow que j’étais contente. Pour une fois j’ai eu la confirmation que de donner la position à certaines étapes pouvait pousser les coureurs à en donner plus.

Je sais que ce n’est pas facile et notre chère Nancy l’a fait et a réussi à garder sa position.

Quelle fierté pour toutes les CDF de clôturer la saison avec ce podium pour notre belle Nancy Fiset.

Merci aux organisateurs, bénévoles, supporteurs, coureurs et amis extraordinaires. On refait ça la saison prochaine.

Bon hiver à tous !

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Revoir son entraînement

Revoir son entraînement

Alors nous voici de retour, après des fêtes de Noel qui avaient un peu un goût de déjà-vu.

Pour ceux qui comme moi poursuivait leur entraînement durant cette période où nous nous permettons plus et moins, vous vous retrouverez peut-être dans ces quelques lignes.

Plus de nourriture et pas toujours du premier choix pour aider notre corps dans l’entraînement, plus d’alcool, qui souvent nuira à un sommeil réparateur, une alimentation contenant plus de sucre qui nous fera avoir des montées d’énergie suivi de baisse flagrante.

Moins de sommeil … nous nous couchons souvent plus tard, après être repu d’un gros repas.

Le corps a besoin de sommeil, afin de bien se réparer. Un mauvais sommeil qui nuit à la récupération favorisera les blessures, ou parfois juste des petits inconforts qui perdureront plus longtemps que désiré.

Bref, si nous sommes capables de maintenir l’entrainement dans ces conditions, nous sommes tous pas mal au courant que nous n’obtiendrons surement pas les scores de notre vie… , ok et puis après ? Ne nous offrons pas le plus beau des cadeaux ? Un entrainement libre de toutes contraintes, réalisé en dehors des heures prescrites.

Moi mon pic d’énergie se pointe le matin. Alors je vais courir toujours le matin et si je dois repousser à plus tard dans la journée, ce ne sera pas de gaité de cœur.
Durant ces dernières fêtes, je me suis fait ce cadeau.

En fait, ce cadeau, je me le suis fait depuis plusieurs semaines déjà, mais j’apprends à en profiter entraînement après entraînement.
J’avais tendance à être une maniaque des chiffres.

Du nombre de kilomètre parcourus, je m’assurais toujours de bien faire arriver les chiffres… pas de 15.3km pour moi… que non. Un beau 15km net ou bien 15.5km … Mais pas de demi-mesure.
Même chose pour mon cumulatif de semaine. On ne trouvait pas de 47.2km /semaine…. Mon dieu, j’aurais été me faire une petite course pour m’assurer de finir la semaine à 50km, Mais qui va courir pour un 2.8km, alors j’aurais fait monter le millage.

Ce fût longtemps un de mes moyens pour pousser ma machine un peu, par la justification de ses chiffres.

Mon cadeau : Laisser aller… Et je m’amuse tellement plus.

J’ai passé une année et plus à maintenir 45km /semaine. De quelle façon je l’ai réalisé, 3x 15 km. De cette façon je m’assurais de ne pas nécessairement courir à chaque jour. Je m’octroyais des jours de repos. Je m’assurais aussi de maintenir des sorties suffisamment longues même l’hiver.

Un ami m’a dit un jour lors d’une discussion qui suivait un entrainement commun, ne sous-estimes jamais les petits entrainements. Comme il m’expliquait, on ne court pas un 5 km à la même vitesse qu’un 15km. Ça c’est certain!!

Il m’a fait alors réaliser que je ne courrais plus jamais (sauf rare exception) de petites distances.

J’avais également trouvé lors de mes analyses, que je semblais ‘’stagner’’, je ne courrais plus aussi vite qu’avant, pourtant je me trouvais plus en forme que jamais.

C’est aussi en voulant augmenter le cumulatif par semaine, que je me suis bien rendu compte que je devrais remettre ces petits entrainements.
J’ai réalisé tout ça en vue de mon ultra marathon.

Mais ce n’est que depuis le post ultra, que je me suis vraiment mise à ‘’jouer’’ avec mes entrainements. J’y prends vraiment du bonheur à le faire.

Je m’assure bien sûr de maintenir un minimum de km semaine, car le volume est important dans les grandes distances. Mais je ne me force plus à sortir 3x semaines pour faire une distance donnée. Mais je m’adapte au lieu d’être d’une rigidité extrême.

Si un matin, comme ce matin, 3 janvier ou il fait -19 degrés au réveil, je ne la sens pas pour aller faire une longue sortie dehors, ben, ce n’est pas grave : Recalcul en cours… 😉 J’en profite donc pour faire mes intervalles sur tapis roulant, bien au chaud. Je jumelle à ça un peu de musculation, et tant qu’à être dans mon gym, on saute sur le vélo pour faire une petite demi-heure. J’ai comme résolution d’augmenter mon entrainement croisé. Alors qui sort grande gagnante de cette belle matinée froide ? C’est moi !!! 😊

Normalement le lundi, j’allais courir dans les sentiers du mont St-Bruno, projet mis un peu sur la glace, mais pas abandonné… Bref je faisais l’entrainement qui me demandais le plus en début de semaine. Ma fin de semaine étant pour activité autres : ornithologie, photographie, rénovations et projets divers, mais période durant laquelle mon corps pouvait se reposer de la course.

Si je veux pouvoir maintenir mon cumulatif et éventuellement l’augmenter en vue d’une épreuve, je devrai courir plus souvent. Alors voilà le retour des entrainements moins longs. 😊 Pas envie de courir 5 x 15km par semaine, toujours à la même vitesse, et rappelez-vous, je demeure en campagne, alors toujours variés ses trajets est quasi impossible.

Moins long ne voudra pas dire moins difficiles, loin de là, car j’incorpore maintenant du déniveler sur tapis roulant et les fameux intervalles.

Le déniveler sur tapis roulant dans mes contrées ou les routes sont plus que plates est nécessaire en vue d’un ultra marathon en trail. Et le retour de mes entraînements en intervalles a fait que ma vitesse en a été augmenter. Pourtant, je ne regarde pas ma montre pour constater à quelle vitesse je cours. Mais en revenant j’aime toujours me faire ce plaisir qu’est cette petite analyse. Et force est de constater que certains kilomètres se font plus rapidement qu’avant.

Même quand je vais courir sur le terrain de golf en arrière de chez moi je reviens avec de meilleurs résultats. Je ne pousse rien, on dirait seulement que cela devient plus facile.

Une journée ou aller courir dehors me tente moins, je cour sur mon tapis roulant et j’en profite pour me pousser un peu. Alors je viens à pouvoir réapprécier de courir vite. Une confiance en moi revient, et j’apporte cette confiante lors de la prochaine sortie sur route. Bon souvent je trouve ça long courir sur tapis roulant, surtout depuis que je cours en trail, ou le paysage est variant… Alors le faire plus rapidement, et parfois moins longtemps me forcera à me faire une petite distance d’appoint.

Donc je donne raison à mon ami qui me disait de ne pas sous-estimer les ‘’petits’’ entrainements, ils feront partie intégrante d’un TRÈS bon entraînement.

J’ai moins de lignes directrices, je vois au jour le jour ce que je ferai. De toute façon je sais que je m’entraînerai, reste à savoir comment, l’endroit et ce que je ferai.

Rappelez-vous aussi que je m’entraîne seule depuis des années, sans coach. Peut-être qu’en avoir eu un, j’aurais appris plus vite, mais je me plais en pensant que je continu d’apprendre, et surtout je continue de courir, toujours sans blessure année après année.

C’est aussi une façon pour moi de trouver la motivation.

Et durant ces 2 dernières semaines, congé des fêtes, j’ai mis à profit ces petites ‘’notions’’ apprises.

Un jour nous sommes revenus d’une promenade qui n’avait pas donné de superbes résultats d’observations ornithologiques.

Il neigeait à plein ciel. Mais le paysage était magnifique. Sur la route, j’aperçois un joggeur en bordure de route. Et sachant que je n’avais pas couru le matin, et que maintenir 50km /semaine ça prend de la place, j’annonce à mon conjoint, comme aussi un peu pour finir de me convaincre que j’allais le faire; qu’en arrivant à la maison j’allais me faire une petite course sur le golf. Rien de majeur la, un petit 5 ou 6 km…

J’en profite pour chausser ma nouvelle tuque et essayer mes nouveaux écouteurs, ah fameux gadget #cadeauxdenoel 😉

Me voilà revenue à la maison en train de m’habiller pour aller courir, même ma fille habituée à me voir courir le matin me regarde avec scepticisme… Et moi toujours pour convaincre, bah je vais essayer ça… mais pas une longue.

Et je pars…

Sur le golf, je croise des marcheurs… qui me regarde avec mes running shoes fouler les mêmes sentiers qu’eux chausser de leurs grosses bottes d’hiver, mais tout le monde souris, c’est la période des fêtes après tout…

Le soleil se couche tranquillement, et donne les couleurs que j’adore au terrain de golf enneigé. En sortant des pistes du golf pour traverser le stationnement, petit pincement au cœur, les lumières des autos sont allumées pour circuler… OK et je ne suis pas rendu, petit stress tout agréable embarque…

Je refais mon sentier dans les bois en sens inverse pour revenir vers la maison, lorsque je mets le pied dans la rue, il me reste environ 1km de ‘’route’’ à faire avant de rentrer dans mon quartier.

Une dizaine de minutes plus tard, me voici revenue à la maison. Cela m’aura fait faire un magnifique 8.5km.

Une bonne douche le sourire aux lèvres plus tard et on s’en va prendre l’apéro dans le spa (ben oui, vacances de Noel 😉) avec mon conjoint qui se fait raconter combien cette course a été magique.

Sur strava, une plateforme de sportif, j’ai intitulé cette course, : courir à l’heure bleue.

Voilà un magnifique cadeau que je me suis fait. Oh par grand-chose pour certains, mais pour les gens qui comme moi, peuvent avoir de la difficulté à sortir d’une stricte routine, je tenais à partager que ça fait vraiment du bien oser autre chose 😊

Bon début d’année à tous….

Christine

Il faut oser en tout genre, la difficulté c’est d’oser avec sagesse.
*Bernard Fontenelle