Être dans la tête d’un coureur
Vivre tous les sentiments du monde en même temps , Syn : Être dans la tête d’un coureur
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir frustré? J’imagine surement que oui. Comme toute personne normalement constituée, il s’agit d’un sentiment parfaitement normal à ressentir dans certaines situations.
Le dictionnaire Larousse nous donne la défénition que voici;
Frustration : État de quelqu’un qui est frustré, empêché d’atteindre un but ou de réaliser un désir.
Bon là, vous vous demandez, mais elle s’en va ou avec ses skis ou ses running shoes? Rassurez-vous, j’y arrive.
En fait la pratique de sport, dans ce cas-ci la course à pied, peut comporter son lot de frustrations.
La météo, les conditions routières, le chemin emprunté, des batteries à plat, de mauvais échanges avec des automobilistes… et j’en passe, sont toutes des situations ou la frustration se fera sentir. Mais j’aimerais vous parler de ma dernière situation de ‘’frustration’’, j’ai choisi de le mettre en guillemets car encore aujourd’hui je ne sais pas si j’ai vécu le bon sentiment. Il peut aussi s’agir d’un mélange de sentiments.
Ce qui me suivent ou me lisent, savent que le 11 septembre prochain j’aspire à courir mon premier ultra marathon. Dans les faits, je cours depuis plusieurs années, 9 marathons à mon actif, mais malgré tout, la distance envisagée de 65km en trail s’il-vous-plait, vient avec un entrainement plus poussé. Autant dans les kilomètres à courir, la musculation et les choix alimentaires.
Mais voilà, une course en automne, signifie un entrainement avec une portion qui se fera durant l’été, et ouiiii, durant les vacances… Ahhh là maintenant vous voyez ou je m’en vais.
Alors me voici à organiser nos vacances, aux Îles de la Madeleine…. Paradis incontesté de plage, de repos, de zénitude, d’ornithologie et potentiel photos partout où l’on regarde. Mais là moi, j’ai signé pour une course avec un dénivelé de ?? ah oui, un chiffre que je me pratique à oublier 😉. Donc, moi qui pratique les sentiers (bien que légers) du Mont St-Bruno et Orford (3 reprises) comment ne pas perdre toute l’expérience et endurance acquise durant les dernières semaines.
Nous avions choisi d’allonger nos vacances avec entre autres une nuit à l’ïle d’Orléands, en face de Québec avant de nous rendre tranquillement vers le traversier. Je m’étais comme fait un plan de course, pour ne pas tout perdre, 2 semaines, c’est quand même 2 semaines. Bon, mon conjoint qui est compréhensif et tente toujours de calmer mes angoisses, doit entendre cette fois-ci mes plans de courses qui je l’espère feront l’unanimité.
Comme nous serons en face de Québec le premier samedi des vacances, en secret je vais vérifier les sentiers possibles à faire au Mont Ste-Anne. Je lis aussi sur une page Facebook à laquelle je suis abonnée les commentaires de tout un chacun. Je trouve le QMT25 qui serait balisé toute l’année. Un bon dénivelé à y faire… J’en parle à mon homme, qui m’encourage à le faire, même si pour lui cela voudra dire, prendre une promenade seule en compagnie de notre toutou.
Donc me voilà avec au moins une course d’organisée qui me fera pratiquer ce pourquoi j’ai signé. Mais la deuxième semaine je serai aux Îles… terrain somme toute assez plat. Sans grande montagne. Je tente de penser à faire le sentier de la butte ronde en me disant que si je le fais aller/retour plusieurs fois, j’aurai au moins ça de pris.
Le QMT25 me faisait quand même peur… le faire seule. Ne sachant pas trop dans quoi je m’embarquais. Mais j’y tenais. Mes pensées étant préoccupées par cette course, j’avais un sentiment partagé du fait que les vacances approchaient. Normalement en vacances, je peux faire une distance, mais faire distance et dénivelé, et jamais une aussi longue distance.
Le matin des vacances on fait un arrêt ornitho-photo d’une rareté. Cela rime avec vacances…. Mais dès que nous rembarquons dans l’auto, me revoilà en mode de course. Il nous reste un bon 2 heures trente à rouler. Le soleil veut sortir et nous promet une chaude journée et un facteur humidex assez élevé.
Je prendrai le départ de cette course vers 10 :45. Loin de mes habitudes, car normalement je débute ma course toujours maximum à 09 :00. Bref; Souris tu es en vacances…. Bien que je sentisse l’être après ce défi réalisé. Je fût impressionnée par beaucoup, moi-même… c’est positif 😉 le sentier en lui-même, la réalité du défi en lui-même… On a joué dans du fragile pour moi, je souffre de vertige… Mais pas le temps de s’apitoyer sur soi, awoye avance ça va passer.
Me voilà à me servir de la ose au chalet sur le parcours mise à la disposition des randonneurs, je l’avais aussi lu sur Facebook, elle devait ne pas être évidente à trouver, mais un spécial pour moi, elle était bien accrocher à la vue sur une pancarte.
Je ne rêve que d’une bonne bière froide…
Et je termine le parcours comme dans une autre sorte de vertige…un état second. Me disant :
• Bon là je suis en vacances
• Réalises-tu que tu viens de réaliser un méga beau défi
• Je n’en reviens pas de ce que j’ai parcouru, on était loin des sentiers de mon terrain de pratique de d’habitude. Avec les premiers kilomètres totalement dans la boue ou les randonneurs faisaient demi-tour
• Ok, mais avoir été en septembre il me restait encore 40 km à faire
Durant la soirée et les jours suivants, je suis restée dans ce semi état second, ou fierté et un peu de frustration se mêlant alégrement au rythme de mes pensées.
Pourquoi frustrée?
• Me semble que je n’ai pas profité comme il faut de ce beau parcours
• J’aurais dû débuter la course plus tôt, ça m’aurait évité de partir en plein chaleur
• Cette course faisait partie de mes vacances, pourquoi dois-je me sentir être en vacances seulement après l’avoir terminée
Le reste de la première semaine, ayant de la route à parcourir pour nous rendre au traversier, la course n’avait pas beaucoup de place. J’ai pu placer 1 ou 2 petits 5 à max 7 km de distance.
Sentiment de frustration :
• Tu avais monté ton kilométrage à 76km la semaine dernière en 5 sorties, là tu régresses.
• Oui, mais je suis tout de même en vacances
• Et bla bla bla, vous comprenez 😉
Ma deuxième de vacances posséda son lot de frustration, la première je n’y pouvais rien, miss météo n’a pas été tendre, pas de chaleur et pas beaucoup de soleil. Étant aux Îles de la Madeleine qui possède des kilomètres et kilomètres de plage, je ne pouvais ni ne voulais dire à mon homme, bon ben je reviens dans 2 heures, quand le soleil se pointait enfin …
Non, je me contentais d’aller courir un petit 5 km rapide. Hop la douche et nous étions partis. Et pas non plus à chaque jour…
Des sentiments partagés entre ma course, et mon inscription à un ultra. À maintenir un minimum tout en pouvant profiter de cet endroit paradisiaque.
La butte ronde vous vous demandez? J’ai abandonné le projet, nous étions dans cette région après une excursion. Nous nous y sommes rendus, mais l’avons monté en marchant. Une course intense en vacances vient avec beaucoup d’organisation. La douche après la course, croiser des gens en vacances qui profitent etc…
J’aurais surement aimé me frotter à cette côte, car le petit déniveler est sur une très courte distance donc peut devenir très intéressant. Mais j’ai accepté de ‘’prendre’’ des vacances.
Ma deuxième semaine à donc totalisée un tout petit 18 kilomètres. Malgré tout je n’ai pas vécu que de la frustration, j’ai réalisé de belles choses aussi.;
• Un 5 kilomètre réalisé avec une moyenne de 5.06/min par kilomètre, ça faisait longtemps que je n’avais pas couru aussi rapidement. Comme je fais de plus longues sorties, elles ne sont pas aussi rapidement que les petites.
• Mon tendon d’Achille gauche avait besoin de cet allègement
• Sans que je m’en rende compte mon esprit et mon corps en général aussi.
Toutes ces questions et mélanges de sentiments, j’ai décidé de vous en parler, une sorte d’exutoire pour moi et peut être pour vous, qui n’avez peut-être jamais partager ces sentiments avec personnes, vous verrez que vous n’êtes pas seuls.
Je ne crois pas avoir besoin de thérapie ou autre… j’aime ma vie, en fait je ne la voudrais pas autrement. Se poser autant de questions est pour moi une façon de réaliser que je prends les choses à cœur, pas nécessairement au sérieux, mais à cœur.
Je me dis aussi profite. Profite de ce premier Ultra-marathon. Quand on court un marathon, le temps limite pour réaliser la course devient une notion floue à laquelle on n’accorde pas vraiment d’importance si on court à une vitesse moyenne. Mais un Ultra a des ‘’cut off’’ je suis encore aujourd’hui à me demander si je pourrai franchir la ligne d’arrivée dans les temps.
Voici donc sur quoi j’avais le goût de vous parler avec cet article. Quand il sera publié, j’aurai peut-être fait mon Ultra (11 septembre). J’espère de tout cœur qu’il se déroulera bien.
J’espère franchir la ligne d’arrivée dans les temps. Sinon, je profiterai… Tout autant que j’ai profité de l’entrainement. Pouvoir courir avec un ami dans son terrain de jeu. Voir tous ces cerfs de Virginie dans Mon nouveau terrain de jeu. Faire l’essai d’un paquet de bidule…. Faire ce fameux QMT à Québec.
Mais alors vous dites-moi, ressentez-vous parfois aussi un mélange de sentiments de ce genre ? 😊
Citation :
Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera.
Boudha