Marathon Percé 2021

Marathon Percé 2021

 

les defis de beat

Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis contente de faire mon retour à la course sur route, après pandémie, au Marathon Percé 2021. Oui c’est ce marathon qui prend la 7ème position sur les 100 avant 2030, à la place de celui de Paris qui aurait dû avoir lieu en 2020.

Un excellent choix, car Percé a été mon coup de cœur en 2020 avec la découverte de la course de trail à la Gaspésia 100. La fin de semaine que nous avons passée avec les 30 coureurs sélectionnés m’a transformé à tout jamais.

Tant et si bien que j’ai de plus en plus de difficulté à courir sur route. Maintenant, en course sur route, je m’ennuie. Je trouve les trajets fades versus ceux des montagnes qui nous enchantent avec leurs terrains variés sans oublier les surprises des habitants de la forêt.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Percé, le bout du monde
C’est loin Percé quand on habite à Montréal ou Québec. Il faut prévoir une journée de route aller et une autre pour le retour. Alors, la période idéale quand on a plus de congés est une longue fin de semaine, à moins d’être en retraite ou d’être dans la région de Percé.

Je n’habiterais pas en Gaspésie à longueur d’année. Néanmoins, y passer de longs séjours ne me dérange pas du tout, bien au contraire. Je trouve cette région reposante, ressourçant, très agréable pour y passer du bon temps entre amis.

C’est donc dans cette optique que nous avons organisé notre clôture de saison de course, pendant l’Action de grâce.

Christian et moi étions inscrits depuis 2020. Je divrais dire, heureusement, sinon je n’aurais pas osé m’inscrire de nouveau, à un autre marathon sur route.

Le marathon Percé 2021 m’a permis de renouer avec le bitume qui me donne tant de misère depuis quelques mois.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le parcours
Jean-François Tapp est l’organisateur de cette belle organisation. Je vous ai déjà parlé de lui à plusieurs reprises pendant la Gaspésia 100 en 2020.

Ben, c’est le même, dans le costume de coureur sur route cette fois-ci.

Toujours aussi comique et brillant dans ses explications. Il anime et présente le déroulement de la course avec simplicité, j’adore son côté familial qu’il apporte en nous décrivant le parcours.

Le 42.2 km est un aller-retour. Tu reviens avec les coureurs du demi qui prennent leur départ à 21.1 km, deux heures plus tard. La mer nous accompagne tout le temps, tu ne là quittes pas des yeux très souvent, je dirais même rarement.

Cela nous permet d’encourager beaucoup de coureurs. Sinon c’est comme dans une trail, tu cours seul tout le long, si tes amis ne sont pas à ton pace.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Beaucoup d’amis
Partir entre amis pour faire un marathon est très différent au niveau émotionnel.

La préparation d’avant course dans la grande maison familiale apporte son lot d’anecdotes et de fou rire qui n’existent pas autrement. L’antistress des uns, la comparaison des autres faits que nous baignons dans une atmosphère féérique, légère avec un goût d’amour et d’humour.

Nathalie Landry, Nathalie Roy, Nancy Fiset et moi-même étions sur le marathon, puis Sylvia Storat, Isabelle Racette, Danny Baldassarre et Christian Vallée couraient le demi, Julie Doré faisait le 10 km, sans oublier notre supporter JP Noël.

Nous partions tous dans l’idée de finir notre distance respective dans la joie et la bonne humeur. Une petite organisation donne un marathon chaleureux. Nous avons un numéro de dossard, mais les gens vous connaissent et vous reconnaissent. Cela donne une belle chimie entre coureurs, organisateurs, bénévoles et supporters.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Les comparables
Nous sommes une trentaine de coureurs, beaucoup de filles selon JF par rapport aux autres années. C’est ma première participation avec si peu de coureurs, mais j’aime ça.

Ce parcours me fait penser à l’Isles Aux Coudres dans la section des marécages, ainsi qu’à mon marathon au Mont St-Michel en France. Ici, c’est le Rocher Percé qui nous semble proche, mais qui est encore si loin. Cela est comparable au Mont St-Michel que tu vois pratiquement tout le long de ta course, mais qui est si long à atteindre, toujours en bordure de mer aussi.

Quant à la tête d’Indien, il faut avoir un peu d’imagination ou être Gaspésien pour la voir… Enfin pour moi, ce n’est pas flagrant, faut dire que je n’ai jamais vu d’indien en vrai non plus…
Sur les 7 marathons enregistrés que j’ai faits il devient mon préféré, suivi par Ottawa, Mont St-Michel, 2X Toronto puis 2X Montréal.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Encourager en courant
Le paysage est tellement fascinant, qu’il est très facile de se laisser distraire et de courir sans s’en rendre compte.

Les kilomètres passent malgré la difficulté, mais tout va bien. Tout est calme, on écoute juste ton souffle, quelques voitures de personnes qui nous encouragent. Les familles ou amis d’autres coureurs qui sont là à multiples reprises sur le parcours pour nous encourager.

Puis les coureurs de tête sont déjà sur leur retour, wow, c’est excellent. Je compte rapidement, j’ai déjà 6 km d’écart avec le premier coureur. Oh, oh, ce n’est pas très flatteur pour moi, mais c’est la réalité. J’y vais à mon rythme avec ce que je peux donner de meilleur aujourd’hui.

Je croise mon amie Nancy avec qui j’ai couru les 4 premiers km avant de faire ma première mini pause pour ma tête. Nous avons 2 km d’écart maintenant. Je l’informe qu’elle est 4ème chez les femmes.

Enfin les coureurs du demi arrivent. Je ne reconnais pas Danny qui me salue, il est trop dans le peloton puis Sylvia et Christian. Je lui explique que c’est difficile, car j’ai souvent mal à la tête, je marche fréquemment pour ralentir le tempo du marteau qui frappe sur les tempes. Nous avons 1 km d’écart.

Puis c’est au tour des 2 Nathalie(s), nous avons 500 mètres d’intervalle environ.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Le retour
Quand je fais demi-tour, je pensais que j’étais dans les dernières peut-être 2 ou 3 ensuite, mais pas plus.

Je demande au ravito mais ces derniers me confirment que non pas du tout il y a encore des coureurs. Bon je peux dire au revoir à la lanterne du perdant.

Je me surprends à rattraper et dépasser d’autres coureurs, je m’assure que tout va bien pour eu et je valide qu’il n’ait pas besoin d’assistance. Entre les crampes pour un, la fatigue pour un autre, un mauvais entraînement, une mauvaise nuit, plus le goût de courir tout ça fait que je gagne 6 places alors que moi-même j’ai mon gros mal de tête.

Je pense que je peux me permettre de poursuivre, car je sais comment calmer mes maux de tête quand il frappe, car je sais à quoi c’est dû.

Je conserve cet avantage jusqu’à la fin, tant et bien qu’en arrivant, j’ai le goût de courir encore, je reste sur ma faim, car je n’ai pas pu courir à mon allure afin de ménager ma tête.

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Podium 3ème position
Dans chaque course que j’ai faite et que l’on croisait des coureurs, j’ai toujours donné les positions des 4 premiers gars et filles.

Cela dans le but de booster le 2ème à la 1er, le 3ème à la 2ème etc… Je n’ai jamais eu la chance jusqu’ici de savoir réellement si cela faisait la différence dans la tête des coureurs.

En tous les cas pour moi ça me pousserait à aller chercher la place en avant, et là c’est exactement ce qui s’est passé avec mon amie Nancy Fiset.

Et oui, cela a eu l’effet d’une petite poussée de l’ego pour aller chercher la 3ème position.

Quand je suis arrivée et qu’elle m’a dit qu’elle a réussi à dépasser la fille devant elle, wow que j’étais contente. Pour une fois j’ai eu la confirmation que de donner la position à certaines étapes pouvait pousser les coureurs à en donner plus.

Je sais que ce n’est pas facile et notre chère Nancy l’a fait et a réussi à garder sa position.

Quelle fierté pour toutes les CDF de clôturer la saison avec ce podium pour notre belle Nancy Fiset.

Merci aux organisateurs, bénévoles, supporteurs, coureurs et amis extraordinaires. On refait ça la saison prochaine.

Bon hiver à tous !

Marathon Percé 2021 - Courir Québec

Mon 5ème marathon

Mon 5ème marathon

C’est mon 5ème marathon. Le dernier date d’octobre 2019. Je peine encore à réaliser que nous ayons dû patienter tout ce temps avant de renouer avec un 42.2 officiel. Peu importe, deux ans plus tard et près de 7 000 kilomètres d’entraînement dans les jambes, me voici sur la ligne de départ à Val-David.

Le plan est simple; parcourir 42,195KM en 2hrs45, soit 3:55/KM. Or, courir un marathon à cette vitesse est en effet simple sur papier, mais ce n’est pas facile. Il y a une différence.

L’organisation est bien rodée et le départ est donné à 8hrs00 pile. Mon ami Mathieu et moi avions déjà convenus de courir ensemble. On se permet quelques dépassements dans les premiers mètres et on fait tôt de remarquer deux gars de Sherbrooke qui courent ensemble au loin. Ils semblent bien déterminés à courir côte à côte. Arrivés à leur hauteur, Mathieu et moi leur lançons quelques mots et des encouragements. Ils nous laissent ensuite filer.

Mathieu et moi échangeons sur la beauté du paysage à plusieurs endroits. Le pace est rapide, mais la descente se fait sentir. L’effort perçue est négligeable et la température est idéale. Un coureur se joint graduellement à la conversation. Il reste quelques kilomètres avec nous et vers la marque du 12 ou 13ème il décide de ne pas suivre l’allure imposée. La suite des choses lui donnera raison parce qu’il terminera la course devant nous en 2hrs45:00:00. Je sais ce que vous vous dites, il aurait effectivement au moins pu faire un sous la barre des 2hrs45 s’il n’avait pas été aussi rigide ave les chiffres ronds. Le pauvre… 😉

Un autre coureur, Philippe, se met aussi à échanger avec nous. Je le qualifierais de coureur expérimenté. Il jouera au Yo-yo avec nous aux aléas de notre allure et des descentes sur le parcours. Sa femme l’attend au 17ème kilomètre pour lui donner sa  »boisson de mon’oncle », selon ses dires. À ce stade, au 17ème, ma montre m’indique une allure moyenne de 3:49/km depuis le départ. C’est bien plus rapide que ce que je souhaitais. Je commence alors à jongler avec l’idée de ralentir, bien que les sensations soient encore excellentes. Je décide finalement de laisser filer Mathieu aux alentours de la demie. Il semble bien  »en jambes », comme on dit. Je passe ainsi sur le tapis du 21.1K en 1:22:09, sur la cible. Ça va toujours et j’essaie de rester concentré sur les sensations et la forme. Philippe et moi jouons encore au Yo-yo et vers le 24ème un des coureurs de Sherbrooke revient de l’arrière et me dépasse en trombe. Cela faisait un moment que je n’avais pas regardé ma montre. Ouf! La réalité est brutale car je suis un peu au-dessus de 4:00/KM et ma moyenne affiche maintenant 3:53/KM. C’est toujours sous l’objectif, mais je sens le doute m’envahir. Philippe me dépasse aussi…pour de bon. Ouch! Je suis au 25ème et ça ne va plus.

Je réalise que je bloque à +-4:05/km et que ma concentration est fragile. Je sais que l’objectif me glisse entre les doigts. C’est la première fois que je me sens de la sorte aussi tôt dans un marathon. Je panique!

Les kilomètres défilent et je me rends compte que je ne suis pas seul dans cette situation. Un ami coureur apparaît à quelques mètres devant moi. Il marche. À sa hauteur, je le convaincs de s’accrocher un peu, mais j’entends à nouveau ses souliers qui arrêtent derrière moi. Il terminera tout de même la course en moins de 2hrs53.

Je recentre mes pensées et je me résous à terminer cette course du mieux que je peux. Ma montre affiche maintenant une moyenne de 3:56/KM après 30K. Je révise mon objectif, soit de terminer sous la barre des 4:00/KM. Malheureusement, l’essence dans le réservoir est presque à sec et je ne réussis pas à enfiler les kilomètre plus rapidement que 4:20 à 4:27/km aux alentours du 35ème kilomètre. Cet objectif sera aussi placé aux ordures. Avec si peu que 5 kilomètres à parcourir, je décide de viser tout simplement un record personnel, un P.B. comme on dit dans le milieu. Les 2hrs53:16 de 2019 ne devraient pas être trop difficiles à battre et j’essaie de terminer cette course le plus dignement possible.

Le calvaire s’achève, l’arche d’arrivée pointe le bout de son nez.

Mon chrono: 2hrs51:04.

Je reprends tranquillement mes esprits et le brouillard dans mon cerveau laisse rapidement place à de l’incompréhension. Je m’en veux, mais le sort en est jeté. C’est le résultat que j’aurai cette année.

*************

Nous sommes 4 jours plus tard. J’écris ce récit de course depuis une bonne heure maintenant. Nous sommes 4 jours plus tard et l’incompréhension est encore omniprésente chez moi. Je revois sans cesse la course dans ma tête et j’identifie çà et là les moments où j’aurais dû agir différemment. J’ai l’impression, pour la première fois, d’avoir subi un marathon plutôt que de le vivre…

D’un autre côté, j’ai aussi l’impression que le marathon m’a laissé une chance en me permettant un P.B. Je me plais à penser que c’est comme s’il voulait me prévenir que la prochaine fois que je ne respecterai pas sa distance en le défiant tôt dans la course il n’hésiterait pas à me casser en deux. J’ai payé le capital et les intérêts de mon départ ambitieux dimanche dernier, mais je n’ai pas le droit d’être fâché en ayant en poche un record personnel. Ce serait vaniteux.

Je sais une chose cependant; j’aime la course à pied, mais j’aime encore plus la distance du marathon. Je sais aussi que j’ai un rendez-vous avec cette de bête-là au printemps 2022. J’ai maintenant un compte à régler avec elle et elle vient de réveiller en moi ce désir de la remettre à sa place à la suite des durs mois d’hiver qui s’en viennent.

Repose-toi petite bête. Repose-toi bien, car dans quelques semaines reprendront les entraînements dans la noirceur et le silence du matin encore endormi. Au cœur de cette jolie ville qu’est Sherbrooke se trouvera un groupe d’irréductibles coureurs en attente d’un printemps rempli de promesses. Je serai parmi ces fous qui poussent des intervalles sur la neige et la glace en pensant à toi avec hargne. Je ne serai pas seul, oh non. À mes côtés, mes frères d’armes auront aussi en tête des objectifs qu’ils méditeront tout l’hiver.

Cher marathon,

Repose-toi.

Repose-toi bien.

Car au dégel…

Je serai prêt.

Le système immunitaire des coureurs

Le système immunitaire des coureurs

En ces temps difficiles où depuis 18 mois nous livrons un combat contre différents virus, je trouvais d’actualité d’écrire un article sur le système immunitaire des coureurs.

L’exercice semble avoir un effet protecteur sur le système immunitaire. Mais la relation entre sport et risque d’infections n’est pas aussi linéaire. Elle n’est pas de l’ordre du : « plus je m’entraîne, mieux je suis protégé ». Bien au contraire ! Si un entraînement modéré exerce un effet bénéfique sur la prévention des risques d’infection, un exercice intense les accroît.
Comme plusieurs études le mentionnent, dans les deux semaines qui suivent un marathon, les coureurs sont deux fois plus susceptibles de tomber malades que les sujets n’ayant pas participé à ce type d’épreuve. Je me donnais toujours 3 journées complètes de repos après un marathon. Et je recommençais avec un très léger entraînement de course à pied ou de vélo.

Après un effort aussi intense que le marathon, il existe un affaiblissement du système immunitaire pouvant durer 3 à 72 heures. C’est au cours de cette période de fragilité immunitaire que le risque est accru, pour le sportif, de développer une infection comme la grippe. En d’autres termes, un exercice intense réduit la capacité de votre système immunitaire à déclencher une réponse inflammatoire, ce qui affaiblit votre capacité à vous défendre contre les virus et augmente votre risque d’infection.

D’autres facteurs et habitudes peuvent également contribuer à renforcer votre système immunitaire. Manger sainement, dormir beaucoup et se laver fréquemment les mains sont tous des facteurs importants à considérer.

Comme on dit la modération a meilleur goût

Les 3 « P » de la recette de succès pour le marathon…shuuut!

Les 3 « P » de la recette de succès pour le marathon…shuuut!

Au fil de ma progression sur la distance du marathon qui m’a amené pendant près d’une décennie à me maintenir parmi les meilleurs au pays, j’ai souvent eu des questions sur « la » recette pour avoir du succès sur l’épreuve de 42,2k.

Je réponds sagement à ces questions qu’il n’existe pas de recette pré-établie, mais plutôt des principes fondamentaux qui doivent être tenus en compte et appliqués en fonction de son contexte. De façon plus spécifique, je vous partage ces principes qui m’ont permis de fabriquer ma recette pour avoir du succès au marathon. Une mise en garde s’impose: ces principes sont contagieux et ressortent de mon apprentissage au fil de milliers d’heures d’entraînement et du travail acharné à tenter de mieux maitriser ma distance de prédilection. Chèrement appris, je m’en voudrais de ne pas les dévoiler en songeant aux nombreux coureurs qui pourraient s’en inspirer.

Le premier « P », le plus important à mon avis, est pour Patience. Pour le marathon, la patience est capitale dans l’approche que vous avez face à votre entraînement, mais aussi pendant la course. Je m’explique, le marathon est une épreuve d’endurance, donc il est fondamental de l’aborder ainsi sur le plan du développement à long terme, car on ne prépare pas sa course en quelques semaines bâclées. Avoir une perspective assez longue se traduit souvent par une préparation de 12 à 16 semaines pour les coureurs plus chevronnés ou plus de 6 mois pour ceux moins expérimentés. Être patient veut dire de faire confiance au processus en cumulant les sorties et en laissant sa forme monter plutôt que la forcer en abordant chaque entraînement comme une compétition. L’entrainement sert à construire sa forme et non à la prouver. Pendant la course, c’est tout aussi fondamental et le manque de patience est probablement ce qui est le plus nocif pour la majorité des marathoniens. Combien de fois, j’ai entendu la phrase « j’avais de bonnes jambes et tout allait bien jusqu’au 30e kilomètre ». Vous savez quoi, c’est attendu d’avoir de bonnes sensations et d’avoir un rythme facile à gérer dans les débuts d’un marathon, car un entraînement minimal le permettra en général. Par contre, c’est souvent difficile de le maintenir en raison de la patience qui a fait défaut. Pas question ici de mettre du temps en banque dans la première moitié de la course, il faut s’appliquer à être le plus constant possible, quitte à accélérer légèrement si vous en êtes capable dans les 10 derniers kilomètres. Savoir gérer son rythme et avoir la patience de s’en tenir au plan de match en fonction de sa forme démontrée à l’entraînement permet assurément d’avoir des attentes réalistes et de s’accomplir pleinement le jour de la course.

Le 2e « P » qui est un corollaire du premier est pour Persévérance. Un coureur de longue distance se doit absolument d’être persévérant. J’ai mieux compris cette qualité en m’associant à un entraîneur universitaire canadien réputé pendant ma progression. Au début de notre association, alors que je croyais avoir atteint un certain niveau, il a su faire en sorte de m’imprégner cette espèce de dévouement et de rigueur comme composante essentielle de succès. Quoi de mieux pour me le rappeler qu’un entrainement par intervalles prescrit un 25 décembre! J’ai compris avec cet entraineur qu’il fallait aborder différemment l’entrainement en fonction du contexte, les capacités et les aspirations de chacun pour mieux atteindre ses objectifs. La persévérance du marathonien est testée au fil des semaines car certaines journées, les jambes ne veulent carrément pas tourner! Ces entraînements en fatigue sont monnaie courante dans une préparation spécifique de marathon et il est important de bien s’appliquer malgré tout, car c’est payant même si notre rythme est un peu plus lent dans ces journées. L’idée est de travailler rigoureusement pour être le mieux préparé possible en tenant compte de son contexte afin d’éviter des déceptions au marathon. La persévérance, appliquée intelligemment, vous mènera loin.

Et le dernier « P », qui est parfois négligé, est pour Plaisir. Peu importe le niveau de performance et peu importe la situation, c’est dans le plaisir que ça passe! Quand il n’y a pas de plaisir, c’est ardu de faire ce qu’on à faire. Pas tout le temps, pour tous les entraînements, mais le plus souvent. Plaisir de côtoyer et partager ses sorties de course avec des gens que l’on apprécie, plaisir de mener une vie en santé et équilibrée, plaisir du devoir accompli par ce sentiment d’autoréalisation. Plaisir de courir, tout simplement. Et ce qui est merveilleux, ça se développe et ça s’apprend. En suivant une bonne progression et en s’entraînant intelligemment en fonction de son niveau de forme (n’oubliez pas que 75-80% du temps est dévolu pour des entraînements d’endurance à basse intensité qui vous permettraient d’entretenir une conversation assez fluide), on peut définitivement se surprendre à apprendre à aimer l’entrainement rigoureux menant au marathon!

Courir à Chicago

Courir à Chicago

Il y a quelques mois, mon degré d’optimisme en lien avec la possibilité de courir dans les rues de Chicago était plutôt faible. Aujourd’hui, avec la ville de Québec et Montréal qui ont annoncé que leurs événements respectifs n’auraient lieu qu’en 2022 et avec le déconfinement plus rapide aux États-Unis, force est d’admettre que courir chez nos voisins du Sud devient soudainement réaliste.

On pourrait débattre des heures de la gestion de la pandémie par l’administration américaine, mais les confirmations d’événements qui s’accumulent (Boston, New York et Chicago, entre autres) ainsi que les salles combles du T-Mobile Arena à Las Vegas donnent une lueur d’espoir à nos aspirations sportives automnales. D’un point de vue strictement événementiel, je salive à l’idée de courir dans des rues bondées sous le torrent des encouragements des habitants de la ville des vents. D’un point de vue sanitaire et logistique, bien des points d’interrogations restent en suspens. Que faire dans cette situation? Voici ce que notre groupe de course et moi avons convenus.

Premièrement, nous nous sommes bien protégés en nous garantissant un dossard pour le marathon du P’tit train du Nord dans les Laurentides. Advenant le cas où il serait impossible de participer aux 42,195 kilomètres de Chicago, l’option québécoise de l’organisateur Alain Bordeleau semble plutôt sérieuse au moment d’écrire ces lignes.

Deuxièmement, nous nous sommes assurés de réserver une chambre d’hôtel dans un établissement où il est possible d’annuler sans frais jusqu’à la veille du marathon, le gros bon sens étant donné le prix exorbitant des chambres pendant ce weekend à Chicago.

Finalement, après avoir analysé le prix des billets d’avion avec ou sans remboursement possible, nous avons plutôt décidé de nous rendre en Illinois en voiture. Quinze heures de route avec un arrêt à Detroit pour une nuit. Les dépenses liées à la voiture étant réparties équitablement entre tous, il s’agit aussi d’une option relativement économique.

Le seul bémol qui pourrait venir compromettre nos plans est le report perpétuel de la réouverture des frontières entre les deux pays et la quarantaine obligatoire qui est toujours en vigueur en ce moment. Seul le temps nous dira s’il est possible de traverser la frontière pour aller compétitionner chez nos voisins de Sud. Si tel est le cas, il s’agira vraisemblablement d’une expérience particulière. Sinon, le parcours rapide du p’tit Train du Nord viendra sans aucun doute satisfaire nos envies de vitesse.

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Vous avez déjà couru à Chicago? Vous avez déjà participé à un marathon spécial? Faites-moi part de votre expérience dans les commentaires.

Bonne course!