Les sentiers de course à pied du Québec – Mon top 7 coups de cœur personnels!

Les sentiers de course à pied du Québec – Mon top 7 coups de cœur personnels!

Le printemps approche, la neige fond dans les sentiers et si vous êtes comme moi, ça vous donne probablement le goût de courir et de cumuler les km de dénivelé. Préparez-vous à lacer vos chaussures, je vous propose 7 magnifiques endroits au Québec où fouler le sol.
Personnellement, j’apprécie la formule mixte de course et de randonnée lors d’une journée bien comblée. Au cours des dernières années, j’ai exploré les recoins du Québec à la recherche des plus beaux sentiers ou des plus belles montagnes à parcourir.
Voici donc quelques sentiers populaires et d’autres qui, selon moi, gagneraient à être davantage connus. Comme il y aurait pu avoir des milliers de suggestions sur la liste, je vous invite à me faire part de vos coups de cœur personnels en commentaires.
Attention, certains de ces sentiers comportent de gros dénivelés et nécessitent beaucoup d’expérience afin d’éviter les chutes et les blessures. Cela dit, il est toujours possible de les parcourir à la marche.

1. Le Mestashibo vers le Mont Ste-Anne (Saint-Ferréol-les-neiges, Québec)
Étant native de ce coin de pays, je ne peux m’empêcher de parler de ce coup de cœur de mon enfance. Longeant la magnifique rivière Sainte-Anne, il est possible de le parcourir soit en sens unique ou aller-retour. Si vous décidez de le parcourir à sens unique, vous devrez laisser un véhicule à l’autre bout du sentier. Si vous prenez cette première option, je vous suggère de le parcourir en partant de l’église de Saint-Ferréol-les-Neiges jusqu’aux chutes Jean-Larose afin de diminuer le dénivelé total. Beaucoup de roches, des prises de vue magnifiques sur la rivière et un décor rustique agrémenté d’escaliers de bois et de passerelles vous attendent.

Nombre de Km (aller-retour) : 24km
Nombre de Km (aller) : 12km
Dénivelé : 650m
Droit d’accès 2021 : Gratuit

Le Mestashibo vers le Mont Ste-Anne

2. Le parc National du Mont-Tremblant (Laurentides)
Ce ne sont pas les choix de sentiers et de sommets qui manquent ici. Les sentiers du Lac-des-Femmes, la boucle des Chutes-Croches et la Corniche sont quelques-unes des bonnes suggestions à retenir pour une sortie de course. Pour les ultratraileurs, sachez qu’il y a plus de 80km de sentiers à parcourir, de quoi satisfaire sa soif de distance! Les chalets locatifs et autres accommodations sont parfaits pour un coureur qui souhaitent profiter des sentiers pour quelques jours.

Nombre de Km: Variable entre 1km et 17km selon le sentier choisi
Droit d’accès journalier 2021 : Voir le site officiel du Parc

3. Les Graves (Parc National de Forillon – Gaspésie)

Un délice pour les yeux, un long parcours, très peu de dénivelé, de la forêt et de l’eau, quoi demander de plus? Vous pouvez opter pour le sentier complet ou encore choisir le départ en provenance de l’Anse-aux-Amérindiens. Vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des animaux, des petits comme des plus gros. À la toute fin du sentier, vous atteindrez le fameux « bout du monde ». C’est l’occasion d’immortaliser le moment avec un selfie!

Nombre de Km (complet) : 15,2km
Nombre de Km (départ de l’Anse) : 8km
Droit d’accès journalier 2021 : Voir le site officiel du Parc

Les Graves

4. La grande boucle du Mont Morios (Charlevoix)

Pour ceux et celles qui veulent tester leur endurance cardiovasculaire et leur ténacité musculaire du bas du corps, c’est votre chance! Une montée longue et ardue qui sera récompensée par une vue à couper le souffle. Il est même possible de poser sa tente au

sommet (954m) et de redescendre le lendemain. Beaucoup de roches, de l’eau, des petits ponts suspendus et même des plants de thé du labrador parsèmeront votre chemin. Le sentier part directement du stationnement du Lac Boudreault. Vous pouvez aussi effectuer seulement le sentier des Morios (sans la boucle) pour un total de 10km aller-retour.

Nombre de Km (aller-retour) : 25km
Dénivelé : 600m
Droit d’accès journalier 2021 : 10$/personne (dépanneur du Lac-Brulé)

Mont Morios

5. Le Mont Orford (Cantons-de-l’est)
Le mont offrant plusieurs sentiers vous aurez le choix du parcours et de la distance que vous désirez effectuer. Le sommet principal se trouve à 850m d’altitude et celui-ci est accompagné de 2 sommets moins imposants culminants respectivement à 635m et 630m de hauteur. C’est une montagne très exigeante à parcourir en course à pied mais encore une fois, la vue, les paysages et les sentiers techniques en valent l’effort. Le mont est d’ailleurs l’hôte de plusieurs courses sur sentiers et de courses à obstacles officielles à chaque année.

Nombre de Km : Variable entre 3.5km et 12km selon le sentier choisi.
Droit d’accès journalier 2021 : 10$ (adulte)

6. La Vallée Bras-du-Nord (Québec)
La vallée compte plus de 80km de sentiers comportant dénivelés et points de vue. Les débutants comme les avancés y trouveront leur compte. Dépendamment du sentier choisi, vous croiserez des refuges, des chutes, des falaises ou des ruisseaux. Certains sentiers permettent aussi de courir accompagné de votre chien, vous devez cependant vérifier les conditions nécessaires avant d’entreprendre votre sortie. Amateurs de vélo de montagne seront aussi comblés!
Nombre de Km : Variable entre 6km et 30km selon le sentier choisi.
Droit d’accès journalier 2021 : 7,39$ (adulte)

7. Parc des Appalaches (Sainte-Lucie-de-Beauregard)

Depuis plusieurs années, il est reconnu, avec ses 140km de sentiers, comme un parc ami des chiens et ce, même dans les refuges. Des rivières, des lacs, des montagnes, des chutes, bref du bonbon pour les yeux à chaque foulée. Divisé en plusieurs secteurs, il vous faudra certainement plusieurs journées ou plusieurs semaines pour l’explorer sans sa totalité. Personnellement, le Mont Sugar Loaf et son sommet de 650m (plusieurs parcours possibles) est mon coup de cœur. Avec son panorama à perte de vue et une érablière au pied du sentier, il est un atout unique.

Nombre de Km : Variable selon le sentier choisi.
Droit d’accès journalier 2021 : À partir de 5$

Parc des Appalaches

À vos souliers et bonne exploration à tous et à toutes!

Le grand ménage

Le grand ménage

Stéphane Castellon

* Bien que cet article ne traite pas spécifiquement de course à pied, nous le publions quand même car tout coureur aguerri sait très bien que le printemps et un bon moment pour faire le ménage dans ses entraînements passés ou les vieilles paires de soulier de course.

Êtes-vous du genre à aimer faire le ménage du printemps ?
Avez-vous hâte au mois d’avril et au beau temps qui l’accompagne pour justifier ce grand ménage ?
Vous regardez peut-être toutes ces choses que vous possédez ou pire, vous pensez à celles que vous ne voyez plus parce qu’elles sont dans des boîtes enfouies sous un amas d’autres boîtes depuis des années, abandonnées dans le garage, le grenier ou une pièce à « débarras » qui ne sert qu’à entasser ces objets inutilisés et vous vous dites : « J’ai trop de choses ! »…

En 2006, j’habitais un bel appartement spacieux, parfaitement divisé pour mes besoins. Un coin bureau, deux belles chambres à l’arrière, une cuisine pouvant recevoir quelques invités, une grande salle de séjour, plusieurs garde-robes et beaucoup d’espace de rangement, des armoires, d’autres armoires et un maudit grand « locker ». Mon pire ennemi ! Je pouvais y entreposer un vélo, l’aspirateur, un surplus de papier hygiénique, des conserves, une mini épicerie en cas de guerre mondiale et des dizaines de boîtes incluant le sapin de Noël et toutes les décorations dont on ne se sert qu’à moitié mais qu’on garde d’une année à l’autre parce que « la tite-boule spéciale, c’est ma sœur qui me l’a donnée » ou « cet ange aux ailes brisées qui me rappelle un moment tendre de mon enfance ». ( !!!)

J’avais aussi plusieurs boîtes à souvenirs qui me séquestraient dans un passé duquel j’essayais de m’enfuir, de vieilles factures, des papiers d’impôts passés date, des photos de gens que j’avais oubliés…

Ce jour de 2006, j’étais assis sur mon divan. Je regardais la télé que j’ai soudainement éteinte pour faire un scan de mon environnement. Je me suis rapidement senti étouffer et écrasé par tout ce matériel. Les cinq jours qui ont suivi ont servi à faire le vide et à enlever de la lourdeur à ma Vie. Je passais en revue chaque espace, un à un, chaque tiroir, chaque tablette et je les vidais de leur contenu en me posant toujours la même question : « Est-ce que ça me sert encore ? » Je me suis libéré de tout ce surplus avec fougue et plaisir, un peu d’angoisse et quelques fois, de la peine. Mais quelle libération !

Depuis ce jour, à chaque printemps et aussi à la fin de l’année, je refais cet exercice. Je suis inspiré par plusieurs traditions et rituels d’un peu partout dans le monde concernant la purification de notre environnement. Il y a le Feng Shui qui invite à faire circuler l’énergie et à tout nettoyer avant le nouvel an ou les Danois qui, le 31 décembre, brisent la vaisselle qui a été ébréchée durant l’année avec l’aide de toute la famille pour faire place à la nouveauté.

Selon mes expériences, j’ai réalisé que ce qui est pêle-mêle dans les tiroirs, les penderies remplies de vêtements qu’on ne porte plus, les boîtes contenant des souvenirs, des cartes de souhaits dont on a oublié la provenance et le trop plein qu’on cache sous le lit ou dans le sous-sol, tout ça laisse traîner dans les recoins de notre esprit, de la poussière de souffrance, des fils d’araignées qui nous tiennent prisonniers de nous-mêmes, des odeurs qui nous rendent malades et des « bibittes » desquelles on veut se libérer. Mais on s’acharne à tout garder par peur du changement, peur d’oublier, peur, justement, d’être libre.

Je vous invite à tenter l’expérience de vous défaire d’un seul objet difficile à laisser partir mais dont vous ne vous servez plus. Je vous mets au défi d’ouvrir un seul tiroir, d’en faire l’inventaire et de vous départir de ce qui est maintenant inutile. Vous verrez comment vous vous sentirez après que ce tiroir, cette armoire ait commencé à respirer. Je soupçonne que même votre souffle sera plus profond.

À ce jour, j’ai des tiroirs vides, de l’espace inoccupé sur des tablettes dans un petit « locker » qui me met chaque jour au défi parce tout ce dont je n’arrive pas à me débarrasser s’y entasse pendant un certain temps : amertume, colère, tristesse, souvenirs, boîtes de carton…

Mais les tiroirs vides, eux, respirent, s’amusent et s’éclatent de plaisir tant la liberté est grande…Tout comme mon esprit qui reprend son souffle, le temps que le « locker » soit trop plein de nouveau…et que le printemps revienne.

Parti courir: 300 canards et moi

Parti courir: 300 canards et moi

Je suis parti courir. Départ de la cour du garagiste où je venais de laisser l’auto pour le changement de pneus. Je me relis et je trouve que ça fait un peu « Les pays d’en-haut ». Genre je laisse le cheval chez le forgeron et je marche cinq milles pour retourner dans mon rang. Certain que les forgerons n’offraient pas un service de charrette de raccompagnement. Pas de chevaux de courtoisie non plus.

Le garage est en bordure de la bande du canal de Chambly, un de mes trajets favoris. J’y ai donc laissé les clés et je suis parti à la course. Sous le regard un peu surpris du mécano. Il a dû s’imaginer que je lui laissais une auto volée ou que j’étais vraiment allergique aux factures.

Une dizaine de degrés, une bruine tenace. Un temps de canard. Ça tombe bien, les principaux intéressés avaient répondu à l’appel. Plusieurs centaines qui pataugeaient dans le reste d’eau du canal dont les écluses sont pour l’instant fermées à la navigation.

Pour les canards, le canal c’est un combo « buffet chinois/dortoir ». Le « All You Can Eat » du palmipède. En plus, pas d’effort à fournir, l’eau y est stagnante. Repos bien mérité quand on considère qu’ils passent la majeure partie de la journée sur le Richelieu. Dans le courant, pour eux, c’est une session de spinning de huit, dix heures. Tous les jours.

Comment ça se fait que les canards n’ont pas des gros mollets?

J’ai essayé d’arriver aussi doucement que possible. Le temps de saisir quelques conversations. Je ne savais pas qu’ils s’intéressaient à la politique. Je jurerais que je les ai entendus commenter les dernières nouvelles à propos de la Covid, « Nous avons tourné le coin ». Les canards semblaient plus que sceptiques : « Coin? Coin! Coin!!! »

Malgré mon bon vouloir, ils ont fini par me remarquer. Certains ont bien essayé de plonger mais, dans 30 centimètres d’eau, y’a toujours un bout qui dépasse. Alors Ils se sont poussés vers l’autre rivage, moitié flottant, moitié marchant.

Finalement, comme je les voyais toujours, je leur ai fait honte. Ils se sont dit que si un humain faisait de l’exercice par ce temps et à cette heure, pas le choix, faudrait bien qu’ils s’y mettent aussi.

Alors ils se sont envolés en faisant la baboune, pour les quelques centaines de mètres qui séparent le canal de la rivière. Ils sont passés au-dessus de moi en jasant comme le canard dans les romans policiers de Louise Penny, celui dont tous les personnages disent qu’il est mal engueulé. Il marche en marmonnant : « fuck, fuck, fuck, fuck ». Multipliez ça par environ 300.

Comme quoi, même pour des canards champions de spinning, un lundi matin, ça reste un lundi matin.

La gratitude

La gratitude

Je l’aidais à se mobilise pour passer de la toilette au bain. Elle se concentrait, mettant toute son énergie afin de fournir l’effort nécessaire pour bouger, son corps tremblait à chaque mouvement. Elle avait dans son regard, ce que les coureurs ont dans leurs yeux, en fin de course, lorsque l’effort dépasse la capacité physique et que chaque pas relève d’un mouvement de la volonté. La détermination, ce qui irradiait d’elle, malgré la paralysie qui figeait son corps à pas de géants, alors qu’elle transitait de l’adolescence à l’âge adulte.

Cette expérience, vécue à bras le corps, a transformé ma vision de l’effort lié à la course à pied. La souffrance et la discipline que demande parfois un rythme d’exercice régulier prenait beaucoup d’espace dans mes pensées. Le défi d’arriver à prendre du temps pour faire du sport aussi.

Je travaille à vivre la gratitude, surtout dans cette sphère du mouvement, entourée d’un sentiment de liberté et de satisfaction. J’essaie de remercier mes jambes, mon être, le Créateur de cet ensemble surtout.

Remercier comme un réflexe, après chaque sortie, tout en appréciant le sentiment d’accomplissement qui accompagne la fin de l’effort.
Regarder ces jambes, toujours fidèles au poste, qui me portent et me servent, depuis que j’ai appris à déplacer mon corps.

Véronique Lambert - La Gratitude

Je pense avoir fait des choix qui m’ont permis d’acquérir un bien-être physique au fil du temps, je suis aussi consciente que beaucoup d’éléments auraient pu entraver ce parcours. En dix ans, je ne me suis jamais blessée sérieusement. J’ai couru sur des routes glacées, j’ai parfois omis de me rendre assez visible dans la pénombre par inconscience et j’ai parcouru une quantité de routes ou les voitures me frôlaient presque, à 100 km/h, par tous les temps. Je sais n’avoir pas été portée par la témérité, seulement ce désir de sortir de moi-même et de me sentir mieux, en composant avec la réalité du moment.

La gratitude permet d’apprécier ce que l’on a et surtout, de ne pas le prendre pour acquis. S’ouvrir à la possibilité de le perdre, entretenir un état d’esprit dans lequel tu es heureux de ce que tu as sans t’y sentir agrippé, quelque chose qui se rapproche de la fluidité et de l’abandon.

Remercier pour ce qui est agréable, se sentir reconnaissant des obstacles qui ont dû être surmontés surtout, en restant sincère dans le processus. Ce qui est fait du bien: le souffle du vent, la respiration rythmée, la lumière du soir, l’arc-en-ciel improvisé, le sourire d’un passant, la vigueur du corps, la résistance au froid, la sensation de voler librement, les paysages à couper le souffle, à deux pas de chez soi et le fait d’être au bon endroit au bon moment.

La passionnée  de la  COURSE

La passionnée de la COURSE

On a tous des raisons différentes de courir. Que ce soit pour avoir un moment seul, pour faire le vide dans sa tête, pour avoir plus d’énergie, pour dépasser ses limites, pour perdre du poids, pour avoir une opportunité de courir avec des gens qui ont la même passion, pour la simple bonne raison d’avoir du plaisir, d’être en santé ou d’avoir la sensation de se sentir vivant, toutes les raisons sont bonnes. De mon côté, j’ai eu le plus bel héritage. J’ai grandi avec un père qui a fait toutes sortes de sports avec moi et pour qui l’activité physique et la saine alimentation sont une priorité. Quand on est jeune, on court tout naturellement sans rien forcer et sans réfléchir. Avec les années, est-ce que vous vous êtes déjà demandé si vous courrez de la bonne façon?

De mon côté, j’ai commencé à courir en 2009 avec l’objectif de me dépasser et de réaliser un demi-marathon. J’avais un travail exigeant qui me demandait de faire près de 3 heures de routes par jour. Donc, mon corps avait soif de bouger. J’avais aussi une relation amoureuse toxique. La course était une belle façon de m’évader de cette emprise. J’avais comme seul support technique un livre qui préconisait de s’entrainer en mode 10 minutes de course et une minute de marche. Entre 2010 et 2012, j’ai réussi trois demi-marathons, mais j’ai souffert physiquement comme je n’avais pas une bonne fondation d’entrainement. De plus, je gérais mal mes courses comme ma technique ne me permettait pas de m’économiser. Si seulement j’avais su comment bien courir, j’aurais mieux performé, évité plusieurs blessures et eu encore plus de plaisir.

J’ai rangé mes espadrilles pendant plusieurs années. Je les ai ressorties au début de la pandémie en mars 2020 avec mon mari. Dans mon travail, les journées étaient plutôt folles et le quotidien pesait lourd. J’avais un urgent besoin de me sentir vivante et de respirer l’air frais. J’ai donc recommencé à courir accompagné de mon homme. J’ai recommencé en essayant de le suivre à sa vitesse, à grandes enjambées, pendant 5 km sans arrêt. Quelle erreur!!! J’avais mal partout. J’avais demandé trop d’efforts, trop vite à mon corps. Par chance, j’ai eu un bon conseil de ma meilleure amie : « Pourquoi n’essaies-tu pas la nouvelle formule de coaching de la Maison de la Course? Ils ont lancé leur podcast en avril 2020. Tu vas pouvoir recommencer à la base mais de la bonne façon pour ne pas te blesser. En plus, tu auras cette fois accès à une super coach, Josée Prévost, propriétaire de la Maison de la Course depuis 2012. Elle a fait 67 marathons et ultra-marathons jusqu’à maintenant et ce n’est pas terminé. Elle court 4,000 km par année. Elle en a de l’expérience et elle est passionnée de la course à pied! »

Je me suis dit pourquoi pas! Je me suis donc lancée dans cette belle aventure du programme Courir 101 en mode balado offert gratuitement. Et oui, gratuit! Qui peut vraiment se passer de cette opportunité. La beauté du programme est que chaque capsule est accessible au moment où on le désir. C’est pratique en temps de pandémie comme on n’a pas la possibilité de courir en groupe. Il y a 3 cours par semaine soit les journées qui nous conviennent avec une journée de repos entre chaque de préférence. On peut courir seul avec la belle voix de notre coach et ses bonnes blagues dans nos oreilles pour nous accompagner. Elle a tout un humour et des analogies qui font réfléchir. On a l’impression qu’elle est avec nous. Le temps passe vite! Le programme Courir 101 nous aide à faire un premier 4 km dans le plaisir. Elle nous aide, par passion, à courir sans se blesser et à comprendre comment fonctionne notre corps. Elle explique comment bien courir, comment éviter les blessures, comment progresser graduellement. Elle nous enseigne la bonne position, comment le pied doit atterrir au sol, la cadence de nos pas, comment bien utiliser ses bras sans oublier nos hanches pour bien nous propulser vers l’avant plus efficacement. Même si j’avais déjà couru, j’ai tellement appris avec ce programme. Le cours suggère des mouvements pour la période d’activation avant la course, des exercices de musculation et des étirements. Un autre bel avantage de s’inscrire à ce programme est d’avoir accès sur Facebook à la belle communauté de coureurs qui sont inscrits eux aussi. Ça nous donne parfois le petit coup de pieds au derrière qu’on a besoin pour aller courir. On reçoit des encouragements. On se forge même des amitiés à distance. L’été dernier, c’est 1,500 personnes qui ont vécu cette belle aventure. Cet hiver, c’est plus de 2,000 personnes. C’est un cadeau de 10 semaines de bonheur et de découvertes.

La pandémie a des bons et moins bons côtés. Pour moi, cette période plus difficile m’aura permis de renouer avec ma belle passion de la course. Ça fait maintenant partie de ma vie à nouveau sur une base régulière, à chaque semaine, et ce, douze mois par année. Ça me permet de me sentir vivante, de prendre soin de mon corps et de ma santé physique et mentale. Par dessus tout, connaître enfin la bonne technique me permet de courir de plus grandes distances sans me blesser tout en économisant mon énergie. Maintenant, je cours de la bonne façon et avec un plaisir renouvelé. Je souhaite à toute personne de tout âge à faire cette belle découverte. J’ai maintenant confiance que je peux même penser compléter un jour un marathon sans blessure et avec le sourire. Et vous? Savez-vous vraiment comment bien courir ou souhaitez-vous courir avec plus de plaisir?

lapassionneedelacourse@gmail.com

Clinique Virtuelles
Fartlek

Fartlek

Courir, je fais cela depuis des lunes. Gamin, déjà, je décollais sur les chapeaux de roues, absorbé entièrement par une idée : m’épuiser. Car, bien avant d’affirmer « je cours », je pensais platement : « je m’entraîne ». J’allais vite, toujours, et longtemps. M’échappaient tout à fait les notions d’économie, de rythme, de cadence et, ironiquement, je bafouais les fondements mêmes de l’entraînement. La plupart des jours, mes sorties faciles étaient de trop longs tempos – la base, pensais-je, de la pyramide nommée tour à tour « Entraînement – Forme – Athlète – Souffrance – Olympiques » – tempos dans lesquels je jetais une fois sur deux (en vérité deux sur trois) le plus grand nombre d’intervalles. Je quittais la maison et confluais naturellement avec la rue à l’horrible nom, avenue Donegani, celle qui longeait le chemin de fer traversant d’un océan à l’autre cet immense pays inconnu. À l’est dominaient un immense parc et son petit boisé; à l’ouest, quelques côtes et l’éden vert du Club de golf Beaconsfield. À l’est, intervalles courts; à l’ouest, intervalles longs. Le hasard en décidait.

Ma Timex indiquant 52 minutes, je prolongeais de huit, car à l’heure seulement j’établissais le seuil aléatoire de toutes choses. Les braves qui s’en tenaient à leur mince demi-heure, à trois quarts d’heure, qui s’en félicitaient sous mes yeux étonnés, mon esprit accusateur les reléguait dans l’arrière-fosse de l’oubli. J’étais vraiment en forme, j’étais bien jeune.

J’étais jeune, mais j’empruntais déjà de singuliers chemins, détours aux accents adultes : à l’ami qui m’appelait un samedi matin pour « jouer » et faire ce qu’entreprennent tous les garçons désœuvrés de notre âge, j’opposais un refus, jouant mon sempiternel joker : « désolé, je dois m’entraîner ». D’autant que la fin de semaine signifiait longue sortie et, quels que soient le véhicule – course à pied, ski de fond, ski à roulettes, vélo – et la saison, je m’enfermais résolument dehors. (Je salue Jon qui aurait pu, les premières années, faire de même et claquer portes et fenêtres de notre amitié, édifice par mes fugues et errements longtemps négligé.) Mon terrain de jeu était ailleurs, dans le quadrillage de Pointe-Claire et des agglomérations avoisinantes, sur le bitume chaud, le long du fleuve Saint-Laurent qui dans son enflement s’appelait chez nous lac Saint-Louis. Mes compagnons, eux, s’appelaient Lance Armstrong, Bjørn Dæhlie, Steve Préfontaine, et Antoine, mon frère jumeau qui s’entraînait aussi, était des « nôtres », tricoté à peu près dans la même couenne.

À la piscine, au lac ou sur la plage, alors que je voyais les autres affublés de shorts trop amples, tombant aux malléoles, j’exhibais de menues cuisses – blanches et poilues en prime – ma culotte de course en polyester faisant office de maillot. L’hiver, dans les Laurentides, je jouais dans la neige et découvrais combien ma combinaison de ski de fond moulante prenait l’eau. Parfois, je courais en raquette, des hommes empaillés en jaune et noir passaient en skidoo : convergence inopinée de deux civilisations, choc culturel. Aujourd’hui encore, ces vieux réflexes me suivent et trahissent aisément, comme tant d’autres, mon acabit nomade. À Saint-Hippolyte où ma belle-famille a pignon sur lac de l’Achigan, la garde-robe du coureur étonne davantage qu’une peau de chevreuil. Même les pickups, tirant leur lourde embarcation de plaisance (à chacun ses plaisirs), me dévisagent.

En vieillissant, courir est devenu synonyme de mériter. Je cours le matin pour engloutir le copieux repas du soir, pour mieux en jouir. Je me délie les jambes à 17 h pour plonger âme première dans quelque bouteille à 19 h; mon Cogito, ergo sum devenu Curro itaque cum. Je cours, donc je jouis. Faut souffrir pour être beau, faut souffler pour être chaud. Mentalité judéo-chrétienne (souffrir et mériter), doublée de l’esprit baby-boomer (jouir par la panse), je le confesse, amen. Mais mon chemin de croix ces dernières années s’est montré fertile : un paquet de dix kilomètres, quelques demi-marathons, plusieurs duathlons. Tous m’ont fortifié le squelette et mené au marathon de Philadelphie en 2018, puis à Boston (un cauchemar, j’y reviendrai la prochaine fois) l’année suivante. La paternité carillonnant au printemps 2019, une enfant de quelques livres m’a enfin fait signe de ralentir. Mes Hoka ont mordu la poussière pour la première fois.
Puis, le plaisir est revenu, plus fort que jamais, depuis le premier confinement il y a un an déjà, quand le soleil de mars déballait d’innombrables routes – désertes – pleines de lumière. J’ai alors recommencé à m’entraîner; non, j’ai réappris à courir.