« Vous êtes inscrits »

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C’est le message que mon beau-père a reçu quelques secondes après avoir inscrit les derniers renseignements nécessaires dans le formulaire du marathon du P’tit Train du Nord. Ça y est, à 58 ans, Yves se rendra à Val-David prendre part à une célèbre course de 42,195km dans le but de collecter une médaille, mais surtout le titre quasi inatteignable de marathonien. Dans son cas, ça voudrait dire que les astres seront (enfin!) alignées. Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un sportif très résilient…

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Yves est un coureur récréatif depuis plusieurs années. Après avoir couru des distances allant du 5 au 21,1km lors d’événements organisés, il se met à penser à un projet qui l’amènerait à parcourir la mythique distance du marathon pour ses 50 ans. Malheureusement pour lui, un bête accident à domicile entraînera une sévère hernie discale. Des mois et des années d’enfer à supporter la douleur et à renforcir les muscles limitrophes aux vertèbres touchées. Yves avance d’un pas, recule de deux, considère l’opération, se sent doucement mieux, reprend l’entraînement, fais un faux mouvement et retourne à la case départ. Vous voyez le portrait? Un château de carte sur lequel on ne doit pas souffler.

Une lueur d’espoir pointe toutefois à l’horizon; la table de décompression neurovertébrale. Cette technique, relativement nouvelle à l’époque, n’offrait aucune garantie et était offerte à fort prix. N’empêche, Yves va de l’avant et ce traitement est salutaire pour lui. Yves peut graduellement reprendre ses activités, mais ces entorses au plan de match ont retardé le projet marathon de 5 ans.

Une fenêtre d’opportunité s’ouvre alors à l’automne 2018. À cette époque, nous avons la chance de faire un voyage estival familial en Normandie. L’entraînement se déroule rondement pendant les trois semaines sur le vieux continent. De la préparation générale comme on dit dans le jargon marathon. On se le dira, courir dans un autre pays nous fait découvrir des paysages uniquement réservés aux amateurs de la discipline. Bref, les vacances font du bien, les piles sont rechargées et on est prêt à rentrer au pays pour continuer le build-up et entretenir notre espoir d’être sur la ligne de départ du marathon de Chambly le 14 octobre.

Début août, coup de théâtre! On apprend qu’Yves vient d’être transporté à l’hôpital par ambulance. Un nerf dans son dos aurait été écrasé quelques secondes, paralysant momentanément ses jambes. Nous sommes alors à deux mois et demi du jour J. Yves était sur le point d’entamer la phase critique du plan; « l’entraînement spécifique ». Je me dis alors que deux ou trois semaines d’arrêt ne devraient pas (trop) compromettre l’objectif fixé. L’histoire en décidera autrement et le sympathique beau-père fut en arrêt de travail un an.

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L’automne 2019 était un prudent retour à la course à pied. Yves et moi avions en tête de lui faire accumuler des kilomètres de façon très graduelle et d’évaluer fréquemment les sensations au niveau de son dos. Malgré le printemps 2020 et sa spectaculaire pandémie, nous avions bon espoir de pouvoir courir au Québec à l’automne. Alors que le dos tenait le coup, c’est plutôt une fasciite plantaire qui est venue s’assurer d’anéantir le peu d’espoir que le beau-père avait. Saison 2020 également terminée…

Nous voici maintenant au printemps 2021, avec des bobos sous contrôle et un moral confiant, en train de préparer Yves à une éventuelle épopée de 42,195km de pur plaisir (ou non!).

Amis coureurs je vous le dit, si mon beau-père se rend en un morceau sur la ligne de départ du P’tit Train du Nord 2021, il se rendra au bout de ce tracé coûte que coûte! S’il réalise cet exploit, ce sera 8 ans plus tard que prévu, mais il aura alors réglé ses comptes pour de bon avec ce monstre à deux têtes.

Bonne saison Yves et bonne saison à tous!

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Faites-vous partie de ces coureurs(euses) qui ont dû passer par d’innombrables détours pour vous rendre au marathon? Laissez-le moi savoir dans les commentaires.

Et si c’était vrai!

Et si c’était vrai!

Lagezelle

Et si c’était vrai, c’est le titre d’un de mes livres préférés de Marc Lévy. Il est bien
INSPIRANT pour moi, pas l’histoire comme telle, mais le fait que l’impossible peut devenir
possible. Voilà, bientôt 20 ans que je suis au Québec et je ne cesse de me surprendre.
Pour commencer ce nouveau chapitre de ma vie avec vous, quoi de mieux que de se
rappeler d’où je viens.

La peur au ventre

Gisèle Mpaka

Née au Rwanda, j’avais seulement 8 ans quand ma vie BASCULANT en même temps que celles des autres dû au génocide de 1994 dans mon pays d’origine. Dès lors, diverses expériences feront l’entrée dans ma jeune vie et elles vont se succéder sans fin: deuils, pertes, déracinement, peurs, migrations, violences sexuelles, exploitations, etc.

La vie au Québec

Gisèle Mpaka

Lorsque j’arrive au Québec à 16 ans, j’ai le double de l’âge que j’avais en 1994, mais aussi j’aurais vécu l’immigration deux fois avant mon arrivée. Au Congo pour commencer et en Ouganda par la suite. Au Rwanda, j’étais rwandaise. Au Congo, on était avec ma famille considérée comme des immigrants volontaires. Et en Ouganda, on était pris en charge, avec mon frère, comme réfugiés dans un camp au nord du pays. Dans ce parcours, j’y perdrai plusieurs plumes, mais j’y GAGNERAI aussi des connaissances comme les langues, par exemple.

Mais en gros, j’arrive ICI avec une expérience de vie plutôt lourde à porter. Elle est tellement condensée que j’ai l’impression d’avoir vieillie tout en n’ayant jamais bougée de mon enfance. J’arrive vide. Vide de vie, vide d’identité, vide de cœur. Je suis une adulte quant à mes instincts de survie, mais dans le corps d’une petite fille de 8 ans.

À ce stade-ci vous vous dîtes peut-être: « mais où est la course à pied dans tout ça? Ce n’est pas un blog pour ça? » Patience, j’y arrive!

La vie dans la vie
Les premières années ici, je n’arrivais pas à vivre. J’étais morte en dedans. Inconsciemment, je n’avais plus le goût de vivre. J’ai compris plus tard qu’en réalité j’avais tellement de traumatismes que même si j’avais voulu vivre, je n’aurais pas su par où commencer. Tout mon corps, en fait ma vie au complet, voulait une PAUSE. Mais même si la volonté de vivre de cette petite fille était belle et bien étouffée par son passé, elle n’était pas morte.

Donc, la seule chose (pas la seule, pour être honnête, mais une des choses) qui manquait à Lagazelle pour courir cette nouvelle vie, c’était le temps. Et c’est ici que des liens se font avec la course à pied. En tout cas, je pense que c’est là que j’ai commencé ma course contre la vie imposée et pour la vie choisie. J’avais seulement besoin de temps pour me reposer et reprendre un peu de souffle. Le premier cadeau que le Québec m’a fait en me recevant comme réfugiée n’était pas d’aller enfin à l’école ni de réussir dans la vie ou un truc du genre, mais simplement le fait de pouvoir souffler. Je pouvais arrêter de m’inquiéter constamment pour ma vie. J’ai donc profité de ce temps tranquille pour me sentir à nouveau en sécurité et pour oser sortir de ma coquille. Ça prendra aussi un peu/ beaucoup de temps pour se faire confiance et faire confiance aux autres. Je pense que vous l’avez compris, j’avais besoin de TEMPS TOUT COURT!

Renaitre et grandir
Aujourd’hui, le temps a passé. En fait, pas mal de temps a passé. Et c’est sur ce continuum que j’ai croisé la course à pied comme telle. J’ai vraiment l’impression que j’étais faite pour devenir une coureuse. La différence c’est qu’avant je courais pour fuir et aujourd’hui je cours pour embrasser la vie. Lorsque je cours dans les montagnes des nuits durant, ce n’est pas pour le classement, même si bien sûr je vais au moins finir la course, mais c’est pour CÉLEBRER cette vie que j’ai eu sans la mériter et qui bouillonne en moi plus que jamais. Lorsque je me sens fatiguée pendant mes longues courses, je ralentis, je prends une pause, mais je n’arrête pas. Et quand je fais le témoignage de mon parcours migratoire, ce n’est pas pour ressasser le passé et ses souffrances, mais bien pour réaliser le chemin parcouru depuis « le temps » et de m’encourager tout en encourageant les autres, au passage, à continuer à avancer.

Ce principe de se donner le temps ressemble beaucoup à ce que vous allez entendre lorsque vous voulez vous mettre ou remettre à la course à pied. Certains vous conseilleront de se laisser du temps et d’autres vous diront de s’écouter. C’est le même conseil que je vous donnerais si vous me demandiez à quand les progrès. Et si on pousse plus loin la comparaison entre la course et la vie, certains peuvent avoir l’impression de courir sans arrêt ou d’être dans un entraînement intense sans fin. D’autres pourraient être plutôt confortables dans leur course. Il y en a même qui sont en arrêt depuis un bout. Peu importe la phase dans laquelle vous êtes, je vous encourage à PERSEVERER. Aussi, on vous dira de vous donner du temps lorsque vous vivez, par exemple, une rupture; un deuil; un rétablissement d’une maladie ou d’une chirurgie; un découragement; etc. Ne jetez pas de pierres à ceux et celles qui vous le disent. C’est vrai que le temps aide, mais c’est vrai aussi que lorsque nous sommes dedans nous ne voulons rien savoir de ce que demain nous apportera comme remède. Ce que nous voulons, nous le voulons aujourd’hui.

La vérité est que oui, j’ai passé des moments sombres. Oui, j’ai laissé tomber plusieurs fois. Oui, j’ai haï le monde entier pour mes misères. Et oui, je me suis découragée sur cette route qui mène à la vie que je voulais vivre, mais dès que j’avais un peu de force, je mettais un pied devant l’autre. Comme pour la course à pied, s’il y a une ligne de départ, c’est qu’il y a une ligne d’arrivée. Bon dans mon cas (peut-être le vôtre aussi), il n’y a pas qu’une seule ligne d’arrivée, c’est plusieurs petites victoires qui me rapprochent doucement mais sûrement d’une vie qui est de plus en plus au présent qu’au passé. Comme pour la pratique de cette activité sportive, quand je me blesse, je me soigne et je reprends tranquillement mes courses. Je ne vous promets pas une vie sans défis et sans problèmes, mais je vous assure qu’il est vrai qu’on peut se relever de chacun d’eux et POURSUIVRE SA ROUTE!

Gisèle Mpaka

Course des pompiers de Laval : une édition virtuelle pour garder la flamme

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Sortez vos espadrilles, la Course des pompiers de Laval est de retour et invite petits et grands à courir ou à marcher le dimanche 6 juin au profit de la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés. Afin d’assurer la sécurité des participants et de respecter les directives de la Santé publique du Québec en cette période de pandémie de la COVID-19, la Ville de Laval s’est toutefois tournée vers une édition virtuelle. Qui osera relever le défi ?

« Nous encourageons les gens à bouger. Plus que jamais, il importe de s’activer pour préserver sa santé physique et mentale. Nous savons à quel point notre rassemblement annuel est exaltant, mais nous invitons les enfants et adultes à garder la flamme. Créez votre course ou votre marche. Prouvez-vous que vous pouvez atteindre un objectif. Amusez-vous. C’est une édition importante, pour vous comme pour l’organisation. Chaque inscription est une étincelle qui nous inspire et qui nous permettra, du même coup, de créer en 2022 le rendez-vous quevous espérez », affirme le directeur de course, Richard Carpentier, capitaine aux opérations au Service de sécurité incendie de Laval.

Entre le 28 mai et le 13 juin
Plusieurs conditions de participation ont été ajustées pour accommoder le plus grand nombre de personnes possible. Ainsi, les participants pourront choisir le parcours de leur choix dans leur quartier ou même s’activer sur leur tapis roulant. De plus, ils ne seront pas limités au 6 juin : ils pourront relever le défi au moment de leur choix entre le 28 mai et le 13 juin, et ce, à la course ou à la marche.

Le coureur lavallois et gagnant du marathon 2019, Manuel Cabral, encourage les enfants et adultes à s’inscrire à cette édition virtuelle.
« C’est un événement qui peut vous motiver à sortir dehors et qui, en plus, permet d’appuyer une bonne cause », dit le marathonien qui s’entraîne actuellement pour courir 100 km lors de la journée du 6 juin.

Inscriptions en cours
Les inscriptions sont en cours sur le site Web de la Course. Les distances au programme sont 1 km, 2 km, 5 km, 10 km 21,1 km et 42, 2 km. À noter que les Lavallois de 17 ans et moins peuvent bénéficier d’une tarification avantageuse.

Chaque participant recevra, entre autres, un dossard virtuel, un accès à des programmes d’entraînement gratuits, un chandail officiel (pour les distances de 5 km et plus), une médaille de participation ainsi qu’un accès à la plateforme de résultats.

Défi corporatif et programme de dons
Pour les entreprises désirant favoriser la santé et stimuler l’esprit d’équipe au sein de leur organisation, la Course des pompiers de Laval propose, par ailleurs, un Défi corporatif.

Les personnes qui ont aussi le goût d’accomplir une mission supplémentaire pour appuyer la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés peuvent, qui plus est, participer au programme de dons. Chaque participant qui recueille au minimum 50 $ est éligible à obtenir un grade d’officier.

La Fondation est le seul organisme au Québec qui amasse des fonds pour soutenir les soins et l’aide aux grands brûlés. « Les fonds permettent de financer les programmes de recherche
et de réadaptation, d’acheter de l’équipement spécialisé, de financer un camp d’été pour enfants et de venir en aide aux victimes et à leurs familles grâce au fonds d’urgence et d’aide directe de la Fondation », soutient Sylvie Tremblay, directrice générale de l’organisme.

Pour plus d’informations, consultez le coursedespompiers.laval.ca