La Gaspésia 100 (2021)

La Gaspésia 100 (2021)

les defis de beat

Wow ! Le retour de La Gaspésia 100 … Je l’attendais avec impatience… Ce jour « J » est arrivé. L’occasion pour les coureurs privilégiés de 2020, de se retrouver et revivre une nouvelle aventure sur ces lieux magiques.

Toute l’année, cet évènement vécu en 2020 m’a tenu en haleine. Il était inconcevable que je ne sois pas au rendez-vous en 2021. Cette course résonne dans ma tête, La Gaspésia 100.
Accompagnées de mes amis, Nathalie Landry, Line Pelletier, Nathalie Roy, Judith Chapados, Cindy Miller et Christian Vallée, nous nous sommes retrouvées au départ du G50. Cherchez-nous pas, on en a pour la journée…

Une distance de 54 km dans un décor très diversifié nous attend avec un dénivelé de 1400 mètres. Vous savez entre la théorie et la pratique, on peut parfois avoir des surprises. Eh bien La Gaspésia 100 (2021) nous a fait ce cadeau. La distance et le dénivelé ont été revus à la hausse pour le même prix.

Sans oublier notre amie Christiane Plamandon qui trottera sur le 25km.

Gaspésie 100 (2021)

Le départ

Gaspésie 100 (2021)

Qu’est-ce que je suis contente de me retrouver à cet endroit précisément. Rien à changer comme dans ma mémoire… Même Jean-François Tapp n’a pas bougé. Toujours à la même place avec son humour, blagueur, rieur, c’est le petit comique de la place des Pêcheurs.

Le bateau de pêche servant de podium, présent aussi, tout est là…
Contre toute attente, le palpitant s’accélère au fur et à mesure que je m’approche du bateau. Le sourire aux lèvres, je ressens la même excitation qu’il y a un an.
Je reconnais les visages, Sébastien, Daniel avec lesquels j’ai pu discuter avant le départ. Puis Jean-François détaille le parcours, donne quelques règles et laisse la parole pour le pointage des athlètes.

Après le décompte nous nous lançons direction la mer pour parcourir nos premiers kilomètres.

Une joie intense immergeait tout mon être, j’étais de nouveau la petite fille qui crapahute de roche en roche pour aller de l’avant.

Le premier ravitaillement

Très difficile de dépasser quelqu’un en trail mais sur les rochers c’est pire. À moins que ce dernier nous laisse la place.

La personne devant moi avait un peu de misère avec les rochers, cela n’a pas été long pour que les premiers nous distancent.

Une fois sortie des roches puis des galets, la vieille voie de chemin de fer nous attendait. Je me sentais dans un film en courant sur cette voie ferrée, comme si je voulais m’évader. Suis-je la seule à avoir eu ce sentiment ?

Le balisage est bien indiqué et heureusement, car jamais il ne me serait venu à l’idée de grimper le talus du viaduc.

Un petit bout de la 132 pour rejoindre les sentiers, et le tour est joué nous voilà dans les sentiers et la boue pour un bon bout de temps….

Le premier ravitaillement est déjà là… Wow, c’est cool, 8km de fait, je ne les ai pas vu passer. Difficile de dire combien de temps cela m’a pris, je n’ai jamais regardé ma montre.

Gaspésie 100 (2021)

2ème ravitaillement

Judith et Line sont devant moi tandis que les 2 Nathalie, Cindy et Christian sont derrière. Je veux les attendre avant de repartir.

Me voyant attendre, les bénévoles au ravitaillement me demandent si je veux autre chose. Je leur explique que j’attends mes amis. Ils sont désolés de ne pas avoir de chaises à m’offrir.

En restant immobile, le froid arrive vite et les moustiques attaquent. Je me bats avec eux quand approchent Nathalie R et Christian. Oufff, je suis contente de les voir… Juste le temps pour eux de prendre quelques affaires…

On reprend la route tous les trois. On traverse la rivière aux émeraudes, quel beau spot, c’est féérique. J’en profite pour prendre une photo, un si bel endroit, on ne peut pas passer à côté.
Puis, je reprends mes sentiers de boue à n’en plus finir. Le 18ème km arrive encore à une vitesse grand V.

C’est génial, ça va bien malgré la difficulté du sol. Je suis admirative de revoir ces paysages défilés comme dans mon souvenir.

J’attends de nouveau mes amis. Nathalie arrive, mais j’en peux plus. Le froid me transit. Christian apparaît au fond, péniblement. Je dois repartir, j’ai trop froid.

3ème ravitaillement

L’avantage quand tu as pris froid en attendant, tu repars reposer et tu as le goût de courir pour te réchauffer.

Je trace ma route seule. Je me félicite d’avoir téléchargé le parcours sur ma montre. Cela me rassure de contrôler et confirmer fréquemment que je suis sur le bon sentier. Vive la technologie et les cartes GPX.

Je croise de temps à autre les coureurs du 100km, car ils font 2 fois la même boucle en sens inverse. Je les encourage et les félicite, je suis tellement heureuse d’être capable de vivre ça.

Je peux saluer mes amis Pascal Langlois, Catherine Bujold, Yves Aubut ainsi que Karine Litalien. Croiser ces athlètes me donne un élan, une fierté, une admiration et surtout le goût de courir encore plus.

Gaspésie 100 (2021)

Saviez-vous que Pascal, Catherine et Karine ont été mes maîtres de la trail. Ils m’ont donné confiance et assurance pour affronter la peur de me retrouver seule la nuit dans le bois. Ils m’ont aussi fait savoir que j’avais la capacité et le potentiel pour courir en trail.

Du fond du cœur, merci, vous êtes mes références.

J’arrive au 30ème km avec la même énergie qu’au départ. Je suis bien, j’aime ma course. Mes pieds souillés reçoivent une exfoliation à chaque pas tellement j’ai de la boue dans mes chaussures.

4ème ravitaillement

Un sac de rechange avec collations, vêtements et chaussures m’attendait pour faire les ajustements que je souhaitais pour poursuivre.

Heureusement que j’ai vu mon ami Daniel Jacques changer ses chaussettes et chaussures sinon je n’y pensais plus que j’avais ça là…

J’ai donc profité de ce moment de pause à attendre mes amis pour mettre mes pieds au sec. Bien placé au soleil, je n’avais pas froid. De plus un petit muret nous permettait d’être assis, tranquilles, on était bien. Tout était fait pour qu’on ne reparte plus… Non, non pas du tout les organisateurs ne feraient pas ça ?

Assise depuis quelques minutes, arrive Cédric Chavanne qui parcours le 160 km. Wow super, je ne m’attendais pas à le voir.

J’échange un peu avec lui, mais il ne faut pas que je le retarde, c’est le numéro 1 sur cette distance. Il a encore un bon bout de chemin à faire. Oh là là, je ne voudrais pas nuire à son avancement.

J’ai eu la chance de courir 3 étapes l’année passée avec lui et sa merveilleuse femme Julie Berthiaume.

C’est grâce à lui que je serai sur le départ du Big Wolf Backyard le 18 juillet 2021. Ces défis me fascinent. Alors évidemment, je veux m’y frotter, vivre ces sensations fortes pour avoir mes propres expériences, même si on est pas du tout du même niveau, on a la même passion.

Le dépassement de soi est une sensation extra, les papillons, la fierté, tout y est, je souhaite que tout le monde connaisse cet immense nuage de bonheur à l’intérieur et extérieur de nous-mêmes.

J’ai atteint le 38ème km ou se tenait le 4ème ravitaillement, avec tous ces sentiments de fierté grâce aux belles rencontres que j’avais faits.

Toujours aussi bien dans ma course et bien dans mon corps, je n’avais toujours pas l’impression d’avoir couru.

Gaspésia 100 (2021)

Le 5ème ravitaillement

J’ai cessé d’attendre mes amis qui prenaient de plus en plus de retard au 4ème ravitaillement.

La partie effort en dénivelé approchait après celui de la boue. Je dépassais les premiers coureurs fatigués, mais pas tant que ça, contrairement à ce que j’aurais pensé.

La visibilité réduisait, le brouillard s’installait peu à peu, je n’avais aucune notion du temps. J’avance au petit pas de course ou à la marche si c’est une cote. Je sais que le plus dur est à venir alors je veux garder mon énergie.

Je n’ai jamais ressenti de douleurs dans les mollets, les cuisses ou le dos, épaules ou autres… Je me demande si finalement ma fille n’a pas raison. Suis-je encore humaine ???

La partie difficile approche, je me sens prête à l’affronter pour atteindre le mont St-Anne avec son dénivelé rude voir très rude.

Je fais un ravitaillement très bref au 45ème kilomètre, car je sais qu’il y en a un autre au sommet dans très peu de temps.

J’apprends que ça fait plus de 8h que je cours ! Oh dommage, je réalise que j’ai pris trop de bon temps. Mince, mince, mince je peux encore rentrer dans le cut off mais pfff ai-je le goût de m’inquiéter du chrono maintenant ??? Il est peut-être un peu trop tard…

Ma mère avait une expression qui dit : « c’est pas quand on a fait dans la culotte qu’il faut serrer des fesses » et bien en apprenant l’heure, je me sentais dans cette situation, il est trop tard pour y penser, maintenant il faut assumer.

Gaspésia 100 (2021)

Je décide donc de continuer avec l’insouciance du chrono et je continue dans le bien-être de ma course.

La surprise de la Gaspésia 100 (2021)

Maintenant que je connaissais l’heure, j’avais comme un peu de mal à rester dans le même rythme, pourtant je me moquais du chrono, alors pourquoi ce sentiment ?

Tout simplement, je n’avais pas le goût de finir à la frontale. Non, je savais que je devais finir par les descentes, alors s’il fait trop noir, je ne pourrais pas courir aussi vite. Les descentes sont mes forces.

Au sommet du Mont-Ste-Anne, je n’ai jamais trouvé le 6ème ravitaillement. Comme il faisait froid avec beaucoup de vent et de brume, j’ai pensé que les bénévoles s’étaient abrités. Je vérifiais plusieurs fois ma montre pour être certaine que le tracé soit le bon.

Je reconnaissais parfaitement les lieux donc je ne comprenais pas… Pourquoi ils ne sont pas là ? Déception, crève-cœur, je n’ai pas réussi à pointer mon dernier point de passage, tout en reprenant le sentier pour redescendre. J’ai pensé appeler Jean-François, pour savoir ou exactement se trouvait ce ravito, mais je ne voulais pas remonter, alors j’ai laissé tomber.

J’étais tellement déçue de constater mon incompétence en matière d’orientation…

Tout portait à croire que j’avais fait une erreur de parcours, j’avais passé 54 km et toujours pas arrivé… Un dénivelé supérieur à ce qui était prévu…

Voir l’arche avant que je sorte ma lampe frontale m’a fait oublier cette déception envers moi-même.

L’accueil par mes amies Line et Judith m’a redonné le sourire et l’énergie que j’avais perdue en ruminant les derniers kilomètres.

Gaspésia 100 (2021)

En discutant avec tout le monde, la confiance en moi est revenue quand j’ai appris qu’on avait tous presque 57km avec un dénivelé supérieur à 1700 mètres quant au dernier ravitaillement, il avait plié bagage avant la nuit.

Ce fut un soulagement d’apprendre que j’avais su suivre l’itinéraire prévu et que j’avais fait ça en 10h20. Je ne suis pas rentrée dans le cut off, mais j’aurais largement pu. J’ai eu une excellente course, je suis fière de mon accomplissement et je regorge d’espoir pour mes prochaines courses.

Merci à toute l’équipe organisateur, bénévoles, supporters de la Gaspésia 100 (2021) vous faites partie de l’équation dans la réussite de tous ces athlètes, merci d’être là.

Félicitations

Finir les distances que l’on choisit est un pas en avant pour continuer quel que soit le temps. Félicitations à tous les participants de la Gaspésia 100 (2021) que vous ayez complétée ou pas votre distance, vous avez avancé, vous avez essayé, c’est comme cela que l’on progresse avec des essais.

Quant à toi, Cédric Chavanne, le champion du 160 km en 24h, je t’admire, tu es une grande source d’inspiration, tu m’as fait pleurer à ton arrivée… FÉLICITATIONS, c’est formidable de te voir aller

Félicitations à tous ces athlètes qui ont pu rentrer dans leur cut off respectif, bravo, bravo, bravo.

On se retrouve l’année prochaine sur la distance du 100km en 3 jours
– 13 km le vendredi
– 54 km le samedi
– 35 km le dimanche

Gaspésie 100 (2021)

Gaspésie 100 (2021)

La ligne du temps

La ligne du temps

Enfant

Galoper avec la sensation de voler
S’essouffler jusqu’à la nausée
Comparer la rougeur des joues
Se mouvoir avec la légèreté des papillons
Avoir les sens en éveil à tout instant
S’imprégner de la beauté
S’arrêter émerveillé
Vivre le moment présent

Adolescent

Courir pour se défouler
S’arrêter pour tenter de mieux comprendre
Rêver au futur
Imaginer de refaire le monde
Entreprendre sa quête identitaire
Apprivoiser de nouvelles perspectives
Se positionner ou s’opposer
Réfléchir passionnément
Oublier de vivre au présent
Sentir la rage de vivre
Expérimenter à toute allure

Jeune adulte

Se mouvoir dans un but précis
Tempérer la fougue adolescente
Tracer des repères
Changer de perspective
S’arrêter parfois pour savourer l’instant
Rêver souvent au futur
Osciller entre la confiance et le doute
Voir consciemment la beauté
S’intéresser à la différence
S’habituer à se responsabiliser

Adulte

Adopter une vitesse de croisière
Courir pour le bien-être procuré
Avancer, changer de cap
Regarder les nuages
S’arrêter plus souvent
Choisir de prendre le temps
Couper court pour rester au présent
S’abandonner dans la confiance
Comparer ses expériences
Éprouver de la gratitude
Remettre son moi en perspective
Lâcher prise
Réaliser qu’il y a encore du temps
Être témoin de la précarité de la vie
Chercher l’harmonie intérieure

La ligne du temps s’arrête parfois abruptement. Certains connaîtront le vieillissement, étape que je décrirais par ce que j’ai vu ou entendu.

Bénéficier des habitudes encrées
Se mouvoir pour conserver ses facultés
Prendre le temps
Faire la paix avec son passé
Entrevoir sans trop s’émouvoir, la fin qui approche
Laisser aller ses facultés
Revenir au présent doucement
Apprivoiser un peu plus sa vulnérabilité
Voir facilement à travers
Accepter un peu plus l’humain
Aimer malgré tout
Pardonner souvent
Remercier jusqu’au dernier moment

 

Quelque chose d’un peu idiot

Quelque chose d’un peu idiot

Je suis parti courir. Il pleuvait pas mal. C’est ce qui arrive quand on veut s’improviser Réjean. Réjean? Dans mon club de vélo, j’ai un ami, Réjean, qui est le chef des encadreurs, les gens qui escortent et dirigent les pelotons. C’est lui aussi qui dit si on part ou pas, lorsque le temps est incertain.

Pour décider ça, il consulte plusieurs sites de météo et des applications internet. Je le soupçonne aussi de faire la danse de la pluie et d’autres manœuvres occultes. C’est un peu mystérieux mais ça marche. Parfois il pleut fort partout à 17h00 et lui nous annonce qu’à l’heure du départ, 18h00, il va faire beau dans la direction où on doit aller. Il se trompe rarement.

Hier, il pleuvait mais j’avais vraiment envie d’aller courir. Alors je me suis dit que je ferais un Réjean de moi-même. J’ai consulté la météo, vérifié les cartes des tendances, regardé l’application MyRadar. J’ai cru voir un trou dans les nuages. Je me suis donc habillé rapidement et je suis parti.

J’ai vite réalisé que la voyance météorologique, ce n’est pas donné à tout le monde.

Il pleuvait pas mal quand je suis parti. Beaucoup cinq minutes plus tard. Encore plus vers la fin de la course. Les vêtements trempés, les espadrilles qui font « splouche » à chaque pas, impossible d’éviter les flaques tellement elles sont nombreuses. Personne dans les rues, évidemment. Les oreilles tellement mouillées que les écouteurs ne tiennent plus en place. Bref, vous l’avez deviné, c’était… formidable!

Les automobilistes devaient se dire : 1. Tu me parles d’un cave, 2. Faut vraiment qu’il ait envie de bouger. Je leur donne raison sur les deux points. Un idiot heureux. Depuis deux mois, on est tellement dans la discipline collective qu’il y avait quelque chose de très réjouissant à poser un geste un peu idiot comme courir par très mauvais temps.

Parfois, toutes les excuses sont bonnes pour ne pas bouger. Parfois, aucune n’est bonne. Pour être bien honnête, je n’avais pas vu un trou dans les nuages, je ne me suis fait aucune illusion sur ma capacité à accoter les performances de voyance météo de Réjean. Il pleuvait, ça n’allait pas arrêter avant la nuit. Au diable, j’avais envie de courir et je suis parti !

Une sortie à placer dans mon Top 3. Avec une note discordante. Vous vous souvenez peut-être de Bruce, le gars chez Apple qui, j’imagine, gère ma banque de musique en mode aléatoire? La dernière chose qu’il m’a fait entendre avant que les écouteurs ne me tombent des oreilles, c’est un classique d’Ella Fitzgerald, Blue Skies. « Never saw the sun shining so bright. Never saw things going so right »*. Vraiment, Bruce?

*Jamais vu le soleil briller aussi fort. Jamais vu les choses aller aussi bien.

DU « PACE BONHEUR » AU « PACE OLYMPIQUE », VIVE LA DIVERSITÉ DES COUREURS!

DU « PACE BONHEUR » AU « PACE OLYMPIQUE », VIVE LA DIVERSITÉ DES COUREURS!

Il y a plusieurs types de coureurs, de grandes coureuses vites, des petits moins vites, des moyennes persévérantes, de grands entêtés qui sont lents mais déterminés, des méticuleux perfectionnistes qui astiquent tout leur matériel, des inconséquentes qui rencontrent le mur à chaque course, des aventuriers qui se perdent dans le bois, nous pouvons dire que la panoplie de profils différents des amants de la course est infinie, et c’est tant mieux.

Il n’y a pas une façon de courir, il y a autant de façon de courir qu’il y a de coureurs. Nous avions tendance à voir la course comme étant un sport ayant un seul but, aller, vite, vite, vite, mais la course, s’est aussi une façon de vivre, une façon d‘être bien. Le véritable étalon de mesure d’une course cela ne peut être que notre niveau de satisfaction personnelle. En réaction au modèle unique valorisé, soit celui du coureur rapide, est né le beau mouvement du « pace bonheur », revendiquer le droit de courir au rythme qui nous rend heureux, quelle bonne idée. Cela dit, la course peut aussi être un art que l’on peaufine pendant des années et parfois, cela nous permet d’aller vite, et cela, aussi, c’est remarquable. Le mouvement parfait d’un coureur au « pace olympique » que c’est gracieux et que d’efforts que cela nécessite pour y arriver.

Il est difficile de bien mesurer ce que représente le fait de terminer une course pour chaque personne et le sentiment d’accomplissement a souvent peu de choses à voir avec le temps ou la vitesse. Pour ma part, mon 5 km le plus lent, c’est celui dont je suis le plus fier, je l’ai complété en aidant un jeune qui tentait pour la première fois de réussir une activité sportive. Il a persévéré en s’entraînant pendant des semaines, nous l’avons terminé, je pleurais comme un veau au fil d’arrivée, mais nous l’avons fait.

Comme dans plusieurs activités sportives, une forme de compétition malsaine, un jugement de l’autre peut facilement s’immiscer. Mais heureusement, la course à pied peut être tout le contraire, elle peut être une occasion d’être bien, de profiter de la vie, de partager et de se soutenir mutuellement. Dans cet esprit, en m’inspirant un peu maladroitement des principes d’un beau mouvement québécois, celui de favorisant la diversité corporelle (1) , je vous propose bien naïvement des principes et des attitudes que j’aime voir et qui me font aimer cette activité :


LES 7 PRINCIPES DUNE PETITE CHARTE DE LA COURSE À PIED

1) Promouvoir une diversité des modèles des coureurs. Peu importe ton rythme, si tu cours, tu fais partie d’un grand mouvement inclusif qui vise avant tout à être bien.

2) Encourager de saines habitudes de vie et de course. Recourir à des produits ou des astuces qui te donnent un avantage, ce n’est pas dans l’esprit de la course.

3) Dissuader les comportements compétitifs excessifs. Les autres coureurs ce ne sont pas des adversaires, mais des complices.

4) Refuser de souscrire à un modèle uniquement compétitif, la course, c’est quelque chose que l’on fait pour soi et non contre l’autre.
5) Garder une attitude vigilante et diligente envers les autres coureurs, être attentif aux autres pendant une course, c’est une belle marque de savoir-vivre, c’est une belle façon de vivre.

6) Agir à titre d’agents et d’agentes de changement afin que dans les événements de course un esprit d’entraide et de soutien émerge constamment.

7) Faire connaître le bonheur de courir.

Comme il semble bien que nous allions avoir une saison avec quelques événements, bonne course, la vie est trop courte pour ne pas en profiter, et surtout ayez du plaisir!


1-Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée

Comment j’ai gagné 37 secondes à mon 10km

Comment j’ai gagné 37 secondes à mon 10km

Runwise

Aujourd’hui, j’aimerais revenir sur mon 10km que j’ai couru le dimanche 30 mai.

Et vous partager ce que j’ai changé dans mon entrainement et qui je pense m’a permis de passer un nouveau palier.

Maxime Lopes - Comment j'ai gagné 37 secondes à mon 10km

Mon but était de courir sous les 30 min 15 pour atteindre le standard de qualification élite pour le marathon de Valence qui se tiendra le 5 décembre.
Je suis parti à l’effort avec la certitude que je pouvais courir sous les 30 minutes. Après avoir passé le 5k en 14:55, je savais que je n’étais pas dans mon meilleur jour, et que je devrais me faire mal pour aller chercher un bon chrono.

Je parle souvent de l’importance d’apprendre de ses saisons car je suis convaincu que cette habitude d’écrire les points forts et les points faibles après chacune de mes préparations est ce qui m’a permis de maintenir une progression constante depuis mes débuts en course.

La saison dernière j’avais commis plusieurs erreurs :
• Nous avions monté le volume trop rapidement
• Je ne mangeais pas assez
• Il m’arrivait de jogger trop vite
• Je me prenais beaucoup trop la tête avec le pace
• Mon sommeil était correct, mais pas optimal
• Je ne me faisais pas suivre par un professionnel
• Je ne m’écoutais pas assez

Les deux semaines de coupure que je prends entre chaque saison m’aident à prendre du recul. J’avais noté ces erreurs, et j’en parle régulièrement avec ma conjointe et mon coach.
Ma saison avait commencé le 12 octobre 2020 après 2 semaines sans aucune course.

Le jour du 10k cela faisait 230 jours que je m’entrainais. J’avais accumulé environ 3900kms.

Voici les choses que j’ai changées et qui sont selon moi à l’origine de ma progression :

1. J’ai enfin soigné mes comportements alimentaires troublés. J’ai adhéré à l’alimentation intuitive sans me mettre aucune limite ni sur la quantité ni dans le choix des aliments. J’ai dû manger une centaine de snikers, twix, sodas, poutines et pizzas, probablement plus que vous ne pouvez l’imaginer. J’ai senti un net gain de récupération et de plaisir. On dit souvent que ce sont des bad food, je crois plutôt que nous avons peur de faire confiance à nos sensations.

2. J’ai arrêté de me peser sur une base régulière. Je me suis pesé récemment par curiosité (j’avais pris 1.5kgs par rapport à ma saison précédente). J’ai alors décidé de ranger ma balance dont je ne vois plus l’utilité.

3. J’ai couru plus de volume que d’habitude en réduisant un peu l’intensité des séances.

4. Je me suis entrainé en contrôle 95% des entrainements. C’est la première fois que je respecte autant le plan de mon entraineur. J’avais souvent la sensation que j’aurais pu me donner davantage, mais l’objectif était d’accumuler des séances, et paradoxalement, ne rien faire d’impressionnant.

5. J’ai enchainé les longues runs à un pace légèrement inconfortable (sans jamais exagérer), et surtout je me suis entouré de partenaires qui ont fait une différence énorme sur ma motivation. J’avais hâte à chaque dimanche 😉

6. J’ai dormi 9:00 par nuit en moyenne, sans me prendre la tête avec l’heure du coucher, juste prolongé le dodo matinal (j’ai cette chance).

7. J’ai réduit la charge de tous mes projets afin d’avoir plus de temps pour moi, j’ai commencé à jouer aux jeux vidéo de temps en temps, j’ai découvert que j’étais un mauvais perdant même en ligne !
Je n’ai pas fait de musculation, de gainage, renforcement, étirement, ou foam rolling. Non pas que je pense que cela soit inutile, mais j’ai réalisé que ce n’était pas une priorité dans mon cas.
8. J’ai modéré mes attentes. J’ai opté pour une vision long-terme où mon but était d’accumuler des kilomètres mois après mois, années après année, sans me sentir dans l’urgence de performer. Une vision plus honnête qu’auparavant.

9. Je me suis fait suivre par ma formidable chiro, Annie. Cela a probablement dû jouer pour beaucoup, malheureusement, c’est impossible de savoir dans quelle ampleur.
J’ai encore énormément de choses à changer à la fois dans l’entrainement, mais aussi dans ma psychologie.

Je crois à une approche intelligente, dans laquelle on se remet systématiquement en question, sans pour autant faire des changements majeurs (à moins que cela ne soit nécessaire). Je continue de peaufiner une recette qui fonctionne saison après saison, qui me garde en santé, et me permet de me surprendre.

J’ai récemment créé un atelier dans lequel j’explique d’ailleurs cette méthode. C’est disponible sur mon site, mais le but de ce message c’était plutôt de vous proposer des pistes qui pourraient vous aider.

Bonne course les ami.es