Repos de dénivelés

Repos de dénivelés

les defis de beat

Un repos de dénivelés s’imposait à la suite du double Everest de mon dernier week-end choc en mars, suivi du sentier des caps.

Une semaine sans dénivelé et je ressens déjà en manque… Je ne céderai pas à la tentation, car je dois faire attention et respecter cette phase de repos pour ne pas nuire à ma saison de course.

Mon programme d’entraînement marathon a débuté le 6 avril juste après mes folies dans les montagnes.

Oui, mon souhait d’atteindre le sommet Everest avant de débuter mon entraînement marathon était prévu. Mais parfois entre ce que l’on veut et ce que l’on peut, il y a une nuance… Maintenant, je peux dire oui c’est possible et quel plaisir!

Et maintenant ?
Les dénivelés passeront au second plan pendant quelques mois. Je vais seulement les cumuler pendant les week-ends chocs en effectuant mes tests d’ultras, car je veux savoir jusqu’où je peux aller, comme ça pour le plaisir de courir en montagne.

Il me reste 8 mois pour atteindre 35 392 mètres alors que j’ai mis à peine 3 mois pour cumuler 70 784 mètres… Donc je n’ai plus besoin de grimper comme j’ai fait depuis la mi-janvier.

Le 24 mars, je vais m’entraîner sur le parcours de 80km de Bromont Ultra. L’heureux élu Christian Vallée que je parraine pour les Camps de L’Everest participera lui aussi à cette activité. Il complètera quelques sections selon ses possibilités.

Béatrice Gourdon

Mes entraînements
Avec les restrictions du gouvernement qui changent très vite, nous sommes incertains des évènements cette année encore. Alors pour prévenir toutes éventualités, je reste en action.

Je teste un nouveau plan d’entraînement marathon sur 3 jours. Ceci dans le but de me laisser du temps pour mes dénivelés ainsi que pour la récupération pour mes longues sorties ajoutées à mes week-ends chocs.

Mon devoir, trouver la bonne allure pour tenir de très longues distances tout en restant dans les temps, ne pas me faire couper, le tout dans le plaisir pour me dépasser.

La pandémie m’a permis de tester les courses qui me fascinaient et qui m’impressionnaient, les ultras. J’ai toujours été attirée par les longues distances, mais je ne savais pas comment les travailler en entraînement sans que cela me coupe des courses enregistrées pour faire mes marathons.

La trail - Béatrice Gourdon

La trail, ma solution
Je suis toujours très surprise des distances que je réalise en trail avec du dénivelé important.

Mon repos de dénivelé du 5 au 17 avril a aiguisé ma patience une fois de plus. Je me sens comme un lion en cage si je ne sors pas courir. Pour oublier mes dénivelés, j’ai essayé «la pleine conscience » pour me détendre et « la zenitude » mais dur dur… Je préfère largement et de loin quand ça bouge et que je m’évade dans mes pensées.

L’effort en montagne est parfait pour le corps et l’esprit.

Ma passion, la course, toujours au centre de mes activités en trail me permet de remplacer le social par l’univers et la nature qui m’imprègne.

Cette compilation d’efforts et de changement d’air en altitude me déconnecte tout en m’éblouissant. Je rentre tout le temps le cœur léger et satisfaite, le monde m’appartient.

Les projets incertains
S’inscrire à des courses est toujours dans mes projets pour 2021, mais je n’ai pas franchi cette étape encore, car lesquelles choisir ? Route ou trail ? Lesquelles croyez-vous vraiment réalisables ?

Les courses virtuelles, oui, mais ça ressemble à un entraînement, vous ne trouvez pas ? Se sera évidemment mon plan B, mais à contre cœur.

Je suis inscrite au 54 km depuis l’année passée à la merveilleuse Gaspésia 100, avec plusieurs amies. Mais après… Je fais quoi ?

Et vous, vous faites quoi ? Est-ce que vous vous inscrivez à l’avance sous peine de voir annuler ou repousser votre inscription ?

Ah, là, là, je suis tiraillée avec cette petite voix qui veut faire l’inscription et le gros bon sens qui me dit : « attends la dernière minute, si la course n’a pas lieu »?

Votre vision m’intéresse, peut-être m’aidera-t-elle à faire un choix éclairé. Laissez-moi votre avis, votre réflexion en commentaire.

Merci ! J’ai déjà hâte de vous lire.

MES SÉJOURS PARMI LES GRANDS

MES SÉJOURS PARMI LES GRANDS

Parmi tous les gens d’exception dont j’ai eu le privilège de croiser la route, permettez-moi de vous présenter une personne hors normes, avec lequel j’ai partagé mille aventures et qui m’a tant appris, j’ai nommé le Dr Thierry Petry.

C’était en 1984, année qui restera gravée dans la mémoire collective des Québécois comme un grand cru, à tous les niveaux. Mario Lemieux, le petit gars de Ville Émard (c’est ma ville natale) est le premier choix au repêchage de la ligue nationale de hockey. Céline Dion chante pour le pape au Stade olympique. Jacqueline Gareau remporte le marathon de Los Angeles et c’est aussi l’année des cérémonies d’ouverture de Québec 84 qui fête le 450e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. C’est la naissance, aussi, du Cirque du soleil.

Émergeant de cet élan de créativité naît un fabuleux projet pour les sportifs, la Traversée Jacques-Cartier. Le concept, très simple: un groupe de mordus de plein-air parcourt le Québec dans son axe est-ouest en skis de fond, un parcours de 1200 km, partant de Gaspé pour arriver à Hull (maintenant Gatineau). Le Dr Petry arrive de France spécialement pour vivre cette incroyable odyssée, à laquelle je me joins également, ayant toujours été attiré par les défis de toutes sortes.

Le 1er janvier, après une messe célébrée aux aurores et bénissant les skieurs, nous partons allègrement affronter cet immense défi. L’épopée durera 30 jours. Que de montagnes avons-nous gravies, et de paysages sublimes et inoubliables avons-nous contemplé, bravant les intempéries et un froid sibérien! D’ailleurs, certains skieurs ont dû abandonner, à cause d’engelures trop sévères entre autres.

Malgré tout cela, le Dr Petry est tellement enthousiasmé et conquis par la beauté, l’immensité de nos territoires et de nos forêts qu’il accepte un poste à Gaspé, où il réside depuis. Personnage original et haut en couleurs, il est capable d’arriver à l’hôpital à dos de cheval. Au fil des ans, Thierry se forgera une réputation de skieur nordique émérite, réalisant le Marathon canadien de ski de fond, auquel j’ai participé également, quelque 30 années consécutives comme coureur des bois.

Avec la complicité de Bernard Voyer (qu’il est désormais inutile de présenter), il décide de s’attaquer à beaucoup plus grand. Un exploit exclusif. Un record que personne n’avait réalisé avant lui. Atteindre le Pôle sud en pleine autonomie. Un défi gigantesque qu’ils réussissent, malgré les innombrables écueils qui se dressent sur leur route, l’idée d’abandonner n’étant pas une option, pour des homme braves et entêtés comme eux.

Avec le temps, nous avons développé une belle amitié et une complicité joyeuse et profonde. Je ne compte plus les kilomètres de course à pied que nous avons au compteur. Lors d’une visite de Thierry à Val-d’or, où j’habitais, je me rappelle entre autres, d’une partie de pétanque épique, accompagnée d’un bon coup de rouge, en tout bon Français qui se respecte! Nous en avons profité pour faire de belles sorties de course à pied, dont une au magnifique parc D’aiguebelle, où on peut observer le grandiose spectacle de la ligne de partage des eaux, cette particularité magnétique qu’a un cours d’eau à couler littéralement dans les deux sens à partir d’un point donné. Le sud en perd le nord!

Et croyez-le ou non, malgré nos expériences combinées, nous avons réussi à nous perdre en forêt! À vouloir trop sortir des sentiers battus, il faut en accepter les conséquences; puisque nous avons littéralement frayé notre chemin dans la densité du bois, nous en sommes sortis pleins d’écorchures, et avec nos egos un peu secoués! Je me souviendrai longtemps de ces 11 kilomètres!

Il y aurait mille autre anecdotes et histoires touchantes à raconter en compagnie de Thierry, mon mentor! Il émane de cet homme une force tranquille, une assurance à toute épreuve, et il possède cette résilience de l’esprit qui ordonne au corps de travailler en surcharge, lui permettant de puiser dans des réserves insoupçonnées, pour réaliser des exploits qui paraîtraient insurmontables à beaucoup d’autres. Oui, il m’a tant appris, et heureusement, il continue de me lancer des challenges…