L’importance du groupe

L’importance du groupe

Lorsque j’ai débuté la course à pied en 2017, j’aimais particulièrement le fait de me retrouver seul avec le bruit de mes pas. C’était « mon temps à moi ». Il y a un peu plus de deux ans, j’ai toutefois joint un groupe informel de passionnés. Un concours de circonstances m’a fait rencontrer une vieille connaissance qui s’entraînait déjà avec cette bande de marathoniens émérites et, depuis ce temps, je ne cesse de vanter l’entraînement en groupe. Laissez-moi vous expliquer comment ma transition vers un coureur social s’est opérée.

Je n’aimais pas l’idée de courir en groupe pour plusieurs raisons. Aucune flexibilité d’horaire, devoir m’ajuster à une allure qui n’est pas la mienne, ne pas se sentir à la hauteur, etc. En 2019, alors que ma femme était à quelques jours de mettre au monde notre fils, j’étais en préparation finale pour le marathon de Longueuil. J’étais bien conscient que l’arrivée prochaine de notre enfant allait considérablement chambouler mon horaire d’entraînement et probablement demander beaucoup de sacrifices à ma conjointe. Soucieux de maintenir mes performances à un certain niveau, je savais que je devais devenir un coureur du matin, un moment de la journée où les impondérables parentaux sont généralement (ne me lancez pas de pierres si ce n’est votre cas) moins présents. En théorie c’est simple, mais en pratique je détestais courir dès le saut du lit. Or, on me proposait des entraînements avant l’aube, avant même de déjeuner. Je sentais en revanche que ce groupe était composé de véritables guerriers du marathon et que leur expérience me servirait probablement à passer au niveau supérieur. J’accepta donc l’offre de me joindre à eux, malgré les entraînements aux petites heures du matin (ou de la nuit!). Le plan? Devenir papa, terminer mon affûtage en vue du marathon de Longueuil, le courir en réalisant mon meilleur chrono, prendre deux semaines de repos, puis débuter l’entraînement avec la bande de fous en pyjamas!

Je suis donc devenu heureux papa et j’ai obtenu mon meilleur chrono de l’époque sur la mythique distance du marathon. Le hic? Je n’avais battu mon précédent record que de deux minutes. Ma déception était alors (intérieurement) bien présente. C’est donc bien décidé à améliorer mon chrono que l’entraînement en groupe débute. Si Longueuil n’avait pas été porteur de résultats à la hauteur de mes attentes, l’automne était rempli de promesses. Le marathon Chambly, en octobre, était alors le parcours retenu.

Quelques semaines après le début de l’expérience avec le club, le plaisir a été décuplé, les apprentissages ont été multipliés, de nouvelles amitiés se sont développées et les progrès sont rapidement apparus.

La récompense, le marathon de Chambly, fut une épreuve couronnée de succès; une performance 18 minutes plus rapide qu’à Longueuil 5 mois plus tôt! J’étais déjà un adepte de la formule groupe, mais m’en voilà maintenant un véritable disciple. Je suis alors en état de grâce et déjà impatient d’entamer un prochain cycle de marathon au printemps prochain. Au printemps…2020…

***

S’il est vrai que se lever à 4 heures du matin pour aller courir n’est pas toujours facile, savoir que plusieurs autres coureurs du groupe le font en même temps aux quatre coins de la ville rend les choses beaucoup plus amusantes. Que ce soit pour devenir un coureur matinal, pour améliorer ses performances, pour avoir plus de plaisir ou tout simplement pour rencontrer d’autres passionnés de course à pied, l’entraînement en groupe est une expérience que je recommande à tous. Nous sommes des êtres sociaux, des bibittes de relations. Rassemblons-nous, puisqu’on en a la possibilité à nouveau.

Bonne course!

Être dans la tête d’un coureur

Être dans la tête d’un coureur

Vivre tous les sentiments du monde en même temps , Syn : Être dans la tête d’un coureur

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir frustré? J’imagine surement que oui. Comme toute personne normalement constituée, il s’agit d’un sentiment parfaitement normal à ressentir dans certaines situations.

Le dictionnaire Larousse nous donne la défénition que voici;

Frustration : État de quelqu’un qui est frustré, empêché d’atteindre un but ou de réaliser un désir.

Bon là, vous vous demandez, mais elle s’en va ou avec ses skis ou ses running shoes? Rassurez-vous, j’y arrive.

En fait la pratique de sport, dans ce cas-ci la course à pied, peut comporter son lot de frustrations.

La météo, les conditions routières, le chemin emprunté, des batteries à plat, de mauvais échanges avec des automobilistes… et j’en passe, sont toutes des situations ou la frustration se fera sentir. Mais j’aimerais vous parler de ma dernière situation de ‘’frustration’’, j’ai choisi de le mettre en guillemets car encore aujourd’hui je ne sais pas si j’ai vécu le bon sentiment. Il peut aussi s’agir d’un mélange de sentiments.

Ce qui me suivent ou me lisent, savent que le 11 septembre prochain j’aspire à courir mon premier ultra marathon. Dans les faits, je cours depuis plusieurs années, 9 marathons à mon actif, mais malgré tout, la distance envisagée de 65km en trail s’il-vous-plait, vient avec un entrainement plus poussé. Autant dans les kilomètres à courir, la musculation et les choix alimentaires.

Mais voilà, une course en automne, signifie un entrainement avec une portion qui se fera durant l’été, et ouiiii, durant les vacances… Ahhh là maintenant vous voyez ou je m’en vais.

Alors me voici à organiser nos vacances, aux Îles de la Madeleine…. Paradis incontesté de plage, de repos, de zénitude, d’ornithologie et potentiel photos partout où l’on regarde. Mais là moi, j’ai signé pour une course avec un dénivelé de ?? ah oui, un chiffre que je me pratique à oublier 😉. Donc, moi qui pratique les sentiers (bien que légers) du Mont St-Bruno et Orford (3 reprises) comment ne pas perdre toute l’expérience et endurance acquise durant les dernières semaines.

Nous avions choisi d’allonger nos vacances avec entre autres une nuit à l’ïle d’Orléands, en face de Québec avant de nous rendre tranquillement vers le traversier. Je m’étais comme fait un plan de course, pour ne pas tout perdre, 2 semaines, c’est quand même 2 semaines. Bon, mon conjoint qui est compréhensif et tente toujours de calmer mes angoisses, doit entendre cette fois-ci mes plans de courses qui je l’espère feront l’unanimité.

Comme nous serons en face de Québec le premier samedi des vacances, en secret je vais vérifier les sentiers possibles à faire au Mont Ste-Anne. Je lis aussi sur une page Facebook à laquelle je suis abonnée les commentaires de tout un chacun. Je trouve le QMT25 qui serait balisé toute l’année. Un bon dénivelé à y faire… J’en parle à mon homme, qui m’encourage à le faire, même si pour lui cela voudra dire, prendre une promenade seule en compagnie de notre toutou.

Donc me voilà avec au moins une course d’organisée qui me fera pratiquer ce pourquoi j’ai signé. Mais la deuxième semaine je serai aux Îles… terrain somme toute assez plat. Sans grande montagne. Je tente de penser à faire le sentier de la butte ronde en me disant que si je le fais aller/retour plusieurs fois, j’aurai au moins ça de pris.

Le QMT25 me faisait quand même peur… le faire seule. Ne sachant pas trop dans quoi je m’embarquais. Mais j’y tenais. Mes pensées étant préoccupées par cette course, j’avais un sentiment partagé du fait que les vacances approchaient. Normalement en vacances, je peux faire une distance, mais faire distance et dénivelé, et jamais une aussi longue distance.

Le matin des vacances on fait un arrêt ornitho-photo d’une rareté. Cela rime avec vacances…. Mais dès que nous rembarquons dans l’auto, me revoilà en mode de course. Il nous reste un bon 2 heures trente à rouler. Le soleil veut sortir et nous promet une chaude journée et un facteur humidex assez élevé.

Je prendrai le départ de cette course vers 10 :45. Loin de mes habitudes, car normalement je débute ma course toujours maximum à 09 :00. Bref; Souris tu es en vacances…. Bien que je sentisse l’être après ce défi réalisé. Je fût impressionnée par beaucoup, moi-même… c’est positif 😉 le sentier en lui-même, la réalité du défi en lui-même… On a joué dans du fragile pour moi, je souffre de vertige… Mais pas le temps de s’apitoyer sur soi, awoye avance ça va passer.

Me voilà à me servir de la ose au chalet sur le parcours mise à la disposition des randonneurs, je l’avais aussi lu sur Facebook, elle devait ne pas être évidente à trouver, mais un spécial pour moi, elle était bien accrocher à la vue sur une pancarte.

Je ne rêve que d’une bonne bière froide…
Et je termine le parcours comme dans une autre sorte de vertige…un état second. Me disant :
• Bon là je suis en vacances
• Réalises-tu que tu viens de réaliser un méga beau défi
• Je n’en reviens pas de ce que j’ai parcouru, on était loin des sentiers de mon terrain de pratique de d’habitude. Avec les premiers kilomètres totalement dans la boue ou les randonneurs faisaient demi-tour
• Ok, mais avoir été en septembre il me restait encore 40 km à faire
Durant la soirée et les jours suivants, je suis restée dans ce semi état second, ou fierté et un peu de frustration se mêlant alégrement au rythme de mes pensées.
Pourquoi frustrée?
• Me semble que je n’ai pas profité comme il faut de ce beau parcours
• J’aurais dû débuter la course plus tôt, ça m’aurait évité de partir en plein chaleur
• Cette course faisait partie de mes vacances, pourquoi dois-je me sentir être en vacances seulement après l’avoir terminée
Le reste de la première semaine, ayant de la route à parcourir pour nous rendre au traversier, la course n’avait pas beaucoup de place. J’ai pu placer 1 ou 2 petits 5 à max 7 km de distance.

Sentiment de frustration :
• Tu avais monté ton kilométrage à 76km la semaine dernière en 5 sorties, là tu régresses.
• Oui, mais je suis tout de même en vacances
• Et bla bla bla, vous comprenez 😉
Ma deuxième de vacances posséda son lot de frustration, la première je n’y pouvais rien, miss météo n’a pas été tendre, pas de chaleur et pas beaucoup de soleil. Étant aux Îles de la Madeleine qui possède des kilomètres et kilomètres de plage, je ne pouvais ni ne voulais dire à mon homme, bon ben je reviens dans 2 heures, quand le soleil se pointait enfin …
Non, je me contentais d’aller courir un petit 5 km rapide. Hop la douche et nous étions partis. Et pas non plus à chaque jour…
Des sentiments partagés entre ma course, et mon inscription à un ultra. À maintenir un minimum tout en pouvant profiter de cet endroit paradisiaque.

La butte ronde vous vous demandez? J’ai abandonné le projet, nous étions dans cette région après une excursion. Nous nous y sommes rendus, mais l’avons monté en marchant. Une course intense en vacances vient avec beaucoup d’organisation. La douche après la course, croiser des gens en vacances qui profitent etc…
J’aurais surement aimé me frotter à cette côte, car le petit déniveler est sur une très courte distance donc peut devenir très intéressant. Mais j’ai accepté de ‘’prendre’’ des vacances.
Ma deuxième semaine à donc totalisée un tout petit 18 kilomètres. Malgré tout je n’ai pas vécu que de la frustration, j’ai réalisé de belles choses aussi.;
• Un 5 kilomètre réalisé avec une moyenne de 5.06/min par kilomètre, ça faisait longtemps que je n’avais pas couru aussi rapidement. Comme je fais de plus longues sorties, elles ne sont pas aussi rapidement que les petites.
• Mon tendon d’Achille gauche avait besoin de cet allègement
• Sans que je m’en rende compte mon esprit et mon corps en général aussi.
Toutes ces questions et mélanges de sentiments, j’ai décidé de vous en parler, une sorte d’exutoire pour moi et peut être pour vous, qui n’avez peut-être jamais partager ces sentiments avec personnes, vous verrez que vous n’êtes pas seuls.

Je ne crois pas avoir besoin de thérapie ou autre… j’aime ma vie, en fait je ne la voudrais pas autrement. Se poser autant de questions est pour moi une façon de réaliser que je prends les choses à cœur, pas nécessairement au sérieux, mais à cœur.

Je me dis aussi profite. Profite de ce premier Ultra-marathon. Quand on court un marathon, le temps limite pour réaliser la course devient une notion floue à laquelle on n’accorde pas vraiment d’importance si on court à une vitesse moyenne. Mais un Ultra a des ‘’cut off’’ je suis encore aujourd’hui à me demander si je pourrai franchir la ligne d’arrivée dans les temps.

Voici donc sur quoi j’avais le goût de vous parler avec cet article. Quand il sera publié, j’aurai peut-être fait mon Ultra (11 septembre). J’espère de tout cœur qu’il se déroulera bien.

J’espère franchir la ligne d’arrivée dans les temps. Sinon, je profiterai… Tout autant que j’ai profité de l’entrainement. Pouvoir courir avec un ami dans son terrain de jeu. Voir tous ces cerfs de Virginie dans Mon nouveau terrain de jeu. Faire l’essai d’un paquet de bidule…. Faire ce fameux QMT à Québec.

Mais alors vous dites-moi, ressentez-vous parfois aussi un mélange de sentiments de ce genre ? 😊

Citation :

Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera.

Boudha

Fourmilière

Fourmilière

Ce à quoi ressemblait l’immense cortège de coureurs ce matin, du point de vue spectateur. Certains avaient l’air épuisés, d’autres déterminés, certains souriaient aux passants, d’autres regardaient leur montre en grimaçant. Chacun avait l’air de trottiner à son rythme. Quelqu’un n’ayant jamais pris part à une course pourrait s’arrêter là dans sa reflexion.
Devenir spectateur après avoir complété soi-même une course permet souvent de voir les choses dans une différente perspective. Surtout après avoir été témoin d’une réanimation cardiorespiratoire beaucoup trop longue pour assurer une chance de survie, d’un jeune dans la vingtaine sur le parcours.
Les coureurs affluent par groupe au point d’arrivée. La réaction de chacun est variable: fierté, joie, déception, tristesse, tout cela est observable. Il y en a qui ont dû mettre une quantité incroyable d’énergie pour répondre présent à la course. Les difficultés personnelles, les épreuves morales, les blessures physiques ont été de réels défis à surmonter durant l’entraînement auparavant. Quelques participants ont enfilé leurs baskets quelques fois avant le jour J, n’ont pas eu à se déplacer pour participer à l’événement et ont couru à une vitesse au-delà de la moyenne.
Il n’est pas évident de comprendre toutes ces différences, d’un point de vue justice. Pourquoi Julia est elle tombée sur la glace cet hiver après plusieurs mois d’entraînement discipliné la faisant régresser presqu’à la case départ? Comment Vincent a-t-il réussi à terminer la course, presque les doigts dans le nez dans un temps record, en ayant peu dormi la veille, suite à une soirée bien arrosée?
En discutant à gauche à droite, il est évident de voir que la justice, telle que l’on peut la définir, ne se trouve pas. Toutefois, il est possible de constater en creusant, que chacun a ce dont il a besoin, jour après jour, simplement. Pour les épreuves, la force de perséverer est proportionnée. Dans un moment de souffrance, l’humain est souvent aveuglé sur cette réalité. Il a parfois aussi une conception de ses besoins qui est décalée de ce qui est bon pour lui.
Pour revenir à la fourmilière, il y a place à beaucoup d’émerveillement dans ces moments ou une masse de gens s’unit sur un parcours déterminé pour courir. L’effort individuel réuni collectivement donne une intensité à l’événement qui suscite généralement l’admiration.

 

Big Wolf’s Backyard

Big Wolf’s Backyard

 

les defis de beat

Connaissez-vous le Big Wolf’s Backyard ?

C’est une course de 6.7 km qui prend un départ toutes les heures. Vous avez 60 minutes pour faire la boucle jusqu’à ce qu’il reste qu’un coureur. Si vous rentrez et que le départ suivant a été sonné, vous êtes éliminés.

92 coureurs présents pour relever ce défi, j’étais l’un d’eux… Beaucoup d’inconnu, d’appréhension, peu d’entraînement pour ce style de course, mais une folle envie de participer.

Faire de mon mieux, vivre l’expérience et apprendre des gagnants voilà ce que j’attendais de cette course.

samedi 17 juillet 2021 à 8h le matin pour le 1er départ.

Tester ses capacités
Quand Cédric Chavanne m’a parlé de cette compétition en juin 2020. Pouaaah, je trouvais ça fou, malade… Mais, cela attisait ma curiosité. J’écoutais attentivement ses explications et comme de fait, comme tous les trucs un peu fous… Ça m’a trotté dans la tête…

Je savais très bien que je n’avais pas le niveau pour atteindre le ticket pour le Tennessee, mais ce n’est pas ça qui m’attirait dans ce défi.
En tant que passionnée de grandes distances, je voulais savoir jusqu’où je pouvais aller, tout en respectant mes limites.

Le doute n’a cessé de m’habiter dès l’instant où j’ai vu mon nom sur la liste. Néanmoins, j’étais heureuse de ma décision.
Je voulais vivre ce moment, le ressentir, le partager avec ces athlètes impressionnants et inspirants.

Connaître mes capacités, savoir ce que je pouvais atteindre plutôt que d’avoir des regrets.

C’est donc dans un moment de folie, tout en étant en pleine conscience de mes actes que je me suis inscrite.

Ambassadeurs Défi Everest
En tant qu’Ambassadrice du Défi Everest, je communique beaucoup avec les autres Ambassadeurs de ce défi ainsi qu’Yvan L’Heureux l’organisateur et Téo Sénécat qui s’occupe de tout ça avec lui.
Une occasion rêvée de rencontrer ces gens en personnes. De mettre un visage sur des noms qui nous sont si familiers tout en partageant une fin de semaine dans un évènement de course. Du bonheur en perspective, un ressourcement entre coureurs, je ne voyais que ça… La vie qui reprend ses droits !

Line Pelletier, Christiane Plamondon, Karine Litalien, Tania Rancourt, Isabelle Bernier, Kim Gaudet, des Ambassadrices inspirantes avec lesquelles je voulais partager ces kilomètres.
C’est tellement bon d’être bien entourée, je suis fière de faire partie de cette belle famille d’Ambassadeurs. Alors, même si je ne faisais pas beaucoup de boucles, ces personnes merveilleuses m’apporteraient la satisfaction d’être présente.

Drummondville fièrement représenté
J’avais vu passer sur la liste des coureurs, des amis drummondvillois tels qu’Anne-Sherley Fréchette, François Pelletier, je trouvais ça vraiment super. Or il y avait aussi Yan Girardot, Michel Lessard et Julien Paradis.

Je ressentais une forte satisfaction de voir que Drummondville était fièrement représenté dès la première édition à la Big Wolf’s Backyard.
J’ignore encore pourquoi, j’ai ressenti cette satisfaction… Je ne me l’explique pas…

Dans ce genre de course, la vitesse n’a pas sa place. Alors, même si tu fais de la marche, course, tu peux te dépasser. Justement, il faut se dépenser le moins possible afin de tenir le plus longtemps possible, cela ne veut pas dire que c’est plus facile !

Non, bien au contraire, je dirais même que c’est assez difficile de se freiner. 
Selon moi, c’est la persévérance et la force du mental qui nous pousse tour après tour.

Je ressentais une forte satisfaction de voir que Drummondville était fièrement représenté

Côtoyer les meilleurs
Y avait de quoi être impressionné en voyant certains noms bien connus dans le monde de la course, sur la liste des participants. Moi, je me trouvais chanceuse de courir aux côtés d’athlètes aussi inspirants.
Stéphanie Simpson championne du Canada, à Kelowna au Backyard en octobre dernier, avec 43 boucles.
Cédric Chavanne, champion à la Gaspésia 100 sur le 160 km en juin dernier.
Hélène Dumais, Éric Deshaies, David et Charles Castonguay, Olivier Le Mener tous d’excellents coureurs d’ultras alors comment ne pas être flattés.
À chaque boucle nous pouvions discuter avec les uns ou les autres, nous avions du temps à passer !

Cédric Chavanne – Champion 2021 à la Gaspésia 100 sur le 160km

Hélène Dumais chante super bien, elle a une voix très douce. Elle nous poussait la chansonnette de temps à autre, cela accompagnait la cadence de nos pas de course.
Pas de stress de ralentir quiconque, on a du temps en masse…

Les boucles
Je n’ai jamais trouvé barre-barre de faire constamment le même tour en répétition ? C’était même beaucoup plus facile que pour mon test.
Je n’ai peut-être pas eu le temps de me lasser, car je n’ai pas fait une grosse performance non plus… Toutes mes boucles ont pu être faites avec un lousse de 10 minutes pour manger et me reposer un peu, avant le prochain départ.

Je validais à chaque ¼ de tour si le chrono était bon tout en continuant mes discussions.

La seule difficulté a été la chaleur qui me portait au cœur depuis la 6ème boucle. Je devais laisser aller mon partenaire de course pour ne pas nuire à son allure. Il me fallait veiller à l’équilibre de mon estomac qui avait bien du mal à rester en place.

Je me concentrais pour ne pas courir trop vite ou à marcher pas trop lentement pour conserver 10 minutes de pause sur chaque boucle.

Résultat satisfaisant
En prenant ce départ, je n’avais aucune attente précise. Aucune idée de ce que cela pouvait donner.
Pour préparer un peu mon corps à cette méthode de course, j’ai pratiqué un marathon avec 4 boucles de 7 km et 2 boucles de 6.5km. Pfff, disons que ce n’est pas le marathon le plus facile que j’ai réalisé…

Ce test m’a permis de vérifier les allures ou je me sentais le mieux pour courir. J’ai pu aussi ajuster mon alimentation et surtout ne pas mettre la barre trop haute sur mes attentes afin de ne pas être déçu.

Tout ce qui viendrait après la 6ème boucle serait du bonus:
– Atteindre les 10 boucles serait cool.
– Pousser à 12 boucles, wow je serais fière de moi
– Et encore après, oh là, faut pas rêver là…

Je me suis vue arrêter le dimanche à midi, mais en faîte, en écrivant ces lignes je viens de me rendre compte que ce devait-être dimanche à minuit…

Car j’ai complété 16 boucles, commencé la 17ème mais pas fini, la nausée m’a pris, je ne pouvais plus courir ni marcher vite… Il était entre minuit et une heure du matin, je venais de prendre mon dernier départ à minuit. Cumulé 108.70km.

Les finissants
De retour à ma 17ème boucle non complétée, je me suis allongée, j’avais froid. Je n’avais pas le goût de rentrer chez moi pour autant. Je n’étais pas fatiguée en tant que tel, j’avais juste mal au cœur.

Je voyais aller les autres coureurs, j’étais bien. Puis mon amie Line a voulu arrêter après sa 18ème boucle. Elle était fatiguée ou/et en avait marre… Elle roulait encore bien. Elle était rentrée encore avec 10 minutes pour se reposer. Mais, non elle ne voulait plus refaire un tour.

Il restait encore entre 30 et 40 coureurs en piste quand nous sommes rentrés.

Nous pouvions suivre les abandons au fur et à mesure sur les réseaux sociaux. Au bout des 24 heures, l’étau s’est resserré.

Puis le duel Cédric Chavanne et Éric Deshaies a commencé au 32ème tour. Je trouvais ça dur de les voir partir pratiquement seul alors que la veille on était si bien entouré.
Cédric a complété 34 tours puis n’est pas reparti, car il avait pris mal au genou.

Éric Deshaies
Quand on voyait partir Éric, c’était incroyable, ce gars est impressionnant… Tant par sa rapidité que par son endurance, jusqu’à la fin on aurait juré qu’il prenait son premier départ.
Une énergie inébranlable, une fatigue invisible, il a réalisé son 35ème tour en 28 minutes c’est pour vous dire combien il était encore en feu.

Il gagne et mérite sa place au Tennessee sans aucun doute.

Félicitations à Stéphanie Simpson et Éric Deshaies !

Le Canada va être très bien représenté, on va vous suivre en octobre.

Stéphanie Simpson

J’invite tout le monde à venir tester ses limites en toute simplicité. Une expérience riche en apprentissage pour et sur soi-même.

Humaniser ou déshumaniser

Humaniser ou déshumaniser

Déshumanisation : ce qui fait perdre le caractère humain de l’individu.

L’humain a ce besoin fondamental d’amour, de respect et de considération.

Il semblerait qu’un équilibre dans la pratique du sport serait possible, en considérant les buts principaux : la libération du corps, le plaisir et l’amitié. Retrouver un bien-être en évacuant les tensions et les ankyloses, éprouver du bonheur à se mouvoir et vivre un moment d’échange et d’affection à l’occasion, dans les sports de groupe par exemple.

L’atteinte de ces buts serait propre à chacun, en fonction de ses capacités, ses affinités, sa mentalité et son éducation, entre autres.

À travers le sport, le corps est parfois instrumentalisé, de façon consciente ou inconsciente, par son occupant. Cela peut entraîner diverses blessures psychiques comme la perte du sentiment de la consistance de l’être, l’aliénation mentale et le vide intérieur.

L’intensité des blessures peut varier. D’autres situations peuvent illustrer l’effet de la déshumanisation.

C’est le caractère déshumanisant de la violence et des différents types de viols qui leur confèrent autant de gravité. La conséquence étant ce processus déshumanisant qui laisse chez la victime de graves séquelles, surtout lorsque vécu durant l’enfance. L’humain est instrumentalisé dans ce processus.

Le livre intitulé « Faire face » , écrit par Martin Steffens et Pierre Dulau, explore la nécessité de dépasser l’objectification du visage en 2021.

Miser sur l’amour et le respect du corps pourrait peut-être contribuer à porter un juste regard sur la place que devrait tenir le sport dans notre vie.

Il semble qu’il existe aussi une sorte d’emprise discernable touchant l’activité physique actuellement. Une sorte de pression sociale qui incite à lui donner une place démesurée par rapport aux sphères biopsychosociales et spirituelle de l’être humain.

Il y a aussi une augmentation des métiers sédentaires qui explique certainement, en partie, la promulgation accrue de l’activité physique et de ses bienfaits.

L’ajustement est parfois subtil et la limite plutôt floue entre ce qui construit ou détruit, vivifie ou annihilie. Le fait d’être à l’écoute de ses besoins, de ses limites, de ce qui est vraiment bon pour soi, permet de discerner un peu mieux les choix à faire.

Il est toujours possible de naviguer vers un bien-être profond et une harmonie intérieure plus grande en restant à l’écoute de ce qui pourrait nous faire grandir et devenir meilleur.